Copie du message reçu :
Bonjour à tous,
Après un très très long silence, j'ai (= Godelieve) enfin le courage de reprendre le clavier. Hé oui, nous vivons toujours et voici le compte-rendu de nos derniers déplacements. On voulait à tout prix éviter l'Australie car, avec la Nouvelle Zélande, c'est le pays le plus exigeant au point de vue quarantaine.
Les Australiens sont tellement paranoïaques et ont si peur d'attapper de quelconques bibittes qu'il faut arriver avec un bateau pratiquement vide. Bien sûr, dans de nombreux pays, la quarantaine saisit tout ce qui est nourriture fraîche mais les Australiens ne se contentent pas de cela.
Tout ce qui contient la moindre trace de produits laitiers ou d'oeufs est confisqué.Les céréales, noix, fruits secs, épices aussi. Bref, il y a une liste d'une pleine page de produits totalement défendus. Plus une autre page de produits à déclarer, et avec ceux-là, impossible de prévoir ce qui va se passer.
On avait entendu tellement d'histoires d'horreur ( un copain s'est fait confisquer du jambon en boîte "made in Australia") qu'on avait vraiment aucune envie d'y aller. Mais, comme on a décidé de faire le rallye "Sail Indonesia" et que celui-ci partait de Darwin, on n'avait pas vraiment le choix.
Avant notre arrivée, on avait planqué un certain nombre de choses qu'on voulait absolument garder (confits de canard, pâtés,..) Et, oh surprise, on est tombé sur un officier de quarantaine qui n'avait aucune envie de prendre quoi que ce soit. J'avais pourtant laissé bien en vue quelques produits interdits qu'on était prêt à sacrifier (colliers de graines, plumes du Vanuatu,quelques petits coquillages) mais ils les a regardés d'un oeil indifférent et n'a pris que ce qui me restait de frais, c'est-à-dire un citron et une gousse d'ail!
Le bateau qui est arrivé en même temps que nous n'a pas eu cette chance, il est tombé sur un officier tatillon qui a confisqué de quoi remplir un grand sac-poubelle. Nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour visiter cette partie de l'Australie: en arrivant à Darwin, moins de 3 semaines avant le départ pour l'indonésie,
J'ai dû retourner en Belgique car ma mère venait de décéder; et les préparatifs du rallye ont pris tout le temps restant. Puis, le 21 juillet, grand départ pour l'Indonésie. Les touristes se concentrent essentiellement à Bali et, depuis les attentats à la bombe, leur nombre a considérablement diminué. Alors, l'Indonésie a décidé de faire une opération de promotion et "Sail Indonésia 2007"en fait partie.
Nous sommes entièrement pris en charge par le ministère de la culture et du tourisme qui nous considère comme des "ambassadeurs de paix entre les peuples". Ce Rallye nous permet de découvrir un pays où, sans cette organisation, il est à peu près impossible de naviguer(papasseries et formalités à n'en plus finir).
En contrepartie, le programme est très chargé et on est dans une foule, ce qui n'est guère dans nos habitudes ni dans nos goûts. À chaque escale on est reçu par les autorités locales, cérémonie de bienvenue avec danses, remise de cadeaux, dîner de "gala" (buffet où l'on mange sur ses genoux, généralement très bon et varié) pendant lequel on a parfois droit à des discours politiques un peu longs, une ou 2 excursions dans des villages traditionnels très différents d'une île à l'autre ou dans des sites naturels intéressants (volcan, source chaude, cascade,...)
Le réseau routier se limite , en dehors des villes à quelques routescomplètement défoncées ou des pistes en gros cailloux. Donc on fait souvent plusieurs heures de tape-cul à une moyenne de 10 km/h, c'est très dur pour les fesses et la colonne vertébrale. Dans les villages traditionnels, nous sommes autant objet de curiosité pour les locaux que eux pour nous.
Bien souvent, c'est la toute première fois qu'ils voient des touristes. Alors, après quelques hésitations, ils viennent nous toucher: la peau qui est trop blanche, les cheveux qui sont trop clairs et surtout le nez qui est trop long. Pour nous, ce qui est touchant, c'est leur accueil si chaleureux et les sourires et rires qui éclairent leurs visages.
Les villageois mâchent à longueur de journée du bétel c'est-à-dire une noix qui, mélangée à de la poudre de calcaire vire au carmin. Alors rires et sourires sont assez surprenants, tout est rouge vif, les lèvres, la langue, les dents, de vrais bouches de vampire. En plus, la coutume veut qu'on offre du bétel à tout visiteur et on a parfois bien du mal à y échapper sans les vexer.
Quand on peut, on fait aussi quelques courses pour réapprovisionner avec ce que l'on peut trouver (pas grand chose sauf des fruits et des légumes; on rêve de viande) à des prix ridicules: 1 kg de tomates = 5000 roupies indonésiennes (10000 roupies = 1$ !!!). Quand on retire de l'argent au distributeur de billets, on en ressort millionnaire; il faut dire que le maximum que l'on puisse retirer est 1 Million soit 100$.
On est un peu sur les rotules, le rallye nous mène à un train d'enfer. Alors, parfois, on fait l'école buissonnière! On saute une étape du rallye et on va tranquillement à l'étape suivante en s'arrêtant dans des mouillages que l'on croit calmes. Baignades, plongées et repos.
Même hier, dans ce que l'on croyait être un mouillage désert, on a eu droit aux lamentations du muezzin qui, par haut-parleur interposé, appelait ses fidèles à la prière. Il faut dire que l'Indonésie, 200M habitants, estle 2ème pays musulman, sans que ce soit une religion d'état.
À certains endroits, comme à Flores, les catholiques sont largement majoritaires; mais même alors on entend le muezzin à partir de 4h30 le matin...
Jusqu'à présent, nous avons vu les îles de Timor ( la partie occidentale, pas l'orientale...), Alor, Lembata, Florès, Sumbawa.
Nous venons de quitter Bali et nous vous en parlerons dans le prochain envoi.
Amitiés à tous,
Godelieve et Jean-Marie à bord du "SDF"
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