21 oct 2010
Vanuatu
Récit 156 - Une grosse tristesse pour notre Nicolas
Nous sommes présentement à Lamen Bay, à Epi. Sedna 1, eux, sont partis pour Port Vila. Nous passerons quelques jours ici en attendant que le vent se calme avant de rallier Port Vila pour faire quelques emplettes. Ici on peut supposément voir les dugongs, de la famille des lamantins. Nous avons passé un long moment sous l'eau hier PM à tenter d'en voir, mais en vain. Par contre, nous avons vu plusieurs tortues, des tortues vertes surtout. Comme nous restons encore quelques jours ici, nous ne perdons pas espoir d'observer nos fameux dugongs.
Aujourd'hui notre Nicolas est dévasté par le chagrin. C'est qu'hier après-midi, après un long snorkeling, Nicolas avait comme projet de faire des biscuits. Ce faisant, alors qu'il cassait ses oeufs, il est tombé sur un autre oeuf fécondé. Il me dit : 'Maman, viens voir mon oeuf, il est bizarre celui-là'! En effet, la coquille s'égrenait, mais l'oeuf demeurait entier, emprisonné dans une membrane dans laquelle il y avait beaucoup de mouvement. Les enfants l'ont perforée pour aider l'oiseau qu'elle contenait à venir au monde. Il était pas mal bien formé celui-là, avec ses plumes et tout. Thomas lui a, aussitôt, fabriqué une petite maison de carton avec des couvertures douillettes. Antoine lui a offert un cadeau (minuscule toutou), Catherine lui a cousu une doudou, Antoine lui a fabriqué un sac de couchage. Nicolas et Antoine, eux, ont fait la chasse aux fourmis volantes pour procurer un peu de nourriture à leur nouvel ami, qu'ils ont appelé Max.
Les enfants se sont fait un plan de veille pour la nuit , où ils devaient surveiller l'oiseau à tour de rôle, par tours de deux heures. Finalement, ils ne se sont jamais réveillés, alors je me suis chargée de jeter un oeil sur l'oiseau tout au long de la nuit. Il n'était pas fort mais il survivait. Les enfants ont été bien heureux de le trouver vivant au petit matin, sauf que. Rendu à midi, il a fini par rendre l'âme. Pauvre Nicolas, il avait tant d'espoir dans cet oiseau. Il se voyait déjà avec un animal de compagnie, lui qui en rêve depuis si longtemps. Il est vraiment triste, ça fait pitié à voir.
On en vit des aventures sur ce bateau! Heureusement, le capitaine n'a pas fait d'autres trouvailles farfelues depuis avant-hier. Un petit répit pour la cuisinière. Lui et ses plans! Je vous dit que ça prend des nerfs solides et un coeur pas trop sensible! Quand ce n'est pas des jarrets de porc poilus encore tout sanguinolents, c'est de la chauve-souris (roussette) ou des oeufs d'oiseaux sauvages quelconques. Il ne faut pas avoir peur d'essayer.
Parlant d'essayer, j'avais oublié une de nos péripéties dans mon dernier récit. Le lendemain de notre plongée de nuit à Asanvari, on nous a invité à une séance de kava. Bien que nous l'avons essayé à plusieurs reprises déjà, nous ne pouvions pas vraiment refuser, d'autant plus que Sylvie de Sedna 1 n'y avait jamais goûté. Nous avions remarqué que le kava des Vanuatu était plus fort que celui des Fidjis mais disons que nous en avons eu la démonstration lors de cette séance. Ouf!! On nous a servi trois bols de kava chacun, même que Sylvie en a repris un quatrième. On ne comprenait pas vraiment le but de boire ce liquide fade avant ce jour, mais on l'a finalement compris. C'est que ça tape ce kava! On est repartis à nos bateaux en chancelant, tentant, tant bien que mal, de garder la tête haute et de marcher droit. Le mal de coeur nous a pris, on se sentait presque 'paquetés'. On s'est levés avec le 'feeling' d'un lendemain de brosse le lendemain matin. Ouash!! En plus la mer était super mauvaise, c'est le jour où nous avons fait notre excursion de pêche avec les quatre locaux. En tout cas, on pourra dire qu'on l'aura essayé pour la peine ce kava et qu'on en aura connu les effets finalement. A bien y penser, je pense que je vais rester sur le vin quand je voudrai un petit feeling, ça donne moins mal au coeur.
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