Michel et Cécile qui sont également propriétaires de CORTO dans les Antilles, ont acheté ce trimaran de course et le naviguent vers les Antilles. Ils sont présentement aux Canaries depuis la méditerranée.
Copie du message reçu
Voici 2 jours que nous sommes arrivés aux Canaries. Nous sommes partis un lundi après midi un peu à l'arrache, un départ magnifique sur une queue de Tramontane, belle vitesse avec un 9-10 noeuds constant et un ciel bleu d'une pureté toute montagnarde.... un régal quoi!
Mais au passage du traditionnel Cap Creux, la mer s'est creusée, le bateau tapait et au soir (bien sur, ce n'est jamais la journée que ça arrive!) les 2 bastaques tribord basses et intermédiaires ont lachées. Le mat s'est mis à pomper... petit moment d'incertitude... puis sang froid, empannage et nous avons pu continuer notre route. Réparation de fortune mais solide sur la basse bastaque qui nous dure encore et nous avons choisi de faire une escale technique aux Baléares pour réinstaller la bastaque intermédiaire. jolie petite escale dans la petite baie de Soller et bonne nuit réparatrice au son du jazz des hôtels environnants. Sympa et bonne ambiance à bord.
La navigation s'est poursuivie tout au portant avec des épisodes de recherche du vent pas très régulier avec des épisodes de moteur ... allez, disons pour rechercher le vent plus loin!! quelques bords nous ont amenés à proximité du cap de Gata au sud de l'Espagne. Un Nord Ouest bien portant de 20-25 noeuds face au courant ... pas cool ce passage, il faudrait vraiment l'arrondir sérieusement de plus de 10 milles ( si possible). Et comme il faut l'arrondir en prenant la houle de travers puisqu'il faut faire de l'Est , le trimaran tapait et partait dans des surfs sur le travers à 15 noeuds... impressionnant dans cette marmite du diable (la nuit bien sur!!) que cette Méditerranée!
Bien sur, ces épisodes entrainant se font payer par des calmes quasi plat et même Jo avec Ces-Iles n'arrivait pas à aller chercher le moindre petit souffle pour se déhaler. re- moteur pendant que l'équipage se repose et que le pilote prends le relai. Ca tombe bien aussi en fait car nous avions besoin d'énergie.
L'énergie à bord...
Bien sur il y a une éolienne super puissante, qui marche bien. C'est vrai qu'elle marche bien dans le vent... Mais un trimaran qui va à la vitesse du vent au portant ne laisse pas beaucoup de vent apparent pour l'éolienne. Nous l'avons même vu complètement arrêtée alors que nous filions 15 noeuds par 20-25 noeuds de vent arrière. Et les panneaux solaires sont un peu juste pour recharger. On ne parlera même pas de la nuit.
Donc, nous nous succédons à la barre pour économiser l'énergie prise par le pilote. Nous avons tout de même fait des essais pour recharger les batteries avec notre petit groupe électrogène. Pas très puissant mais cela fonctionne et cela prend un peu de temps. Pas de problèmes nous allons approvisionner assez de carburant et cela simplifiera les veilles la nuit. Et comme le programme est plutôt au portant...
Côté frigo... C'est au gaz que fonctionne notre glacière!
Puis c'est le détroit de Gibraltar. Magnifiques colonnes d'Hercules balisées par le rocher de Gibraltar à tribord et montagnes dominant Ceuta à babord sur la côte africaine. Nous choisissons de garder notre position au sud du rail entrant mais en fait, les cargos déboulent de tous les côtés car le rail n'est long que d'une quinzaine de milles, juste dans le détroit. La veille est obligatoire et nous sommes heureux de passer de jour.
L'AIS (aide automatique qui reporte sur le GPS la position, la vitesse et la route des cargos) nous aide mais les informations disponibles arrivent de manière irrégulière et varient selon les bateaux. Cela enlève tout de même du stress pour préciser la route d'un énorme engin qui semble menaçant.
Enfin, lorsque le nom est affiché il est possible de les interpeller et de communiquer avec eux. Par 2 fois, sur une route de collision certaine et en panne de vent de notre côté, les cargos se sont déroutés. Sympa non!? rassurant en tout cas!
C'est dans ce détroit que nous avons vu le plus de dauphins.
Par bandes de 15 ou 30, ils accompagnent un moment le bateau et jouent avec les trois coques. un plaisir pour nous bien sur. nous avons vu aussi beaucoup de tortues se reposant à la surface. Pas peureuses, elles ne s'enfuient pas à notre approche comme dans les Caraibes. Cécile en a même vu une passer entre la coque et le flotteur tribord! Hallucinant!
Vents et courants variables dans ce détroit avec un petit clapot dans ce temps calme. Je ne veux même pas imaginer par vent fort d'Est ou d'Ouest. Nous ne rattrapons un vent favorable que vers le port de Tanger et sans s'arrêter, nous attaquons notre descente vers les Canaries.
5 jours, heures pour heures que nous avons quitté Marseillan plage. Il reste alors 600 milles environ... nous pensions entrer dans l'atlantique et ses vents réguliers... pas du tout, c'est juste la méditerranée de l'extérieur! Des épisodes très variables, des calmes plats qui nous usent le moral et nos réserves de carburant.
Nous finirons d'ailleurs à Lanzarote sur les vapeurs des bidons!! quelques épisodes un peu chauds de navigation en pleine nuit au milieu des pêcheurs au large de la côte marocaine.
C'est une sensation un peu moyenne que de slalomer à 11 noeuds au milieu des pêcheurs qui chalutent à trois noeuds dans tous les sens.
Je pense maintenant qu'il faut vraiment s'éloigner plein ouest de Gibraltar avant de virer sur les Canaries afin d'éviter tous ces pièges et attraper le courant du Portugal qui porte au Sud. Mais également des sensations magnifiques de surf à 15-20 noeuds pendant de longues minutes où le bateau s'incline vers l'avant dans la vague, les étraves fument, la coque plonge, les haubans vrombissent, et tout cela à plat, c'est extraordinaire!
Nous découvrons aussi les fantastiques possibilités de ce bateau par petit temps et c'est un jeu d'aller chercher un peu de vitesse dans 5 noeuds de vent. Il n'est pas rare d'approcher la vitesse du vent. C'est presque aussi grisant, mais plus doux que des surfs puissants.
Terre promise, nous découvrons l'aridité du paysage volcanique des Canaries sous un ciel plombé, bruine et une mer à 20oC. Pas du tout l'image d'Epinal des Canaries. Par radio, le réseau du capitaine nous renseigne sur un mouillage possible sur corps mort gratuit en face de Arrecife. C'est parfait!
C'est donc ici que nous nous reposerons un peu avant le départ pour la grande traversée. Refaire les pleins, quelques petites réparations et maintenance diverses( un passe coque qui fuit au dessus de la ligne de flottaison et la drisse de génois qui a lâché notamment...) nous occupent depuis.
Surprise, le diesel est à 0,90 Euros le litre, Internet à 1 euros l'heure, l'accastillage à 25% moins cher que ce que j'ai trouvé à Sète! Incroyable. Et les gens sont plutôt charmant dans cette intersaison!
C'est bientôt le temps de repartir. Nous allons vérifier la météo pour définir la stratégie de traversée et faire une courte halte à Tenerife pour y visiter des amis de bateau rencontré au Guatemala.
Prochaine étape: les Antilles!
A+
Salutations marines de tout l'équipage
Cécile et Michel
Jo et Pascale
"Ces-Iles"
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