vendredi 3 décembre 2010
ÉTOILE DE LUNE _ Nat et Dom à PAPETEE
Objet : Premières impressions sur Papeete.
INFOS : sur le mouillage de Punaauia, sur les formalités à Papeete, la demande de documents de détaxe pour le gasoil, la procédure d'approche obligatoire au mouillage et aussi l'importation de compagnons à quatre pattes.
Photos : coucher de soleil sur Mooréa, chanteurs de rue, documents de procédure d'approche en anglais, et fiche de renseignement sur l'importation d'animaux
Bonjour,
L'enthousiasme de l'arrivée sur l'île mythique de Tahiti s'est exacerbé grâce à une bonne nuit de sommeil. Il est vrai qu'après une traversée, aussi belle soit-elle, la première nuit à l'escale est attendue! Dans le lagon de PUNAAUIA, à l'abri de l'immense barrière de corail, calfeutrés derrière la pointe de Tataa, blottis dans l'anse Maoro, nous logeons sur un plan d'eau parfaitement calme. Pour couronner le tout, le soir, sur bâbord, le soleil se couche sur Moorea la petite soeur de Tahiti. Derrière nous, les sommets de l'île se pelotonnent dans de gros nuages. Ils ne nous atteignent pas, mais ils diffusent une richesse humide, l'or de Tahiti qui la rend si belle sous sa foison végétale.
Après la contemplation délicieuse du couchant, d'un bond, nous nous sommes élancés vers la cabine avant. Là, nous nous sommes offert une nuit d'hôtel entre la Lune et son Etoile ! Dès la première paupière ouverte, dans un réveil béat, mes pensées sont allées vers François et Francine de Cap'tain Punch qui nous prêtent leur bouée d'amarrage pendant qu'ils s'offrent une virée dans les Australes. Sans eux, nous aurions eu beaucoup de peine à nous loger. La marina de Taina est relativement chère, et bondée. Le mouillage de Papeete est sous le coup de restrictions de plus en plus sévères. Les parts de lagon se peuplent de bouées payantes. Les places de résidents se réduisent comme peau de chagrin et les bateaux de passage ont de moins en moins le choix tout en étant de plus en plus nombreux chaque année. Tout cela répondant à la loi universelle de l'offre et de la demande. L'évolution normale des choses...
Que du bonheur donc, grâce à nos amis!
Ce matin, dès huit heures, notre voisine du bateau Tam Tam, Valérie, sonne le rappel des troupes. Installée dans les îles depuis trois ans, elle connaît Papeete comme sa poche. Tout en nous instruisant sur les nombreux petits détails qu'elle connaît sur Papeete qui signifie "la fontaine d'eau douce" (Pape = Eau ; Ete=fontaine), Valérie se faufile sur les routes de la capitale. Elle sait choisir les bonnes heures pour éviter les légendaires bouchons de la plus grosse ville du centre Pacifique. Mais tout est relatif. Ces embouteillages qui défrayent les chroniques de la radio locale n'ont rien à voir avec ceux de Paris ou de Montréal, ou même de Fort-de-France. Ils sont à recarder dans le décor d'une ville de 120 000 habitants (la moitié de la population de Polynésie). Ainsi, nous trouvons la circulation plutôt fluide et les quelques arrêts nous permettent de tâter le terrain et de nous repérer. Avec son énergie toute souriante, Valérie nous conduit au coeur de la ville. Elle semble en fête, tant les groupes de ukulele encombrent les trottoirs... Mais non, c'est le quotidien de Papeete!
Nous nous faufilons au rythme des chants entraînants, pour nous présenter aux autorités maritimes.
Se présenter à chaque escale au Mutoi
Bien qu'ayant effectué nos formalités à Hiva Oa, nous devons refaire "une entrée officielle à Papeete". En général, chaque fois que l'on change d'île en Polynésie il faut se signaler auprès du Mutoi local. (Policier ou gendarme). Nous l'avons fait dans chacune des îles des Marquises, nous avions également salué les mutoi de Ahé aux Tuamotu. Les Mutoi, sont en général contents de voir des nouveaux venus. Ils notent le nom du bateau, et les noms de l'équipage. Parfois c'est sur un simple calepin, comme à Ua Huka. Parfois, ils remplissent un document plus officiel. Cette procédure n'a rien de contraignant. Dans les petites îles, c'est l'occasion de prendre le pouls de la population. Les mutoi sont partout accueillants et joviaux, ils attireront votre attention sur certains pièges à éviter. Soucieux de votre sécurité, ils prodigueront des conseils judicieux pour que votre séjour se passe en toute quiétude. Et puis, ils connaissent tout le monde, les îles ne sont pas grandes et ils se révèlent de réels centres d'information. Avant de partir, nous les saluons toujours, ils prennent nos coordonnées, et notent l'escale suivante. Cette dernière procédure est prise à coeur, et lors de changement de programme il est bon de le signaler par téléphone (le 17) ou en VHF sur le 16, voire en BLU (8279/2182/8803) Si vous ne le faites pas, ne vous voyant pas arriver à l'escale suivante, des avis de recherches seront lancés. Somme toute, c'est rassurant!
Documents de détaxe pour les bateaux en transit
A Papeete, l'ambiance n'a rien d'un village, les Mutoi sont moins loquaces, mais tout aussi souriants et accueillants. Et puis surtout, vu que nous sommes en transit, ils nous délivrent de fabuleux petits papiers, dont celui de détaxe du gasoil (dans un pays où les taxes d'importation sont les plus lourdes au monde, ce papier est TRES précieux!) . Celui-ci est valable pour 6 mois, renouvelable. Si vous ne le demandez pas expressément, ils ne vous le donneront pas d'office. Nous cherchons à obtenir un autre document, celui de détaxe lors d'importation de produits. La Polynésie applique des taxes pouvant aller ou dépasser 40% du prix sur les produits d'importation. Les personnes en transit échappent à cet impôt, mais il faut montrer patte blanche, car toutes ces procédures sont très surveillées. On nous avait parlé d'un document équivalent au papier de détaxe du gasoil... Mais, visiblement il n'existe pas. Il faudra revenir aux douanes lors de l'arrivée de chaque produit commandé à l'étranger, et pour obtenir la détaxe, nous devrons passer par un transitaire. Le moins cher prend des honoraires forfaitaires de 70 euros... Il y a intérêt à regrouper les commandes, car ce n'est intéressant que pour de gros montants.
VHF CANAL 12
L'accès au mouillage de Punaauia se fait par plusieurs passes et une navigation au travers d'un dédale de bouées qui balisent un chenal navigable. Lorsque vous pénétrez par la passe nord, dite Passe de Papeete, vous devez, lorsque vous êtes devant les bouées vertes et rouges d'entrée, vous signaler sur la VHF canal 12. Cette procédure est obligatoire et vous risquez de vous faire remarquer et même "gronder" sévèrement en cas de non-respect. Le chenal longe un aéroport et la navigation dans celui-ci, peut gêner le trafic aérien. Lorsque vous aurez obtenu l'autorisation d'entrée dans la passe, votre interlocuteur vous dira de rester en veille et vous rappellera pour vous dire si le chenal est clair ou non. Au cours de la navigation sur le chenal, il y aura des panneaux indicateurs qui vous rappelleront de recontacter le canal 12, car il y a plusieurs pistes d'atterrissage sur le parcours. Surtout, conformez-vous aux instructions !
Formalités pour moussaillons à quatre pattes
Nous avons pas mal de demandes par courriel de navigateurs ayant des animaux à bord. Les douanes sont très fermes sur le sujet. Elles ne tolèrent aucune patte sur le territoire qui ne soit passées par la quarantaine, et ce, de peur que la rage se diffuse sur le Territoire. Ici, aucun animal n'est vacciné. Les vétérinaires sont inexistants dans certains archipels. Ils craignent la contamination par les animaux qui sont passés sur le continent latino-américain, là où la rage est endémique. De ce fait, les restrictions sur l'importation d'animaux sont intransigeantes.
Le cas le plus dramatique est celui d'un animal arrivant sur le Territoire par avion (certains équipages viennent pour une année sabbatique en Polynésie achetant, sur place, un bateau et arrivant sur le Territoire avec toute la famille en avion). Dans ce cas-là, l'animal DOIT subir une quarantaine de 6 mois qui se passe en Nouvelle-Zélande ou en Australie. L'animal est envoyé par avion dans une cage, puis conservé dans un chenil de quarantaine... Inutile de dire que la plupart des animaux ne survivent pas au stress.
L'autre cas est l'arrivée par bateau. Aux Marquises et aux Tuamotu, les Mutoi ne sont pas équipés pour faire les formalités d'entrée du moussaillon à quatre pattes. S'ils vous surprennent à descendre votre compagnon à terre en douce, vous aurez sans doute droit à de belles remontrances, voire à pire (voir photo jointe du document officiel). Par contre, si vous arrivez directement à Papeete, les vétérinaires officiels auront, selon le cas, des comportements plus ou moins adaptables. Pour les chats, ils considèrent que l'animal ne sera pas descendu à terre en Amérique latine où la rage est endémique. Ils considèrent également que la traversée de 30 jours depuis Galapagos est "de fait" une quarantaine. Si l'animal présente un document qui prouve une vaccination de plus de 3 mois et de moins de 6 mois, le vétérinaire officiel demandera une quarantaine à bord de 30 jours. Pour les chiens, le cas peut être différent, vu qu'ils sont plus enclins à descendre à terre. Mais les précautions de vaccinations réduiront le risque de voir son chien partir pour la Nouvelle-Zélande ou l'Australie. Il sera consigné à bord, pour une période allant d'un mois à un peu plus selon la complaisance du vétérinaire auquel vous aurez droit à votre arrivée.
(Trouvez sur les photos jointes, la carte de visite des autorités sanitaires avec numéros de téléphones et adresses internet)
Après cette foule d'infos... revenons au plaisir du voyage... car après tout, nous sommes au pays des perles noires et des superbes nacres... Alors, plus qu'un plaisir des yeux... c'est là, tout à côté, accessible et tellement beau!
A plus pour des nouvelles de Papeete et ses trésors dévoilées
Nat et Dom
www.etoiledelune.net
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