En route pour les Marquises
31 mai 09
Entre les Gambier et les Marquises
Après l'incident des 600 litres d'eau perdus, les choses se sont tassées un peu. Le lendemain les vents ont diminué et nous en avons eu pour trois jours à nous assister au moteur, sans quoi nous avancions à pas de tortue.
Malgré le fait que nous avions encore certainement l'équivalent de 40 litres d'eau via nos gallons sur le pont (ce qui aurait pu nous tenir pour 8 jours avec notre équipage de 6 personnes), Jacques et Josée d'Alexandre IV ont eu la bonté et la générosité de nous faire cadeau de trois de leurs 5 gallons d'eau.
Pour ce faire nous avons procédé à une opération de transbordement d'urgence en mer grâce à un savant système de cordes et de poulies entre Cat Mousses et Alexandre IV. Ils nous ont transbordé de l'eau et nous des bananes. L'opération fut un succès. Merci infiniment à Jacques et Josée. Encore une expérience de plus en arrière de la cravate!
A part ça tout va bien, les vents ont fini par forcir, tant et si bien que nous faisons des moyennes de 6 à 7 nouds de vitesse. C'est pas mal pour notre rafiot! Le jour ça va mais depuis deux nuits on ne manque pas d'action et d'activités nocturnes. Les grains se succèdent et on n'arrive pas toujours à les éviter.
Quand la voilure n'est pas parfaitement balancée, le pilote automatique fait des caprices et ne tient pas, en quel cas il faut sortir sous la pluie pour reprendre le cap en allumant un moteur ou deux. Evidemment, les moteurs tournent toujours aussi rondement. surtout dans ce genre de situations d'urgence! Le moteur de tribord éprouve toujours son problème de transfert de vitesses et il faut aller plonger dans la salle des moteurs chaque fois qu'on veut en baisser la révolution (pratique la nuit!) et pour le moteur de babord. un cordage de trampoline est allé s'emmêler dans l'hélice cette nuit, le rendant inutilisable pour le moment.
Le capt devra encore plonger en pleine mer dans des vagues d'au moins 15 pieds pour aller remédier à cette situation (changement de plan, il attendra à notre arrivée à Fatu Hiva, les vagues sont trop grosses).
Parlant d'hélice, celle du côté tribord est encore en train de se désengager à cause du fameux chemin de clé. Non mais on as-tu assez hâte d'arriver à un endroit où on pourra se réparer adéquatement! Une chance que le capt est débrouillard.
Hier il a réussi à réparer le radar qui ne répondait plus à cause d'une connection corrodée et la même chose pour celle de l'indicateur de vent qui s'est cassée lors de cette opération. Le capt adore toujours sortir tous les livres des bibliothèques, dévisser les cadres et défaire les murs de la chambre avant tribord pour aller jouer, la tête à l'envers dans ces filages.
Non mais au risque d'avoir l'air de me plaindre, je ne fais que dépeindre les situations de notre petit quotidien. Pour ceux qui pensaient que nous passerions notre temps en vacances de rêve à siroter des petits cocktails sous les palmiers des Tropiques, je confirme que la vie de navigateur n'est pas toujours de tout repos.
C'est précisément ce que je voulais dire avant de partir quand je disais que ce ne serait pas de pures vacances. Et n'oublions pas que le jour le capt et sa seconde doivent continuer de s'acquitter de leurs tâches habituelles des classes, réparations, repas et autre, et ce tout en dormant à tour de rôle, ici et là pour rattraper les heures de sommeil perdues en raison des quarts de veille de la nuit.
Mais vous savez quoi? On ne changerait pas notre vie pour rien au monde je vous le confirme! Les beaux moments continuent de surpasser les petits désagréments occasionnels.
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