Copie du message de Nathalie le 22 octobre :
Le temps se réduit comme peau de chagrin et il ne nous reste que quelques heures avant de laisser derrière nous les Aves.
J'avoue que mon coeur se serre et que le retour à "la civilisation" se fait un peu à reculons.
Depuis, notre départ en 2004, nous avons jeté l'ancre dans beaucoup d'endroits que l'on qualifie de paradisiaque. Je ne renie pas mon attachement à ces premières découvertes, ni aux îles des Antilles que j'aime profondément. Mais je dois avouer que depuis les Roques et surtout les Aves,nous avons découvert la tranquillité vraie, une vie simple, sans rien de plus que la nature et les éléments... On ne peut rester toujours dans de tels endroits.
La dernière escale citadine remonte au 7 juillet, à Porlamar. En fait, nous avons eu beaucoup de chance de cumuler 117 jours de vagabondage entre Blanquilla, Tortuga, Roques et Aves. Mais, le compte à rebours a enclenché son implacable comptage, et il va bientôt falloir partir. Pour profiter de ces derniers moments, où seul le bruissement de l'écume sur la plage d'à côté vient souligner la paix environnante, Dom part à la pêche, il me promet du poisson pour midi... Et... Il part sans fusil.
Je reste au bateau, je me dis que c'est le moment idéal pour terminer l'article sur les Aves... Je me prépare à tapoter mon clavier quand j'entends une barque. Elle s'arrête tout à côté de l'Etoile de Lune. Nous sommes encore au Venezuela, et les anciens réflexes de sécurité me reviennent.
Mais je vois simplement 5 grands gaillards un peu édentés qui me sourient. Ils font de grands signes. Et me lancent des "buenos dias amiga". Ca me rassure plutôt. Surtout que s'ils étaient mal intentionnés je ne vois pas vraiment ce que je ferais, vu que Dom a la tête sous l'eau à l'autre bout de l'île...
Ils me demandent en tenant deux cigales à la main, si j'ai des piles. Je me précipite dans le bateau pour trouver ce qu'ils demandent. J'essaye d'aller vite, on m'a raconté trop d'histoires où avec un tel scénario, les gars en profitaient pour monter à bord... Mais la confiance prend le dessus, et en même temps je me souviens qu'un vieux pêcheur m'avait dit :"Nathalie, toi tu aimes la langouste, mais tu ne sais pas ce que c'est que la cigale... Tu verras, c'est le mets le plus fin que la mer puisset'offrir. Mais hélas on n'en trouve plus..."
Je remonte sur le pont et me voici à échanger quatre grosses piles contre 2 cigales tant convoitées. En donnant les piles, les gars me demandent des cigarettes. Je m'exécute, pensant que le marché de 4 grosses piles contre 2 cigales, n'était peut-être pas équitable.
Mais en revenant, les pêcheurs remplissent mon seau d'une langouste supplémentaire. Ils ont un énorme sourire, et je pense que le mien l'est autant... Un échange simple et des rapports humains transparents, que demander de plus à la vie?
Je pense que les Aves ont trouvé là une bien jolie manière de dire '"au revoir" à L'Étoile de Lune. Je n'oublierai jamais cet échange.
Je n'oublierai pas non plus les fous que nous avons vu couver puis la naissance des bébés telles des peluches blanches. Que dire de la baignade avec les dauphins? Des jours entiers de BONHEUR !!!
Merci aux Aves, merci au Vénézuéla qui a su nous montrer cette année ses plus beaux côtés.
Amitiés marines
Nat et Dom de l'étoile de lune
en photo, 2 cigales et une langouste et l'étoile de lune dans une eau couleur piscine
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