Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

lundi 15 juin 2009

Nathalie et Dominique au Parc Forillon en Gaspésie












L'équipage de L'Etoile de Lune au Québec 4

Le soleil nous boude, les virus de la grippe sont à l'affut... et la route est pleine de surprises

Bonjour,

Beau soleil au matin, pour découvrir ce que nos yeux ne voyaient pas la veille. Nous sommes aux portes du parc Forillon en Gaspésie. Il aurait été dommage que la brume continue à nous rendre aveugles. La côte est exceptionnelle tant elle est sauvage et belle. Une polychromie de roches se décline dans les strates des falaises. La végétation s'accroche aux pentes acérées qui se précipitent dans l'eau bleue de l'embouchure du fleuve.

A Cap-des-Rosiers, le plus haut du Canada, dont nous ne voyions même pas le sommet la veille au soir, sort franc, beau et net sur fond de ciel bleu, dominant une mer sauvage et des falaises anthracite. Sur le promontoire rocheux du cap Bon Ami, une marmotte sort de son trou. Elle fait sa petite timide et disparaît dans les hautes herbes. Puis, elle se ravise, elle joue à s'approcher et à s'éloigner de moi. Une petite coquine, très poseuse !

Nous nous faufilons avec la voiture dans les méandres des routes du parc. Sur la route, nous découvrons des yourtes. Un couple d’Ottawa nous ouvre les portes de cet habitat originaire de Mongolie, mais qui dans ce décor trouve sa place et surtout son utilité dans un climat plutôt lunatique. Au pied de falaises majestueuses, ce couple a vécu deux jours dans ce bout du monde de tranquillité.

Si à peine une heure plus tôt, le soleil nous promettait une belle journée, la brume lui vole la vedette et la pluie l'accompagne. Brume, pluie et vent au cocktail du jour. Voici une chose contre laquelle nous ne pouvons rien. Et la météo ne parviendra pas à nous décourager. Nous on veut voir et découvrir encore... Notre détermination sera récompensée.

Au détour d'un chemin, un ours brun adolescent fuit devant nous. Il se réfugie en lisière de forêt. Sous les branches, il pense pouvoir nous espionner sans que nous ne le voyions... Hé, hé... trop gros pour la branche, nous le débusquons de notre objectif. Mais ne voulant pas le perturber plus longtemps dans sa quête de nourriture, nous nous éclipsons sur la pointe des pieds. A quelques pas de cette bête déjà bien grosse, un ourson est en bordure de chemin. Loin de l'effrayer, nous l'intriguons. Il mâchouille une herbe, et laisse s'échapper un bout de verdure au coin de la lèvre. Il est si mignon... Nous n'oublions pas que sa mère doit être aux aguets pas très loin et elle est certainement bien moins adorable que ce beau nounours qui nous attendrit et nous arrache des "ho qu'il est chou!"

Le ciel se calme et nous nous prenons pour des coureurs des bois. Louise nous montre un conifère typique de la région, la pruche. Il cache une superbe cascade. Nous sommes seuls dans une forêt magistrale, sur des chemins aménagés de petites marches, partout ils épousent la forêt pour le plaisir et la facilité des promeneurs. Nous ne pouvons être qu'admiratifs face au respect des randonneurs. Tout est propre, il ne traîne rien.

Au Québec, tout le monde se sent concerné par l'aspect écologique. Les Québécois protègent leur nature et l'aiment. Dans les maisons, les chambres d'hôtel, les restaurants, tout endroit public, les parcs, les forêts... partout des poubelles de tri sélectif. Ils ont conçu des poubelles spéciales dans les zones fréquentées pour les ours. Afin que ceux-ci restent sauvages et n'aient pas la mauvaise idée d'aller se servir dans les poubelles, les ouvertures nécessitent plusieurs manipulations, impossible à l'ours opportuniste d'accéder à leur contenu. Tout est conçu et pensé afin de préserver l'équilibre naturel. L'organisation des nations unies a défini que la Gaspésie était l'un des endroits les moins pollués de la planète. Un bastion où la nature est reine. Il ne traîne nulle part le moindre papier ou le moindre plastique. Moi j'aime ça !

Dans la zone sud du parc Forillon, nous visitons des vestiges de villages qui existaient avant que le parc n'exproprie tous les habitants de la région en 1970. Quelques maisons ont été laissées en guide de témoins de l'époque comprise entre 1840 et 1920. Il y a notamment le magasin Hyman et la maison Blanchette. Toutes deux me font penser à ce feuilleton qui était en vogue quand j'étais petite : "la petite maison dans la praire". A la pointe de Gaspésie le Magasin général Hyman, joue le rôle du magasin des Holson. Le patron bâtissait sa fortune sur la dette des pêcheurs de morue. Il prêtait en début de saison le matériel nécessaire à leur travail et se payait sur la quantité de morue pêchée. Gare à celui qui ne pouvait honorer ses créances ! Une vie rude où le climat n'aidait personne.

La maison Blanchette ressemble à s'y méprendre à celle des Engals du même feuilleton précité et l'atmosphère intérieure nous replace facilement dans le contexte des années 1920. La reconstitution du mobilier, l'habillement de nos hotesses, la gentillesse de celle-ci qui nous mène d'une pièce à l'autre faisant revivre au travers de leurs explications l'intimité d'une famille qui n'était pas riche, mais qui s'en sortait plutôt mieux que les autres, car elle avait compris que le système de prêt était un engrenage dont les pêcheurs ne sortaient jamais vainqueurs. Ils vivaient en autonomie presque totale. Ils fabriquaient eux-mêmes leurs meubles, pourvoyaient aux besoins de la famille en travaillant dur, en pêchant, en chassant, et en utilisant toutes les ressources de la nature autour d'eux.

Un belle leçon de vie encore que cette journée de découverte.
Et ce n'est pas fini!

A suivre....
Nat et Dom de l'étoile de lune

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