POSITION : 12°12N 72°10W
CABO DE VELA
La COLOMBIE à rebrousse-poil
et des équipiers postulant bien dissipés...
Bonjour,
Samedi, alors que nous étions tous les deux en bas dans le carré, nous entendons un grand fracas dans le cockpit.
Curieuse, je vais voir ce qui se passe, et me voici nez à nez avec un pélican. Monsieur Pélican, que nous nommerons Arthur, en a marre du vent. Il cherche un abri où faire la sieste ! Sa petite houppette blanche sur le haut de la tête trahit son jeune âge. Arthur n'est pas farouche. Il est installé sur la banquette du cockpit. Il lorgne le dessous de la table. Décidément, il doit vraiment en avoir marre du vent ce petit, pour chercher un endroit aussi abrité. Au départ, je me tiens sage, je me dis
qu'il ne faut pas effrayer le petit. Mais, Arthur prend ses aises, il trafique dans le cockpit, il picore les tauds, il mordille le linge qui sèche, il râle après les bouts qui encombrent le passage, il laisse des petits cadeaux partout... Et, il s'avance tant vers l'entrée du carré que je pense un moment qu'il a jeté son dévolu sur notre cabine. Finie l'observation amusée, il faut réagir. J'appelle le capitaine à la rescousse :
"Domiiii, Arthur veut rentrer dans le bateau"....
Le capitaine sort la tête, il passe dans le cockpit pour tenter de canaliser toute cette jeune énergie. Mais Arthur n'a pas appris les bonnes manières, il monte sur la table, il roule de gros yeux patibulaires. Rebelle à l'autorité du capitaine, Arthur ose le provoquer en duel....
Il y a décidément fort à faire pour éduquer ce petit et pour l'aiguiller vers une aire de repos acceptable pour nous... Enfin nous lui désignons un abri, coincé entre un bidon et une bouée, là, il sera à l'abri du vent. Arthur bataille un peu avec son long bec pour trouver une place confortable. "C'est-y pas dieu possible " que la nature l'ait affublé d'un tel apanage. Ce n'est vraiment pas pratique! Finalement, Arthur passe la journée entière avec nous. Son agressivité cède le pas à une somnolence
sans plus de résistance. Il semble nous dire : "Le vent peut bien souffler, moi je dors!"
Après une bonne nuit de sommeil et de nombreux petits cadeaux laissés partout sur le pont, Arthur ouvre un oeil. Ô surprise, un congénère passe dans les parages, le vent s'est sensiblement calmé. Arthur devient fou, et picore les filets qui bordent tout le tour du bateau. Pensera-t-il à s'envoler??? Mais oui, il court, il vole à la rencontre du petit copain qui vient de passer par là. Sans dire merci, le voici reparti pour une belle vie à Cabo de Vela...
Nous le regardons s'éloigner, et nous ne remarquons pas qu'une barque s'est positionnée le long de notre bâbord. Deux pêcheurs et une jeune colombienne piaillent et gazouillent. Les pêcheurs demandent au capitaine si la donzelle peut monter à bord. Le capitaine, pris de court se retourne vers son mouss" et appelle à la rescousse:
"qu'est ce qu'elle me veut???"
La jeune fille est tout sourire, des formes généreuses, et des yeux qui battent autant que les ailes d'un papillon expriment une envie irrépressible de se faire prendre en photo sur notre pont. Allons bon, après Arthur, nous voici avec Patricia à bord. Elle piaille, d'une petite voix adorable, un espagnol de l'accent de la guajira, elle me donne son appareil et me voici à photographier Patricia qui sans doute avait trop chaud, car elle ôte son paréo à troutrous pour ne plus laisser qu'un petit "rikiki
bikini" sur elle. Poses en tout genre, et... mimétisme avec Arthur???? Voici notre belle Colombienne qui finit la séance, allongée sur la table en pose suggestive... Puis... elle s'envole.
Désolée les garçons, ces photos-là sont dans l'appareil de Patricia qu'elle a ramené chez elle...
Amitié marine
nat et dom de l'étoile de lune
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