Nouvelles des Navigateurs

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entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

vendredi 24 octobre 2008

CAT MOUSSE - René et la famille vers MADÈRE

Copie du message reçu :

24 oct 08
Au large en route pour les Madères, Portugal

Nous avons fait notre dernière excursion à Lisbonne hier. Nous repartons satisfaits de notre visite au cours de laquelle nous avons réussi à voir le Château St-Georges, la Cathédrale de Lisbonne, l'élévateur de Santa Justa, la Place de Commerce, le célèbre Tramway 28 et funiculaires panoramiques, le monument des Découvreurs (navigateurs), la Tour de Bethléem, le Monastère des Jeronimos, le Campo Pequeno (arène de corridas), la Gare de l'Orient et son Centre commercial Vasco de Gama tout près de la Tour du même nom.

Arnaud a finalement trouvé une nouvelle paire de chaussures à son goût. Et je dois rectifier mon dernier texte en disant qu'en fait il a de très bonnes chaussures de course dans ses bagages, ce qu'il cherchait à s'acheter n'était donc pas des chaussures de marche mais des chaussures 'Fashion'.

Notre fenêtre météo est là, c'est donc aujourd'hui le moment du départ. Le vent a faibli, la mer subi encore la houle résiduelle des deux derniers jours de vent à 30-35 nouds mais c'est le moment où jamais. Nous larguons les amarres vers 12h30 PM après un arrêt pour faire le plein de diésel.

L'équipage est fébrile, Arnaud joue aux cartes avec les enfants alors qu'Antoine et moi nous affairons à concocter (au Thermomix) une crème d'épinards et pommes de terre nappée de petits morceaux d'omeletteà la crème ainsi qu'une trempette aux crabes servis avec pain et crudités. Nous avons tout juste le temps de dîner que les troupes commencent à faiblir. C'est qu'il y a longtemps que nous n'avons pas fait de navigation hauturière. Il ne s'agit plus de navigation côtière mais de haute mer et notre dernière remonte à la traversée entre La Rochelle en France et La Corogne en Espagne..

Le vent souffle entre 15 à 20 nouds, nous faisons, sur une allure de grand largue, une vitesse de 7 à 8 noeuds allant jusqu'à du 9 nouds par moments. C'est merveilleux mais ouf, c'est pénible! Catherine n'avalera rien pendant un bon douze heures et passe sa journée étendue sur un coussin du 'cockpit'. Catherine d'un côté et Nicolas de l'autre, fort heureusement 'l'enclosure' (toiles fermant le cockpit) les protège des embruns et leur permet de rester au sec.

Nous retrouvons Antoine, en fin de PM, endormi à terre sur le plancher dans le carré à l'intérieur du bateau et allons le porter dans son lit. Nicolas est malade à une occasion tout comme Arnaud qui, depuis le dîner est disparu dans sa cabine et n'en ressort que pour de très brèves apparitions. Mais il ne se plaint pas et fait le brave malgré tout. C'est juste que ça brasse un peu plus qu'il se l'imaginait. Demain s'il ne va pas mieux, nous lui donnerons du gravol, aujourd'hui il aimait mieux ne pas en prendre. Inutile de dire que nous le laissons libre et ne lui donnons pas de tâches ou de quart pour le premier 24 heures.

Il a tout de même aidé à monter la grand voile et sortir le genois, tâches assez demandantes, après ça il fut bon pour une petite pause. De mon côté, comme Thomas, j'ai le coeur un peu sensible mais je m'en sors bien malgré tout. Seul le Capt ne semble pas affecté, c'est le monde à l'envers.

Avant que la noirceur ne tombe, nous décidons d'être sages et d'enlever un peu de toile (réduire la voilure) pour la nuit, de sorte que notre vitesse ne soit pas plus de 7 noeuds. Évidemment l'opération, qui au départ devrait être simple, se complique un peu lorsqu'il faut réinsérer une latte de Grand Voile dans sa 'track', encore une fois elle tentait de sortir. Au menu ce soir.des biscuits soda. Quoi de mieux que des bons sandwichs de biscuits soda au creton ou beurre de peanut ou des biscuits soda nature tout simplement pour certains (moi en l'occurrence). C'est tout ce que nos estomacs peuvent prendre.

Le ciel est magnifique avec ses milliers d'étoiles, la mer très formée et agitée ne nous laisse pas voir la faune aquatique mais on peut voir dans la nuit le plancton phosphorescent dans l'écume des vagues, ça fait de minuscules étincelles vertes dans l'eau. C'est de clarté que nous avons traversé l'autoroute des mers la plus achalandée au monde. Cette route est dans les 2 sens, à une dizaine de miles des côtes du Portugal.

En effet c'est la voie qui relie principalement la mer méditerranée parGibraltar et le nord de l'Europe et l'Angleterre. En la traversant nous avons croisé plusieurs cargos et un immense bateau de croisière. Nous avons beaucoup pensé à Michel de Maringouin qui avait traversé cette autoroute de nuit, sans vent alors que son moteur lui faisait défaut quand un filet de pêche s'était empêtré dans l'hélice. Il avait compté 63 bateaux sur son radar à un certain moment donné et il faut mentionner que c'est en solitaire qu'il fait sa traversée. Ce soir-là, je ne sais pas pourquoi, il a cru bon ne pas dormir et rester aux aguets. Bonne idée!

Depuis notre départ le GPS qui est interfacé avec notre E80 (système de cartes électroniques) nous fait défaut. Nous arrivons encore à voir notre route, soit d'où nous sommes partis et où nous allons mais nous n'avons plus d'indication de notre position. Heureusement, avec notre GPS portable (E-trex) nous pouvons de temps à autres vérifier si nous sommes toujours sur notre route. Dire qu'il n'y a pas bien des années, il n'y avait rien de tous ces appareils. Je lève mon chapeau aux braves qui naviguaient à cette époque, ça c'était de vrais navigateurs!

Il est 02h00 AM, je viens d'enrouler le génois qui claquait un peu trop, et je suis à écrire mon récit quand Victor (le pilote automatique) se met à 'bipper'. Je sors sur le pont et allume un moteur, puis un deuxième pour reprendre ma course. Le Capt, qui ne dort que sur une oreille, accoure. Nous rectifions la course mais le vent étant devenu plus arrière, Victor me fait le coup trois fois. Bon il est 03h30 AM, je vais dormir un peu. Nos tours à la barre reviennent vite.07h00 AM, me revoici de retour.

Le vent a beaucoup faibli, à 10 noeuds c'est plus confortable. Ca m'étonne de ne pas voir de note du capitaine dans mon récit. Je pensais qu'il profiterait de mon sommeil pour ajouter une note à l'effet que la seconde a failli être malade. Je dis bien failli, c'est que lorsque j'ai le coeur sensible, les odeurs me lèvent facilement le coeur. Hier avant d'aller me coucher, en allant à la salle de bain, une odeur de Purell m'a provoqué trois ou quatre violents haut le cour. mais fidèle à moi-même. je n'ai pas été malade. Des fois ça me ferait du bien d'être moins 'tough', ça fait du bien d'être malade.

Hier, juste avant notre départ nous avons reçu un courriel de notre ami Michel qui était aux Madères, nous annonçant qu'il n'y serait peut-être plus à notre arrivée dans quelques jours. Une fois en mer, René me disait que l'avoir su avant, il aurait peut-être pris le bord du Maroc plutôt que les Madères. Wow! A ces mots je me vois déjà en Afrique, ça ça doit être plus dépaysant que l'Europe. Mais je me ravise vite. Nous aurons bien le temps d'y retourner, le Maroc étant une destination voyage très prisée. Les Madères par contre, je ne suis pas certaine que nous ayons bien des fois la chance d'y aller dans notre vie.

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