samedi 2 octobre 2010
ÉTOILE DE LUNE - Nat et Dom à Hiva Oa, Marquises
Objet : Hiva Oa organise le 1er octobre la fête du Manihii (touriste). Bien que la fréquentation de l'île ne soit pas à son maximum, ils ont fait les choses en grand! Une journée merveilleuse
Bonjour,
Nous revenons au bateau fourbus mais HEUREUX!
Ce matin, nous partions sans trop de conviction vers la fête prévue en l'honneur des touristes. Jusqu'à hier soir, personne ne savait nous dire, à quelle heure cela commençait, quelles sortes d'animations il y aurait, si cela durait tout le jour. Certains chuchotaient même qu'il y aurait peu, très peu de choses à voir puisqu'il n'y avait pas sur l'île assez de touristes et qu'une fête en l'honneur des absents serait une fête apathique.
Peu importe, nous savons que nos amis de Hapatoni, les plus talentueux sculpteurs des Marquises, se déplaceraient. Ils prennent la peine de venir avec leur production, de traverser le canal inter-île en bonitier. Ils payent 55 000 francs pacifiques (500 euros) pour louer la vedette rapide qui les emmène. La moindre des choses est de venir les saluer!
Point d'heure donnée... Nous choisissons d'arriver sur place vers 9 heures.
Et... quelle surprise! Nous retrouvons notre amie Fély qui préside la fête. Elle finit son beau discours, et me lancent des gros yeux de reproche d'être arrivée en cours. Elle lance en piste les Pahus et les Pus. La place communautaire surveillée de près par les 1276m du mont Temetiu s'emplit d'une cadence hypnotique. Sûr qu'à ce rythme-là, ils vont réveiller quelques anciens Dieux! Le grand roi de la fête est le soleil, qui boudait ces derniers jours. Ha oui... j'allais oublier. Les Pahus (dire PaHou avec un H aspiré très très fort!) sont les tambours polynésiens. Des prodiges de percussions, des merveilles sculptées. Plaisir des yeux et des oreilles. Les rythmes marquisiens me prennent jusqu'au fond de mon être. Je ne m'en lasse pas. J'adore, à un point difficile à exprimer. C'est envoûtant. Quand ils commencent leurs percutions plus rien n'existe. Plus rien, il y a le rythme et c'est tout. La vie s'arrête. Les pahus sont accompagnés de Pus (conches et de cornes de bois sculptés) qui produisent des sons sourds et suaves.
En plus d'un concert, nous avons droit aux danses, très viriles de huit gros bras tatoués. Ils émettent en plus d'une gestuelle particulièrement sportive, des sons rauques qui effrayent les enfants. Les enfants sont les rois de la fête. Ils cherchent les manihiis (touristes). Valencia en tête de cortège crie très fort : Nathalie... Dominique. Si personne ne savait que nous étions là, pour le coup, tout le monde sait comment nous nous appelons. Cette petite fille adorable de 6 ans vient de Hapatoni avec sa mère. Nous avions passé beaucoup de temps ensemble, lorsque nous étions à Tahuata. Vraiment une petite perle, dont le nom marquisien Heipua signifie couronne de fleurs.
Elle ne lâche plus ma main. Elle me trimbale entre les animations organisées. Une dame nous apprend à confectionner des chapeaux en feuilles de bananiers ou en palmes de cocotier. Son fils confectionne des couronnes où il mélange joliment, du tapa, des plumes, des fleurs séchées, une foule d'éléments naturels qui ornent si gracieusement la tête des femmes de l'île.
La musique est là en permanence. Nous sommes gâtés! Ils ont fait les choses en grand. Mais, ... à la mode marquisienne.
Ici, ils n'aiment pas suivre un emploi du temps précis. Ils sont plus doués que n'importe où ailleurs pour l'improvisation. La veille, rien n'est prêt. Et personne ne sait s'il va venir. En fin de compte le jour dit, tout le monde se lève dans une mouvance positive et se dit "moi j'irai". Ils se retrouvent tous, heureux de se voir. C'est l'occasion de faire la fête. De manger du bon kai kai. Car ça, c'est le plaisir suprême des Marquisiens. Manger. Bien manger! Et surtout beaucoup manger! Ça sent bon le fumet de uru (arbre à pain) grillé, de cochon cuit à l'étouffée. L'alcool n'est pas de la partie, elle est trop chère et réservée au week-end. En revanche, les noix de cocos pleines de lait circulent entre les parents et les enfants.
Nous ne voyons pas beaucoup de touristes, néanmoins nous rencontrons, un couple de Québécois, et un Martiniquais globe trotteur. Dom passe beaucoup de temps avec lui, à discuter... J'aurais aimé participer à la discussion, mais je suis prise d'assaut par les enfants qui m'entraînent ailleurs et s'intéressent énormément à mon petit carnet magique, où chaque prénom d'enfant rencontré depuis le début de notre séjour aux Marquises est noté. Ils s'en emparent. Testent ma capacité à les relire ou à les mémoriser. Et jouent avec les mots, m'enseignant quelques expressions supplémentaires. Les mamans en profitent pour me nommer "super nounou". Elles peuvent en toute tranquillité s'occuper de leur étalage ou de l'animation dont elles prennent la responsabilité. Une touriste pense me photographier avec ma fille. Au moment de la contredire, Valencia me prend de vitesse et répond en s'accrochant à mon bras : "si si c'est ma maman!"... Ben bon... voilà! Faudra expliquer tout ça à Dom en rentrant...
La bonne humeur est dans les coeurs. Nous nous sentons à l'aise, souvent, un tel ou un autre, nous frappe sur l'épaule, nous lance un "kaoha" en nous serrant la main chaleureusement. Il prend des nouvelles:
"Où étiez-vous, on ne vous voyait plus".
Nous commençons à bien connaître certaines familles et cette ambiance amicale est des plus agréables.
A plus pour d'autres nouvelles,
Nat et Dom
www.etoiledelune.net
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