" LE CUL BORDÉ DE NOUILLES "
Expression française traduite en québécois par les " gosses bénites ". Eh oui, on a le droit d'être chanceux même si on est sans domicile fixe et qu'on voyage en voilier.
Acheter une voiture pour un séjour de quelques mois est pratique et économique. Par contre, quand vient le temps de s'en départir, c'est plus compliqué. Durant nos deux étés en Nouvelle-Zélande, j'ai revendu la première voiture au même prix que je l'avais payée et la seconde $500 plus chère que son prix d'achat. Excellent!
Alors comment peut-on s'estimer chanceux si on perd $400 sur cette troisième voiture que l'on achète pour profiter de l'Australie?
Achetée dans le Queensland, j'ai d'abord eu le problème, rapidement résolu, d'avoir à transférer la voiture vers Sydney quand nous avons décidé d'y descendre le voilier. Un ami hollandais cherchait alors une voiture pour aller visiter Sydney et pouvoir s'arrêter en cours de route pour faire du tourisme. Je lui ai donc prêté gracieusement ma voiture la journée avant notre départ pour la retrouver à notre arrivée, une semaine plus tard, dans le stationnement prévu. Win win parfait!
Durant notre séjour à Sydney, nous avons rencontré au Yacht Club de Double Bay un dénommé Len que j'ai consulté par la suite quand est venu le temps de revendre ma voiture. C'était un ancien dépositaire de voitures usagées. Hum! Il connaissait tous les aléas de la revente et de la paperasse australienne.
Premièrement, hors de question de vendre dans le New South Wales une voiture immatriculée dans le Queensland. " Cela va te coûter cher en frais de toutes sortes et tu dois donc retourner la revendre sur dans le QLD " i.e. 1000 km au nord. Moins drôle? de remonter la voiture, coucher en cours de route, revenir à Sydney en train ou en avion et ramener le voilier après.
Et c'est là que je ne connaissais pas ma chance.
Premièrement, quelques jours avant notre départ planifié, Len me laisse savoir qu'il part vers le nord dans le Gold Coast voir ses petits enfants et que si je veux, plutôt que de prendre l'avion, il peut monter ma voiture. Wow! Un gros problème de moins et il ne me restera plus qu'à la remonter jusqu'à notre destination (Mooloolaba) pour la vendre.
Il m'annonce aussi que si je veux il peut laisser ma voiture à un ami vendeur d'autos dans cette région. Le problème c'est que je veux la revendre au prix que je l'ai payée soit $6500 et qu'il n'y a pas de place pour un revendeur.
Tout en navigant le long de la côte australienne, j'ai quelques appels de l'ami qui a déjà des prospects et j'accepte de négocier. Arrivé à Southport dans le QLD, je rencontre donc Sébastien autour d'un verre qui avait déjà rempli tous les papiers, obtenu le " Road Worthy Certificate " ainsi que le " Stamp Duty ". La vérité est qu'il avait vendu mon bolide à un ami et qu'il ne m'a rien chargé parce Len était mon ami.
Histoire de vendeur de char, peut-être? Mais, sans n'avoir jamais eu à déménager ma voiture, lui avoir mis 5000 km en plus d'une petite bosse, fait quelque démarche bureaucratique que ce soit ou même lever le petit doigt pour la vendre, je suis reparti avec le cul bordé de nouilles et $6100.
Merci Sébastien et surtout merci à Len. Dommage que vous ne pourrez pas lire ce témoignage en français.
Robert
SY Caminata
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