Bonjour à tous,
Notre périple aux îles Gambier est terminé. Ce sont des îles situées à 1,600 km au sud-est de Tahiti. D'origine volcanique, elles sont composées d'un lagon principal d'une circonférence d'environ 90km, comportant cinq îles hautes et quelques 18 îlots et motus. L'île principale de Mangareva et son village de Rikitéa abritent plus de 80% de la population environ 800 personnes.
La majorité travaille dans les multiples fermes perlières des Gambier. La grande majorité des perles noires de Polynésie proviennent de cet endroit. Nous avons été incapables d'en visiter une, même avec nos connexions.Les gens sont réticents.
Après 21 jours de mer, on est resté trois semaines. Pour nous c'est quasi un enracinement. Nous avons aimé l'endroit pour sa beauté,une faune très luxuriante avec ses arbres à fruits et ses magnifiques fleurs. Les gens sont d'une gentillesse extrême,on nous donnait plein de fruits: des pamplemousse qui sont un vrai régal en passant, des bananes, des mangues, des papayes, des citrons, des citrouilles. Josée a fait un potage et un pain avec, un vrai régal.
Cela fait drôle de cuisiner de la citrouille au mois de mai. Il est vrai que pour eux c'est l'hiver austral. Certains Français vivant sur l'île cultivent leurs légumes et herbes aromatiques dont Yves, un ancien légionnaire, béret vert très haut en couleur et sympathique qui nous a donné des piments rouges forts forts, de la sauge, du romarin et d'autres fines herbes.
Un polynésien nous a donné du poisson et du muscle de la nacre qui est un peu comme la pétoncle que tu manges cru avec du citron ou très très légèrement cuit dans le beurre, un autre vrai délice. Les happy hour ont été un vrai délice. On nous a emmené gratuitement à la pêche en haute mer, René, Nicholas et moi-même, malheureusement nous n'avons pas pris d'espadon mais quand même un beau thazard et 6 bonites et avons eu beaucoup de plaisir à poursuivre les bancs de bonites avec le bateau.
J'ai conduit le bateau la majorité de la journée. René, Thomas et moi même avons été aussi à la chasse à la langouste et c'est Thomas,le fils de René qui a pris l'unique langouste de la nuit (mais une belle de 2 kilos, on s'est régalé). C'est une pêche différente de ce que l'on a connu à date. Nous sommes partis en annexes vers 21:30 et les avons laissés sur le quai de l'aéroport. Nous avons traversé la piste et marché dans un pied d'eau à marée basse sur le long du récif au moins 2 kilomètres avec mon puissant réflecteur 12 volt et le ''Power Pack'' dans le dos pour fournir l'énergie pendant les 4 heures de notre excursion. J'ai eu quelques ampoules au pied, les bottillons de plongée ne sont pas vraiment adaptés pour les longues marches.
Nous avons assisté à une soirée de pratique de danse polynésienne pour les festivités du 14 juillet. La pratique était vraiment un spectacle impressionnant. Le bruit des tam-tam était hallucinant et pour arriver à faire ces mouvements de danse tant chez les filles que les garçons cela prend des années d'expérience.
Pour la première fois cette soirée là, on avait vraiment l'impression d'être en Polynésie.
On a fait deux randonnées au mont Mokoto (441 mètres)duquel nous avons une vue imprenable sur les Gambier. On voyait toutes les îles, les fermes perlières et la barrière de corail qui contourne presque toutes les îles. Josée et Dany ont été très impressionnées par cette barrière de corail. On en comprend vraiment l'effet sur les îles internes quand ont voit de si haut l'effet de brise-lame sur l'archipel.
La culture des Gambier a été très influencée par les missionnaires catholiques. Il y a sept chapelles dont une cathédrale pour 2000 habitants dans le temps, c'est à dire dans les années 1830. Nous avons pu visiter la cathédrale qui est en rénovation, grâce à M. Sauvage ,un homme de 83 ans passionné par l'histoire des Gambier. La cathédrale est le plus grand et plus ancien monument historique de la Polynésie. Elle est imposante (62 mètres de long par 19 de large) et a été construite entièrement avec des matériaux de l'île, mur en pierre de corail cimenté et plâtré avec de la chaux fait avec le corail, les murs et les colonnes intérieurs ont presque 1 mètre d'épais la voûte (plafond en rond) est en osier tissé laminé dans la chaux de corail, l'autel est tout décoré de coquilles de nacre en forme de fleurs, les prie dieu, confessionals, rambardes, bancs sont fait d'un bois local que personne ne peut identifier mais qui n'a jamais été piqué par les tarets ou autres insectes depuis toutes ces années (1841).
Ce que l'on voit beaucoup dans les églises en Europe. La construction elle même a pris plus de 12 ans et de plus il y a trois autres petites églises sur cette petite île de 10 kilomètres de long. La cathédrale était nue car les bancs ont été transférés dans un centre sportif en attendant les réparations et les luminaires sont entreposés au presbytère. Il y a une messe à tous les jours et les gens vont tous à l'office du samedi soir et du dimanche matin.
C'est aussi l'endroit de l'île pour avoir toute l'information et aussi pour se rencontrer. Josée a pris des photos du magnifique autel mais on ne pouvait pas avoir une bonne perspective car elle était recouverte de plastique pour le protéger de la poussière.
En parlant de nacre ils ont une école qui apprennent aux élèves à la travailler. C'est un travail très délicat car la nacre à l'état brut est comme un gros coquillage ordinaire et c'est le polissage qui fait sortir toute la beauté. Par la suite on la grave avec des motifs de fleurs et de tiki. Si vous passez par ces îles amenez-vous un peu d'argent car la nacre et la perle qu'on y vend est beaucoup moins chères qu'à Tahiti.
L' école professionnelle pour transformer la nacre en bijoux (nous en avons achetés une très belle) et un atelier de menuiserie et de mécanique ont été créés par des jésuites québécois dans les années 80 et c'est dirigé maintenant par un québécois Marc Tardif (qui revient au Québec pour sa retraite) ancien entraîneur olympique, il a dirigé deux médaillées olympiques Caroline Brunette, je crois en Canot Kayak et l'autre Sylvie Daigle en cyclisme je crois. Et il à aussi fondé une école de pirogue à balancier de compétition (très populaire sur l'île et en Polynésie).
Renseignements utiles pour les navigateurs.
Le mouillage a été très confortable tout au long de notre séjour de plus de trois semaines. Nous étions ancrés dans de la vase avec deux ancres empenelés (Bruce 60 lbs et Fortress 27 avec 3 mètres de chaînes entre les deux) et 200 pieds de chaînes 10mm dans 50 pieds d'eau ( petit conseil au navigateur quand vous ancrez dans de la vase molle laisser vos ancres enfoncer dans la vase une couple d'heures avant de tirer dessus avec le moteur pour savoir si elles sont bien prises, ceci vous évitera de penser que le fond ne tient pas).
Nous avions internet Wi-Fi qui fonctionnait par intermitence, il faut acheter du temps 2,000 francs polynésien ($24.00 us) pour 5 heures d'accès (oui assez dispendieux merci) mais la carte fonctionne dans plusieurs mouillages de la Polynésie (deux cartes passées à date). Nous avons par contre eu de l'eau gratuitement et des pamplemousses par le vendeur de la carte, sinon il faut acheter 1 mètre cube d'eau (1,000 litres) à la mairie pour 500 francs.
Plusieurs petites épiceries dans le village complètent le ravitaillement manquant mais il faut y aller dans les premières heures d'ouverture après que la Goélette soit passée dans l'île. Après il ne reste plus grand chose dans les épiceries et évidemment le tout est à un prix astronomique ex: Plat de crème glacée 1,000 francs ($12.04 us), pain 450 franc ($5.42 us), sac de chips Laws 500 francs ($6.02 us), 2 litres de Coca-Cola 700 francs ($8.43 us) et n'oubliez pas qu'il faut rajouter un 20 à 25% pour le dollar canadien. Nous avons mis 350 litres de diesel pour 38,500 francs ($463,00 us) à même la Goélette (petit cargo avec deux mats de déchargement).
Nous étions amarrés à couple sur son tableau arrière et nous avons remplis directement avec leur boyau de 3 po. de dia. mais avec peu de pression, le tout a passablement bien été à part le premier réservoir sur Cat Mousses petit déversement le temps de comprendre le principe de la valve de la buse de remplissage. Nous étions 5 voiliers Canadiens dans les derniers jours ,nous étions majoritaires.
Présentement, nous sommes en navigation depuis cinq jours, à 12* 58 min S par 137* 37 min W, cap au 323* à 168 mn (311 km) des Marquises. Notre trajet total est de 788 mn (1459 KM). Départ assez corsé, mer agitée et bon vent du NW de face, ça nous a pris quelques heures d'adaptation avant que nos corps s'y sentent bien.
Mais après, condition aidante, vent du SSE 10 à 15 noeuds Grand Largue et vagues arrière c'était très confortable (relatif pour les terriens) Josée a cuisiné beaucoup dans ce temps-là. Le bon vent annoncé de l'est est arrivé de 20 à 25 noeuds et sûrement du 30 à l'occasion.
Nous faisons une moyenne entre 7.5n et 8n avec des pointes à 9.5n . Donc on se prépare de la bouffe d'avance car pas toujours évident de se faire un bon repas dans ces conditions.
Nous n'avons pas pêché car nous avions du poisson au frigo et nos deux congélateurs sont encore plein à rebord. En infos 171 milles nautiques (316 km) dans le dernier 24 heures avec un contre courant de face de un demi noeud en plus. Nous arriverons demain matin le 1 juin 2009 vers 8:00.
En résumé, une escale inoubliable encore, qui va se rajouter à nos autres du Pacifique. Le voyage est encore jeune, mais nous sommes déjà comblés de ce que nous avons vécu à date et le reste s'annonce aussi bien d'après les commentaires de Wasabi qui ont été aux Marquises et sont dans les Tuamotu présentement. Ils ont trouvé des magnifiques sites de plongée.
Bye bye à tous
Jacques et Josée
Alexandre 1V
VE2 PJW
P.S. Richard Poirier ou René envoyez moi le courriel de Roger Provencher S.V.P.
P.S. Pierre Arseneault envoie moi les adresses courriel de ta famille et de Gaétan.
P.S. À TOUS N'OUBLIER PAS DE NE PAS UTILISER LA FONCTION RÉPONDRE À CE MESSAGE MAIS BIEN LA FONCTION NOUVEAU MESSAGE QUAND VOUS NOUS ÉCRIVEZ. MERCI ET AU PLAISIR DE LIRE VOS COURRIELS.
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