De retour en mer
01 mai 09
En route pour l'Ile de Pitcairn
Nous avons repris la mer hier matin, non sans un petit pincement toutefois car l'équipage du Cat Mousses s'entend, sans équivoque, pour dire que l'Ile de Pâques figure maintenant en tête de liste comme destination préférée depuis le début du périple. Nous voulions sortir des sentiers battus et de la 'trail' standard des navigateurs et nous avons réussi. Nous avons adoré l'expérience. Disons toutefois que nous avons été bénis des Dieux car une semaine de plus et c'était impossible. En effet, ils annoncent une température exécrable à l'Ile de Pâques pour la semaine à venir, de la pluie torrentielle et des vents violents de 30-35 noeuds.
De notre côté, le vent souffle bien, nous avons une grosse mer mais l'équipage fait bien ça. Certains ont un peu le moton, il faut toujours un petit temps de réadaptation à la mer mais déjà ça va mieux.
Nous avons commencé avec un vent de travers mais nous sommes maintenant sur vent arrière, c'est une chance car la houle est assez impressionnante. Le premier jour nous avons pêché un autre poisson inconnu qui s'est avéré être une 'sériole couronnée' de deux livres. C'est une espèce de carangue. Je l'ai cuite au four en papillote et je l'ai servie nappée d'une salsa de mangues fraîches avec des pommes de terre rissolées. L'équipage a mangé mais heureusement qu'elle n'était pas plus grosse, les appétits étaient maigres.
Parlant de ceci, j'ai oublié de mentionner que lors de notre rencontre avec le conjoint de notre guide (Inès) sur la grève d'une plage à l'Ile de Pâques, nous nous sommes retrouvés avec des oursins que ce dernier venait d'attraper. Il nous en a offerts 5-6 et en a ouvert un devant nous qu'on a mangé cru avec du citron. Ce n'est pas mauvais, c'est salé, ça rappelle un peu la texture du caviar. De retour au bateau, je les ai cuits au presto, je pense que personnellement je les préfère cuits mais les deux sont bons.
Demain c'est la fête de 11 ans de Thomas. Nous travaillons sur un concept de fête mais ça risque de tourner autour du thème de James Bond pour lequel notre Thomas a développé une passion depuis un certain temps. Plus à suivre. Il racontera sa journée de fête dans son journal de bord personnel.
03 mai 09
Ce soir, nos amis Jacques et Josée d'Alexandre IV arrivent finalement aux Gambiers après 22 jours de navigation. Ils faisaient initialement route vers Pitcairn mais la température n'a pas voulu coopérer, ils ont eu beau se battre contre le vent autant comme autant, Éole a eu raison d'eux et ils ont dû se résoudre à contrecoeur à modifier leur cap et oublier Pitcairn.
De notre côté, nous faisons route vers Pitcairn que nous planifions atteindre pour le 9 mai sauf que.. comme vous le savez, le virus du Swine Flu fait des ravages et une rumeur court à l'effet que Pitcairn aie décidé d'imposer une quarantaine pour les visiteurs de l'île. Nous avons envoyé des courriels leur expliquant notre itinéraire des dernières semaines et leur demandant s'ils seraient prêts à nous recevoir mais avons très faible espoir que cela puisse fonctionner. Je ne me prétends pas médecin et je ne connais pas le temps d'incubation de ce virus mais j'aurais tendance à penser que si l'un de nous avait été mis en contact avec ce virus, les premiers signes ce seraient manifestés au cours de nos jours de navigation entre l'Ile de Pâques et Pitcairn. Néanmoins, il faut comprendre que le faible nombre d'habitants de cet endroit (une cinquantaine au moment où l'on se parle) puisse être sur leurs gardes et qu'ils tiennent à protéger leur subsistance.
Ces gens sont les derniers descendants des mutins du célèbre bateau 'HMS Bounty' et leur système immunitaire leur dicte probablement une prudence accrue. Nous avions spécialement hâte à cette escale que nous attendons depuis fort longtemps, justement parce que si peu de navigateurs font ce détour. Ainsi, nous nous croisons les doigts. Plus à suivre.
04 mai 09
Il est 01h15 AM et je suis de veille, nous naviguons sous spi, le vent a forci et nous faisons une vitesse moyenne de 6-7 noeuds avec des pointes à 8 noeuds. Depuis notre départ de l'Ile de Pâques nous naviguons strictement à voile, le seul diésel qu'on utilise se limite à une heure de génératrice le matin, question de remonter le frigidaire après une nuit noire, les panneaux solaires se chargent du reste de la journée. Nous roulons aussi la génératrice en soirée pour recharger les lap tops car on apprécie nos lap tops la nuit pour écrire, gérer les courriels et visionner des DVD.
Ce midi nous avons pêché une magnifique dorade de 7 lbs. Le moment était un peu mal choisi puisqu'elle s'est pointée au moment précis où je déposais sur la table le macaroni au fromage maison style bahamien préparé par mon aide-cuisinier du jour (Thomas) et moi. De plus, le capt était occupé sur la radio, le pilote automatique venait de perdre le cap et pour en rajouter, nous traversions un grain et devions à la hâte, défaire la table dans le cockpit pour la remettre dans le carré à l'intérieur.
Mais tout de même, on a pris le temps de remonter le poisson (spécialement combattif). Après une journée complète d'école, les enfants et moi nous sommes attaqués à une recette, assez longue mais combien délicieuse, de dorade poêlée, nappée d'une salsa de tomates à la créole et servie avec des pommes de terres au four comme seule grand-maman sait si bien les faire.
Ce souper gastronomique tombait bien car nous avons finalement eu des nouvelles du commissaire de l'Ile de Pitcairn. Comme nous le disions, Pitcairn est une petite île isolée et vulnérable qui ne veut en rien mettre ses habitants à risque. Néanmoins, ils ne ferment pas l'accès aux navigateurs, en autant que le capt fournisse une déclaration formelle attestant de la santé de ses passagers, qu'il fournisse un historique des dernières destinations visitées avec dates et finalement, l'équipage doit se soumettre à un examen médical de l'officier médical de l'île. Ouf! On a eu peur mais tout est bien qui finit bien et on réussira à visiter cette fameuse île.
Côté température, il semble que nous aurons une fenêtre favorable pour nous arrêter, les vents ne seront pas trop menaçants lors de notre escale et nous repartons justement au moment où ils doivent grossir. Encore plus à suivre .
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