MESSAGE REÇU :
L'Ile de Pâques
28 avril 09
Ile de Pâques
Et bien voilà notre séjour tire déjà à sa fin. Voilà une bonne semaine que nous sommes ici. La température était très clémente sauf pour les deux derniers jours où nous avons dû changer d'ancrage à trois reprises pour se mettre à l'abri des vents qui peuvent devenir violents très rapidement.
Cet après-midi il pleut, un vrai temps automnal, René est parti à terre pour transférer des photos. Je suis restée sur le bateau avec Nicolas. Dans ces températures, il vaut mieux ne pas laisser le bateau seul. Mes tâches domestiques étant terminées, je m'assois pour vous raconter les visites et rencontres merveilleuses que nous avons faites lors de notre passage à l'Ile de Pâques.
Vendredi 24 avr :
Donc si je reviens en arrière, nous sommes arrivés hier, le 23 avr et n'avons pas reçu la visite des autorités du port avant ce matin. Cet PM nous partons explorer l'île un petit peu question de trouver des sous et de trouver un bureau touristique pour planifier notre semaine de visite.
Nous finissons par trouver de l'argent non sans mal et nous passons au bureau d'information touristique pour y trouver une gentille demoiselle qui parle français et qui nous prodigue de précieuses informations. Avec elle nous planifions un tour de l'île pour le lendemain.
Elle s'informe des prix pour un tour guidé et est un peu découragée de voir la somme faramineuse qui nous est demandée. Elle a pitié de nous et trouve qu'il nous en coûterait trop cher, elle ne fait ni une ni deux, elle appelle sa mère et la convainc de nous faire la visite elle-même pour moins cher (et en français).
Alors que nous sommes dans le bureau, arrive une dame qui se trouve à être la propriétaire d'un restaurant local traditionnel. Nous ne pouvons résister à l'envie et faisons une réservation pour le soir même, ce qui s'avérera une expérience extrêmement enrichissante. Un transport est venu nous chercher sur la plage et le chauffeur nous a même aidé à monter l'annexe. Puis il nous a conduit au restaurant où nous avons passé une soirée fabuleuse.
On nous a d'abord fait une cérémonie de la nourriture où des espèces de guerriers, parés de tous leurs atours nous faisaient une danse en nous peignant les visages et en nous expliquant comment est préparée la nourriture. Ils ont ensuite minutieusement déterré notre souper qui cuisait, enveloppé dans des feuilles de bananier, enfouies sous le sable.
Le souper était composé de poisson, viande et porc et patates douces. Ils ont accompagné le tout de diverses salades, riz et autre. Succulent comme repas! Puis nous avons eu droit à un spectacle de danses traditionnelles, vraiment nous avons été enchantés sur toute la ligne.
Samedi 25 avr:
Ce matin, Inès, qui devait être notre guide pour aujourd'hui nous attend comme prévu à 09h30 sur la plage mais elle se confond en excuses et nous explique que l'excursion doit être remise au lendemain. Pas de problème, nous passerons une journée au gré des vents et des rencontres. Cette île a réussi à garder son cachet et son petit côté très rustique. On peut d'ailleurs voir plusieurs hommes qui se promènent encore à dos de cheval, à bicyclette ou à moto, et ce pieds nus.
Dans la nuit on peut entendre le bruit des tams tams mais aussi les hurlements des chiens du village. Il y a si peu d'habitants sur cette île que déjà on a l'impression de connaître plein de monde. Tout le monde est au courant du Catamaran qu'il y a dans la baie alors notre passage ne passe pas inaperçu. Les gens sont souriants, aimables, courtois et désireux d'aider.
Les gens sont d'une telle amabilité que ce matin, nous voyant attendre un taxi sur le bord de la rue, un homme s'approche pour nous demander si on a besoin de quelque chose. Voyant que nous avons besoin de diésel et que nous n'avons qu'un seul bidon, il voit une opportunité de faire un peu d'argent et nous offre son aide que nous acceptons volontiers. Il emmène René dans son 'pick up' pour aller chercher des bidons chez lui et chez son ami. Il en profite pour couper quelques bananes dans son bananier qu'il offre pour les enfants.
Ils vont ensuite à la station service et en deux temps trois mouvements, René est de retour avec le diésel. Inutile de dire que la gentillesse de cet homme nous aura sauvé sept voyages de taxi pour aller remplir notre seul et unique bidon de 20 litres. René et moi partons au bateau pour aller transvider les bidons dans nos réservoirs en vitesse et au retour, les enfants ne sont plus sur la grève de la plage. Ils ont disparus.
Nous ne sommes pas très inquiets, cet endroit n'a strictement rien de menaçant. Nous retrouvons les enfants assis dans la maison de la cousine de ce bon samaritain, en train de se bourrer la fraise dans la crème glacée. Nous les remercions chaudement et repartons de là avec un sac de mangues. Avoir des enfants (blonds par-dessus le marché) ça ne change pas le monde sauf que. partout où l'on passe on nous arrête pour nous parler et on nous offre des mangues et autres.
Cet après-midi là, nous marchons jusqu'à la grotte la plus près, soit Ana KAI TANGATA, une caverne décorée de magnifiques peintures d'oiseaux. Cette grotte se trouve à être la caverne de l'homme qui avait été banni de son village dans le film de Rapa Nui. C'est magique, nous ne pouvons pas croire que nous sommes là dans cette grotte. Au retour au bateau, un rapport météo nous indique que l'on devrait quitter l'île MAINTENANT. Nous avons une décision à prendre. comment partir avant même d'avoir eu la chance de voir les Moais (statues) de l'Ile de Pâques. Nous décidons de rester. On s'arrangera avec la température en temps et lieu, de toute façon ça a bien le temps de changer.
Dimanche 26 avr:
Notre première mission aujourd'hui: Assister à la messe traditionnelle pour y voir les costumes traditionnels, chants et autres. Nous ne sommes pas déçus, c'est effectivement très traditionnel et coloré. Ensuite Inès vient nous rejoindre avec une voiture louée et nous partons pour une journée bien remplie, après avoir déposé notre lavage chez la maman d'Inès qui travaille à faire la buanderie d'un hôtel local, l'Hôtel Orongo.
Nous parcourons l'île dans tous ses racoins. Nous commençons par Ahu Vinapu, le temple d'architecture le plus élaboré de l'île. Un 'ahu' c'est la plateforme de pierre sur laquelle sont montés les Moais, mais ce qu'il faut savoir c'est que ces plateformes sont en fait des cimetières sous lequels gisaient des corps défunts qui avaient préalablement été séchés au soleil, enroulés dans des feuilles et de la boue.
Nous passons par Ahu Tongariki (les 15 Moais), ces Moais portent leurs chapeaux rouges (Pukaos). Nous visitons une carrière volcanique (Rano Raraku) où la majeure partie des statues ont été taillées. On y voit des statues de toutes les grandeurs, à différents stages de construction dont plusieurs achevées, attendant seulement d'être décrochées de la montagne ou transportées.
Tout a été abandonné lorsque la guerre entre les deux tribus (longues et courtes oreilles) a éclatée. Lors de nos visites, nous tombons nez à nez avec le mari d'Inès qui est en train de faire un pic-nic sur la grève d'une plage. Ils ont mangé déjà mais reste sur le feu de roches volcaniques, des morceaux de poulet, porc, poisson et patates. Nous nous régalons.
Son mari ne parle pas français donc encore une fois nous bénéficions du fait que nous puissions communiquer en espagnol. Les habitants de l'île communiquent entre eux en Rapa Nui mais ils parlent aussi l'espagnol, fort heureusement. Nous poursuivons notre visite en passant par la plage d'Anakena où il y a à mon avis les plus beaux Moais (Ahu Nau Nau) encore pratiquement intacts avec tous leurs détails de sculpture. Nous allons voir ce qu'ils appellent le nombril du monde (Te Pito o Te Henua) et nous voyons une multitude d'ahus et de moais dont je vous épargnerai les détails.
Pour terminer cette journée magnifique en beauté, Inès nous emmène chez elle à sa ferme et nous repartons les bras chargés d'une caisse de fruits. Il a fallu l'arrêter, elle nous aurait offert sa chemise.
Lundi 27 avr :
Ce matin nous partons avec une mission, trouver de l'argent. La banque est ouverte, nous parvenons à sortir un peu d'argent. Ouf ça fait du bien au portefeuille. Puis après avoir fait laver un peu de linge dans une buanderie, acheté quelques souvenirs et fait quelques emplettes nous retournons au bateau pour aller dîner car cet PM nous repartons avec Inès pour terminer notre tour de l'île. Encore une fois nous passons un superbe après-midi et visitons cinq endroits dont les 7 Moais regardant la mer (Ahu Akivi), celui avec les yeux au temple de (Ahu Vai Uri), celui aux quatre mains qui servait d'horloge pour déterminer le moment précis des solstices d'été et d'hiver et l'endroit (Puna Pau) où étaient fabriqués les chapeaux (pukao).
Nous visitons une plateforme cérémoniale où restent encore cinq moais intacts et où se font annuellement de grandes fêtes locales. Nous terminons avec Orongo, cette vallée dans la gorge d'un volcan d'où nous pouvons apercevoir les trois Motus (petites îles). L'intrigue du film Rapa Nui tourne d'ailleurs autour de cette compétition. A cet endroit nous voyons également les petites maisons de pierre en forme de bateau creusées dans le sol.
Après cette belle visite Inès nous offre de nous arrêter à un dernier endroit, soit sur la ferme de son oncle Levi. Encore une fois nous sommes frappés par une hospitalité renversante. Il vit dans deux endroits. Il a une maison en ville et est le fier représentant des droits des habitants Rapa Nui à l'Assemblée mais il passe le plus clair de son temps sur sa ferme. Il a un lit dans une petite cabane de tôle dans sa bassecour et semble au paradis dans cet endroit où il ne manque pas de visiteurs qui viennent tous le voir à qui mieux mieux dans cet oasis de paix.
Après avoir parlé un peu et lui avoir raconté notre voyage autour du monde, il part aussitôt avec sa machette et revient avec non pas un, mais bien deux régimes de bananes. Sa ferme compte 120 vaches, poules, cochons, chevaux, chats, chiens et autres. Il cultive des ananas, mais, patates douces et bien d'autre qu'il vent à des hôtels et au marché. Il dit n'avoir aucun problème d'argent. Il fait un feu et nous chauffe du lait. Il nous répète des dizaines et des dizaines de fois à quel point il croit que la place des enfants est avec les parents, que c'est merveilleux que nous leur enseignions, que c'est ce que ses parents ont fait pour eux aussi lorsqu'ils étaient petits. Il ne cesse de nous dire à quel point il est heureux que nous fassions ceci pour nos enfants et sur un bateau en plus, loin de la ville et de pollution.. La famille pour eux c'est sacré.
Mardi 28 avr :
Aujourd'hui il vente à écorner les boeufs alors pour aller à terre René a recours aux services d'un local avec sa barque. A son retour nous quittons la baie à la recherche d'un ancrage plus calme, que nous trouvons à une heure et demie d'ici, à Vinapu. Ouf c'est plus calme.
Nous avons invité Inès à venir souper sur le bateau ce soir avec sa famille et son oncle rencontré la veille et nous travaillons toute la journée à préparer notre réception traditionnelle québécoise mais deux heures avant l'heure prévue de rencontre, le port nous appelle sur la radio pour nous dire que nos visiteurs se désistent. Nous sommes extrêmement déçus et que dire des enfants qui avaient travaillé si fort. Nous avions préparé des brochettes marinées de poulet, boeuf et saucisses, du riz et une sauce à la mangue, des grands-pères au sirop d'érable, une croustade de mangues et comme cadeau pour rapporter des muffins à la papaye, mangue et bananes. Ho well, demain peut-être.
Mercredi 29 avr :
Aujourd'hui c'est notre dernière journée, René a comme mission d'aller transférer ses photos de l'Ile de Pâques sur internet en ville car nous quittons demain. Juste au moment où je dois partir pour aller le conduire à terre, la mer se met à grossir et le crochet de la patte d'oie de l'ancre cède sous la force des vagues. Nous levons l'ancre en panique, il faut encore changer d'ancrage. Nous revenons dans notre baie initiale à Hanga Roa et René part pour la ville pour aller télécharger ses photos pendant que j'attends la visite des officiels du port qui doivent nous visiter en fin de PM pour effectuer nos procédures de départ. (Note : finalement comme rien n'est jamais gratuit, on nous a chargé 92$ US pour notre séjour ici mais 92$ ce n'est vraiment pas grand-chose, surtout considérant que nous étions accroché à leur seule bouée d'amarrage).
Alors qu'il est en ville, René rencontre Inès qui se confond en excuses d'avoir manqué la visite d'hier. Elle devait nous inviter chez elle la veille du départ mais elle n'en reparle pas vraiment. Elle cherche par tous les moyens comment elle pourrait nous rencontrer à nouveau pour nous remettre d'autres fruits mais nous lui disons de laisser faire.
Elle remet aux enfants un sac rempli de souvenirs, René l'invite à venir faire un tour sur le bateau mais elle n'y tient pas et dit vouloir rester avec sa mère. Je lui ai préparé à elle et sa famille un sac contenant les fameux muffins (papaye, mangues et bananes), un petit plat de croustade à la mangue, des souvenirs du Canada et une petite note mais comme René n'est pas encore de retour de la ville, je ne sais pas s'il pourra retourner à terre pour livrer notre cadeau. La mer ne cesse de grossir et il vente de plus en plus fort.
La nuit tombera sous peu, c'est à se demander comment il fera pour revenir. Ouf, 30 minutes plus tard René est de retour avec les enfants sain et sauf mais j'avais raison de m'inquiéter car l'homme du voilier voisin a vécu une bien mauvaise expérience cet PM à cet endroit. Son annexe a été renversée par une vague, il s'est retrouvé à l'eau ainsi que son chien, son spi (qu'il apportait à terre pour une réparation), son lap top et autre. Il a même perdu ses lunettes dans l'aventure, pauvre lui!
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