SES PENSÉES. L'âme du poète se réveille quand la nuit tombe ! ! !
Le soleil disparait doucement, soudain tout se confond. Je ne distingue plus la
séparation des nuages, du ciel et de cette immense quantité d'eau. Je perd mon seul repère qui est cette ligne d'horizon...
Le manteau de la nuit, m'enveloppe peu à peu et malgré la chaleur de cet air salin, l'humidité me rappelle la fragilité de mon corps. Maintenant dans cette confusion des éléments, je dois veiller à la bonne marche du bateau et surtout à la sécurité de mes coéquipiers.
Un oeil sur le signal radar, l'autre pour tout éclairage pouvant se retrouver dans notre trajectoire. Peu à peu la voûte du ciel s'illumine de ses milliers d'étoiles, qui jadis, étaient les seules aides à la naviguation des marins d'une notre époque.
Même en l'absence de la lumière céleste, le plancton scintille dans la vague de notre étrave. Le rythme de la vie se modifie et dans ce mélange d'inconfort et de poésie, mon esprit aussi se met à voyager. Dans ce doux bercement, je commence à comprendre le respect et l'humilité, que tous bons marin doivent avoir avec la nature et les coéquipiers d'aventure.
Maintenant dans cette quiétude installée, la lumière jaillit dans mon inconcsient et dans un doux murmure, les paroles d'une vieille chanson d'un acteur disparu (Jean
Gabin ) me reviennent en tête.
Je sais, je sais,... je sais, je sais,.. mais plus je sais et plus je veillis, je sais, je sais.. mais plus je sais, je sais que je ne sais pas....
Ce texte est dédié à mon père, matelot sur le H.M.C.S Trois-Rivières, pendant la deuxième guerre mondiale( plus de quatre cent soixante jours en haute- mer) toujours vivant et qui, à quatre vingts ans, quitte Montréal mardi prochain le 18 déc pour une croisière dans les Caraibes, date probable de notre arrivée à destination, l'île de St-Martin.
Il est aussi dédié à mes coéquipiers de ce voyage ainsi que tous mes amis marins.
Aussi un gros merci Nycole pour ton travail et l'excellent routage de ce convoyage,
Au plaisir
Claude équipier sur le Saphir et capitaine de L'Oursin.
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