Les Marquises
04 juin 09
Fatu Hiva, Baie des Vierges, Marquises
Les îles Marquises forment un archipel de la Polynésie française. L'archipel est situé au milieu du Pacifique, au nord-est des îles Tuamotu. Les dix îles Marquises ont une superficie totale de 1274 km2 pour une population totale estimée à tout près de 8000 habitants.
Le groupe nord-ouest comprend Nuku Hiva, UA Huka et Ua Pou; le groupe sud-est comprend Hiva Oa, Fatu Hiva et Tahuata. Taiohae, le chef-lieu, se trouve sur Nuku Hiva. D'origine volcanique, culminant à plus de 1000 m d'altitude, les îles Marquises sont montagneuses et très fertiles avec des noix de coco, du tabac et des arbres à pain. Hiva Oa abrite, en autre, la tombe du peintre Paul Gauguin et du chanteur Jacques Brel tout juste à ses côtés. Abordées pour la première fois par un Européen en 1595, les îles Marquises furent ensuite touchées par James Cook en 1775, puis annexées par la France en 1842 par Dupetit-Thouars. Elles furent incluses dans les Territoires français de l'Océanie en 1880 puis dans la Polynésie française en 1958.
La pluviosité est très variable d'une île à l'autre et d'une année à l'autre également. La température est modérée par les alizés. Les côtes sur le vent sont beaucoup plus arrosées que les côtes sous le vent, plus sèches et plus inhospitalières. La grande distance qui sépare les îles du continent est à l'origine des principales caractéristiques de l'écosystème.
Celui-ci a souffert des activités humaines et de l'introduction d'espèces étrangères. La faune marine est riche, la faune terrestre est nettement plus pauvre : oiseaux, insectes (papillons, araignées, mille-pattes). L'homme a également introduit des chiens, des cerfs puis des chevaux, des chèvres, des ovins ainsi que les rats, les moustiques et les scorpions. La flore est variée et originale dûe à la très grande fertilité des sols volcaniques. Les arbres fruitiers (mangue, citron, pamplemousse, orange, mandarine, noni, papaye, banane et plantain) sont omniprésents, les fleurs, surtout les hibiscus sont partout, c'est beau et l'odeur est particulière, légère et parfumée.
Les îles Marquises étaient autrefois un centre important de la civilisation polynésienne orientale (les Hawaii ont vraisemblablement été peuplées à partir des Marquises, comme le démontre la parenté de la langue avec le marquisien). Aujourd'hui la culture marquisienne est un mélange de culture originelle, tahitienne et française. Bien que la pratique du tatouage soit présente dans l'ensemble de la Polynésie, cet art a atteint son sommet aux Marquises. Les hommes se tatouaient totalement de la tête aux pieds, essentiellement dans un but guerrier. Les motifs typiquement marquisiens sont aujourd'hui recopiés dans le monde entier.
Faits divers : Le chanteur Jacques Brel résida aux Marquises à partir de 1974. Il y composa son dernier disque : Les Marquises. Le peintre Paul Gauguin a également résidé sur cette île à partir de 1901. Il profita de son séjour pour défendre les droits des indigènes. Influencé par l'environnement tropical et la culture polynésienne, son ouvre s'épanouit, il réalise des sculptures sur bois et peint ses plus beaux tableaux. Il est enterré dans le cimetière d'Atuona. La tombe de Jacques Brel côtoie la sienne. Finalement, Nuku Hiva servit en 2001 de tournage à l'émission américaine de télé réalité Survivor (bien que la population marquisienne ne fût pas consultée).
Fatu Hiva, là où nous nous trouvons, est l'île isolée la plus au sud, qui n'est accessible que par bateau et compte moins de 300 habitants. C'est une île très arrosée à la végétation exubérante, qui dit-on, abrite l'un des plus beaux sites du monde, soit la Baie des Vierges.
Cette magnifique baie, autrefois appelée 'Baie des Verges' fut rebaptisée 'Baie des Vierges' par les missionnaires qui ne prisaient apparemment pas beaucoup le terme Verges. Je dois dire que c'est effectivement très impressionnant comme paysage. Ce sont des hauts pics escarpés verdoyants parsemés de très hauts palmiers.
Après notre arrivée à Fatu Hiva, que nous avons atteint vers 21h30 PM, nous avons vu apparaître Lucey Blue vers 08h00 AM le lendemain matin, au plus grand bonheur de Catherine et Amanda. Nous avons tous déjeûné et dîné ensemble sur Cat Mousses, nous en avions long à nous raconter. Puis nous sommes partis à terre pour explorer l'île un peu.
Après souper nous sommes retournés à terre pour aller voir une pratique de danse traditionnelle polynésienne en vue de leurs spectacles et compétitions du 14 juillet prochain. Impressionnant le déhanchement incessant de ces dames. Tout un exercice!! Rien à voir avec nos danses du ventre. Le lendemain matin le Capt fait des échanges de bons principes et siphonne nos réservoirs à diésel (nous en avons suffisamment pour nous le permettre) pour remettre des bidons de diésel à Buc de Lucey Blue en échange de bidons d'eau des désalinateurs d'Alexandre IV et Lucey Blue. Vive le troc!
En PM nous partons en expédition de trekking vers la chute de l'île, expédition au cours de laquelle nous avons rencontré nos premiers nonos, ces minuscules mouches noires ou blanches dont la morsure est douloureuse. Nous terminons la journée par un souper chez une femme locale qui sert des mets traditionnels dans sa maison. Nous avons eu droit à un excellent souper composé de poulet sauce aux champignons, poisson genre Ceviche dans un lait de coco, riz, plantain frit et bouilli, salade de papaye verte vinaigrée, citronnade et pamplemousses pour le dessert.
Nous étions 8 adultes et 6 enfants avec Régis et Jeanne du bateau XE tout juste arrivé cet après-midi là de l'île de Pâques. Nous avons passé un bon moment et avions pris le soin de nous apporter du vin, ce fut donc un souper fort agréable passé en bonne compagnie.
Les gens des Marquises sont bien aimables et le troc, très populaire ici, prévaut au-dessus de tout comme principale monnaie d'échange. Le capitaine a d'ailleurs fait l'acquisition d'un masque moyennant trois petits (mickeys) de Whisky et comme nous quittons dans quelques heures, il est parti à terre ce matin pour tenter d'échanger un tapa (peinture sur genre de papier de palmier, aux motifs d'encre noire évoquant ni plus ni moins des espèces de tatouages polynésiens).
Il avait dans son sac une veste de sauvetage de bébé, des patins à roues alignées, une bouteille de vin et un hameçon, voyons voir comment il s'en sortira. Les gens ici nous ont demandé des lampes frontales, des défenses, rouge à lèvres, barrettes, boucles d'oreilles, alcool, balles de fusil calibre .22 et autre. Finalement le capt reviendra triomphant avec son tapa qu'il aura eu en échange d'un hameçon 'Heavy Duty' provenant d'Australie (merci Luc).
Le troc c'est pratique quand on a plus une cent dans nos poches. En effet, depuis les Gambiers on vit aux crochets de nos amis et disons qu'on a quelques dettes envers Jacques et Josée d'Alexande IV ainsi que Lucey Blue. Nous nous dirigeons actuellement vers Hiva Oa que nous devrions atteindre avant la noirceur.
Nous espérons que nous pourrons enfin avoir accès à un peu de financement car depuis Pitcairn nous sommes en manque sérieux. Trouvera-t-on enfin accès à un guichet automatique? Disons que nos réserves de nourriture baissent vite mais nous avons encore du stock pour nous tenir des mois durant advenant un cas de force majeure. Nous sommes bas dans nos réserves, mais je n'ai pas encore touché le fond de ma réserve de Coke Diet. Fiou!
Pour terminer, nous ne sommes plus que cinq sur Cat Mousses, en effet nous avons perdu un membre de l'équipage pour les trois prochaines semaines environ, le temps de retrouver Lucey Blue quelque part dans les Tuamotu.
Mais qui peut bien être ce membre d'équipage en moins? Catherine bien sûr, depuis leurs retrouvailles, Amanda et elle échafaudent les plans les plus diaboliques et formulent leurs demandes incessantes de toutes les façons possibles et imaginables pour convaincre les parents de les laisser ensemble quelque temps.
Ainsi notre Catherine nous a quitté ce matin, sous la pluie battante, radieuse comme un soleil, pour aller se joindre à l'équipage de Lucey Blue. Elle est partie avec quelques livres de mathématiques, bien résolue à tenir sa promesse de maîtriser, sur le bout de ses doigts, ses fameuses tables de mathématiques qu'elle aime toujours autant apprendre. Elle semblait fort motivée. Elle les connait déjà passablement bien de toute façon. Un peu de pratique et une confiance en soi accrue l'aideront à passer au travers.
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