Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

vendredi 14 décembre 2007

L'ÉTOILE DE LUNE À BAHIA GAYRACA (Colombie)




Message reçu de Nathalie et Dominique :

position GPS : 11°19.23N - 74°06.39W

Après le Cabo de la Vella, où nous rencontrions Maria Louisa Gomez qui nous faisait gentiment goûter "un auténtico café de Colombia" et sa spécialité culinaire très salée qu'est la morue séchée. Nous avons effectué une navigation de 120 milles vers l'Ouest. Nous remercions Nycole pour ses "magics boys" et Jean-Yves pour son suivi météo. La réalité a collé aux prédictions. La navigation fut si facile et si agréable que nous serions allés, dans ces conditions, jusqu'au Japon ! Mais pas si vite... La
côte de Colombie est au bout de l'étrave, nous sommes curieux de découvrir ce que nos prédécesseurs nomment "les cinq baies".

Après une nuit paisible de navigation, le petit jour lève un soleil rouge. Il dessine sur l'horizon les montagnes de la Sierra Nevada de Santa Marta. Un mur de plus de 5000 mètres d'altitude s'élève au ras de la mer des Caraïbes. Les neiges timides mais perceptibles du mont Cristobal de Colon (5778m) percent dans la brume. Quel spectacle que la rencontre de ces mondes opposés ! Quel mariage étrange, presque surréaliste, de la très haute montagne et de la mer tropicale! Mais, très rapidement les brumes
absorbent la montagne, et nous laissent rêveurs devant ce paysage de contrastes et de reliefs.

Nous approchons rapidement la première des cinq baies, nommée Cinto Bahia. Nous pénétrons dans un couloir serti de hautes falaises tapissées de végétation inextricable. Nous retenons notre souffle, comme si nous pénétrions dans l'une des plus belles cathédrales de cette planète. L'éblouissement est au rendez-vous. C'est tout bonnement grandiose. Nous nous dirigeons vers la partie sud-est de la baie, un recoin de falaise brise la houle venue du large. Tout à coup, le bateau cesse de danser, le plan
d'eau limpide retrouve une stabilité raisonnable. Nous découvrons quelques superbes masures nichées dans la végétation. Bâties uniquement en matériaux naturels, elles sont faites de palmes, de bois et de bambous. Elles sont si belles que l'idée de s'arrêter ici pour toujours nous titille. Aucune route ne mène ici, les familles qui vivent ici sont approvisionnées par la mer. La vie en pleine nature...

Mais le désir fugace de s'arrêter ici est rapidement brisé par l'approche de pêcheurs. Ils ne veulent pas que nous jetions l'ancre dans cette baie-paradis. Quelle déception !!! Nous leur demandons quelle en est la raison. Ils nous disent qu'ils vont poser un filet juste à l'endroit où nous sommes et ils nous désignent l'autre bout de la baie. Celui-ci n'est pas abrité, nous nous retrouverions à l'ancre dans des conditions de pleine mer. Dom me jette un regard vif, qui me dit : "n'insiste pas". J'obtempère.
Nous ne sommes pas chez nous, et nous pensons qu'il ne faut jamais et nulle part se mettre la population à dos !

Il est vrai qu'il est toujours facile de lever l'ancre lorsque les voisins sont gênants. Ici, nous ne voulons pas perturber plus longtemps la vie de ces paisibles pêcheurs et nous poursuivons notre route vers la troisième baie. La seconde baie étant carrément impraticable, tant elle est ouverte à la houle. Pour être franche, Bahia Gayraca, qui est la troisième baie, est moins jolie que la première. Mais la gentillesse et l'accueil des autochtones y sont incomparables !

Vingt personnes réparties en sept familles vivent dans cette baie. Ils sont reliés à la ville de Santa Marta par un chemin de terre qui serpente dans la montagne. Les enfants partent à l'école le lundi et en reviennent le vendredi. Nous rencontrons Hélène et Camilla d'adorables jeunes filles de 9 ans. Maria nous offre le café colombien. Et Reynaldo nous ouvre les portes de "su casa", une maison spartiate faite de planches ajourées. Son chien, Rinbalo le suit fidèlement. Il nous emmène partout dans
"su pueblo". Il nous montre des barques taillées d'un seul tenant dans des troncs d'arbres récupérés dans la montagne. Il nous présente aux pêcheurs qui sont en train de réparer leur filet. Son fils Jonathan vient nous rejoindre. Celui-ci nous demande d'ailleurs d'emporter à bord de L'Etoile de Lune son téléphone cellulaire pour le recharger. En effet, à terre, ils ne disposent d'aucune énergie pour le faire.

A suivre donc, car nous rendrons le téléphone de Jonathan demain et nous avons rendez-vous par la même occasion avec le "beau Reynaldo" pour une balade dans la Sierra Nevada de Santa Marta... "Maniana iremos caminar con el senor Reynaldo"

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