Voici quelques événements des derniers jours:
Le 20 avril, mon cousin se présente à la marina vers 8 h. On se présente au bureau de la Guarda Frontera pour obtenir l'autorisation qu'il vienne à bord du voilier. Ensuite, nous faisons remplir un document pour nous permettre de quitter la marina à bord du bateau. Nous respectons donc toutes les procédures même si nous les trouvons un peu ridicules et un peu longues. Malgré tout, les démarches se déroulent assez rapidement.
Voyant le temps passer et pour permettre une meilleure balade à notre cousin, nous décidons d'aller le conduire devant son hôtel avec le voilier. À cet endroit, nous le déposerons sur la plage à l'aide du dinghy. Nous savons que les autorités cubaines n'aiment pas cette façon de faire, mais on ne devrait pas se mettre dans le pétrin pour autant. Pour mettre les chances de notre côté, nous appelons la Guarda Frontera sur la radio VHF. Nous n'obtenons aucune réponse. Nous nous dépêchons, car Sylvain doit reprendre son avion en fin de journée.
Après notre ancrage, nous agissons rapidement pour reconduire le cousin. En arrivant sur la plage, un surveillant nous dit de quitter les lieux. Nous sommes habitués à ce genre d'accueil. Nous ne restons que quelques minutes avant de revenir au voilier. Tout semble bien se dérouler. Cousin Sylvain vit une belle sortie à la voile tout en revenant à son hôtel à bord d'un bateau. Le bonheur total! Cependant, les autorités cubaines ne partagent pas notre bonheur.
Dans les minutes qui suivent, on se fait appeler sur la radio. On nous demande notre position. Nous collaborons en donnant notre longitude et notre latitude. Alors que nous sommes sur le chemin du retour, un assez gros bateau de la Guarda Frontera vient à notre rencontre. Au moins 10 hommes se trouvent à bord. Ils placent leurs défenses pour venir à bord de notre bateau. On nous demande de réduire notre vitesse. Nous affalons donc les voiles. Je ne veux pas qu'ils s'amarrent à notre voilier, car je pense que leur bateau peut endommager le nôtre. Je désire communiquer avec eux à l'aide de la radio, mais ils ne répondent pas.
Finalement, vu qu'ils sont près de nous, nous nous parlons brièvement. Un officier nous demande: "Cuatro o cinco?" On leur répond que nous sommes 4 personnes à bord. Un autre officier nous pointe la direction de la marina et nous demande de nous y rendre. Tout ce cirque nous surprend. On ne soupçonne pas encore la gravité de la situation.
Arrivés à la marina, deux officiers nous attendent. D'un ton très dur, ils nous disent que nous n'avions pas le droit de mettre le dinghy à l'eau. Nous devions ramener le cousin au point de départ. Nous tentons de leur expliquer la situation, mais ils ne veulent rien entendre. On apprend qu'un officier plus haut gradé devra venir nous rencontrer.
En attendant, nous n'avons pas le droit de quitter. Oh la la! Ça semble sérieux... très sérieux. Dans quel pétrin est-ce qu'on se trouve? Je débarque du voilier pour discuter avec un autre plaisancier. Or, un gardien vient m'ordonner de retourner sur le bateau. Quand on m'avait dit de ne pas quitter, je croyais ne pas pouvoir partir de la marina. Non, la restriction s'avère plus sévère. Nous ne devons pas sortir du voilier. À partir de ce moment, deux hommes se postent en faction à quelques mètres de Magie pour nous surveiller. Nous comprenons que la situation est grave, même si nous n'avons pas le sentiment d'avoir profondément mal agi.
Les heures passent sans obtenir de nouvelles. Nous sommes préoccupés. Nous tentons de rassurer les enfants. Que peut-il bien nous arriver? Pourrons-nous voir le père de Carole qui arrive à Varadero au cours de la soirée? Subirons-nous une sanction sévère? Les autres plaisanciers de la marina, à tour de rôle, passent nous remonter le moral. Finalement, après quatre heures d'attente, deux officiers viennent sur notre bateau. Le verdict va tomber.
D'un ton sévère, on nous explique que nous avons enfreint la loi. Nous sommes passibles d'une forte amende. J'essaie de nous expliquer, mais on ne veut rien entendre. Finalement, on nous fait signer un document qui décrit la situation. Nous avons commis "una infraccion muy grave con una cuantia de multa de 3000 a 10 000 pesos en moneda CUC". Nous sommes donc passibles d'une forte amende, mais on nous donne un "Advertencia Oficial" (Avertissement) pour cette fois-ci. Nous recouvrons donc notre liberté.
Nous laissons tomber un soupir de soulagement. Bien que nous avons posé un geste normal et banal pour les autres pays, sur la planète Cuba, il s'agit d'une action très grave. Nous avons hâte de quitter Cuba pour retrouver une société où la liberté règne vraiment.
En soirée, nous marchons jusqu'à l'hôtel du père de Carole. Après 90 minutes d'attente (son vol était retardé d'une heure), nous le voyons descendre d'un autobus. Quel bonheur de le voir!
Le 22 avril, le père de Carole vient naviguer avec nous durant quelques heures. Nous attrapons une belle dorade de 15 livres.
Au cours des prochains jours, nous irons visiter La Havane.
Salutations!
Daniel et tout l'équipage
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