Des petites nouvelles de nous. C'est notre dernière journée à Cuba. Nous partons pour la Jamaïque demain.
Nous sommes présentement à la marina de Santiago au Sud de Cuba. Il est temps pour nous de reprendre la mer. Il fait une chaleur ici, c'est terrible, 32 degrés dans le bateau et il y a beaucoup de mouches, donc on doit garder tous les moustiquaires, donc pas beaucoup d'air.
Aujourd'hui nous avons visité la ville, assez jolie tout en pente, plutôt fatigant à arpenter. Nous avons acheté des cigares et un vieux rhum de 15 ans.
J'ai plein de jolies photos.
Nous avons réussi à nous approvisionner de diverses façons. Ici à Santiago, Pedro, qui habite à deux pas de la marina est allé, pour nous, acheter des tomates, des pommes de terre, des aubergines, des oeufs et des concombres au marché noir. Hé oui il existe un marché noir car les gens fonctionnent encore avec des coupons de rationnement pour la nourriture et cela n'est pas suffisant pour le mois.
Pour ce qui est du pain, nous avons fait notre pain depuis les deux dernières semaines et ici nous avons acheté un beau pain baguette au restaurant de la marina.
Il nous est arrivé différentes aventures durant notre séjour à Cuba mais rien de désagréable. Les gens sont d'une extrême gentillesse malgré leur régime de vie. Nous avons vraiment pu constater leurs conditions de vie. Aujourd'hui en parlant avec un jeune cuisinier de la marina que nous avons rencontré par hasard en ville, il a voulu nous accompagner pour nous guider juste pour le plaisir de pratiquer son français. Nous avons apprécié sa présence et nous avons profité de l'occasion pour lui poser des questions. Il disait que les gens travaillaient un jour sur deux pour permettre à deux équipes de travailler car il n'y a pas de travail pour tout le monde. Son salaire mensuel était de 125 CUC par mois. Il expliquait aussi que chacun essaie d'arrondir ses fins de mois en faisant quelque chose d'autres, musique, artisanat, taxi non déclaré, des services pour les navigateurs en dehors des marinas, évidemment en passant par la vente des langoustes, de poissons et de fruits/légumes.
J'ai l'impression de vivre dans une île où un jour dans les années cinquante, tout progrès s'est arrêté. Les bâtiments ne sont pas entretenus( sauf quelques-uns), le transport, la vie au quotidien, tout survit de peine et de misère sans facilité moderne bien sûr et tout ce qui s'est brisé ou abîmé avec le temps est resté dans cet état. C'est dommage car plusieurs architectures démontrent qu'ils ont eu des beaux jours avant.
Nous avons été invité dans quelques maisons et c'était pas riche mais ces gens avaient une belle générosité au point de vouloir nous offrir à souper, ce que nous refusions bien sûr. Ils entrent en contact facilement avec les étrangers et le moindre intérêt leur fait grand plaisir. On s'est arrêté aujourd'hui chez un barbier; nous étions dans la rue à hésiter mais tout de suite le barbier nous a fait signe d'entrer pour nous offrir ses services et il a fait une coupe professionnelle à Robert ( 3$ can. ) mais le salon ho là là! De vieilles chaises, des miroirs tachés d'humidité, des objets anciens pour travailler, des contenants vieillots sur lesquels je pouvais lire:" Stérilisateurs à rayons ultra violets", les tuiles du plafond brisées par l'humidité, des néons qui tenaient de peur, des fauteuils d'attente en cuirette tout fissurée et un vieux plancher. Étais-je observatrice d'un vieux film en noir et blanc?
Bien sûr les touristes dans les hôtels ne sentent pas cela. Il faut se promener et parler avec les gens pour voir. Il faut se mêler à leur vie. Notre chauffeur de taxi avait une voiture russe 1980 et nous en avons vu plein de plus vieilles et sans rouille à faire rêver certains collectionneurs.
À Maria, la femme de Pedro, j'ai donné deux couvertures de laine et elle m'a montré qu'il y avait sur leur matelas qu'un simple drap avec un légère couverture. Elle m'a prise dans ses bras en me disant que cela était très important pour les enfants surtout.
Nous aurons connu à Cuba des gens formidables, une parfaite sécurité, des plages extraordinaires, les meilleures langoustes au monde et un accueil sans pareil malgré le temps incroyable que nous devons consacré à chaque port où des officiels viennent sur le bateau.
C'est sûr ils ont de grands besoins mais ils gardent le sourire et l'espoir qu'un jour ça ira mieux.
Alors navigation 110 milles sur Port Antonio.
À la prochaine,
Jocelyne et Robert
Aquarel IV
27 mai 2009
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