samedi 2 février 2008
ÉTOILE DE LUNE - Nathalie et Dominique dans l'archipel de SAN BERNARDO
Poosition GPS : Archipel de San Bernardo
LATITUDE: 09-47.25N
LONGITUDE: 075-51.20W
Hier, nous avons décidé d'activer le pas et de quitter Rosario plus tôt que nous ne l'avions envisagé. L'ambiance y était glauque. A vrai dire depuis que nous avons quitté Carthagène, nous ne trouvons pas notre rythme. Nous n'avons rien trouvé de bien transcendant à Cholon, sur la presqu'île de Baru. Pas grand-chose d'intéressant à Rosario, si ce n'est une épidémie de cleptomanie sur les moteurs hors-bord... Épidémie que tentent d'endiguer les gardes-côtes colombiens qui luttent chaque jour pour redorer le blason des côtes de Colombie. Ils assurent une veille si présente qu'ils viennent tous les jours à notre bord pour nous demander si nous allons bien, si nous avons vu quelque chose de suspect et de les appeler sur les canaux 16 et 13 en cas de problème.
Après une bonne nuit de sommeil savamment défendue par les gardes-côtes de Rosario, nous avons quitté l'archipel pour San Bernardo. Vingt-cinq milles d'une navigation idyllique. Vingt-cinq noeuds de vent arrière, une mer belle. L'étoile de Lune passe par-dessus des petits rebonds d'écume, dansant à peine plus qu'un hamac balancé par l'alizé. Avec des navigations comme celles-là on irait jusqu'au Japon !
Nous étions à peine partis que le capitaine me demande d'envoyer le rapala. Tout en lançant la ligne, je faisais au rapala des requêtes impératives : "surtout ne me ramène pas un de ces horribles barracudas !"
Au bout d'une demi-heure, notre capitaine qui fait sa ronde tâte le long fil que nous traînons derrière nous. Il résiste suffisamment pour mettre mon capitaine en action. Et... Il nous remonte, un beau thon. Quel gentil rapala ! Quelle obéissance, si j'avais su qu'il suffisait d'envoyer la commande, je l'aurais fait depuis longtemps ! Mon capitaine ne se laisse pas aller à tant de réflexions. Il agit promptement. C'est que le thon ne pense qu'à une chose : retourner dans son élément ! C'est que c'est vif ces petites bêtes ! Mais, elle ne sait pas à quel point un capitaine peut être déterminé ! Il met un petit coup derrière les oreilles du thon, et le voici tout sage, prêt pour la photo !
Pendant ce temps, l'Etoile file ses 8 noeuds toujours sur un tapis d'écume sage.
Pour San Bernardo, tout comme pour Baru et Rosario, nous disposons des instructions nautiques livrées par "El Club Nautico" de Carthagène. Elles nous indiquent un beau chenal de bouées rouges et de vertes à l'ouest de l'île. Impossible d'oublier les erreurs des cartes sur Baru qui nous ont envoyés droit sur le banc de sable.
Mon capitaine fort de nos expériences récentes, suit son instinct et une carte Imray qui indique que les fonds sont sains à l'est de l'île. En fait, il n'existe pas de chenal balisé comme l'indique la carte du club nautique. Il n'y a pas la moindre bouée autour de l'île. Je ne sais pas ce qui a inspiré le dessinateur des cartes à Carthagène, mais ce n'est pas un relevé topographique ! Ce gars a rêvé de bouées, un jour il y en aura peut-être... Mais en plus, la passe indiquée à l'ouest est dangereuse,alors que le passage par l'Est est franchement facile !
Allez comprendre les motivations d'un cartographe ???
A l'arrivée, une longue île se dessine. A l'orée de cocoteraies aux palmes en bataille sous le souffle des alizés un tapis de couleurs lagon dévoile l'eau calme à l'abri de l'île Tintipan. J'aime ce nom : Tintipan... Il sonne comme une musique timide qu'on aimerait écouter jusqu'à sa dernière note. Sur l'île quelques maisons faites de palmes et de bois. Elles sont superbes ! Si simples, si naturelles. D'une conception évidente pour un tel endroit. Des petits bouts de plage au sable éclatant interrompent la végétation qui envahit toute l'île. Nous croisons quelques pêcheurs, ils nous font signe de la main. Ils ne semblent pas collants comme ils l'étaient à Rosario. Nous verrons cela pendant notre séjour...
Nous avons choisi de loger dans la partie sud-ouest de Tintipan. Nous avions le choix, nous sommes le seul voilier en visite sur l'archipel. A l'avant du bateau, une cocoteraie magnifique tamise les alizés. A bâbord, l'îlot d'Islote. Incroyable petit îlot. Alors que Tintipan est large et étendue, Islote est minuscule. Pourtant, c'est là que se concentre la plus grande partie des maisons de l'archipel. Chaque centimètre carré est pris d'assaut. Nous voyons même dépasser des poteaux électriques. Vision singulière que cet îlot. Il paraît qu'il abrite en plus des habitations, une petite épicerie et une école. Tout ce petit monde, semble vivre au milieu de nulle part. Nous sommes à presque 25 milles d'une petite agglomération continentale.
Pour être franche, si Baru et Rosario ne nous laisseront pas un souvenir impérissable, j'ai comme l'impression que San Bernardo, nous réserve de beaux jours...
A suivre!
Amitiés marines
Nat et Dom de l'étoile de lune
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