8 mai 2011
En navigation vers la Papouasie Nouvelle-Guinée
Récit 168 -
Fin du chapitre sur l'Australie
Et bien, cinq mois après notre arrivée en Australie, nous avons finalement pu lever l'ancre pour naviguer vers de nouveaux horizons, plus précisément vers les Louisiades de la Papouasie Nouvelle-Guinée.
Nous avons adoré chaque minute de notre périple en Australie mais nous sommes maintenant mûrs pour de nouvelles aventures. Nous étions à Townsville depuis le vendredi précédent, 30 avril, afin d'effectuer nos procédures de sortie du pays ainsi que faire réparer quelques coutures défraîchies sur le génois et le spi, ainsi que la housse du dinghy. Une fois nos voiles récupérées, nous étions fin prêts et c'est dans la nuit de mercredi à jeudi, soit le 5 mai, que nous avons levé l'ancre à 03h40 AM pour amorcer notre navigation à travers la grande barrière de corail. La navigation se passait assez bien, quoique très intense.
Le capitaine disait que nous avions une fenêtre météo IDEALE vue la direction des vents. Idéale, bon! Nous avions un vent de côté de 20 n?uds et plus et on se faisait rincer à souhait mais somme toute, on avançait bien? jusqu'à ce que? six heures après notre départ, à 09h30 AM, le capitaine découvre à son réveil que la grand voile sortait de sa track et le génois était décousu sur une petite section d'environ 6 pouces.
Ho, ho! On fait quoi? On affale et on répare à la main ou on rebrousse chemin pour défaire le trajet de 30 miles nautiques déjà parcourus? Le temps qu'on réagisse et qu'on commence à enrouler le génois en vitesse, il était déjà trop tard? Ce n'était plus 6 pouces mais maintenant toute la couture au grand complet qui avait cédé, si bien que le génois était maintenant sectionné en deux. Ceci rendait la décision assez facile, il fallait retourner à Townsville pour faire réparer dans une voilerie. Mais qu'allait-il se passer?
Nous arriverions en fin de journée jeudi PM, notre gars de voile allait-il pouvoir effectuer la réparation avant le weekend? Les autorités australiennes allaient-elles nous laisser revenir sur le continent sans rien dire? Nous n'avions pas tellement envie de refaire les procédures d'entrée, de repayer les frais et d'être soumis à l'inspection de la quarantaine qui confisque tout ce qu'il y a de viandes, fruits/légumes et produits laitiers. Pas après le méga réapprovisionnement que nous venions de faire avant de partir.
Bon nous n'étions pas tellement inquiets car nous les aurions mal vus nous confisquer des denrées qu'on venait de se procurer dans leur propre pays mais bon, on ne sait jamais! Finalement, ils ont été très courtois et compréhensifs. Ils nous ont octroyé un sursis de 24 heures pour tout réparer et répartir. Finalement, toutes les cartes se sont bien enlignées pour nous et notre gars de voilerie a mis de côté ses autres projets pour nous accommoder. MERCI Michael! On dirait bien que sur Cat Mousses, le dicton n'est pas 'Jamais deux sans trois'.
Non, chaque fois que vous avons à faire faire une réparation, le dicton est plutôt 'Jamais un sans deux', ou trois ou quatre ou même plus selon le cas, pour ne citer que l'exemple du frigo. Bref, jamais du premier coup! Dans ce cas-ci, ce fut toutefois positif car ce n'est pas la réparation qu'on venait d'effectuer qui avait cédé mais bien une autre couture.
Pareille comme celle qui avait cédé à Tuvalu. Le tissu de la voile est encore en parfait état mais il était devenu évident par contre, que les coutures, elles, soumises aux rayons ultra-violet du soleil et de l'air salin, étaient maintenant défraîchies. Nous en avons donc profité pour les faire refaire une à une, question de les solidifier. Pendant ce temps, notre nouvel équipier belge, Hugues 25 ans, (pour les lecteurs qui ne le connaitraient pas encore) ainsi que nos 4 Mousses, s'en sont donnés à c?ur joie sur internet pour épuiser le temps qu'il nous restait à Townsville.
Inutile de dire, qu'aucun d'entre nous, après notre avant-goût de traversée, n'avait tellement envie de reprendre la mer. Mais il le fallait bien! Une fois la voile récupérée, il fallait repartir mais pas un vendredi? En effet, amorcer une traversée un vendredi est présage de malheur sur un bateau, nous avons donc attendu jusqu'au samedi matin 04h30 AM . Ouash!!! Il faisait noir comme chez le diable, le ciel était chargé de nuages noirs, il ventait à écorner les b?ufs. Le capitaine et moi nous sommes regardés? et on est retournés se coucher. Le départ allait attendre.
A notre réveil quelques heures plus tard, le ciel était plus beau, il fallait partir. Prise deux! Nous avons repris la mer vers 09h00 AM samedi le 7 mai. La mer n'était pas si pire, le vent un peu moins fort mais l'air chargé de grains, d'averses pour les néophites.
Nous avons navigué quelques heures puis horreur! La grand voile recommençait à sortir de sa track! Quoi! René avait tout démonté la bôme avec Thomas à Townsville pour enlever la fameuse Strong Track achetée et installée à Québec il y a trois ans. Ca éliminait bien un peu de friction cette Strong Track et facilitait la montée de la grand voile mais le plastique était devenu tellement éventé qu'il n'arrivait plus à retenir la grand voile qui sortait de ses gongs, attache par attache.
Heureusement, après inspection, le capitaine a déterminé que c'était un autre problème, c'était plutôt la sangle qui retenait le point de drisse de la grand voile qui avait cédé. René et moi avons sorti le kit de couture et on s'est attelés à la tâche pour recoudre une nouvelle sangle et réinstaller le tout. Notre couture de brousse semble tenir le coup jusqu'à maintenant. Espérons que ça tienne. Le reste de la journée s'est bien déroulé mais la nuit elle? Quelle nuit!
Nous avons essuyé grain par dessus grain toute la nuit. On n'en manquait pas un. On perdait le cap, l'eau s'infiltrait par les hublots mal fermés, des heures de plaisir! Le capitaine n'a pas dormi fort cette nuit-là. Mais avec la matin, le beau temps est revenu et depuis, je touche du bois, tout se passe bien. Notre équipier se porte bien, il a le c?ur pas mal solide!
Le capitaine, avec ses nouveaux achats de leurres de pêche, attend toujours sa prise mais les créatures se font rares. On a croisé, par contre, plusieurs serpents de mer qui nageaient allègrement à la surface de l'eau. Ils ne sont pas gentils ceux-là, une autre des espèces venimeuses de l'Australie. La chance a souri au capitaine à la fin de notre deuxième journée en mer. Il a remonté un énorme poisson, un 'pick handle barracuda' selon nos recherches.
Malheureusement, il a fallu se résoudre à le rejeter à l'eau car il est reconnu pour être très ciguatérique, autant ne pas prendre de chance avec ça. Alors ça fait le tour des nouvelles. Nous devrions arriver à destination d'ici 4 ou 5 jours.
Sur ce, bonne fête des mères à toutes les mamans, du moins pour celles qui fêtent ceci en mai comme chez nous au Canada.
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