Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

dimanche 21 juin 2009

NATHALIE ET DOMINIQUE AU QUÉBEC - Récit

















2009-06-21
De etoiledelune

Une déclaration d'amour...

Bonjour,

Nous quittons les îles de la Madeleine le 19 juin. Un beau coucher de soleil transcende les roches rouges de l'île d'Entrée. Minuscule point sur la carte où 126 habitants vivent en harmonie dans une paix épaisse. Etrangement, sur ce petit bout de territoire les insulaires parlent l'anglais. Par contre, sur le reste de l'archipel, le français est de sortie. Un beau parler empreint d'histoire qui lorsqu'il est prononcé par les Acadiens, nombreux sur l'île, escamote tous les "r". Richard du bateau Isobare, nous mentionnait que les habitants, en désaccord avec le Roi, avaient décidé de ne plus jamais prononcer de "r". C'est charmant, un accent qui chante et danse, une prononciation si douce, des mots nouveaux... Un vrai plaisir de l'ouïe.

Le bas du fleuve est gentil avec nous, pour cette croisière, les eaux sont lisses, le ciel est bleu, le vent engourdit le bout des doigts, mais je n'en suis plus à accumuler mes 3 couches de polaires et 4 couches de chandails, petites laines et autres coupe-vents. Je me désépaissis, est-ce que je m'adapte ? Oui, et puis aussi les températures sont plus clémentes. Pour notre première nuit à bord du CTMA vacanciers, les boules quiez sont de rigueur. Le bateau vibre et les pistons du moteur tapent et cognent. Mais la récompense de ce léger inconvénient vient au petit matin. Par un beau soleil franc, nous pénétrons dans le golfe de Gaspé, les baleines sont là, leur aileron frôle l'eau lisse, les jeunes filles à moustache (phoque) pointent le bout du nez et nous regardent passer. Le golfe ouvre ses bras généreux dans lesquels l'étrave du bateau court se blottir. La forêt a gagné ses couleurs vert profond de l'été. Les falaises de la pointe de Gaspé se jettent dans le bas du fleuve. La sentinelle du cap, veille sur les marins. Spectacle grandiose, nature vierge et sauvage. Les yeux écarquillés j'imprègne des dimensions nouvelles dans mes futurs souvenirs, car ici, la photo graphie n'est pas digne du paysage. Pas possible de le dompter, il ne se laissera jamais résumer en une seule image.

A Gaspé, nous n'avons pas grand-chose à faire, mis à part aller rendre hommage à la croix qui commémore la venue de Jacques Cartier. Gaspé est en fête cette année, elle commémore le 475e anniversaire de la venue de Jacques Cartier.

Tout le monde se prépare, sauf, certains... qui estime que Jacques Cartier n'est pas le grand découvreur du Québec. Sur le bateau de croisière, l'historien Jacques Lacoursière nous fait un exposé. Il atténue l'enthousiasme touristique de cette commémoration, il nous raconte que bien avant Jacques Cartier, les Européens venaient pêcher la morue dans le fleuve. Les Vikings traversaient l'Atlantique plus souvent qu'à leur tour. Ainsi, Cartier, n'est pas un découvreur, mais il est celui qui a pris possession du territoire au nom du Roi. Grande différence. Cela dit, la ville de Gaspé se pare de ses plus beaux atours afin de se souvenir...

En une nuit de navigation calme, nous nous trouvons à l'entrée du fjord du Saguenay. Le phare posé en sentinelle au milieu de l'eau décline ses lignes blanches et rouges dans le petit matin. Nous remontons le fleuve. Nous restons admiratifs sur le pont du bateau, les paysages défilent, les rives se resserrent et révèlent toute la majesté du fleuve.Le manoir Richelieu ouvre le bal. Puis, nous passons au pied des pistes de ski du massif de Charlevoix. J'imagine avec envie ceux qui, en hiver, descendent les pistes tout en admirant le fleuve gelé se régalent. En face des pistes, l'île aux Coudres, ses courbes douces, sa candeur verdoyante, sa tranquillité magique. D'île en île, nous parvenons à celle d'Orléans et ses somptueuses villas. Les chutes Montmorency, immense cascadent en arrière-plan et puis face à l'étrave la ville de Québec.

C'était sans doute la seule image précise que j'avais du Québec avant d'y venir. Le château Frontenac, sa démesure, ses tours, ses couleurs. Avant de partir pour le Québec, je voulais être comme un nouveau-né, ne pas avoir d'idée préconçue, me laisser la chance d'imprimer des pages vierges au cours de notre voyage. En deux semaines, de visite intensive, j'ai la sensation d'avoir l'esprit plein, rempli, comblé d'images toutes plus belles les unes que les autres. De surprises en découvertes, nous avons eu de la chance. De la chance avec le temps qui n'a pas tant fait grise mine, de la chance avec le fleuve qui ne s'est pas montré ronflant et grognant, de la chance avec la faune : bélugas, rorcal, castors, orignaux, ours, phoques, fous de Bassan, marmottes... Quelle diversité ! Et puis que de rencontres, à chaque jour des sourires et des paroles gentilles, c'est un voyage incomparable. La croisière s'achève en apothéose avec la ville de Québec qui littéralement me charme.

La ville par ses ruelles en cascade qui grimpent des rives du fleuve vers les plaines d'Abraham dégage une atmosphère inimitable. Un condensé de cette humeur joyeuse et généreuse typiquement québécoise. Les chanteurs de rue sont accompagnés de choristes de choix que sont les geais bleus. Les enfants jouent dans les parcs, des calèches parcourent la ville. Partout des abreuvoirs à chevaux où s'arrête l'équipage. Les façades de pierre dégagent un charme fou, ornées de fleurs elles se révèlent de vrai jardin de rue. J'aime déambuler, musarder, le nez en l'air dans cette ville.

Assurément, j'aime Québec et le Québec...
La croisière s'achève par un jour de pluie à Montréal, nous retrouvons nos amis du Réseau, Nycole et Pierre... Bientôt nous rencontrerons Roger et Jean Yves. Encore de belles festivités en vue...

A suivre
Toute notre affection
nat et Dom de l'étoile de lune

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