Le 27 novembre 2008Aves_Barlovento_Venezuela
Latitude: 11-56.69N
Longitude: 067-26.32W
LE PARADIS EXISTE-T-IL? OU SE TROUVE-T-IL? Nous continuons à le chercher...
Bonjour,
Nous sommes arrivés après une navigation des plus tranquilles aux Roques, le 9 novembre. Nous retrouvons cet archipel dont les amateurs disent que c'est aussi joli que la Polynésie, mais sans les requins ! A l'abri d'une grande barrière de corail, une trentaine d'îlots offrent des mouillages sur une eau cristalline. Nous arrivons par beau temps.
Nous choisissons l'îlot de Cayo de Agua qui est à l'extrême ouest de l'archipel. Nous trouvons pour notre Etoile une piscine d'une profondeur de 3 mètres,sur un banc de sable qui donne à l'eau sa couleur émeraude. L'eau est si transparente que du haut du pont, nous voyons très clairement les ondulations du sable.
Au moment où nous mouillons l'ancre, un poisson coffre, curieux tourne autour de la chaîne. Lorsque Dom va vérifier la bonne tenue de l'ancre, en tuba et masque, le petit poisson tigré le suit. Quand il revient à l'échelle, il a devant le masque deux petits poissons-pyjama qui jouent avec son nez et le poisson coffre qui suit ses palmes.Ces trois petits compagnons ne nous quittent pas de tout notre séjour. Ils sont sans doute séduits par notre bouée jaune et bleue que nous laissons flotter à l'arrière du bateau. Elle nous permet de flotter tranquillement, rafraîchis par l'eau sans faire trop d'efforts... Enfin, rafraîchis... L'eau est à 27.8 degrés!
Lorsque nous nous y prélassons, ces trois poissons tournent autour de nous. Ils se cachent derrière notre dos, et pointent leur curiosité en se dévoilant à peine, puis ils battent enretraite d'un air effarouché dès que nous risquons un doigt en leur direction. Ils sont "trognons"! Les débuts de notre séjour aux Roques se passent dans un bonheur indécent. L'eau lisse, les reflets couleur lagon, les baignades en bordure du récif. Vraiment, elle est trop belle la vie!!!
A l'arrière de L'Etoile de Lune, des tortues ont élu domicile sur un gigantesque plat de salade sous-marin. Nous les voyons reprendre leur souffle. A l'avant, un joli récif nous protège de la houle. Nous sommes dans une situation rare, où l'horizon est ouvert à la fois sur l'ouest et sur l'est, ce qui nous donne une vue imprenable, sur les couchers de soleil et les levers de lune.
Nous sommes dans ces jours de pleine lune, où elle sort brillante et ronde au moment où le soleil embrase l'horizon et disparaît, pour nous laisser en compagnie de la reine qui illumine nos nuits. Car, autour de nous, pas un signe de civilisation n'éclaire nos nuits. Pendant notre séjour, Dom essaye son nouveau jouet. Il s'est acheté un caisson pour l'appareil photo. Il m'entraîne dans ses baignades. C'est un réel aquarium multicolore. Les plus chatoyants sont les poissons-perroquets. Et nous avons la chance de croiser quotidiennement un banc de poissons perroquets qui prend ses habitudes pas loin de notre ancre. Ils sont une vingtaine. Ils sont énormes, si gros que (pardonnez d'avance cette description...) lorsqu'ils lâchent leurs excréments pas loin de nous,ils nous plongent dans un réel brouillard. Généreux !
Ils ont l'allure débonnaire, ils sont si confiants, qu'ils forment leur communauté autour de nous. Parfois on se trouve encerclé d'une dizaine de ces grosses bêtes qui passent leur temps à picorer le récif. On les entend, ils croquent le récif, comme une biscotte, ça fait ce même petit bruit sec et court. Ils sont magnifiques. Évidemment, ces gros beaux poissons ne sont que des mâles ! Pourquoi la nature dispense-t-elle toujours ses couleurs les plus vives pour eux?
Les femelles suivent, beaucoup plus petites, beaucoup moins chatoyantes. Dom tente de les photographier, ils sont si proche ce devait être facile. Et bien non, ils bougent sans cesse, pas moyen de leur faire garder la pose. Par contre, un poisson-ange dit Français (il n'est pourtant pas bleu blanc rouge?), passe devant l'objectif... Il sera pris.
Plus loin au détour du récif, nous nous trouvons nez à nez avec un gros diodon. Il tente de se faire tout petit, sous une arche de récif, il ne bouge pas. Seules ses nageoires frétillent, et sa bouche. Ha! Sa grosse bouche pulpeuse qui le rend si craquant semble nous envoyer de gros bisous. Il prend la pose, et le voici pris lui aussi. Sincèrement, nous préférons les flatter de l'objectif que de l'hameçon!
Les jours se suivent et une onde tropicale nous réveille en pleine nuit. Elle nous arrose copieusement, elle réveille les vents et pousse le ventilateur jusqu'à 35.9 noeuds. L'étoile baisse la tête, elle courbe l'échine et attend que le mauvais temps passe. Elle attend une journée, une nuit, une autre journée, une autre nuit... Cela dure plus de dix jours.
La vie à bord s'organise autour d'occupations intérieures. C'est que pour se délasser dans notre studio flottant et agité, il vaut mieux tenir les bras le long du corps et se faire petits. Pour le Mouss' pas de problème, petit gabarit, je pourrais presque faire ma petite marche quotidienne sans me cogner...
Les jours se succèdent, les nuages de pluie semblent enchâssés dans notre mât et ne nous lâchent plus. Le vent n'y est plus non plus, ce qui réveille une autre catégorie de compagnons. Plus collants, moins chatoyants, plus envahissants. Nous voici régulièrement assaillis par l'armée d'élite des moustiques. Nous résistons à coup tortillons à brûler et d'une mixture de grand-mère à base de vinaigre et d'huiles essentielles. Par vagues successives nous gagnons certaines batailles surtout quand le vent se lève un peu, mais nous ne parvenons pas à repousser complètement les belligérants. Ils sont surentraînés.
Nous regrettons à l'heure du coucher du soleil qui est leur moment de prédilection de ne pas avoir acheté les super raquettes électriques qui sont censées les tués d'un bon coup de revers. Ce sont des raquettes qui ressemblent àdes raquettes de tennis. Les boyaux sont électrifiés. Vous imaginez l'heure de l'apéro sur l'étoile de Lune. Un match passionnant entre Mouss' et Capitaine où le gain en moustiques tués se ferait à coup de set échangé avec une fureur jamais vue sur l'étoile!
En plus de cette armée d'acharnés, une houle anormale se lève. Elle vient de l'arrière. Nous commençons à regretter notre mouillage ouvert à l'ouest aussi bien qu'à l'est. La nuit tombe noire sur le lagon, et le vent se lève. Si la houle arrière envoie notre étoile vers son ancre, le vent qui lève lui aussi et renvoie notre étoile d'où elle venait. Il résulte de ces va-et-vient effrénés de violents coups de rappels sur l'ancre.
Les moustiques abdiquent et rentrent dans leurs quartiers, nous laissant toute la nuit, à surveiller l'ancrage. Nous ne pouvons bouger, les récifs sont dangereux autour, il faut attendre le petit jour. Dans le soleil sale du matin, un vol de Flamands roses égaye notre situation... La lumière nous révèle le plan d'eau, il est inutile de rester dans ces conditions. Notre paradis s'est transformé en véritable chaudron de sorcières.Nous levons l'ancre.
A la sortie du lagon, nous déployons le génois. Un alizé de 20 à 25 noeuds nous propulse dans l'ouest. La mer est cabossée. Un grain vient pourlécher notre tribord, il accélère les vents à 30 noeuds, notre étoile file, et atteint plus de 12 noeuds dans de glissades grisantes. Vraiment, la navigation au vent portant, c'est génial ! Il ne faudrait faire que ça !!!
Aujourd'hui, nous sommes aux Aves, et nous trouverons bien d'autres compagnons pour vous raconter leurs aventures...
Pensées pour chacun de vous
Amitié marine
Nat et dom de L'Etoile de Lune
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