Message reçu de Nathalie :
Ici statut quo, vent du désert qui soulève des bourasques de sable... L'éolienne tourne à plein régime, soleil de plomb et le dessal qui fonctionne chaque jour pour éponger le trop plein d'énergie. D'ailleurs, on pourrait proposer de l'électricité aux gens du coin...
Cela dit cette escale prolongée nous permet de mieux les connaître. Ici, nous sommes au pays des indiens wayuus très discrets, mais gentils comme tout leur artisanat est simple mais très joli : tissage de sacs et de bracelets
En fait, les Indiens Wayuu, sont les Indiens qui se sont le mieux adaptés à la présence étrangère. Lorsque les conquistadors sont arrivés, ils n'ont pas combattu, ils ont intégré cette nouvelle culture à la leur, ils ont vu l'aubaine d'un nouvel apport commercial tout en préservant leur culture. Résultat, ils sont 32% d'Indiens Wayuu vivant sur le territoire de la Guajira. C'est exceptionnel en Colombie, partout, les autres tributs ont souffert de la présence espagnole et ne représentent plus qu'un pourcentage infime de la population.
Ici à Cabo de Vela, les humains ne représentent qu'une poignée résistant à un climat désertique. Quelques familles vivent très simplement. En plus des Indiens, un bateau jaune dans la baie. Ce matin en allant au village (enfin ce qu'ils appellent le pueblo) est un alignement de casitas (huttes en roseau et toit de palme) écrasé par le soleil... Bref en allant au pueblito, nous nous sommes rendus compte qu'être un voilier au milieu de la baie, ce n'est pas si anodin. A chaque fois qu'on s'arrêtait
pour dire bonjour, les pêcheurs, les femmes et les enfants nous disaient : "estan del velero?" (vous êtes du voilier)
Je ne sais même pas s'ils y mettaient un point d'interrogation. On est les seuls estrangeros du coin de toute manière, pas besoin d'être sorcier pour voir d'où nous venons. Bref, il n'y a rien, pas grand chose. Des couleurs de mer où l'écume soulevée par les rafales jouent à saute mouton. Des collines de roches polychromes, du sable, du vent tout pour concocter une vraie ambiance de désert. Et franchement, on se demande de quoi ils vivent. Leurs casitas se résument parfois à un muret de roseau contre le vent, un appentit de palme, deux poteaux et un hamac.
Je me rends compte en t'écrivant, que depuis des mois, mis à part notre escale à Carthagène, nous vivons dans ce type de milieu. Des gens, vivant simplement, consacrant leur quotidien à l'essentiel, la quête de l'eau et de la nourriture, de l'artisanat pour récolter quelques pesos côté Colombie, et des dollars côté Kuna. Bizarrement, s'ils vivent sans tout ce que nous avons, nous ne les sentons pas pauvres. Dom a coutume de dire que l'épicerie la mieux achalandée du coin est L'Etoile de Lune tant dans leur tiendas tu vois seulement quelques boîtes de conserves qui se battent en duel avec un sac de riz. Mais comme je te le dis, ce n'est pas un sentiment de pauvreté que nous ressentons. Partout, nous sentons de la fierté, de cabo de vela, à guairaca, en passant par Islote, Fuerte, Sapzurro, ou les villages Kunas, nous avons vu des populations fières de ce qu'ils sont. Débrouillards, des génies du bricolage, l'ennui ou la dépression n'est pas dans leurs moeurs, ils n'ont pas le temps. C'est une sacrée leçon de vie que d'avoir rencontré tous ces gens. Je pense que je n'oublierai aucun visage rencontré ces derniers mois. Des sourires qui nous ont rempli le coeur... et c'est sans doute pas fini...
voilà, c'est tout moi, je voulais te faire un petit clin d'oeil ma Nycole, et finalement me voilà à "placoter" comme si nous étions sur un banc pas loin au moment du coucher du soleil... et partager avec toi un moment de voyage
Nous sommes vraiment très heureux de te réentendre sur le réseau, les frasques de la radio et de l'antenne nous avaient bcp pénalisés en nous privant de toi.
Merci d'être revenue avec cet enthousiasme et cette générosité qui sont tout toi
Bonne soirée
gros 88 du capitaine et de son mouss
nat et dom de l'étoile de lune
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