Un chantier à ne pas recommander!!!
Curaçao marine devrait prendre une école québecoise!
le 17 octobre 2008
bonjour
Ça fait une semaine que nous sommes sortis de l'eau sur le chantier deCuraçao marine, et même si Omar a joué les troubles fêtes, il n'est pas laseule raison à la lenteur endémique de ce chantier. Curaçao marine aurait besoin de Québecois pour tout dynamiser... ou tout dynamiter (? Là ce seraient plutôt de Corses qu'il faudrait)!!!
Je m'explique, je viens de lire dans un très beau livre sur le Québec, queseuls les plus vaillants ont pu survrir aux conditions rencontrées dans leGrand Nord. Le climat était tellement rude pour les nouveaux venus que laplupart sont morts ou repartis chez eux (la queue entre les jambes, si vousme permettez l'expression un peu triviale que je ne prononcerais pas sur lesondes).
Donc partant du principe que seuls les plus forts et les pluscourageux sont restés au Québec, je clame fort et hautqu'il faudrait disséminer un peu partout sur cette planète des Québecoispour qu'elle tourne un peu plus rond! Si l'on pouvait commencer par le chantier de Curaçao marine, çam'arrangerait. Ici, il y a eu trois jours de pluie.
Pendant ces trois jours, personne n'a travaillé. Ici la pluie est chaude, elle tombe dru, mais on imagine sans peine ce que seraient devenus les Québecois avec de telles méthodes. Non le Québecois continue à aller travailler, à faire tourner son pays qu'il neige,qu'il vente, qu'il pleuve, ou qu'il fasse moins trente sous zéro... Jamais ils ne se plaignent.
Lorsqu'on entend sur les ondes BLU les températuresannoncées par André le matin au Réseau du Capitaineet qu'on lui dit qu'on est désolé, il nous dit : "Non c'est correct, ons'habille en conséquence et le paysage est magnifique!"... Il y a là des leçons à prendre, ne trouvez-vous pas???
Ici même les travaux à l'intérieur des bateaux n'ont pas avancé à cause dela pluie. Notre moteur, notre joli moteur est dans son alcôve bien au chaud,à l'abri des intempéries. Il y faisait en plus moins chaud avec du ciel gris, il aurait fallu en profiter pour travailler à notre joli moteur...Imaginez-vous que nous sommes venus voir l'homme de la situation il y a plusde quinze jours? On lui a expliqué tout ce qu'il devait faire, et il nous avait répondu : "s'il ne pleut pas, je pourrai vous planifierla semaine prochaine".
Cette fameuse semaine prochaine est déjà passée. Une semaine que nous avons mis à profit pour réparer à l'intérieur tout ce quipouvait l'être par l'équipage. Une semaine pour même s'octroyer le luxe deplacer de nouveaux ventilateurs très performants. Il pourrait les étraînés,nos ventilateurs, dans la calle moteur???
Aujourd'hui nous allons voir ce monsieur spécialiste. Nous sommes sur le pasde la porte de son atelier, et... Pas de Monsieur Eric. Monsieur Eric est tombé malade. Malade??? Pas de travailler, je suppose? Non, le monsieur qui est sous les ordres d'Eric nous explique que dans l'île quand il y a trois jours de pluie tout le monde tombe malade...
Les choses sont quand même bien faites sur cette terre. Les habitants de cette île, au lieu d'envahir votre beau Québec ont heureusement pour tous atterri sur cette terre où il fait en moyenne 26 degrés toute l'année, où les alizés soufflent et tamisent l'air, où il pleut une petite semaine par an...heureusement... heureusement qu'ils ont échoué ici... Ils auraient visé juste un peu plus Nord, ils seraient déjà tous morts!!!!
Franchement, la langueur tropicale, c'est gentil, vraiment gentil, mais lorsqu'elle rime avec "un je-m'en-foutisme exacerbé" c'est un tantinet agaçant. Ce n'est pas faute de les pratiquer. Cela fait plus de quatre ansque nous sommes sur l'eau, et 20 ans que nous venons dans la caraïbe.Jusque-là, nous sommes toujours parvenus à nous entendre avec les gens des îles. Nous trouvions en toute sérénité un juste milieu entre leur envie de ne pas être bousculé, et notre besoin d'avancer dans nos travaux.On y est toujours arrivé!
Ici, la mission est décourageante. Il faut courir après tous et tout letemps. Pourtant, ce n'est pas faute de main d'oeuvre. L'équipe est démentielle, plus de 20 ouvriers, un contre maître, deux patrons, des chiensqui courent partout (au fait, ce sont les plus courageux du coin, surtout endistribution de câlins).
Ce désarroi n'est pas causé par des problèmes linguistiques : par mes origines je comprends le flamand, je parle l'anglaiset un brin d'espagnol. Trois langues qui fonctionnent bien surtoute l'île, SAUF sur le chantier de Curaçao Marine! Il n'y a que les chiens qui me comprennent. Impossible d'entrer en communication avec les responsables, ils nous renvoient au suivant, comme un ballon sur un terrainde rugby.
La secrétaire semble ne pas avoir compris qu'elle travaillait surun chantier nautique et que sur un tel chantier il y avait des... des...bateaux! Les ouvriers arborent en permanence le regard à peine réveillé et l'expression la plus niaise possible et nous renvoient naturellement vers les patrons.
Les patrons passent leur temps sur des tracteurs, ils bougent, ils remuent des bateaux. Ha ça, ils sont les as pour déplacer lesbateaux et les ranger aussi bien que des sardines en boîte. Mais une foisqu'on est rangé, il N Y A PLUS PERSONNE. Plus aucune compétence! Le vide, un néant uniquement habité par le vrombissement des tracteurs et l'aboiementdes chiens! Je devrais peut être apprendre à parler le "tout-chien" et letracteur : teuf, teuf, woua, woua!!!
Pourtant au départ tout semblait bien s'annoncer, un chantier propre, des méthodes de levages révolutionnaires, un shipchandler sur le chantier, unatelier de soudure, un spécialiste de l'alu, un mécanicien, des peintres,des ponçeuses... tout ce qu'il faut pour se dire qu'au plus vite les travaux seront faits. Oui, mais cela ne suffit pas, il faut pour faire tourner tout ce petit monde de l'organisation.
Une discipline, des décideurs, et tout cela n'existe pas ici à Curaçao marine. J'en viens à rêver de mon petit chantier de saint Martin. Là-bas, il n'yavait pas autant de monde qu'ici... Ce petit chantier de saint Martin juste à l'entrée du canal à Marigot ne comptait que 5 personnes avec le patron etla patronne, mais ça tournait bien. Ils étaient sérieux, et ils s'occupaientbien de notre étoile, elle ressortait de là, toujours requinquée.
Ici franchement on va s'épuiser à trouver des compenses qui en réalité se font trop rares!!!Veuillez pardonner ce billet d'humeur, mais parfois, il vaut mieux dire les choses telles qu'elles sont, pour éviter aux suivants de se faire des illusions.
Amitiés marines
nat et dom de l'étoile de lune
Aucun commentaire:
Publier un commentaire