14 oct 2010
Vanuatu
Récit 155 - Retour à la civilisation/cochon sauvage
Déjà deux semaines depuis mon dernier récit, le temps passe vite. J'ai été paresseuse un peu car je n'ai rien de très spectaculaire à raconter, mais comme j'aime bien consigner nos aventures par écrit, quoi de mieux qu'un récit pour le faire! Un petit clin d'oil à François de Magog qui m'a écrit cette semaine. Inquiet de ce silence prolongé, il s'informait de nous. Non non je n'oublie pas, je continue à écrire ;)
Après notre départ du Gaua, nous avons rallié Champagne Beach. Il fallait y passer car on dit de cette plage que c'est la plus belle plage de tout Vanuatu. On l'a regardé du bateau, elle était belle oui, l'eau y est très bleue mais comme il faut payer pour y débarquer, nous avons choisi de la regarder avec nos yeux. A la place nous sommes allés sur la plage sauvage juste à côté et avons brûlé nos vidanges.
Ensuite ce fut Oyster Island, un espèce de lagon, le seul trou permettant de se protéger des cyclones aux Vanuatu. Cet endroit fut pour nous un bain de social. Juste de revoir des autos nous a un peu surpris après tout ce temps passé dans des endroits aussi isolés. Il y a un beau complexe ou plutôt 'resort' à cet endroit et cet ancrage est assez populaire pour les navigateurs. Nous y avons revu Sedna 1, un couple de québécois connu à Raiatea, Simon et Sylvie. Nous avons aussi fait la connaissance de deux bateaux australiens : Platinum et Stereo. Il y avait deux filles sur Stereo, âgées de 13 et 10 ans. Les enfants étant contents de revoir des amis. Ils ont aussi fait la connaissance de deux petits Allemands sur le bateau Carl. Cat Mousses est vite devenu le centre d'attraction et les enfants ont eu bien du plaisir à faire de l'optimiste et jouer dans l'eau avec tous ces jeunes. Cet endroit est populaire aussi pour son 'Blue Hole', soit une piscine naturelle d'eau douce d'où on peut sauter d'une corde à Tarzan. Nous avons échangé beaucoup d'information avec le bateau Stereo. Ils terminent leur voyage très bientôt, ils seront donc de retour à la maison lors de notre passage en Australie. On s'est promis une petite visite.
Puis, fatigués de tout ce social, nous étions mûrs pour retrouver notre petite quiétude familiale. Nous sommes partis pour Surunda Bay, une petite baie tranquille où nous étions le seul bateau ancré devant une super belle maison qui semblait un véritable oasis de paix avec ses hamacs et ses terrasses au bord de la mer. Belle maison égale richesse donc aussi internet, ainsi on bénéficiait en cet endroit d'un super bon signal internet. On a donc 'squaté' un peu de temps internet pour une couple de jours pour se remettre à jour avec l'école et les travaux. De ce mouillage nous avons pris un taxi pour aller plonger sur la pointe appelée le 'Million Dollar Point'. Lors de la deuxième guerre mondiale il y avait là une importante base stratégique américaine où étaient basés 100 000 militaires. Une fois la guerre terminée, plutôt que de ramener au pays tous leurs équipements et véhicules, les Américains ont trouvé plus économique de faire maison nette et de tout balancer au fond de la mer. C'est un snorkelling très intéressant où, à tout juste quelques pieds de la plage, on peut nager à travers une multitude de véhicules, grues, bulldozer, canons, bateaux et autres. Les enfants ont été pas mal impressionnés par ces reliques de la guerre.
Enfin, nous avons rallié Luganville et son centre-ville en mouillant devant le beach Front Resort. Nous en avons profité pour faire les douanes, le plein de diésel et gaz, quelques emplettes et un peu de cannage de viandes dans des pots Mason. Nous avons considéré faire venir un technicien pour voir si on ne pouvait pas réanimer le frigo mais le tout nous a semblé trop compliqué et on a vite abandonné l'idée. Nous avons déjà mis assez d'énergie et d'argent dans ce frigo et nous sommes maintenant habitués à fonctionner sans. Nous avons aussi fait un peu d'internet et j'ai imprimé des pages et des pages de documents pour l'école. René et les enfants ont tenté de faire une géo-cache mais cette dernière se trouve maintenant enterrée sous une énorme pile de débris qui a vite fait de décourager nos explorateurs. Un soir, alors que nous écoutions un film sur le bateau, nous avons entendu des cris. Une jeune fille locale qui nageait vers notre bateau criait : 'A l'aide! A l'aide!' Elle était visiblement épuisée. Nous lui avons lancé une bouée pour la ramener à bord et elle nous a raconté avoir sauté à l'eau pour s'enfuir de jeunes hommes qui l'insultaient et la pourchassaient à terre. Nous l'avons gardé avec nous le temps d'entrer en contact avec ses parents avec le téléphone satellite. Finalement nous l'avons ramenée à terre où son cousin l'attendait car les méchants garnements continuaient de rôder alentour.
Le lendemain matin en quittant ce mouillage, il y avait une vache morte qui flottait tout près du bateau. Il parait que c'était la deuxième fois cette semaine que ça arrivait. Elle, au moins, ne s'est pas fait bouffer par les requins comme sa consoeur quelques jours plus tôt. Nous sommes ensuite partis pour Lolowai sur l'Ile d'Ambae. On rentre à cet endroit à marée haute dans le cratère d'un volcan enseveli sous l'eau. L'endroit est d'un calme plat. Nous en avons profité pour faire du ski nautique et initier les deux petits garçons locaux qui ont joué avec les enfants tout l'après-midi.
Le lendemain nous avons rejoint Sedna 1 à Maewo dans l'ancrage de Asanvari . Nous y avons passé quelques jours car la température s'est gâtée un peu et nous n'avions nulle envie de reprendre la mer dans ces vagues et cette pluie. Les enfants se sont liés d'amitié avec Carl un jeune local venu chercher Thomas à notre arrivée. Il y avait une belle cascade d'eau à cet endroit nous y avons donc fait un peu de lessive. Nous sommes allés souper à terre avec Sedna 1 un soir. Viviane, la femme du fils (Nixon) du chef du village nous avait préparé des crevettes et du poulet au cari avec riz. C'était délicieux. Après souper, nous sommes partis, Simon, Sylvie, René, moi et deux locaux pour aller faire une pêche de nuit. L'entrée sous l'eau était un peu impressionnante car nous étions sur le côté au vent de la mer. C'était brasseur eu peu, mais la pêche fut très fructueuse. Nous avons rapporté 3 langoustes, un calmar géant/seiche et des poissons perroquets. Les locaux ont gardé le poisson et nous les langoustes et la seiche. Nous nous sommes fait un festin le lendemain midi après les classes du matin. Le dernier jour, nous avons amené 4 locaux (deux sur Cat Mousses et deux sur Sedna 1) pour une navigation de trois heures vers une baie sauvage. On ne peut y aller que lorsque le vent est presqu'inexistant car c'est du côté au vent de la mer. Les locaux nous avaient raconté que c'était un paradis pour la pêche à la langouste et le crabe de cocotier. Finalement ce fut une belle pêche avec 9 langoustes, un crabe et plusieurs poissons mais ce ne fut pas aussi miraculeux que prévu. Il y a plusieurs cascades et rivières d'eau douce qui se déversent dans la mer à cet endroit ce qui rend l'eau est un peu trouble. La visibilité n'était pas ce qu'il y a de meilleur mais tout de même, nous avons fait une belle pêche pour un bon souper de queues de langoustes. Par contre, nous n'avons pas pu trouver de crabes de cocotiers car il aurait fallu se rendre dans une autre baie et il se faisait un peu tard. Alors que Sedna 1 ont choisi de dormir dans ce mouillage avant de reprendre la mer pour Pentecôte, nous (Cat Mousses) avons ramené nos 4 locaux dans leur village. Nous sommes arrivés vers 01h00 AM puis nous avons décidé de reprendre la mer immédiatement pour nous rendre à Ranon à Embryn que nous avons atteint vers 10h00 le matin.
Nous avons été bien impressionnés par le décor offert par le volcan de Ranon. La nuit il y a un nuage orangé au dessus du volcan, c'est en fait le reflet de la lave dans les nuages. Les locaux défendent l'ascension du volcan à cette époque de l'année car il est de leurs croyances qu'il ne faut pas importuner les Dieux dans cette période pour ne pas entraver la culture du taro et yam. Nous avons fait la rencontre d'un énorme catamaran américain (Sugar Daddy) dans ce mouillage. Avec eux nous sommes allés voir des danses locales un après-midi. Nous avons donc pu voir de nos yeux leurs magnifiques costumes mais surtout le fameux 'penis wrapper' ce tube de tissu dans lequel les hommes insèrent leur pénis, le tout retenu par une ceinture autour de la taille. Les testicules ne sont pas couvertes. On se demande un peu comment, mais toujours est-il que ça tient cette histoire-là. Ensuite nous sommes partis vers les 'Hot Water Springs' avec un local du nom de Jean qui parlait français. Il y a beaucoup de catholiques ici donc plusieurs parlent le français. Quel délice cette source d'eau chaude. Nous nous sommes prélassés dans un bain d'eau chaude à nous rouler dans la boue et le sable chaud à siroter des rafraîchissements bien froids apportés par le bateau 'Sugar Daddy' venu nous rejoindre en fin de PM.
A cet endroit, Jean (le local) nous a initié à la chasse aux oufs. Ainsi, les gars se sont retrouvés couchés à plat ventre à creuser le sable avec leurs bras. Jean nous a expliqué que ces oiseaux, des espèces de canard sauvage, lorsqu'ils pondent leurs oufs, les cachent au fond de trous qu'ils recouvrent de sable pour les protéger des prédateurs. Lorsque son ouf éclos, l'oisillon met une semaine à remonter en rampant vers la surface de la terre. Les gars ont pris un malin plaisir dans cette chasse aux cocos, papa plus particulièrement. Ils sont ressortis de là complètement noirs, couverts de terre et de poussière noire brandissant victorieusement 6 énormes oufs de forme un peu allongée, soit l'équivalent d'environ deux de nos oufs traditionnels. Nous avons tellement aimé l'expérience que dès le lendemain nous avons levé l'ancre pour aller mouiller devant cette baie d'eau chaude. Les gars sont retournés à la chasse et cette fois sont revenus avec 11 oufs. Les enfants se sont empressés d'essayer ces oufs dès le lendemain matin en oufs brouillés et en pain doré. Ces oeufs sont très riches car les jaunes sont très gros. En cassant leurs oufs, les enfants ont fait une découverte, l'un d'eux était fécondé et contenait un oisillon. Ce fut un beau petit cours de biologie que de sortir cet oisillon de sa coquille.
Je dois revenir en arrière un peu pour raconter une autre de nos péripéties. Hier nous avions rencontré des locaux et leurs 8 chiens avec qui René a passé une bonne partie de l'après-midi. A la fin de l'après-midi, René était devenu copain/copain avec ses nouveaux amis et avait conclu un marché. Il a offert 6 litres d'eau douce contre deux cuisses de cochon sauvage que ces hommes venaient de chasser cet après-midi là avec leurs chiens. De plus, nous avons convenu d'emmener ces 7 hommes avec nous le lendemain pour les ramener à l'île où ils vivent normalement. Sedna 1 a pris trois des hommes pour les emmener dans une baie avoisinante et nous les quatre autres pour les emmener dans une autre baie un peu plus loin. Disons que ça nous faisait grandement plaisir après le succulent festin de pattes de cochon que nous nous étions offerts la veille grâce à eux. Nous avions d'abord cuit au presto les cuisses de cochon puis nous les avons rôties au BBQ. J'avais préparé, avec le bouillon de cuisson, une sauce au caramel pour accompagner le cochon, quel délice! C'est vraiment ce genre d'aventures que nous fait le plus plaisir dans notre voyage autour du monde.
Nous venons de laisser nos passagers sur leur île et comme il semblait y avoir un petit marché tout près de l'eau j'ai chargé René de voir s'il ne pouvait pas trouver du pain. Il est revenu avec du pain, une pastèque mais en prime . une roussette (soit une chauve-souris du nom de Flying Fox). Il semble qu'on va manger de la chauve-souris pour dîner ce midi. Plus à suivre
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