Nouvelles des Navigateurs

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entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

jeudi 19 mai 2011

CAT MOUSSES - René et la famille en Papouasie




16 mai 2011
Panapompom, Papouasie Nouvelle-Guinée

Récit 171 - La vie parmi les Papous

Où en étions-nous? Dans mon dernier récit, René et Thomas partaient pour une pêche de nuit avec les Papous. Ils sont revenus, avec six superbes langoustes, un énorme poisson perroquet et quelques autres poissons. Le lendemain, dimanche, journée préférée des enfants (parce que c'est leur seul jour de pause scolaire dans la semaine), Nicolas nous a préparé ses fameuses brioches à la canelle. Nous les mangeons en pensant à Kangaroo, surtout qu'on écoute une des émissions de la série 'C'est pas sorcier', une série éducative qu'ils nous ont donnée et qu'il nous tardait tant d'écouter. J'ai bien hâte d'écouter celle sur l'adolescence, les enfants ne veulent pas l'écouter mais les parents oui car disons que nous avons quelques ados en devenir sur le bateau à qui cette émission ne fera pas de tort.

Puis après une petite plongée de snorkeling sur l'épave de l'avion, nous préparons un méga festin de chef avec les 6 langoustes pêchées la veille. Comme dîner, j'ai vu pire! J'ai pensé pouvoir apprivoiser Hugo au goût de la langouste en lui préparant une sauce composée de beurre, d'ail et de crème (son péché mignon) mais je n'ai pas obtenu le succès escompté. En PM, nous allons faire une visite à terre car les locaux nous avaient parlé d'un problème avec leur tuyau d'alimentation d'eau douce. Ce dernier, amenant l'eau de la montagne au village, fuyait en plusieurs endroits, surtout dans les joints. Encore une fois le capitaine a réussi à faire des miracles et à colmater avec brio toutes les fuites. Il est devenu, en trois ans, un homme à tout faire très habile de ses mains.

Les enfants m'ayant rapporté, le matin-même, deux noix de coco de la plage, qu'ils avaient ouvertes avec les moyens du bord comme des Robinson Crusoe. J'avais préparé des petits macarons à la noix de coco (Anzac cookies) que j'ai apportés lors de notre visite au village cet après-midi là. Inutile de dire que mes biscuits ont fait fureur. Les enfants ont joué au ballon avec les enfants du village, pendant que l'on se promenait et que les villageois nous montraient fièrement leurs maisons.

A 22h30, je suis allongée dans le lit et je ne dors pas vraiment car le vent souffle de façon déchaînée, ça fait presque peur. Ce qui devait arriver arriva, 10 minutes plus tard on entend un gros paf. Bing bang, le capt déboule en bas du lit et on court vers l'ancre pour voir ce qui se passe. L'un des côtés de la patte d'oie, cette corde qui sert à prendre la tension sur la chaîne de l'ancre pour éviter que ce soit le guindeau électrique qui tienne tout le poids du bateau, a cédé au niveau du noeud. Comme quoi il est vrai qu'un cordage perd jusqu'à 50% de sa force sur les points où il y a des noeuds. Pour faire une histoire courte, on s'est tous retrouvés sur le pont, à l'exception de Thomas et Antoine qui dormaient dur comme des roches. Sous le vent en furie, Nicolas tentait de faire avancer le bateau sur la chaîne pour enlever la tension pendant que René changeait le cordage pour la patte d'oie. Un beau petit coup d'adrénaline.

Ce matin, nous recevons la visite d'un autre local, les bras chargés de fruits. Avec les papayes vertes, nous avons fait goûter à Hugo la salade de papaye et le Island cabbage frit. Ce soir, je vais tenter le tout pour le tout pour lui faire apprécier davantage le goût de la langouste en les préparant en galettes (lobster cake) que je ferai frire. A mon avis, cette fois il succombera. Note d'Hugo : Ce fut fait, la nourriture frite cela me connaît, et oui la Belgique c'est le pays de la frite (si elle existe toujours, vu que je n'ai pas vraiment accès à l'actualité sur le bateau ;-) )

Le vent continue de souffler sans relâche, il faudra bien partir un jour mais il doit y avoir moyen d'avoir une journée de répit où le vent sera un peu moins fort. Ça vaut la peine d'attendre. Dans l'intérim, on se concentre sur les classes et on fait de petits projets d'entretien en PM pendant que les enfants passent leurs après-midi à jouer toutes sortes de jeux avec Hugo. Parfois aussi, il vont jouer au ballon sur la plage avoisinante de Vivani avec les locaux.

Un soir Hugo nous offre de faire des frites pour accompagner le steak. Wow! Je pense qu'il vient de décrocher un contrat. Il a fait honneur à son pays ce soir-là, je vous confirme que les frites belges, elles sont bonnes en titi! Il me faudra faire des réserves de pommes de terre lorsque je réussirai à en trouver.

Puis, le 18 mai au matin, nous prenons le taureau par les cornes et on lève l'ancre, il faut bien partir un jour. Serions-nous en train de ramollir,? de devenir 'chicken', ou 'chicken fried noodle pie with ketchup on it' comme dirait Thomas. Le temps est gris, il pleuvasse, aussitôt sortis de la baie, les vagues arrivent de tous les sens, le vent rugit à 30 n?uds et, pour faire changement, il vient de face et nous sommes au près. On avance à la vitesse de 1 n?ud à l'heure. On a beau n'avoir que 20 miles à parcourir, on ne se rendra jamais avant la nuit. On peine pendant un peu plus d'une heure et puis René et moi on se regarde? on vire de bord et on retourne se protéger pour attendre quelques jours de plus. Si ça ne se calme pas, nous réviserons notre plan de route. Après tout, quand on est maîtres de son horaire, de son temps et de sa vie comme nous le sommes actuellement, pourquoi se donner de la misère. A ce titre, nous avons déjà pris la décision de laisser tomber les Salomons car nous n'avons aucune envie de nous taper les 300 miles nautiques au près. On prend de la sagesse on dirait. Sagesse ou paresse, on s'assume!

Une fois de retour dans notre baie, Hugo nous prépare, pour le dîner, une pile de crêpes, ça faisait tellement longtemps qu'il en parlait, il nous faisait saliver. Toujours est-il qu'il a passé près de deux heures en dessous, à cuire ses crêpes que nous avons ensuite garnies de tout ce qui nous faisait envie, salé pour certains, sucré pour d'autres. J'ai l'impression qu'il vient de décrocher un nouveau contrat! Ça fait changement de la papaye. J'ai beau la préparer verte (en salade de chou ou en choucroute) ou mûre (en salade de fruits), il vient un moment où on s'ennuie un peu d'autre chose. Avec ce régime de poisson, de langoustes, de fruits et de légumes, notre équipier va bien perdre encore quelques kilos car je pourrais me tromper, mais quelque chose me dit que ce type d'aliments, ce n'est pas exactement son genre. ;)

Nous sommes actuellement le 20 mai, nous partons demain pour explorer plus au sud des Louisiades. Si cette tentative échoue, nous laisserons tomber le sud pour pousser plus au nord. Je vous reviens avec un peu plus d'info sur la Papouasie dans mon prochain récit.

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