Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

mardi 3 novembre 2009

ÉTOILE DE LUNE - Nat et Dom à Guairaca (Colombie)



Bonjour,

Pour notre arrivée à Guairaca, Dom avait hissé un pavillon français flambant neuf. Il faut dire que l'ancien avait fait son temps. Le rouge était parti depuis bien longtemps, le blanc s'effilochait et le bleu était blanc. Difficile de déterminer la nationalité du bateau... Pour faire honneur à la Colombie, qui est, vous l'avez deviné, un pays que nous aimons beaucoup, nous hissons les couleurs fièrement. Il n'y a pas de hasard dans la vie... A peine le drapeau est-il installé, qu'une vedette rapide vient à notre rencontre. Nous fronçons les sourcils et nous entreregardons en biais. Nous avons à l'esprit l'histoire contée par 5 bateaux qui se sont fait chasser récemment par la guardia costa. Du jamais vu à Guairaca!

L'homme aux commande s'adresse à nous en français. Nous tombons des nues... Un douanier qui parle le français... avec un accent parisien? Il se présente. François, installé depuis quelques années en Colombie. Il approche tous les voiliers français, car il est nostalgique du tour du monde qu'il a lui même effectué à bord de son voilier de 1991 à 1996. Tout s'explique... Il nous raconte un bout de sa vie, son retour douloureux en France, et sa reconversion économique en Colombie. Il nous dit que la Colombie est en vacances pour 3 jours. Le 2 novembre est férié. Il n'est pas douanier, mais il nous permet de faire la lumière sur le fait que les autorités aient chassés certains bateaux.

Explication des règles :
Tout bateau qui pénètre dans les eaux territoriales de Colombie est sensé faire son entrée officielle. (comme partout au monde!)
Il peut les effectuer à Santa Marta ou à Carthagène. Les locaux, dont Reinaldo, nous déconseillent des les faire à Santa Martra, car les droits y sont plus chers, il faut prendre un agent (dont je vous donnerai l'adresse dans un prochain courrier) tout comme à Carthagène. Le désavantage, c'est que non seulement c'est plus cher, mais en plus il faudra tout refaire à Carthagène.
Du fait qu'il n'y ait que deux grands ports d'entrée très éloignés les uns des autres, il est permis de se reposer dans les mouillages de la côte durant 24 heures.

Dans les faits :
Tout est une question de chance, de circonstance et de rapport avec les autorités. Selon le cas, il faut nous plier, avec le sourire, à ce que le douanier qui viendra nous contrôler exigera.
1er cas :
Nous avons été contrôlés à Cabo de Vela le 1 juillet tandis que les formalités de sortie avaient été effectuées le 19 mai. Les conditions de vent ne nous permettaient plus de quitter l'ancrage. Les autorités ont bien compris que nous ne pouvions partir en toute sécurité. La seule chose qu'ils nous ont demandé c'est d'être prudents et d'attendre le temps qu'il faut pour trouver une bonne fenêtre météo. L'humanité et la générosité ont pris le pas, ce jour-là, sur le règlement.
2ième cas :
Des amis ont été contrôlés par beau temps, à Guairaca. Ils étaient là depuis plusieurs jours. Le douanier a eu envie, à ce moment-là, d'appliquer les règles. Il a fallu partir.

François, lui-même, explique que les veilles de vacances, les douaniers sont plus nerveux, ils vérifient plus régulièrement la bateaux. Ces derniers jours ce fut le cas. Par contre, en semaine ouvrées, ils prennent moins la peine de passer dans les mouillages et le champ est donc libre pour les plaisanciers. Tout cela n'est qu'une question de circonstance. Il faut prendre comme une chance ce qui nous est octroyé et lorsque vient l'heure de respecter les règles il faut s'y plier. Cela paraît une phrase empruntée à La Palice, mais elle guide en tout lieu de ce globe la vie des marins de plaisance.

Ce n'est pas un jeu de chat et de souris. Il est normal que dans un pays comme la Colombie, les vérifications soient régulières. François disait qu'il lui avait été difficile d'acheter sa vedette rapide, car la guardia costa est méfiante. Toute personne qui a ce type d'engin est susceptible de sortir de la drogue du pays. Il ne faut pas oublier que la Colombie détient le triste record d'être le premier producteur de Cocaïne. Et que la Colombie travaille fort à lisser les aspérités de sa réputation pour attirer la manne touristique. La Colombie est consciente qu'avec les problèmes de piratage sur les côtes du Venezuela, ses côtes deviennent plus attrayantes pour les bateaux. Dans les années 90, aucun bateau ne s'arrêtait sur la Colombie, tout le monde passait au large, TRES au large, tous feux éteints! Depuis 4 ans, la Colombie voit chaque année plus de bateaux affluer. Elle ne veut pas manquer son coup et les accueillir dans de bonnes conditions. Cela demande de la "compréhension" de la part des autorités et de l'intelligence du côté des navigateurs...

Ensemble, on arrivera peut-être bien à faire de ce pays, un bassin de navigation agréable.

Pour agrémenter ce courrier, je vous rajoute quelques photos. Non pas de vedettes rapides, mais des barques traditionnelles utilisées par les pêcheurs colombiens. Selon leurs moyens, elles sont plus ou moins rustiques.

A bientôt pour d'autres nouvelles
Amitiés marines
Nat et Dom

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