dimanche 3 octobre 2010
ÉTOILEDE LUNE _ Nat et Dom à Hiva Oa
Nous étions tranquilles, la houle du nord était une aubaine, et le mouillage tant redouté de Tahauku, le seul qui dispose de commodités internet avant Nuku Hiva à 100 milles au nord, était calme. Lisez cette phrase au passé. Une houle de nord n'empêche pas une houle de sud est (la plus embêtante pour nous) de pénétrer dans ladite baie. C'est un réel vice, les Marquises ne peuvent s'empêcher de se dandiner! Mais, mon capitaine a la parade. Il ne faut pas oublier qu'il a passé 2 longs mois seul, ici. Il sait donc replacer le bateau, non pas pour qu'il ne bouge plus (il faudrait le mettre à terre) mais, pour qu'il se meuve de manière acceptable. Donc, replacés, entre nos 3 ancres, nous pouvons retrouver un nos activités du bord et participer encore à la vie de cette île...
Toute cette agitation ne décourage pas les piroguiers.
La Polynésie et ses pirogues! Voici encore une image d'Epinal!
Les vieilles pirogues en bois existent toujours. Mais celles-ci, très lourdes, ne sont plus manoeuvrées à la pagaie. Un moteur hors-bord ficelé à la jointure entre la barque et son balancier est de mise! A Fatuiva, nous avons encore vu des villageois de Hanavave partir à la chasse avec 14 chiens dans une pirogue. Les vallées ne sont pas reliées par des chemins, et le seul moyen d'aller débusquer du gibier est la barque. Mais ces pirogues font figure d'ancêtres.
A Hiva Oa, sur le quai qui jouxte le mouillage, une dizaine de pirogues en polyester sont entreposées. Fuselées pour épouser les vagues et les traverser dans une glisse d'enfer, elles présentent une carène colorée, digne des tatouages de leur propriétaire. Ceux-ci sortent en début de soirée. Ils s'entraînent à terre, dans une salle de gym en plein air. Ils se sont aménagés des agrès pour façonner leurs abdos... Puis, ils mettent leur pirogue effilée à l'eau. Il faut les voir, en quelques coups de rames, ils ont dépassé la digue, et ils filent vers le large. C'est impressionnant de les voir dans la houle. Elle est si grosse qu'elle semble capable de les fracasser. Mais, ils pagaient imperturbables! Seuls ou en groupe de six.
La grande pirogues qui nécessite six rameurs sort peu ces derniers temps. Mais, j'aime les voir. Une vraie chorégraphie où le meneur, d'un HEP! sonore, fait changer de bord toutes les pagaies d'un seul geste coordonné!
Quel plus beau spectacle, pour nous, que de voir dans les teintes calfeutrées du couchant, sur fond de vallée enchevêtrées, ces rameurs?
A plus, pour d'autres nouvelles mouvementées des Marquises
Nat et Dom
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