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Objet : Belle navigation. Petite avarie (la troisième du mois) Le compte est bon! Arrivée à Ua Huka (premières impressions)
Bonjour chers amis,
Nous quittons Hanamoenoa à 3H30 du matin. Nous devons parcourir 65 milles jusqu'à Ua Huka et nous désirons arriver de jour dans cette île que nous ne connaissons pas. Dans notre sillage, Tahuata se réveille dans un camaïeu de mauves. Le canal du Bordelais se fait caressant, tout doux! Quel bel "au revoir"...
Merci...
L'océan que j'ai traité de grosse brute épaisse depuis des mois se montre docile, lui aussi. A croire qu'un adjudant-chef est passé par là et qu'il a remis de l'ordre dans les rangs du bataillon de la houle d'un coup de sifflet!
"Tout le monde en rang et dans le sens du vent!"
Quel bonheur! Une seule houle ne dépassant pas 2,5 m (8 pieds) pour un vent stable de moins de 20 noeuds. Nous filons bon train dès le départ, le loch caracole à 7, puis 8 noeuds. C'est merveilleux. Les dauphins viennent nous saluer. Puis... Clac!
Clac?
A 7h15, un bruit sec, le bas étai s'avachit sur le pont. Capitaine réfléchit. Moussaillon va récupérer le morceau qui veut se jeter à l'eau. Sans doute a-t-il honte de son geste? Nous levons la tête Dom et moi. C'est dans ce genre de circonstances, que nous comptons nos amis : doubles pataras, double, voire triple haubanage latéral, triple haubanage à l'avant (moins un). Le bas étais peut nous faire faux bond, notre mât a de quoi résister! Cela dit. Nous assurons, avec les deux drisses de tangon qui sortent aux deux tiers du mât, ce point d'appui manquant.
Nous auscultons le fautif. C'est le capelage qui a lâché, le câble est en excellente santé. Lorsque nous trouverons un endroit stable (aux Marquises ce n'est pas de mise!) Dom montera dans le gréement pour vérifier les autres fixations et replacer le bas étai.
En cette fin de mois, nous clôturons les comptes et nous nous pouvons confirmer l'adage de "jamais 2 sans 3"! Nous avons débuté ce mois d'octobre avec l'annexe qui était complètement à plat. Pas moins de six rustines ont été nécessaires pour lui regonfler le moral. Une valve fuit toujours. Mais elle s'est remise au travail. Il y a quelques jours, c'était au tour du guindeau de faire la grève. Et aujourd'hui, c'est le bas étai. Les comptes sont bons. Je pense qu'on va mettre fin à cette belle série!
Vers 14 heures, nous apercevons la silhouette de Ua Huka. A moins de dix milles de ses côtes, le vent se lève, la houle aussi. Ses contours sont prometteurs. De loin, nous repérons très vite un rocher caractéristique. Il marque l'entrée de la baie que nous convoitons. Il ressemble étrangement au diamant de la Martinique. De loin... De très loin, car plus nous nous rapprochons, plus il acquiert sa propre personnalité. Sur fond de falaises à pic, le décor est théâtral.
Nous nous glissons entre le rocher et la falaise, mais quelle déconvenue! Ce mouillage décrit par nos amis (sur un catamaran de 17m), comme protégé, l'est que trop peu pour un monocoque de 43 pieds. Les rafales nous assomment. Trente noeuds sinon rien! Le plan d'eau est agité. Tellement qu'on en vient à espérer que les rafales soufflent en continu pour nous garder face à la houle.
Pitié grand océan... Auras-tu pitié de nous pour nos dernières visites aux Marquises? Le capitaine tranche :
"On visitera Ua Huka! Elle le vaut bien!"
Commentaire du moussaillon :
"Et pendant ce temps, chers amis, nous vous confierons une procuration de sommeil. Dormez pour nous!"
Tatata!!!! Il ne faut pas être si défaitiste! Qui sait, ces rafales sont peut-être générées par un phénomène thermique? La nuit, c'est peut-être très calme ici? Allez savoir... et demain matin, je regretterai toutes ces mauvaises pensées!
Je vous en donnerai des nouvelles, promis...
Nat et Dom
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