Après avoir passé un mois et demi à terre à Penang (Malaisie), nous avons un bateau pratiquement neuf. Nous avons, entre autres, fait repeindre le bateau au complet et maintenant, la coque n'est plus blanche mais d'un beau bleu nuit. Nous sommes très satisfaits de la qualité des travaux (et du prix) mais cela a été une véritable saga. Comme partout dans la région, les gens n'ont aucun sens de l'organisation. Il fallait être constamment là pour surveiller les travaux et, finalement, jouer le rôle de contremaître. Mais cela valait le coup.
Après cette escale technique nous avons repris la mer et avons passé un mois aux Andaman, le paradis!!
L'archipel des îles Andaman, au milieu de la baie du Bengale, comprend environ 300 îles, îlots et gros cailloux, la majorité des îles étant inhabitées. Trois grandes îles sont appelées très originalement North Andaman, Middle Andaman et South Andaman. Seule South Andaman est vraiment habitée et on y trouve Port Blair, la seule ville de l'archipel.
Les îles Andaman ont été colonisées par les Anglais qui en ont fait leur colonie pénitentiaire au début du XIXème siècle : ils y envoyaient pourrir les partisans de l'indépendance indienne qui ne pouvaient ni savaient apprécier les bienfaits de l'hégémonie de la couronne anglaise. Actuellement, les Andaman sont territoire indien, bien qu'à plus de 1000 km de l'Inde. La population actuelle, environ 200 000 personnes, est donc indienne, il ne reste plus que quelques centaines d'aborigènes qui vivent dans la jungle sans beaucoup de contacts avec la "civilisation".
Port Blair est une toute petite ville typiquement indienne, c'est-à-dire sale et décrépite, bruyante (à l'arrière des camions on peut lire : «Please sound horn»), avec plein de vaches errantes. Une touche de couleur : les saris des femmes. La seule chose qui présente un tant soit peu d'intérêt, c'est l'ancienne prison construite par les Anglais et qui pouvait contenir plusieurs milliers de prisonniers et pourvue d'un échafaud sur lequel trois condamnés pouvaient être suppliciés simultanément. La restauration de cet échafaud laisse à désirer : ce ne sont pas des cordes de chanvre qui y sont installées, mais des cordes de polypropylène jaune avec non pas des nœuds coulants, mais des nœuds de bottine. C'est la principale attraction touristique – sinon la seule – de la ville ; le soir, s'il y a assez de monde, on y organise un son et lumière. Ce n'est donc pas pour les charmes de Port Blair que l'on vient aux Andaman.
Le vrai attrait des Andaman, c'est la myriade de petits îlots inhabités. On y trouve de très longues plages de sable blanc propres et désertes. L'eau y est d'une limpidité rarement vue : quand on mettait l'ancre dans 10 m. d'eau on voyait parfaitement le fond et les étoiles de mer qui s'y promenaient. Il y a de très beaux coraux habités par une grande variété de poissons. Et il n'y a pratiquement personne. Nous avons vus d'autres coins du monde avec des îles inhabitées où la plongée était belle (Venezuela, Belize,…) mais il y avait toujours beaucoup de voiliers. Ici, nous étions pratiquement toujours seul (en un mois, nous avons aperçu un autre voilier à deux reprises seulement).
Pour nous, c'était le paradis ou presque car, en contrepartie de toute cette beauté, il faut se plier aux règles extrêmement lourdes et tatillonnes de l'administration indienne. Cela nous a pris deux jours pour compléter les formalités d'entrée. Ensuite, quand on quitte Port Blair, ce que nous avons fait le plus vite possible, il faut appeler par ondes courtes "Port Blair Radio" matin et soir pour leur donner notre position et nos intentions de déplacement. Il y a une base navale à Port Blair et nous y avons vu au moins une quinzaine de gros bâtiments de guerre. Ceux-ci patrouillent constamment tout autour de îles pour repérer les bateaux de pêche étrangers car toute la zone est classée pêche commerciale interdite. Et ils ont l'air de se protéger sérieusement car les prisons actuelles contiennent plus de 500 pêcheurs illégaux, birmans, thaï, sri lankais ... Une fois nous avons été contrôlés par une vedette de la Garde Côtière, le grand jeu : photos du bateau sur toutes les coutures, de nous avec un sourire crispé, de tous les papiers possibles, ceux du bateau, nos passeports et toutes les autorisations de naviguer dans leurs eaux!
Malgré ces désagréments, nous avons vraiment apprécié notre séjour dans ces îles. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde ; nous connaissons quelques bateaux qui se sont copieusement ennuyés car ce qu'ils recherchent, c'est de pouvoir prendre tous les soirs l'apéro avec d'autres bateaux et de fréquenter les petits restos. Mais pour nous cela a été une véritable cure de solitude dans un cadre enchanteur.
Ensuite, nos avons continué nos déplacements. Une petite semaine à Phuket, puis retour en Malaisie ; Langkawi pour y faire notre provision d'alcool hors taxe, Penang la ville de Malaisie que nous préférons et où on trouve tout ce qui est électronique à un prix imbattable (nous avons dû acheter un nouvel ordinateur, un Dell, qui est d'ailleurs fabriqué à Penang), le détroit de Malacca puis Singapour pour une escale technique (nouvelle pompe pour le désalinisateur, nouvelle radio BLU et nouveaux câbles pour la roue).
Nous venons de nous joindre à un rallye (après notre expérience d'il y a deux ans avec Sail Indonesia, on a décidé de remettre ça) qui fait la côte est de la Malaisie puis toute la côte nord de Bornéo (Sarawak, sultanat de Brunei, Sabah). Pour ceux qui voudraient des détails sur ce rallye et suivre notre itinéraire, vous pouvez consulter le site
www. sailmalaysia.net
Amitiés à tous,
Godelieve et Jean-Marie
Mai 2009
1 commentaire:
Bonjour,
Je suis un navigateur à pied, pour l'instant, qui se trouve à Port Blair et cherche un bateau pour me rendre en Thailande. Pensez vous que c'est possible? Ou pourrais je me renseigner?
Merci d'anvance,
Dominique
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