Objet : La paix tranquille joyeuse de San Bernardo
Photo : les chants des pêcheurs du petit matin
Bonjour,
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Heureux le marin qui à San Bernardo retrouve son équilibre !
Pierre Corneille le disait : «Que le plaisir se goûte au sortir des supplices !»
Quand même !
Il ne faut rien exagérer !
Nous n'en étions pas là, mais suffisamment pour prendre, aujourd'hui, 100% de plaisir.
Il suffit pour cela d'une belle nuit étoilée, d'un mouillage tranquille, de rayons de soleil caressant les palmes de cocotiers de la plage voisine, et des chants d'un pêcheur au petit matin.
San Bernardo... Ha San Bernardo !
Il fallait qu'il nous montre un petit bout de ses humeurs, pour que nous l'appréciions d'autant plus. Je l'avais tant aimé cet archipel, en 2007 et cette année encore, la magie est au rendez-vous. Après tout, nous n'avons subi en plus de deux mois (total des escales sur l'archipel) qu'une nuit houleuse... Il faut tout lui pardonner.
Je ne sais pas si je suis seule à ressentir cela. Mais parfois, il me suffit de respirer l'air d'une contrée pour en embrasser toute l'atmosphère. Certains endroits, rares(!), me laissent appréhender un malaise. Et d'autres, à peine l'ancre posée m'allègent le coeur, m'envolent les papillons dans la tête et le coeur.
A San Bernardo, les papillons sont généreux. C'est l'endroit par excellence où je m'adonne dans la luxure des pléonasmes... J'oserais pousser jusqu'à dire que je me vautre dans les expressions tautologiques : la paix tranquille et joyeuse...
Je voudrais vous y voir.
Vous vous réveillez, par un petit matin calme, le ciel limpide, les rayons éclairent la vie, un pêcheur passe. Il chante à tue-tête. Sur sa barque «Maria Paula», il traverse l'archipel à la rame, il chante en espagnol:
«Mon amour a fui, le soleil est là et c'est bien comme ça...»
«Quelqu'un est mort...»
Dans sa chanson (!),...
Ha! C'est son amour!
Mais il le chante de si bon coeur, qu'on ne pense pas une seconde qu'il s'en affecte plus que cela... Je suis sous le charme de ce chanteur du petit matin. Déjà, il y a deux ans, il était là, et chaque matin il traversait le mouillage en chantant ! Le retrouver, deux ans après dans la même humeur, c'est vraiment une belle histoire. Une belle preuve qu'il suffit parfois de peu... Qu'il suffit d'être et non d'avoir. Il est sur sa barque, taillée dans un tronc, il va chercher le poisson sur le récif, il va nourrir sa famille, il va travailler un peu avec l'hôtel de Mucura, il fait beau... Cela lui suffit.
Quelle belle leçon!
Pour compléter notre bonheur, la photo satellite que nous venons de prendre, via Get Fax, le système Airmail couplé à Winlink, est limpide. Le ciel nettoyé! Pas vu cela depuis des mois sur le golfe Darien. La saison des pluies enfin se retirerait-elle? Déjà les premiers fronts froids traversent le Nord ouest de la mer des Caraïbes. Nycole au Réseau du Capitaine nous donne chaque matin, une météo des plus précises et nous annonce pour bientôt des alizés qui nous aideront à traverser le golfe Darien pour rejoindre les San Blas.
Mais pas aujourd'hui, tout est calme autour de nous. Nous allons en profiter pour nous balader sur Mucura. Nous y retrouverons Patrice, le manager de l'hôtel El Faro. Il nous suit, depuis notre première visite, via les mails que nous envoyons, sur Internet. Il nous croyait encore au Québec... Hi,hi... J'en ai tellement parlé de notre voyage au Québec, que les mémoires sont marquées jusqu'en Colombie !
A plus, pour d'autres nouvelles
Nat et Dom
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