Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

dimanche 31 août 2008

TARANGA - Gervais et Monique aux Baléares

Message du 31 août

Bonjour à vous tous,

J'espère que vous avez eu un bon week-end de la fête du travail, enfin de la
belle température pour tout un week-end! Vous l'avez bien mérité.

Durant le dernier courriel, on se dirigeait vers Nice. On a eu un très beau
passage de Elbe à Nice. Après une visite de quelques jours à Nice qui est
une très jolie ville, nous avons pris le train pour Marseilles afin de
visiter nos amis. Ils nous ont fait visiter les Calanques autour de
Marseilles, c'est très pittoresque. Ensuite, ils sont revenus avec nous et
nous nous sommes dirigés directement sur Minorque aux Baléares. Ils sont
restés 2 semaines avec nous aux Baléares. Nous avons eu beaucoup de plaisir
ensemble. La traversée de Nice à Mahon, qui a duré 2 jours et 2 nuits, a été
assez houleuse mais l'équipage s'est bien ajustée et grâce aux médicaments
contre le mal de mer, personne n'a été malade.

Nous sommes maintenant dans le joli port de Andraxt sur Majorque en
attendant 2 autres bateaux français qui vont faire route avec nous jusqu'à
Trinidad. Notre prochaine destination est Madère, ensuite les Iles Canaries
et le Cap Vert. Nous partirons du Cap Vert au début décembre pour traverser
l'Atlantique en direction de Trinidad. Le Sénégal reste un point
d'interrogation, tout dépendra de la météo.

Nous vous souhaitons une bonne rentrée et un bel automne afin de compenser
un peu pour la mauvaise météo de cette été. L'automne avec ses couleurs
féériques offre un spectacle unique au monde et plusieurs européens nous en
parlent avec beaucoup d'envie. Profitez-en bien. On vous embrasse.

Monique et Gervais sur Taranga III aux Baléares

Photos :

http://www.kodakgallery.com/I.jsp?c=ungxii0.babihctk&x=0&y=-6v4027&localeid=en_US

lundi 25 août 2008

VACATIONS AU RÉSEAU LUNDI MATIN

Le 25 août

VA2MLO : Michel a quitté Tadoussac; il est actuellement en direction de Québec - pluie - sous voile et moteur

ISOBAR : Richard est à 34 N et 18-07 W - Vent NE de 15 à 20 noeuds - Vitesse 6.2 noeuds - rafales occasionnelles - À 107 milles de Porto Santo (Madère) et prévoit arriver mardi matin vers 08h00

ANDROMÈDE : Guy est arrivé à Porto Santo ce matin à 09h00 (heure locale). Traversée un peu difficile avec beaucoup de variations de vent. Position : 33-03 N et 16-18 W - Il se prépare à aller compléter ses formalités d'entrée.

CIEL ET MER : Leurs amis sont arrivés de l'Afrique du Sud ce matin à 04h00 (heure locale); soleil radieux.

MIGO : Patrick est à moteur; ils ont quitté Los Testigos ce matin à 06h00 en direction de Margarita. Flottille de 5 voiliers. Jacques (Alexandre IV) et Patrick ont aidé un pêcheur à réparer son moteur et ont reçu un beau poisson en retour. Très bon contact. Distance à parcourir 47 mn.

vendredi 22 août 2008

SOUCIS À TRINIDAD

Message que nous venons de recevoir de Michel (Graffiti)
Mardi le 26 août


Les douanes viennent d’interdire la vente de diesel à tous les « PAVILLONS ÉTRANGERS »; Ils allèguent que le diesel est subventionné par le gouvernement et ainsi aucun pavillon étranger peur acheter celui-ci au prix local. Ce diesel étant réservé, selon eux, aux « locaux » et aux pêcheurs.

Aucun prix n’est avancé pour le moment à savoir ce que les « étrangers » devront payer pour s’approvisionner.

Plusieurs bateaux ne peuvent quitter Trinidad en ce moment car ils ne peuvent pas faire le plein de diesel.

J’aurai des nouvelles au cours de la journée et vous les transmettrai.

Michel
GRAFFITI

ÉTOILE DE LUNE - Nat et Dom - Récit

Nathalie et Dominique nous font partager leur voyage au pays des Kunas


Message 74 – écrit en juin 2008
Nombres de milles parcourus : 11 105milles
Nombre d'inscrits à la lettre du mois : 658
Zone de navigation : Comarca de Kuna Yala


Nuchu, Nele, Winni, Chicha, Ina Kaipi, Roja...
Voici les grandes étapes de la vie des Kunas - Episode 4/4

"Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis." - Saint-Exupéry
Ceci est le quatrième et dernier épisode de notre saga sur les Kunas. Retrouvez le début de l'histoire et consultez les messages 71, 72 et 73 respectivement intitulés:
- Le clan des irréductibles
- Le regard de Nuelia - Une étincelle en Pays Kuna
- Les Nourritures Kuna

Résumé du message
Lorsque nous quittons Ustupu, nous rejoignons notre dernière étape en pays Kuna : Ailigandi. Devant l'îlot de Dupdarboguad, nous trouvons NOTRE lagon de rêve. Plage de sable blanc, bouquets de cocotiers, eaux cristallines. L'étoile ne fait de l'ombre qu'à elle-même pendant 3 semaines. Nous sommes à une demi-heure en annexe du village historique d'Ailigandi. Nous y rencontrerons Reynaldo. Mais aussi Roy, un vieux monsieur artiste et historien. Il partage dans sa maison transformée en musée, toute la culture ancestrale kuna. Plus loin, nous trouvons Analida, dont le frère Anaclédio nous adopte comme ses enfants... Puis nous retournons sur Ustupu, une promesse que nous avions faite à Alek et Isabel...
Au-delà de la carte postale, plus de trois mois passés en Kuna Yala sont une expérience humaine incomparable.


Bonjour,

Depuis deux mois nous musardons dans le Sud de l'archipel des San Blas, jusque-là nous n'avons pas trouvé LA carte postale, l'îlot de rêves digne des récits de nos prédécesseurs. Le temps plus souvent gris que bleu ne nous a pas aidés dans notre quête. Mais après la pluie, un jour, toujours vient le soleil. Celui-ci nous aide à nous faufiler dans les passes difficiles de Atchutupu. Un dédale de récifs, que le merveilleux guide nautique de Monsieur Éric Bauhaus nous aide à traverser. Il a posé sur les cartes un cordon de points GPS, il suffit, tel le fil d'Ariane, d'en saisir un bout et de le suivre. Cela n'empêche pas de garder l'oeil ouvert et de naviguer par une excellente visibilité. Car certains repères se situent exactement SUR le récif à éviter.

Peu importe cette navigation attentive. Après quelques petites frayeurs, nous sommes largement récompensés. Trois petits îlots disposés en quinconce, une barrière de corail ou se casse l'écume vrombissante, des cocoteraies pour faire de l'ombre à de minuscules plages de sable blanc, une eau claire, des oiseaux qui chantent à tue-tête toute la journée, voilà le nouveau décor pour L'Etoile de Lune. Nous choisissons l'îlot de Dupdarboguad. Nom pas facile à retenir et encore moins à prononcer, mais il est notre préféré. Il porte en son extrémité sud, un bouquet de trois palmiers qui, grandissant chacun à leur tour, forment des houppettes de palmes en étage dont je raffole.

Notre ami Patrick est soumis à des impératifs métropolitains. Nous nous quittons donc ici. Il part vers le Nord, tandis que notre route va rebrousser chemin. Les étraves de bateaux sont ainsi faites. Elles croisent leurs sillages pour de jolies navigations amicales, puis chacun reprend sa route. Nous n'avons pas vu le temps passé, deux mois et demi de franche amitié partagée avec un capitaine très agréable à vivre. Merci Patrick! Bon vent, belle mer...

Après son départ, aucun bateau ne passera au coeur des récifs de Ailigandi. Nous ne sommes pas encore dans les mythiques et touristiques Hollandes que tout le monde connaît. Nous en sommes encore à plus de 50 milles. Je n'aurais jamais cru qu'au 21e siècle, il était encore possible de trouver un tel mouillage pour nous tout seuls. Ici, peu de bateaux passent. En plus de 2 semaines, nous n'avons vu que des pirogues Kunas. Les Kunas à la voile ou à la rame (pas de moteur hors-bord dans les parages) viennent nous proposer langoustes et cocos. Je vous avoue, avec honte, que nous avons fini par refuser langoustes. Nous en étions rassasiés !

Nous sommes à un mille et demi de Ailigandi, un joli îlot-village de plus d'une centaine de huttes serrées les unes contre les autres. Ailigandi abrite 1200 habitants. La particularité de ce village est qu'il est arboré. Souvent, les îlots supportent tant de monde qu'il n'y a plus la moindre place pour les arbres. Ici, cocotiers, arbres à pain, bananiers, arbustes médicinaux dépassent des toits de palmes. Ils propagent une ombre fraîche tout en offrant des fruits aux habitants. Une atmosphère bucolique des plus engageantes !

Fait exceptionnel depuis que nous sommes en pays Kuna, Dupdarboguad est le premier mouillage où personne n'est venu réclamer la taxe de mouillage. Par contre, la première fois que nous nous sommes présentés au village d'Ailigandi, nous avons demandé à la première personne rencontrée s'il y avait une taxe à payer. C'est une manière simple de ne choquer personne. Il y a toujours quelqu'un près des quais. Il faut prendre soin de toujours choisir un homme, jamais une femme. Elles sont plus farouches, et les hommes aiment à préserver leur rôle de guide aux étrangers. Nous trouvons deux hommes sur la place du village, les saluons chaleureusement et nous leur demandons immédiatement ce qu'il y a lieu de faire (voir le sahila ou payer l'impôt, parfois les deux). L'un des deux se présente. Il s'appelle Reynaldo. Il est en train de refaire une beauté à la statue du cacique d'Ailigandi, "el gran Jefe Simral Colman ou de son petit nom Kuna "Olokindibipilele". Il a été l'initiateur de la révolution. Ailigandi est le pôle de départ de la grande révolution qui permit au peuple kuna de rester autonome. Un village historique ! Malgré l'importance de son travail, Reynaldo abandonne ses pinceaux et nous conduit à la Officina de la Comunidad (au bureau de la communauté).

Au bureau de perception de la taxe, une jeune secrétaire et Aurelio Munios l'accesseur du Sahila nous accueillent chaleureusement. Visiblement cette participation spontanée à la taxe communautaire est appréciée. Pour la modique somme de 2 dollars par personne, ils nous invitent à venir au village aussi souvent que nous le désirons pendant notre séjour. Lorsque nous lui demandons les restrictions appliquées aux étrangers, il nous répond qu'il n'y en a pas. Sauf une restriction d'horaire qui concerne les marins colombiens. Ceux-ci sont consignés à bord de leur lancha au-delà de 17 heures et jusqu'au lendemain matin. Les autorités préservent ainsi "la paix dans les ménages"... Par contre, il nous dit que nous pouvons nous balader tranquillement, les photos sont permises et gratuites à condition, évidemment (!), de demander la permission aux intéressés.

Le bureau est un hommage aux grands caciques révolutionnaires, des photos datant des années 1930 sont punaisées aux murs. Plus surprenante, est la présence, dans le bureau du sahila, de trophées de Basket-ball, de football et de volley... Le village gagne régulièrement des coupes panaméennes. Devant l'école d'Ailigandi une dalle bétonnée sert de stade d'entraînement aux jeunes. Reynaldo qui nous avait attendus devant le bureau, nous emmène voir une partie de Basket-ball féminine. Les jeunes filles sont du tonnerre et elles se défendent prodigieusement bien ! Pendant que les filles s'entraînent, les garçons de l'école viennent nous voir. Ils veulent tout savoir de nous. Et rapidement, ils s'intéressent à notre voyage. Sur le grand planisphère peint sur le mur de l'école, ils nous désignent le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie... Nous leur traçons du bout du doigt, la route que nous avons faite en quatre ans, pour arriver jusqu'à eux. Les yeux s'écarquillent, les regards suivent le chemin de leur imagination, ça y est... Ils rêvent eux aussi !

Au-delà de l'école et de la place du village où se situe la statue du cacique, il y a comme dans tous les villages Kunas, le Congresso. En chemin, nous croisons le sahila. Reynaldo nous présente immédiatement à Maximo William. C'est la première fois depuis que nous sommes dans le Kuna Yala qu'un sahila nous accorde un peu de son temps. D'habitude, nous le voyions passer telle une ombre éthérée. Cette fois, le Sahila s'adresse à nous en espagnol, il nous souhaite la bienvenue en nous serrant la main chaleureusement.
"Con mucho gusto" (Enchanté) Nous dit-il dans un sourire engageant.
Il nous demande d'où nous venons. Il pose quelques questions de courtoisie. Son "cantador" vient nous rejoindre. Celui-ci nous parle en anglais. Le cantador et le Sahila s'apprêtaient à se rendre au congresso pour invoquer les dieux qui protègent la terre kuna. Je suis tellement impressionnée par ce petit bonhomme que j'en oublie ma langue. Il est minuscule et âgé. Comme tous les sahilas. Il porte un jean, une chemise à carreaux et une cravate rouge, feutre noir enfoncé sur le front. Il va pieds nus. Comme tous les sahilas ! Je regrette ma paralysie. C'est là une chance incroyable d'avoir une discussion avec un haut dignitaire et me voici muette ! (Ou presque...)

Les villageois de Ailigandi sont des gens affables qui nous accueillent gentiment. Dès notre première visite, Dom et moi nous nous retrouvons avec des grappes d'enfants qui saisissent chacun de nos doigts. Dom a de grands doigts, cela lui fait dix gamins qui le tiennent. Pas facile de se glisser dans les ruelles étroites bordées de palissades de roseau ! Filles et garçons se partagent le capitaine, ils sont sages. Ils nous regardent avec de grands yeux étonnés. Ils ne nous lâchent sous aucun prétexte et se disputent un peu la place... Les adultes s'amusent en nous voyant passer. Nous leur lançons des "Nuedi" (bonjour). Premiers mots d'échanges qui se poursuivent en anglo-espagnol. Rapidement, tout le monde comprend que nous sommes curieux de leur culture, curieux d'apprendre, curieux de comprendre. Chacun y met du sien pour nous expliquer les rudiments de la culture kuna.

Nous sommes à l'école des Kunas.

Je dirais presque que le matin, nous quittons, cartables sur le dos, L'Etoile de Lune bien installée dans son mouillage devant l'îlot cocotiers de Dupdarboguad pour nous rendre en annexe au village de Ailigandi. Petite navigation bien arrosée par la mer qui passe suffisamment par dessus la barrière de corail pour faire des petites vagues qui adorent pourlécher le tee-shirt du capitaine. Pas le mien, car je me débrouille toujours pour me mettre à l'abri : il faut que je protège mon précieux et inséparable carnet de notes !

A chaque visite Reynaldo nous accueille. Il a beaucoup de mérite. Il nous dit :
"Yo soy un poco enfermo"
"Je suis légèrement malade."
En fait, ses membres se paralysent peu à peu. Il travaillait à Panama City comme dessinateur pour un cabinet d'architecture, mais son infirmité l'a obligé à rentrer au pays. Il vit chez ses parents et se fait soigner par le "Nele" du village.

Un Nele est un médecin qui pratique les méthodes ancestrales des kunas. Médecine qui allie des remèdes à base de décoctions de plantes à des notions spirituelles. Le Nele fait, pendant qu'il administre ses remèdes, des incantations. Il prie, il chante, autour du malade qui est allongé dans une barque de bois (UR en Kuna). La barque est posée au centre de "la casa del doctor" soit en kuna: INA DULET.

Autour du malade sont disposés des Nuchus fabriqués par le Nele. Le Nuchu est une statuette en bois représentant l'individu qu'il faut soigner. Reynaldo, nous dit que son traitement consiste à aller voir une fois par jour le Nele. Reynaldo passe environ une heure allongé dans la "UR". Autour de lui, brûle de l'encens, des décoctions de plantes. A la fin de la séance, il est formellement interdit de ramener ses nuchus à la maison. Le nuchu est "un être" qui porte une âme et une volonté spirituelle telle qu'il pourrait se retourner contre son possesseur s'il en faisait mauvais usage. Par exemple, un homme qui rentrerait chez lui et qui battrait sa femme devant son Nuchu, aurait toutes les chances de se blesser le lendemain en se rendant à "el Monte" pour cultiver sa parcelle ou de se noyer en allant à la pêche au cangrejo (énorme crabe qui est le plat préféré des kunas). Le Nuchu est donc à manipuler avec précautions... Me voyant incrédule, Reynaldo accompagne ses paroles d'un geste et me dit :
"Là, tu vois, nous ne sommes pas seuls, mon Nuchu, me suit, il est là, avec moi et m'aide à marcher..." Il le dit avec un large sourire, mais il y croit. Dès que Reynaldo sera guéri, ses Nuchus le laisseront se débrouiller seul.

Avant de vous confier cette petite leçon de médecine Kuna, nous avons questionné plusieurs personnes à des endroits différents sur la question du Nele. Nous avons croisé nos premiers Nuchus à l'Ina dulet de Pinos, puis le peintre d'Ustupu a représenté de manière très éloquente une séance de thérapie. De village en village,il faut admettre que le Nuchu se cramponne à son rôle ancestral. Il n'est pas à considérer comme une simple amulette ou un porte-bonheur en passe d'être révoqué par le téléphone cellulaire et la télévision. Le Nuchu a encore de beaux jours devant lui. Il est respecté et surtout, il est craint pour ses pouvoirs.

Chemin faisant, Reynaldo nous conduit chez ses amis Analida, et Anaclétio. Anaclétio est le patriarche de la famille. Il nous ouvre les portes de sa demeure, il nous accueille en anglais. Encore un ancien du canal. D'emblée il adopte Dom comme son fils spirituel. Mon capitaine a le même âge que son propre fils. Il en faut si peu pour rentrer dans la famille. Analida, quant à elle m'accueille avec un énorme sourire. Elle confectionne des winnis. Le winni est l'indispensable accessoire qui accompagne la tenue traditionnelle kuna. Outre la blouse faite de mollas, le paréo multicolore, les femmes kunas portent des bracelets qui couvrent les avant-bras, ainsi que des chaussettes qui remontent de la cheville jusque sous le genou. Ces accessoires sont uniquement faits de fils et de perles de rocaille de couleurs vives. Les winnis, réels tissages sur mesure, se partagent entre le jaune, le rouge et le vert pour les couleurs dominantes. Il faut plus de trois jours pour recouvrir un seul avant-bras ou un seul mollet. Comptez donc que pour s'habiller, une femme kuna met plus de 12 jours !

Messieurs, vous y penserez, lorsque vous attendrez votre douce moitié qui se prépare à sortir...

Si les filles discutent chiffons, Anaclétio quant à lui, est en train de construire une extension à l'ensemble de huttes qui forment sa demeure. Celle-ci fera office de cuisine. Les huttes selon leur finition et leur taille sont construites en quelques semaines ou en trois mois. En théorie, le toit de palme est fait pour garantir une assez bonne étanchéité pendant 10 ans. Le problème le plus sérieux de ces huttes est la préservation de l'équilibre de l'ensemble pendant les grosses pluies orageuses de l'été. En effet, les roseaux qui façonnent les murs sont simplement fichés dans la terre sablonneuse. Une légère butte à la base des murs devrait empêcher la pluie de créer un marécage à l'intérieur de l'habitation. Mais lorsque les pluies sont trop fortes, celles-ci lessivent le bas de murs, et font vaciller l'ensemble. Certaines huttes gardent par la suite, une assise étrange. Pour cette raison, les kunas les plus riches adoptent une construction mixte. Sur une dalle de béton, ils construisent des murets de 50 centimètres de hauteur. Puis le reste de la maison sera monté traditionnellement autour de matériaux tels le roseau ou la palme.

Roy, un cousin de Reynaldo explique admirablement bien la construction des huttes traditionnelles. Il possède des schémas extraordinaires donnant le nom kuna de chaque poutre, de chaque appentis... C'est un vieux monsieur qui consacre une partie de sa hutte à un petit musée. Là, par des dessins et des cultures il consigne tout ce qu'il sait sur la culture Kuna. Des tableaux peints à l'aquarelle, représentent la musique et les instruments kunas, la création du monde... Ses peintures sont aussi un hymne à la révolution, une dénonciation des pratiques esclavagistes des Espagnols. Il retrace peu à peu la genèse et l'histoire des Kunas. Roy m'apprend, par exemple, qu'il y eut une seule femme cacique. Celle-ci se nommait Olonague Kiryae. L'événement se passe il y a plus de 500 ans, avant l'arrivée des Espagnols. Roy nous explique que Olonague s'est présentée à une époque où la corruption anéantissait le rôle véritable des caciques de l'époque. Elle a remis de l'ordre dans la société kuna. Mais par la suite, plus aucune femme ne fut élue à la tête du peuple Kuna. Lorsque je demande à Roy, si l'on peut dire que leur société est matriarcale. Il sourit et dit gentiment,mais fermement :
"Ici, ce sont les hommes qui décident ! Voyons ! Voyons !"
Roy est patient et méritant, il n'a aucune ambition lucrative. Il demande une aide aux gens de passage pour son oeuvre. Mais il est animé par le désir de garder une trace de la culture ancestrale. Son désir le plus cher est que malgré les incursions de plus en plus fréquentes de la technologie en pays kuna, les jeunes persévèrent et maintiennent leurs valeurs.

Dans sa tâche, il s'aide de toutes les techniques figuratives. Par exemple, pour nous expliquer les rites funéraires ou la cérémonie de la roja, il a sculpté des figurines qui représentent les principales étapes du rituel.

Lors de ses premières règles, une jeune fille est enfermée pendant 4 jours dans une petite cellule de roseaux. Elle y est constamment baignée d'eau de mer. Durant cette douche cérémoniale, le restant de la famille s'organise. Les adultes et les garçons de la famille dansent dans les rues. Ils sont habillés de rouge et portent des colliers faits d'os ou de corail. Le père, pendant ce temps, fabrique un panier en feuille de pandanus. Lorsque le panier est terminé, il part avec ses fils ainés et le shaman dans la forêt. Ils vont cueillir le fruit d'encre noire. Au bout des quatre jours, la jeune fille sera enduite d'encre noire extraite de ce fruit.

Nous avons de la chance ! La famille d'Anaclétio vient de célébrer la cérémonie de la roja de leur petite fille. En tant qu'étranger nous n'avons pu participer aux festivités en direct. Mais un cousin d'Annaclétio venu tout spécialement de Panama City a filmé tout le déroulement de la cérémonie. Il nous montre tout cela sur le petit écran de sa caméra. Incroyables, les grands-mères que l'on voit d'habitude courbées sur le pas de la porte en train de coudre si sérieusement leurs mollas, sont complètement dégingandées. Le village, d'ordinaire si calme, résonne de bruits dissonants. Une musique approximative et assourdissante s'élève partout dans les ruelles. Des flutes de pan tentent d'accompagner des percussions mal accordées de timbales en fer. Les vieilles femmes en rouge affublées de longs colliers d'os qui couvrent toute leur poitrine, sautent maladroitement. On les dirait ivres, mais paraît-il qu'elles n'ont rien bu.

Plus étonnant encore, lors du dernier jour, lorsque les hommes partent dans la forêt avec shaman. Ils tombent nez à nez avec un jaguar. Nous voyons en effet, des grosses pattes pendant de chaque côté d'une grosse branche de l'arbre à fruits d'encre noire. Ce gros chat d'un mètre soixante de long et de plus de cent cinquante kilos se déplace prestement de branche en branche. De ses grosses pattes, il fait des gestes, un peu comme un chat qui joue avec une pelote de laine. Ses "miaulements" n'ont rien d'un gentil matou. Il exprime son mécontentement par des cris rauques et graves. Impressionnant !

Ce genre de cérémonies se clôture en général par une "fête de la Chicha". La chicha est une boisson alcoolisée à base de canne macérée que fabriquent les initiés. La canne est pressée entre deux rondins de bois. Les femmes sautent sur un balancier situé à l'extrémité de la presse. Exercice physique qui demande un certain esprit d'équilibre... La canne pressée sort un jus qui est récupéré dans des jarres de terre cuite. L'initié du village garde chez lui le breuvage pendant 12 jours. Il le goûte chaque soir, pour vérifier l'évolution de la boisson. Lorsque la chicha est prête, la fête peut commencer. Reynaldo nous précise que s'il faut 12 jours de préparations, deux verres suffisent à être ivre.

Les Kunas, en effet, boivent très peu d'alcool. En général, pour préserver la sérénité des villages, les sahilas ne permettent aux hommes de boire que le samedi et seulement de la bière. Quant à la chicha, elle est exclusivement réservée aux grandes occasions qui sont : la commémoration de la révolution (le 21 février), la pose de l'anneau d'or aux narines des petites filles, la cérémonie de roja et le mariage. S'ajoutent à ces grands rendez-vous, l'élection des petites reines et la célébration de certains anniversaires. Par exemple celui des petites filles. En ce qui concerne les fêtes familiales, la décision revient entièrement au père de famille. C'est lui qui déterminera à quel âge la petite fille aura sa grande fête d'anniversaire. Souvent ces fêtes coûtent cher et la décision sera prise en fonction de l'état général des finances familiales. Pour aider les familles, des quêtes sont organisées. Au moment où nous sommes au village, les petites filles viennent à nous avec une petite tirelire de carton. Au mois de mai aura lieu l'élection des petites reines. La plus jolie petite fille de 7 ans accèdera au trône pour un an. De belles fêtes en perspectives !

Ces fêtes ont lieu dans l'Ina Kaipi. ou "casa de la chicha". C'est une sorte de salle des fêtes. A Ailigandi, la communauté est en train de construire une nouvelle Ina Kaipi. Les villageois en sont fiers. La hutte très vaste permet de regrouper tout le village. Pour les fêtes communautaires, l'entrée est payante. Qui ne s'acquittera pas du droit d'entrée en sera exclu. Pour les plus grandes fêtes les femmes s'entendront entre elles pour présenter une tenue traditionnelle commune. Là aussi, celle qui n'aura pas fini ses mollas de cérémonie à temps, n'aura pas accès à la fête. En général la décision de la tenue appartient aux femmes. Elles se réunissent dans "leur" congresso qui se nomme Nana Durwanasob. "Nana" en Kuna pour "maman". Les mères du peuple se réunissent régulièrement. Outre l'élection de la tenue à la prochaine fête du village, elles décident des tâches de chacune.

Nous nous demandions comment les kunas se débrouillaient pour maintenir leur village propre. Cette responsabilité revient aux femmes. Lors de leur réunion, elles établissent un cahier des charges qui permet d'assumer l'entretien du village à tout niveau. Quand elles ne disposent pas d'un local spécifique, mais elles se réunissent dans le congresso chaque samedi matin. S'il y a désaccord entre elles, la décision finale revient au sahila.

Après plus de 3 semaines "d'école" à Ailigandi, nous disons "au revoir" à nos amis. En cadeau d'adieu, je remets à Roy, ma palette d'aquarelles afin qu'il continue sa belle oeuvre. Pour Reynaldo, nous avons des livres en anglais. Son cousin, Praxelès veut se lancer dans l'hôtellerie. Sur les petits îlots environnants, les familles les plus riches établissent des "huttes d'accueil" pour les étrangers. Ils offrent des séjours pour un prix qui encourage les ambitieux : un couple et deux enfants en bas âge payent 800 dollars pour 3 jours de séjour dans un confort douteux. Nous comprenons qu'à ce tarif-là il veuille se lancer, lui aussi. Il reçoit donc un dictionnaire espagnol anglais pour parfaire son bilinguisme et être engagé bientôt.

Par un beau soleil, nous revenons vers Ustupu. Là nous retrouvons nos amis Isabel, Yoanne, German et Alek. Ce dernier est le peintre de la galerie d'art d'Ustupu. Il sait que je suis curieuse de toute la culture kuna, que j'ai une soif d'apprendre. Il nous prête un magnifique livre sur les communautés indiennes de Panama. Il nous fait également cadeau de son temps. Toujours le sourire aux lèvres, il passe des heures à nous expliquer tous les pans de la culture kuna mais aussi sa perception du monde. Il nous montre également sa méthode de travail. Il peint vite afin de rendre toute la spontanéité des visages. Il donne ainsi un éclair à son message.

Lorsque nous revenons sur Ustupu, Alek nous attend de pied ferme. Non pour récupérer son livre, mais il est visiblement impatient de nous revoir. Il vit pas loin du petit quai où nous laissons l'annexe. Dès notre arrivée nous entendons :
"Natalia y Domingo... Bienvenudo... Adelante"
"Nathalie et Dominique, bienvenue, ... Entrez"

Lorsque nous pénétrons dans son atelier, il nous montre, sa dernière oeuvre : L'Etoile de Lune sous voile, peinte à l'huile, sur une plume d'Urubu. Cadeau d'un artiste kuna sans pareil qu'est Alek De Leon Perez. Aujourd'hui il remplit d'émotion le carré du bateau...

Nous devons un grand merci à tous ceux que nous avons rencontrés en Kuna Yala : Nuelia, Isabel, Alek, Lucie, German, Romulo, Reynaldo, Roy, Analida, Anaclétio, Rosalia, Lino.... grâce à eux, nous avons découvert l'âme kuna. La vraie ! C'est un cadeau de voyage inestimable.

Amitiés marines
Nat et Dom de L'Étoile de Lune

CAMINATA - Robert et Carmen - Rapport de position

TIME: 2008/08/24 02:10
LATITUDE: 17-30.25S
LONGITUDE: 149-49.36W
COMMENT: Baie de Cook: la plus époustouflante jamais vue, un vrai bonheur!

VACATIONS AU RÉSEAU SAMEDI MATIN

ANDROMÈDE : Guy est à 35-32 N et 20-07 W; vent variable en force la nuit dernière avec pointes jusqu'à 25 noeuds - mer formée - navigue au près serré ce qui est plutôt inconfortable. Actuellement vent de face de 12 à 15 noeuds

ISOBAR : Richard est également au près serré; Position : 35-56 N et 22-15 W - environ 530 mn de Porto Santo et prévoit arriver lundi soir ou mardi matin.


CIEL & MER : Réjane et Denis sont sous la pluie à Salvador de Bahia. Ils y demeureront encore quelques semaines. Denis a des problèmes avec l'ordinateur et devra vérifier si un virus n'est pas cause.

CAMINATA - Robert et Carmen à TAHITI

Avec des amis rencontrés au Yacht Club de Tahiti, nous avons finalement quitté notre confortable mouillage, avec douches et eau pour nos réservoirs, ainsi que les facilités relatives d’approvisionnement de Tahiti. La traversée de trois heures était plus sérieuse qu’imaginée et nous avions bien fait de rentrer l’annexe. Par-contre, la sangle servant à lever le moteur hors-bord étant hors d’usage… j’ai crevé le plancher gonflable quand j’ai voulu y remettre manuellement le moteur. J’ai d’abord collé une patch qui n’a pas tenu. Puis, j’ai recousu à deux reprises la fente déchirée et utilisée une autre colle qui elle non plus n’a pas tenu. C’est ce que j’ai fait la journée de ma fête. Compte tenu de la distance et des vagues à l’intérieur de la barrière de corail, il était impossible d’aller avec l’annexe mal gonflée jusqu’à la marina de Vaiare pour accéder au Wi-fi. Avant de quitter Tahiti, c’est tout le réseau qui était en panne. Résultat, nous n’avions plus d’accès à notre Hotmail depuis plus d’une semaine.

Les réparations & entretiens continuent. J’ai démonté au complet l’enrouleur de la grand voile pour le lubrifier et changer le cordage qui s’était usé sur une poulie. Aujourd’hui, j’ai repassé dans le mat le fil électrique du feu de hune/projecteur de pont qui était retombé à l’intérieur. Demain, j’attends un électricien qui m’aidera à éclaircir le mystère du guindeau qui n’active plus la descente de l’ancre. Fin des plaisirs de la navigation qui se résument à réparer son bateau dans des endroits exotiques. Heureusement de ce côté on est plus gâté alors que l’on termine parfois nos journées sur la terrasse de l’hôtel Sofitel tout proche. Apéritifs seulement, car le banquet du soir coûte rien de moins que $100./pers, en plus du vin! En quittant à la noirceur vers notre annexe, on en profite pour prendre une douche au bas de leur estacade et dehors les tout-nus!

Consolation: Ici, l’hiver austral est doux et sec avec un ensoleillement quasi permanent et dans quelques jours nous devrions être au mouillage dans la fabuleuse baie de Cook connue de tous les navigateurs pour sa beauté saisissante.

À la prochaine,

Robert & Carmen


caminata40@hotmail.com
Blog: www.caminata40.blogspot.com
Position: www.lereseauducapitaine.qc.ca (Voiliers: Caminata)
Allez voir sur le site du Réseau, notre positionnement en photo satellite...le décor est très beau.

ECCENTRICITY - Denise et Robert à LAROCHELLE

Message daté du 18 août :

Le 18 août

Bonjour!

Les parieurs ont perdu et nous avons pardonné à notre Eccentricity d'être arrivée une demi-heure en retard pour prendre l'écluse.

Nous avons donc passé la nuit à l'énorme marina du Port de Minimes à l'épaule avec le voilier Udluriak. Quelle joie partagée de toucher terre et de pouvoir nous délasser librement! Nous avons célébré l'arrivée à notre destination finale sur une sympathique terrasse européenne près des tours Saint-Nicolas à Larochelle.
Ce soir-là, la mer avait cessé de nous bercer et nous avons tout de même dormi paisiblement oubliant vite les quarts de garde et les mouvements de la navigation.
En attendant le bon moment pour traverser le pont menant à notre destination finale, nous avons dessalé et fait une beauté à notre maison flottante. Qu'il fait y vivre!
Vers 16h30, nous sommes accueillis au son des flûtes et des cris de joie de nous retrouver tous ensemble au terme de notre aventure plus ou moins éprouvante selon chaque équipage de la flotille.

À terre de nouveau, nous échangeons embrassades et félicitations avec sourires et regards de satisfaction pour le rêve maintenant réalisé. Chacun éprouve un grand plaisir à raconter les moments de bonheur et les difficultés vécus à leur bord. Ce soir-là, tous ceux qui sont arrivés mettent en commun quelques entrées restantes accompagnées de vin de toutes les couleurs. Bientôt, le ton monte et une cacophonie s'installe sur le quai central. Un peu de silence, le directeur de l'association des bateaux de plaisance de Larochelle nous souhaite la bienvenue.

"Oyez! Oyez! Oyez! s'écrient le capitaine de Sté Syl, vous êtes tous invités à goûter au thon que nous avons pêché en traversant un banc de poissons. Allez chercher votre assiette; nous en avons pour tout le monde!" Marc Larose a eu la patience de tout le cuire sur barbecue. Quel festin! Qu'ils sont délicieux les moments des retrouvailles!

La plupart termineront la soirée au pub irlandais où la bière coule en abondance. On fête jusqu'aux petites heures du matin.

19-20 août

Chacun est pressé de partir à pied et à bicyclette pour découvrir les lieux environnants. Larochelle est touristique et tout est à portée de main; cette ville historique si attrayante incite à la découverte. François nous offre généreusement le champagne en apéro. Quelle agréable surprise! Puis, tout l'équipage prend un délicieux repas aux fruits de mer bien arrosé au resto La Marée. Qu'il fait bon profiter des facilités de la terre!

Aujourd'hui, Sylvain nous quitte pour retrouver les siens. Sois dignement remercié pour ton aide précieuse! Tu as été un équipier compétent, attentif et très collaborateur du début à la fin. Au cours de l'année, en l'absence du capitaine, tu as assisté à toutes les réunions préparatoires à l'organisation de ce projet et tu nous en a fait part régulièrement. Quelle généreuse disponibilité de ta part! Au plaisir de nous revoir au Québec dès notre retour!

Les autres jours seront consacrés à la découverte de la région par des visites guidées organisées par les responsables de Larochelle.

Ce soir,en guise de reconnaissance, un cognac a été remis par les capitaines québécois à M. André Huot, l'organisateur de ce projet à la Fédération de voile du Québec. Puis, on nous a offert un substantiel cocktail dînatoire en guise de bienvenue à Larochelle. Ce fut une autre belle occasion de fraterniser ensemble.

Rappelons à tous nos lecteurs qu'ils peuvent visiter notre site et poser un geste de générosité en faisant un don à la Fondation Rêves d'enfant à laquelle nous nous sommes associés. www.eccentricity400.ca

Denise
D'Eccentricity

ECCENTRICITY - Denise et Robert

Texte daté du 15 août que je viens de recevoir :

Le 15 août

Bonjour!

Depuis quelques jours nous filions à vive allure, 7-8 noeuds, poussés par un fort vent de travers du nord-ouest. Parfois d'immenses vagues épeurantes claquaient sur le voilier couvrant le gardien de ses embruns et réveillant ceux qui se berçaient dans les bras de Morphée. La vitesse a crée beaucoup de travail à notre capitaine débrouillard qui se sentait au-dessus de ses affaires en ne faisant pas de quarts de garde. L'écoute de grande voile s'est usée, la toilette s'est mis à bouger, la poignée de la bouilloire a cédé, une porte d'armoire préférait rester ouverte et claquer, le bouchon de l'évier a lâché son attache.

Maintenant tout fonctionne bien et le capitaine, un peu fatigué, pourra redire que "La croisière s'amuse". Pour le moment, seul le problème des communications lui résiste! La nuit dernière, il a fait le cadeau de faire le quart de garde à son amirale. N'est-ce pas qu'il est généreux et dévoué? J'ai grandement apprécié ce privilège vu le fort vent froid! En plus, le génois était tangonné.

Aujourd'hui, une alcalmie déconcertante avant la prochaine dépression ralentit l'ardeur de notre voilier se contentant de filer en vacillant plus lentement sous l'énergie motorisée si désagréable à l'ouïe. Mais le ciel annonce une autre bonne dépression. Y échapperons-nous? Vite vite Eccentricity!

Le décompte de l'arrivée est commencé et les paris sont ouverts pour savoir si Eccentricity pourra prendre les écluses à temps. Deux heures sont nécessaires pour atteindre l'ouverture des portes à la bonne heure. Pour respecter les quarts de garde, nous fonctionnons encore à l'heure des Açores. Une fois arrivés à Larochelle, nous devrons ajouter deux à nos indicateurs du temps. Entrerons-nous dans le bassin des chalutiers en fin de journée le 16 août ou durant la nuit? Seul la force du vent jouera en faveur ou non des parieurs.

Imaginez la frénésie qu'il existe à bord! Avant le constat de notre réalité, les taquineries vont bon train entre le CA des corpulents,l'amirale déguisée en Télétubby et les parties d'échecs.

Tous savoureront leur dernier quart de garde cette nuit et demain puisque la mer révèlera à chacun le secret de sa force et de son infinie beauté.

Au plaisir de vous décrire notre arrivée à Larochelle très bientôt.

Denise
D'Eccentricity

MARIANNE - Joel vers les TUAMOTUS

MARIANNE : DE PANAMA AUX MARQUISES

6 Juin – 8 Août 2008


Depuis deux jours c’est « pétole ». Moteur à 2,8 litres à l’heure , soit six nœuds en mode hyper économique. Dehors c’est le grand beau temps, bleu partout, pas une ride sur l’eau et les étoiles qui se reflètent dessus comme rarement.

Le ciel est magnifique et au bout des 500 milles, là-bas, un nouvel archipel nous attend : les Tuamotus si près de Tahiti que ça sent déjà la fin d’un longue route de 12000 milles.

Il est temps de faire une pause car Marianne est fatiguée, les pannes se multiplient : dessalinisateur, alternateur, ordi….. Mais que de belles choses depuis 5 mois.

Comment oublier les Marquises encore si proches et le passage de Panama et les Galapagos… ?

PANAMA Juin 2008

Nous étions comme prévu à Colon le 3 Juin pour récupérer Norbert, faire les pleins de vivres et de carburant (cigarettes et whisky, accessoirement gas-oil).

Chaleur lourde et formalités pesantes. A Shelter Bay Marina, pas trop de problèmes cependant pour s’en sortir : c’est la marina la plus chic du coin , un peu loin de la ville surtout quand un cargo se présente en même temps que vous à l’écluse de Gatun qu’une frêle passerelle permet de passer en minibus. Le trajet de 30 km prend entre une demi heure et une heure et demi, c’est selon….

Une visite dans la zone libre chez Motta s’impose (malheureusement Stanley s’est envolé sur son jet pour l’Europe, et nous ne le verrons pas cette année). Le show-room est d’un luxe inimaginable, tout ce qu’il y a de plus beau à distribuer sur l’Amérique latine est là et on imagine, derrière, les immenses entrepôts.

Autrefois nous nous servions directement dans les étagères, aujourd’hui c’est une hôtesse qui nous guide avec ses listings interminables.

Bref, nous commandons des tonnes de vins et spiritueux et une bonne trentaine de cartouches de Winston dont Charly prend les deux tiers : on n’est pas près de voir l’extinction des feux sur Marianne.

On commande aussi une demi tonne de Toblerone sur demande insistante de Pascal : rétrospectivement c’était un peu juste et après son départ il en restait à peine pour accompagner le Nespresso de midi. Sacré Pascal qui n’a pas de souci avec sa ligne et son corps d’athlète.

En ville, les supermarchés sont très bien achalandés et la viande de qualité : donc aucun problème d’approvisionnement à Panama.

Norbert nous surprend en plein « coup de roulis » un soir vers 10 heures débarquant enfin de Nouméa via Tokyo, Chicago etc…Un vrai marathon de 3 ou 4 jours, on craignait de le voir arriver de l’autre côté du canal.

Nous avions fait le fuel dans l’après-midi et dès le lendemain, 6 Juin, nous partions avec lui pour Colon prendre livraison de Motta.

Bien nous en a pris car on apprends presque par hasard que nous passons le canal ce soir au lieu de demain : nous étions les seuls à l’ignorer et Tito, notre « agent », bien léger sur le coup. Je lui ai fait savoir.

Mais, nous serons prêts à recevoir le pilote ce soir au mouillage de Colon, après avoir fait un retour rapide sur Shelter Bay histoire de liquider ce qui était en suspens : récupérer les bouteilles de gaz, un gennaker neuf, la grand voile recousue et payer la marina….Une journée faste où tout s’est déroulé sans accroc.

Le Canal se passe en deux temps : départ de nuit pour les 3 écluses de Gatun. Mouillage dans le lac pour la nuit. Traversée du lac et passage de Pedro Miguel et Miraflores de jour le lendemain.

Tout cela est parfaitement au point et donc nous avons pu profiter pleinement d’un des hauts lieu du trafic maritime mondial.

Pour les chiffres cherchez sur Google, c’est impressionnant de toute façon.
Il faut réaliser que les écluses et la Coupée Gaillard entre autres ont presque cent ans.

Il fallait des gens d’une énorme capacité d’analyse pour imaginer ce que seraient les cargos en 2008 et leur nombre incroyable.

Les panamax font exactement la taille des écluses : 300m de long pour 33 de large, ce sont des monstres de 150000 tonnes parfois.

Aujourd’hui les travaux ont commencé pour tripler les écluses par une nouvelle écluse parallèle aux précédentes, plus grande et surtout avec un système ingénieux de récupération de l’eau du lac de Gatun qui permet d’envisager l’avenir avec sérénité.

Nous étions sur Marianne au centre d’une petite flottille de 3 voiliers, notre propulseur d’étrave, puissant, nous permettant de manœuvrer tout cela avec précision. A la barre je me suis régalé à rentrer au quart de poil dans les écluses gigantesques, au cul d’un cargo géant.

A couple, sur babord, un joli petit voilier brésilien : c’est samba à bord d’un bout à l’autre, Canal de Panama ou pas, ils font une fête d’enfer !!!

Gatun c’est trois marches d’un escalier géant de 10 mètres de hauteur chacune. On y voit comme en plein jour et c’est absolument magique.

Vers 2 heures du matin on mouille à l’entrée du lac, eau douce à volonté et calme tropical.

Après une courte nuit c’est le départ pour l’autre côté. Traversée plaisante en pleine jungle agrémentée des commentaires techniques de nos sympathiques pilotes. L’un d’eux, un noir fin et élégant, dit à Charly, notre chef cuistot : « j’espère qu’il n’y a pas de porc dans cette potée aux choux, je suis Juif »….Rare, mais ça s’explique par l’histoire de certains noirs venus d’Afrique de l’est pendant la construction de Canal ou durant l’époque coloniale espagnole.

On croise sur la route, outre les énormes Panamax, une noria de remorqueurs et autres bateaux de servitude, et des « Marie-Salope » gigantesques. On creuse ce Canal en permanence, on l’élargit, bref, à part la coupée Gaillard, immuable, on en fait un vrai boulevard, pour la suite.

Descente sans problème sur Panama City par Miraflores, seuls dans les écluses géantes et sous le regard amusé des touristes venus en terrasse voir comment « ça fonctionne ». Pour l’occasion Charly a revêtu son uniforme flamboyant d’amiral de la flotte Zaïroise et une fois de plus nous relègue au rang de matelots de deuxième classe.

On largue le pilote avant d’atteindre la Marina de Flamenco, la plus chère au sud de Fort Lauderdale sans doute.

Nous n’y resterons que deux jours, et on partage en 4. Au moins nous sommes en sécurité et pouvons faire les derniers achats et visiter la ville, sans grand intérêt d’ailleurs. Seul le musée du canal, à l’écluse de Miraflores, vaut vraiment le déplacement.

Prochaine étape : les Galapagos.

GALAPAGOS

Escale sympa à 15 milles de Flamenco : l’Île de Taboga où nous admirons ces fabuleux senneurs venus décharger leur pêche. On dirait vraiment des yachts avec leurs formes élancées et leur hélico sur le pont.

Ils sont redoutables d’efficacité : l’hélico repère les mattes et le bateau arrive avec son annexe aux moteurs de 2000 chevaux qui encercle d’un énorme filet le banc de thons. A chaque prise c’est des dizaines de tonnes qui remontent à bord, un vrai massacre d’autant que dans le filet il y a tout le reste : requins et dauphins en particulier. Mais ils sont vraiment beaux !!!!

Escale de 3 jours aux Perlas à 40 milles de Panama : un bel archipel aux îles verdoyantes dont l’une, Cantadora, est connue pour avoir abrité l’ exil du Shah d’Iran. Donc riches a priori. Malheureusement ce fond de golfe est très pollué et la mer presque solide de déchets divers. Nous y avons fait quelques belles pêches toutefois.

Grâce à de bonnes options météo la traversée sur San Cristobal s’effectue au près sans problème notable.

Nous arrivons à la nuit tombante et osons le mouillage interdit en face de Kicker’s Rock.

Je ne dirai pas grand-chose des Galapagos tant il est décevant et frustrant d’être consigné dans un port sans avoir le droit de le quitter pour se balader comme on faisait autrefois. Du coup ces îles « enchantées » n’avaient plus pour moi l’attrait d’ »avant ». Mais pour les trois autres à bord c’était un peu différent car ils ne connaissaient pas et c’est toujours amusant de se retrouver au milieu des phoques, fous à pattes bleues, et pélicans, plongeurs acrobatiques désopilants.

Aujourd’hui on pourrait résumer par : dollars, dollars, et dollars. Tout se paie et un yacht est proscrit puisqu’il est autonome. On paie quand même partout : capitainerie, douane, agent, parc national etc…

Le séjour a cependant été agréable dans l’ensemble : belles balades à terre, plongée avec guide au magnifique Kicker’s Rock, nage au milieu des otaries, visite de musées à la rencontre de Darwin et de sa fameuse théorie qui devait lui valoir la réprobation quasi unanime de ses congénères et des religieux en particulier. Oui, l’Homme descend du singe, c’est dur à avaler. Mais la Femme elle, vient d’une côte d’Adam, c’est bien connu et c’est quand même mieux ainsi.

A San Cristobal il y a un restaurant qui s’appelle « le Bout du Monde »( en Français dans le texte). Le plus cocace c’est que sur la façade est peint le logo exact du « Bout du Monde », le notre , que j’avais conçu il y a 10 ans avec Bill Sellers et Jacques Garcin………C’est quand même fort !!! Du coup, ayant à bord quelques assiettes au logo du seul, unique et authentique « Bout du Monde » nous y sommes allés déjeuner d’un « sevice » de poisson que nous avons servi dans nos propres assiettes.

Le patron n’en revenait pas et quand on a voulu faire la photo il s’est demandé un moment si c’était pas le début d’un procès international pour « contrefaçon ».
Nous l’avons rassuré mais j’ai eu un mal fou à récupérer mes assiettes parties en cuisine.

Dans la baie, il y a une dizaine de yachts en majorité français. C’est là que nous faisons la connaissance d’un jeune couple avec deux petits adorables. Marc, Sophie, Enzo et Swann seront souvent à bord de Marianne. Nous retrouverons toute la famille aux Marquises et, c’est promis, sans doute un jour chez nous puisqu’ils rêvent de s’installer à Nouméa.

A Pueto Ayora sur l’île de Santa Cruz, que nous avons pu visiter moyennant dollars, nous avons retrouvé nos amis Robert et Margareth.

Elle, adorable oenologue d’origine Polonaise, lui versé dans les ONG, a son bureau à la station Darwin dans le Parc National. Du coup on est aux premières loges pour visiter. Les tortues sont toujours énormes et je les ai reconnues : elles n’ont pas changé et ont beaucoup moins vieilli que moi. Aujourd’hui il y a des programmes de repeuplement des îles et on élève des quantités de petites tortues.

A Puerto Ayora le mouillage est exécrable mais les restaurants sont excellents. On a même organisé à bord une dégustation de Marianne blanc et rouges que notre amie oenologue a bien appréciés .

Pascal nous a quitté pour reprendre son avion pour Paris et Nouméa. Il semblait ravi de sa croisière, il faut le dire exceptionnelle, entre Carthagène, San Blas, Panama, Galapagos et Toblerone.

Nous partions le même jour pour les Marquises 3000 milles à l’ouest.

Avant de quitter les eaux territoriales Equatoriennes nous nous sommes quand même vengés des Galapagos en mouillant encore une fois en totale illégalité sur Isabela, une île de toute beauté, mais où personne ne visite la côte est. La remontée par le nord nous a permis de passer deux fois de plus l’Equateur en quelques heures et, dernière vengance, de ramasser à la traîne deux beaux poissons dont un magnifique Wahoo.

GALAPAGOS MARQUISES

Que dire d’une grande traversée ?

D’abord le temps : beau, très beau même, avec le vent idéal. Vent de travers pendant dix jours, puis 5 jours et demi de vent arrière sous génois et gennaker tangonnés.
En fin de parcours, la drisse du gennaker se rompt pour la deuxième fois et l’immense voile tombe à l’eau sans autre dommage. C’est quand même incroyable que le chantier mette en place des drisses notoirement insuffisantes pour la surface des voiles proposées en série. Bref ! Passons là-dessus comme sur beaucoup de choses de ce style.

Nous serions arrivés encore plus vite avec cette voile qui nous a bien manqué les deux derniers jours.

En mer les quarts s’organisent et Norbert tombe rapidement dans un cycle sans fin de crises d’ »insomnie ». Chez lui l’insomnie se caractérise paradoxalement par des chutes brutales dans un état proche du coma qui devaient l’affecter durant tout le trajet.

Ce qui le sortait le mieux de cet état épouvantable c’était le bruit caractéristique du moulinet (un Halvey pour les connaisseurs). Et c’est arrivé très souvent : thons jaunes, Wahoos, Mahi Mahi. On ne savait plus où les mettre. Promesse de bons repas : combien de ceviches, de sashimi et sushi, combien de steaks « vuelti vuelta » n’a-t-on mangé, le poisson encore presque frétillant ? Un vrai bonheur.

Je n’avais pas le souvenir d’avoir pris autant de poissons sur ce parcours. Que font les senneurs, Bon Dieu ???

Les journées passent fort vite entre lecture et discussions philosophiques : qui sommes nous, où allons nous ? On va voir Gaugin pour y réfléchir.

C’est tout de même vrai que se retrouver ainsi, coupés de tout, en autarcie complète, au milieu de l’Univers (car on le voit …surtout la nuit), ça porte à réfléchir. Charles et moi sommes sur la même longueur d’onde: on parle beaucoup du hasard. Darwin nous convient bien. Norbert, lui serait nettement plus croyant.

Avec Norbert nous parlons sérieusement de l’Algérie et de l’indépendance. Discussions riches et très profondes où tous les détails de cette période reviennent à la surface, chargés d’émotion.

Nous regardons ensemble les deux volets du « Grand Charles », un télé film remarquable mis en scène par un pied noir d’origine juive qu’on ne peut soupçonner de complaisance envers de Gaulle. Et pourtant, le portrait est tout à son avantage.
C’est à la fin du premier épisode qu’on voit de Gaulle en compagnie de son secrétaire, le jeune Mauriac, siffloter une chanson ridicule de Bourvil qui devait devenir par la suite l’hymne de Marianne : nous nous sommes d’ailleurs enregistrés et pensons sortir prochainement le DVD. Je vous en livre quelques couplets :

« laissez voler les zirondelles, c’est un oiseau bien utile
Car elles attrapent d’un coup d’aile, des p’tits insectes nuisibles
Cuicui, cuicui , regardez la passer par là
Cuicui, cuicui, elle aimerait bien qu’on la tue pas »

Voilà où on en arrive après des mois de haute mer !!!

Quinze jours de traversée suffisent pour changer de monde et se préparer tranquillement à en découvrir un nouveau.

En 1978 le sextant nous positionnait à un ou deux milles près. Je me souviens avoir fait un point d’étoiles le matin de notre atterrissage sur Hiva Hoa. J’étais angoissé de ne pas tomber sur l’Île après ces 3000 milles hors de vue de toute terre : notre trace sur la carte était-elle réelle ou virtuelle ? Avais-je bien réglé mon sextant ? Et l’heure du bord ?

On attendait avec angoisse la première manifestation de l’Île : oiseaux en particulier, fous et frégates. Les senteurs de fleurs….et puis ce pic qui se dévoile à l’horizon, minuscule, presque bleu sur le bleu du ciel, avant de verdir au fur et à mesure qu’on approche. Le point était exact et les effusions de joie à la hauteur de l’ »exploit » !!!

En 1982 ce n’était déjà plus pareil : si on utilisait le sextant en back-up , on avait déjà le sat-nav qui donnait en général un point précis toutes les 90 minutes. On se congratulait toujours mais l’exquise angoisse n’était plus là.

Cette année c’est presque blasés que nous passons la pointe Sud Ouest de Hiva Hoa et pénétrons dans la baie encombrée de Atuona.

La surprise n’est plus au rendez-vous, simplement le bonheur d’avoir mené le bateau à bon port et de savoir que la prochaine nuit sera complète et bien calme.

SUBLIMES MARQUISES

On arrive donc aux sublimes Marquises où nous rejoignent d’abord Quinquin puis Dominique en provenance de Nouméa (nous ne nous étions pas revus depuis 5 mois et c’est une bien longue séparation). Nous avions rendez-vous depuis des mois le 18 Juillet et nous faisons notre entrée en baie de Atuona le 16.


Ma première visite sera bien sûr pour Jacques Brel et Paul Gaugin.

Jacques Brel est une de mes idoles pour beaucoup de raisons à commencer bien sûr par ses chansons dont certaines sont de vrais chef d’œuvres. Mais aussi pour sa vie, ses choix, son comportement devant la maladie.

Nous l’avions rencontré ici même, vivant.

J’avais été surpris de voir un homme grand, tout de blanc vêtu, en tenue d’aviateur.
Il faut dire qu’il a laissé un grand souvenir aux Marquises: totalement désintéressé, avec son avion il acheminait le courrier dans les îles, organisait des séances de cinéma (je suppose que les films étaient soigneusement choisis) tandis que Madly faisait danser les filles du collège de Bonnes Sœurs.

Sa tombe est des plus simples à 10 mètres de celle de Gaugin dans un site admirable dominant la baie de Atuona.

Pour moi « le port d’Amsterdam » est une des plus belles chansons qui soit. Une chanson de marins qu’il m’arrive de crier à tue tête quand je suis un peu parti. Le plus grand souvenir que j’en ai c’est lorsque Sylvain (Berthomé, le fabriquant des couteaux Farol) l’a chantée à plein poumons dans le bar du Micalvi, là–bas à Puerto Williams en Terre de Feu , accompagné de l’accordéon. On l’a tous embrassé en pleurant.

Quant à Paul Gaugin je pense souvent à lui en me promenant dans les petits villages marquisiens : ses modèles sont toujours là, telles qu’ils les a peintes. Saviez vous qu’il avait été l’un parmi des milliers, à travailler dur sur le chantier du Canal de Panama version de Lesseps. Avant de s’embarquer pour la nouvelle Cythère.

Quinquin nous arrive comme prévu de Nouméa et c’est un grand plaisir de l’avoir enfin à bord. Il n’a rien perdu de ses connaissances en matière de navigation et de matelotage et je crois que ça lui fait plaisir de se sentir à nouveau à bord d’un voilier. Avec lui nous visiterons la plupart des îles de l’archipel.
Le jour de son départ, nous l’avons initié, Charly et moi, au Rikiki. Il a mordu très fort à l’hameçon (il a même gagné… comme moi la première fois….) et aux dernières nouvelles ce jeu génial serait en train de déferler sur le Caillou.

Nous voilà donc aux Marquises et ma curiosité est grande après tant d’années de voir ce qu’elles sont devenues. Après avoir connu les Antilles et leurs mouillages surpeuplés, l’insécurité des pays d’Amérique latine (même s’il faut relativiser en particulier en Colombie), la chasse au dollar des Galapagos, ici que s’est-il donc passé ?

Bon, il y a plus de voiliers qu’avant, mais par bonheur ils s’agglutinent en trois endroits : Atuona, Taioahe, Hanavave (Fatu Hiva) et aussi devant cette plage de sable blanc de la Baie Hanamoenoa.

Il suffit de le savoir, partout ailleurs on est seul ou à deux, du moins en cette saison.

Les paysages sont grandioses, les baies profondes, bien abritées mais souvent houleuses. Le bateau se balance dans un écrin de verdure , surplombé par des pentes vertigineuses. De ce point de vue la Baie des Vierges à Fatu Hiva est la plus spectaculaire.

Mais que dire de Ua Pou et de ses aiguilles basaltiques ? Pour nous la plus belle est encore Nuku Hiva .

Nous y avons séjourné après le départ de Quinquin et Norbert, et l’arrivée de Domi, pendant une dizaine de jours dont une semaine entière au seul mouillage de Anaho.
Là tout n’est que beauté : ces plages immaculées, cette eau claire et chaude, ce récif poissonneux, ces cocoteraies soigneusement entretenues.

C’est la corne d’abondance : les fruits tombent sur le sol : citrons, pamplemousses, bananes, mangues, uru (fruit de l’ arbre à pain)…….

Nous nous faisons quelques amis marquisiens. L’un est cultivateur sur l’autre baie face à Ua Huka, où il vit seul. Ses légumes sont magnifiques.
D’autres vivent dans une belle maison surplombant la baie. Une des filles de la maison part bientôt en France, reçue au concours de l’Ecole de Maistrance à Brest….

Pour aller d’une vallée à l’autre, tous utilisent le cheval comme moyen de locomotion : ces petits chevaux marquisiens sont magnifiques. Ils ont une grande habitude de grimper au bord du vide vers les cols d’altitude sur de petits sentiers à peine marqués. Notre ami cultivateur avait ainsi amené à dos de cheval quelque 300 kgs de légumes jusqu’à Athieu, deux vallées plus loin, pour qu’ils soient mis en chambre froide à Taihoae.

Nous avons des discussions enflammées avec Charly à propos des « confettis » de l’Empire. Il trouve que ces gens sont trop aidés par la Métropole. C’est possible. Mais quand on voit leur niveau de développement (tout en étant isolés), d’éducation, de santé, pour ma part je préfère cela au modèle africain….

Les villages marquisiens (surtout arrivant d’Amérique latine) sont un modèle du genre : propres, maisons confortables parfaitement entretenues, abondance de fleurs multicolores, rues en terre battue balayées en permanence, recherche esthétique partout. Ils ont même poussé la perfection jusqu’à enterrer leurs réseaux électriques si bien que pas un fil n’est visible (Hapatoni, Athieu …).

Bien sûr il y a le téléphone cellulaire partout et la télé par satellite…..
Dans les agglomérations plus importantes on peut être choqué par le nombre insolent de grosses 4x4 japonaises. C’est certain qu’il y a de l’argent en circulation, ici. Et la vie est chère, mais la nature si généreuse qu’il n’y a pas grande dépense de bouche à envisager.

Bref, beaucoup de positif après un séjour plus long que prévu de 23 jours.
Il nous faut maintenant arriver à Tahiti pour débarquer Charly et prévoir le désarmement de Marianne pendant la saison cyclonique.

A bientôt donc pour la suite et fin, ce sera plus court rassurez-vous !!!

CHANDELLE - Céline et Pierre en France

Céline et Pierre sont actuellement aux Sables D'Olonne et nous ont fait parvenir le message qui suit :

Nous vous invitons à visiter notre site Web à l'adresse : http://web.mac.com/pbouchar

Le départ est prévu dans environ sept jours. Nous devons rencontrer les douaniers et attendre notre fenêtre météo.

Prochaine escale : La Corogne en Espagne

À bientôt,


Céline

GRANDE OURSE - La petite histoire...

Yves Langlois m'a fait parvenir le texte ci-dessous relatant les buts visés par la Grande Ourse dans leur traversée de l'Atlantique.

Tous ceux qui ont suivi ce blog savent que la traversée s'est bien déroulée et qu'ils sont maintenant sur les côtes de l'Irlande.

MERCI Yves - comme c'est intéressant

Ce texte a été édité AVANT leur départ de Québec à destination de l'Irlande :


Destination Galloway en Irlande pour La Grande Ourse



Romain Saint-Cyr, Serge Rousseau et Pierre Gagnon se préparent à traverser l'Atlantique en destination de Galloway en Irlande. - (Photo Denis Fortin)

Destination Galloway en Irlande pour La Grande Ourse

Alors que l'on parle abondamment de la Transat Québec-Saint-Malo et de la traversée Québec-La Rochelle, trois résidents de la région de Québec, Romain Saint-Cyr, Pierre Gagnon et Serge Rousseau, sont à compléter les préparatifs de leur traversée Québec-Irlande, un périple qui débutera le 10 juillet prochain à Gaspé pour se terminer un mois plus tard à Galloway en Irlande.

«Ce projet, je le caresse depuis quelques années déjà, a mentionné le capitaine du voilier de type sloop de 33 pieds appelé La Grande Ourse, Romain Saint-Cyr.

L'Irlande m'attirait parce que je compte écrire un livre sur les immigrants irlandais de Grosse-Isle du 19e siècle. Je cherchais de l'information sur le sujet et je me suis dit qu'une bonne façon d'en obtenir, ce serait de réaliser une telle traversée.»

C'est en se rendant à l'ex-bar Java de la rue Cartier devenu le pub irlandais Le Galloway que cette destination est devenue le point final de cette traversée.

«Après quelques recherches, je me suis rendu compte que Galloway était une ville irlandaise dans ce qu'il y a de plus typique située sur la côte ouest dans la partie la plus sauvage de l'Irlande. En terminant le voyage à Galloway, nous passerons devant des sites naturels de premier plan. À ma connaissance, ce serait l'une des premières fois qu'un équipage québécois emprunte cette voie pour se rendre en Irlande», de préciser l'urbaniste de profession.

M. Saint-Cyr effectuera cette traversée en compagnie de l'un de ses amis, l'avocat Pierre Gagnon, de même qu'un navigateur expérimenté, le travailleur social Serge Rousseau. Cette expérience est en quelque sorte un aboutissement personnel pour M. Gagnon tandis que M. Rousseau réalisera un rêve en traversant l'Atlantique vers l'Irlande.

«C'est en plein le temps de vivre une telle aventure puisque je suis en année sabbatique de travail, fait remarquer Pierre Gagnon. J'ai visité une quarantaine de pays et je perçois cette expérience comme un complément dans ma découverte du globe. Je sais bien que mon quotidien sera chamboulé et j'ai hâte de voir l'énergie qui marquera cette traversée à trois personnes. C'est également intéressant pour mes trois enfants à qui je veux prouver que rien n'est impossible quand on s'en
donne la peine.»

«C'est à la suite d'une annonce repérée sur Internet que j'ai contacté Romain pour l'aider à préparer ce voyage. Je connais la navigation et ce projet m'intéressait parce que je retourne aux sources en ce sens que mon arrière-grand-père maternel a été un orphelin irlandais de Grosse-Isle qui a été adopté par la suite par une famille québécoise.

J'entends même relater cette expérience au quotidien à l'intérieur d'un film que je réaliserai tout au long de ce périple et que nous présenterons quelques temps après notre retour.»

Motivations

Quatre éléments ont particulièrement influencé les trois Québécois dans la réalisation de cette traversée Québec-Irlande. Les marins ont développé une passion pour l'Irlande. Ils considèrent de plus que les Irlandais ont joué un rôle non négligeable dans le peuplement du Québec.

Ils se passionnent aussi pour la voile et les mers nordiques de même que
pour les relations humaines, eux qui cohabiteront ensemble pendant toute
la durée de cette expédition.

La traversée se fera en trois étapes. La première estimée à 24 heures de navigation permettra de rallier les Iles-de-la-Madeleine à partir de Gaspé.

La seconde amènera l'équipage de La Grande Ourse des Iles-de-la-Madeleine à Saint-Pierre et Miquelon, ce qui devrait prendre 48 heures.

Finalement, on compte traverser l'Atlantique de Saint-Pierre et Miquelon à Galloway en Irlande en 18 jours.

«Nous emprunterons une route plus au nord qui est plus difficile en terme de navigation et qui représente un défi plus important. Nous serons testés dès le début de notre périple au moment de passer au travers des bancs de Terre-Neuve. Notre bateau sera muni des équipements électroniques nécessaires lorsqu'on entreprend un tel périple, soit deux GPS, d'un radar, d'une radio à ondes courtes, d'un téléphone satellite, etc.

Cette traversée, on la fait un peu en mémoire d'un ami décédé qui nous était chers, Larry Delaney. Il sera très présent tout au long du voyage», de conclure Romain Saint-Cyr.

jeudi 21 août 2008

VACATIONS AU RÉSEAU VENDREDI MATIN

Brèves nouvelles

ANDROMÈDE ; Guy est en navigation vers Porto Santo (Madère) avec un vent au près bon plein. Position : 46-31 N et 22-25 W; A navigué 160 mn depuis hier - une distance totale à parcourir de 550 mn

ISOBAR : Richard est en navigation depuis 19 hres TU, en direction de Porto Santo. Position 36.57 N et 24.16 W - Vitesse de 5 noeuds avec un vent NE qui diminue

SEA BELLE : Marcel est Lise sont à Grenade et quitteront la semaine prochaine en direction de Trinidad

ALEXANDRE IV et MIGO : Ont quitté Grenade et sont arrivés hier après-midi aux Testigos (La Grande); ils ont navigué à moteur car le vent était absent

FÉLICITATIONS AU RÉSEAU

Message envoyé par Yves sur Magibourg

Hier soir a la ceremonie officielle a l'hotel de ville avec le maire de LaRochelle et le delegue du Quebec et tout le gratin, Claude Valliere de la Federation de voile a tenu a souligner l'apport particulier qu'a eu le reseau du capitaine au cours de la traversee!

Il vous a mentionne tous les trois par vos noms de même que Jean-Claude. Qui etait present a la ceremonie.

Yves a le mandat de vous rapporter une piece commemorative frappee specialement dans le cadre du 400 e et du Retour aux sources!
Yves ira vous la porter!

L'ensemble des equipages present vous a chaudement applaudi! :-)

Therese pour Yves qui a dicte ce message!
A +

ÉTOILE DE LUNE - Quotidien à terre...







Bonjour chers amis,

Notre voyage en France se poursuit au rythme des retrouvailles. D'abord Nanie, "la colombe petite maman", retrouvée toute belle à l'aéroport. A partir de là, débute des séances de "on se serre très fort dans les bras" car plus que le pays, ce sont les gens qu'on aime qui nous manquent en voyage. Et vu que je ne me décolle plus d'eux, on mesure à quel point ils nous ont manqué, manqué, manqué. Et les retrouvailles, que c'est bon, si bon, trop bon!

Dès les premiers jours, nous avons retrouvé le meilleur ami de Dom, Nono. Il nous prête son appartement, sa voiture, son ordi, son wifi et en plus il emmène le moussaillon en Italie. Je vais vous confier que mon capitaine s'est un peu débiné sur ce coup-là! En fait, chaque fois que nous avons eu un pépin à bord, je disais à Dom : "emmène-moi en Italie". Il en a été ainsi au Venezuéla après que notre mouss à 4 pattes nous ai quitté. Et puis, à Cabo de Vela quand nous ne trouvions pas de fenêtre correcte, pareil, je lui disais :"on met le bateau quelque part et emmène moi en Italie". Pourquoi l'Italie??? Sans doute un vieux rêve romantique. Des clichés plein la tête : le linge pendu aux fenêtres, une langue qui chante, des voix rauques de parrains...

Bref, finalement Nono et Marie, allaient à San Remo, au marché coloré où on vend un tas de choses inutiles qui ne coûtent presque rien mais qui vident le porte-monnaie quand même! Sur le marché, je n'en revenais pas de retrouver tant de couleurs. Les marchés méditerranéens, avec l'huile d'olive, les bons vins, les tapenades (purées d'olives pour l'apéro), les caviars d'aubergines, le miel de châtaigner, la lavande, les épices, le thym, le romarin.... Et les tomates, ces tomates si introuvables chez les kunas. Les brugnons, les melons... Je devenais histérique à voir toutes ces richesses. Et j'ai bien faire rire les Italiens qui me voyais immortaliser toutes ces couleurs dans mon petit appareil photo. Si un jour nous manquons à nouveau de toutes ces denrées qui paraissent si simples, si communes ici, j'édite des photos géantes du marché de San Rémo que je placarderai dans notre carré, histoire au moins de me souvenir de leur couleur!

Quelques jours plus tard, Nono, partait en Espagne, et mon grand frère que je n'avais pas revu depuis 5 ans, arrivait. La dernière fois que je l'avais vu, il avait confié à mon capitaine une boîte à outils qui pesait tellement lourd qu'elle aurait pu remplacer le lest du bateau... Tu penses, une petite soeur qui part sur l'eau, il faut qu'il ne lui arrive rien... Rien du tout. Depuis, lundi, à l'écoute de nos récits, le grand frère révise son jugement et se demande quel marteau pourrait applatir la mer devant l'étrave de l'étoile et quelle soufflerie géniale il pourrait inventer pour toujours nous fabriquer des vents portants. Quelle famille!!!

Aujourd'hui, retour à la dure réalité des terriens et passage chez le dentiste, (il ne fait pas partie de la famille et sincèrement je ne le serrerai pas dans mes bras, en général je n'aime pas ce qu'il me fait!) On a aussi fait les grandes révisions de 41 000 km et des 53 000 km. Sang clair, oeil vif, pouls battant, on peut continuer!

Demain visite dans le sud ouest de la France, vers Montpelier, la voiture va voler jusqu'à Bibi (la Colombe amie de toujours) et Paul son mari, mais aussi nous allons retrouver f9fj Monique et Jean Claude du bateau Cers, qui a fait DEJA (!!) le tour du monde. Et dire qu'ils sont partis en même temps que nous... Au retour de là-bas, nous partirons sur Paris, où nous avons rendez-vous avec l'ambassade des USA pour notre visa (le voyage prochain, vers le nord, se prépare). Puis ce sera au tour de la troisième colombe, Mimie qui viendra nous voir.

Prenez soin de vous,
88 et Amitiés marines
Nat et dom de l'Etoile de Lune
Site Internet : http://www.etoiledelune.net

EKEZA- Marie-Jo et Alain quittent les MARQUISES

Kaoha Nat et Dom,

Nous avons quitte les Marquises dimanche 17 aout après 2 mois de séjour, pour
une navigation de 550 miles dans le 220 Vent 15-20 nds au départ et mer du vent mais le lendemain nous est arrivé une houle de SE qui nous attaquait par notre côté babord nous soulevant ou nous couchant selon, malgré notre dérive relevée.... Le vent est aussi monté à 20-25
nds apparent d'est et reçu entre 90 et 120° du bateau. Bref la machine à laver à
l'intérieur et quelques gerbes d'eau quand une vague cogne la coque nous
obligeant à tout fermer.... Heureusement ça s'est un peu calmé le lendemain mais
les mouvements du bateau sont toujours brutaux et il faut toujours se tenir à 2
mains....

Le Pacifique n'est donc pas aussi pacifique qu'on le dit et nous avons toujours
eu du vent, bon point nos reservoirs sont toujours pleins depuis les Galapagos !
Nous avons aussi reçu le mail de Oukiok et quand je l'ai entendu sur le reseau
du Pacifique, il y a 2 jours, il partait pour Suvarov. Tous disent qu'il y a eu
beaucoup de vent cette année. Ceux qui sont arrivés l'année dernière quittent la
Polynesie en direction de la Nouvelle Caledonie en passant par Bora Bora,
Maupiti, Suvarov, Wallis, Fidji ou Cook.

Aux Marquises ni le maraamu ni la grosse houle ne nous ont genés; C'est bon à
savoir. Par contre aux Gambier ou aux Australes c'est souvent du mauvais temps
en cet hiver austral ! A préférer donc pendant l'été austral mais attention aux
cyclones.

Aux Tuamotu nous allons connaitre nos premiers lagons et nos premières passes !
L'heure d'arrivée étant variable nous visons l'anse Amiot au nord de l'ile de
Toau où on peut rentrer à toute heure. C'est une fausse passe, elle ne
communique pas avec le lagon. Ensuite nous aviserons pour aller sur Apataki. Au
programme snorkeling, visite de fermes perlières, plongées....
Voir le prochain mail.

Bises salées
Mariejo et Alain

mercredi 20 août 2008

Problème de virus

Bonjour,
Nycole éprouve quelques difficulté avec son ordinateur présentement, c'est pour cette raison qu'il n'y a pas de mise a jour quotidiennement, elle désire rassuré les familles de tout le monde de la traverser du retour au source, son tous bien rendue a bon port.
au plaisir
Guy son webscout.

mardi 19 août 2008

NORDIC - Dany, Martin et Catherine dans le Pacifique

Message reçu de Dany :

Ici, la traversée va bon plein. Il y a peu de vent mais la mer est calme. Notre
nouvel équipier, Ingo, a le mal de mer mais il réussi à être fonctionnel. Il
fait la vaisselle, les crêpes et il accompagne Catherine pendant ses quarts. Par
contre, tu as de la compétition: c'est une excellente marmotte. Aujourd'hui,
comme il n'y a presque pas de vent ni de houle, tout le monde était en forme. On
s'est baigné dans 16 000 pi d'eau !

Fabian est encore avec nous. Il a travaillé fort pour changer son billet
d'avion. Et comme on n'a peu de vent, il va être juste pour son prochain vol.
Mais à 12$/h de diesel, on attend le vent, pas question de faire trop de moteur
(sauf pour charger les batteries).

Avant de partir de Aitutaki, les gars et Catherine sont partis à la chasse aux
fruits et légumes. Ils ont réussi à trouver plein de caramboles ("des carambles?
Mais c'est pas bon, c'est trop sûr! Faites du jus"), des papayes (on en met dans
tous les gâteaux, on a fait du jus, ...), des citrons ("Juste à côté de l'église
madame il y a un citronier. Prenez ce que vous voulez." Alors le seul arbre à
côté de l'église semblait être une oranger. Tant pis, on aura des oranges. Mais
finalement ces belles oranges plutôt brunes à l'extérieur et très oranges à l'intérieur sont de vrais gros citrons! On a pas eu besoin de presser 10 citrons pour faire le poisson cru. Un seul orange-citron a suffit.) et 4 régimes de bananes!! Demain plus de 50 bananes seront mûres !! Au menu: crêpes-banane, gâteau aux bananes et tarte aux bananes. J'ai fait une commande pour que les bras et les doigts m'allongent. Ce serait pratique dans mon cas.

À l'épicerie, lorsque le bateau est finalement arrivé (mardi) Martin est tombé
sur des pommes. 26 pommes pour 20$ ! Mais que c'est bon!

Catherine, Martin et Ingo ont pêché une belle petite dorade ... en plein nuit.
Ce fut toute une expérience pour lui. Avec ses belles épaules toute musclées, il
a cassé le manche de notre filet à poisson mais d'un seul coup de gaffe, il a
sorti le poisson! Il nous reste encore un repas de poisson pour demain soir. La
prochaine pêche se fera juste avant d'arriver à Niue, histoire d'avoir qqch à
offrir aux locaux.

On estime qu'il reste encore au moins 3 jours de traversée. Aucun bon vent prévu
dans le secteur. La vie est belle et calme ici.

Il est 6h am. Je réveille Martin pour son quart et je vais me coucher.
Bonne nuit,
Dany

VACATIONS AU RÉSEAU LUNDI MATIN

Lundi matin, le 18 août, le rapport nous a été transmis que tous les voiliers de la flottille qui se rapportaient au Réseau du Capitaine, sont entrés à La ROchelle

Nycole

samedi 16 août 2008

VACATIONS AU RÉSEAU SAMEDI MATIN

MAGIBOURG : Marcel est à 46 N et 3.05 W - mer croisée avec vent SSW de 15 à 20 noeuds. Distance de 103 mn avant la bouée Richelieu de l'entrée de LaRochelle. Ajustera sa vitesse pour ne pas arriver de nuit mais bien au petit jour s'il doit s'ancrer pour attendre le remorquage.

NOMADE II ; Serge est à 45-32 N et 4-51 W - mêmes conditions que Magibourg. À 148 mn de l'arrivée

PORTO : Marc est à 46-01 N et 3-35 W - Environ 100 mn de LaRochelle

ADRULIAK : André est à 46-02 N et 5-25 W au portant avec vent SSW 15 à 18 noeuds - Environ 180 mn de l'arrivée

Le réseau était un peu indiscipliné ce matin - probablement à cause de l'excitation provoquée par notre journée pique-nique qui est toujours super agréable. Quel plaisir de rencontrer tout le monde...

vendredi 15 août 2008

MAGIBOURG - Marcel - Vacation vendredi soir

Tel que convenu, nous avons communiqué avec Marcel à 18h30.

Position : 45-52 N et 5-37 W - environ 175 mn de LaRochelle.

Ils ont laissé fonctionner le moteur environ 5 heures aujourd'hui pour permettre aux batteries de bien se charger. Actuellement, ils naviguent sous voile à une vitesse de 6.5 à 7 noeuds.

Marcel mentionne qu'il n'utilise pas le pilote automatique actuellement et que chacun barre le voilier. Il semble que ce soit très bien ainsi. Le vent reprendra de la force après minuit et si besoin, ils rebrancheront le pilote car l'éolienne devrait compenser pour l'énergie dépensée.

Si tout va bien, ils devraient être à LaRochelle dimanche en matinée. La prudence règne à bord et il n'y a aucune relâche du côté sécurité.

Prochaine vacation samedi matin à 07h00

EKAZA - Marie-Jo et Alain - photos des GALAPAGOS




Bonjour,
Enfin quelques photos des Galapagos.
Il y en aura bientot plus sur le site www.ekaza.fr
Bises et amitiés
mariejo et Alain

LA GRANDE OURSE - Romain - Rapport de position

Salutations de la Grande Ourse.
ESN:0-7384133
Latitude:51.7021
Longitude:-8.5172
L'Endroit Le plus proche:non connu
Distance:non connu
Temps:08/15/2008 15:16:24 (America/Toronto) http://maps.google.com/maps?f=q&hl=en&geocode=&q=51.7021,-8.5172&ie=UTF8&z=1
2&om=1

NOMADE II - Serge - Rapport de position

TIME: 2008/08/15 15:03

LATITUDE: 45-04.07N
LONGITUDE: 007-24.47W
COURSE: 074T
SPEED: 5.0
COMMENT: Moteur et genois, très très peu de vent, devrions arriver dimanche
soir tard

VACATIONS AU RÉSEAU VENDREDI MATIN

Le 15 août

MAGIBOURG : Marcel est à 45-45 N et 7-08 W à environ 235 mn de La Rochelle. Il a réussi à démarrer le moteur et a noté que le relais des "glow plugs" demeurait collé - possibilité que ceci ait causé la défectuosité du contrôle électronique. Il a débranché ce relai. Toujours en mode d'économie d'énergie et ils ne prennent pas leurs courriels sur winlink. Ils ont tout en main pour l'arrivée à LaRochelle au niveau de la table des marées et les messages concernant les procédures d'arrivée ont été transmises. Ils prévoient une arrivée dans la nuit du 16 au 17. Ils ont navigué 140 mn au cours des dernières 24 heures.

KANDANCE ROSE : Mario est à 45-31 N et 8-28 W à environ 315 mn de LaRochelle - Estime environ 2.5 jours avant l'arrivée

PORTO 72 : Marc est à 45-52 N et 6-51 W à environ 230 mn de l'arrivée. Soleil, vent faible WNW de 5 noeuds - actuellement voile et moteur. Essaie la pêche aux maquereaux.

BRANIA ; Michel est à 46-01 N et 3-17 W à 87 mn de l'arrivée

CAT MOUSSES : René est à 45-38 N et 8-28 W - Vent WNW de 10 à 12 noeuds. Actuellement à la voile - vitesse de 6 noeuds. À environ 300 mn de l'arrivée

FIL 2 : Thierry est à 44-20 N et 10-54 W; venet SSW de 15 à 18 noeuds - vitesse de 6.5 à 7 noeuds - À environ 410 mn de l'arrivée

UDLURIAK : André est à 45-27 N et 5-27 W; vent faible et à moteur

NOMADE II : Serge est à 45-00 N et 7-48 W à environ 300 mn de l'arrivée. Vent faible

SEA BELLE ; Marcel et Lise sont toujours à Grenade - Prickly Bay - très belle température et eau claire

MOANA : Guy et France sont toujours à Tortuga; ils prévoient un retour sur Puerto La Cruz la semaine prochaine.

GRAFFITI : Michel est à Trinidad - tout va bien

CIGAILLE : Jean-Michel et Martine sont à Cariacou et rencontreront leur fils demain; continueront leur navigation ensemble.

ECCENTRICITY - Robert et Denise - rapport de position

Message reçu de Josée :

Compte tenu des difficultés de Robert (VE2 RHQ) à communiquer avec vous, je vous transmets leur position que j'ai eu il y a 15 minutes via Iridium.

45 17' N
005 22' W
Ils sont à 182 mn de LaRochelle. Arrivée prévue demain soir. Tout va bien à bord.

Bonne journée!
Josée
Ex-Eccentricity

jeudi 14 août 2008

MAGIBOURG - Marcel et son équipage - Panne de moteur

Aux familles et amis - ne pas s'inquiéter si vous ne recevez pas de courriels de Magibourg car le moteur refuse de démarrer et ils sont en mode d'économie d'énergie.

Winlink et les courriels ne seront donc pas en fonction; Marcel essaiera cependant de se présenter quotidiennement au Réseau du Capitaine pour donner sa position et ses conditions de navigation.

Le nécessaire a été fait pour son arrivée sous voile à La Rochelle; nous lui transmettrons toutes les instructions à la vacation de vendredi matin. Il est également en contact via VHF avec d'autres voiliers de la flottille.

Si vous avez des messages importants à leur communiquer, svp me téléphoner au 450 646-1309 et je les transmettrai.

Nous serons également en fréquence vendredi soir à 18h30 (heure de Montréal) et si nécessaire, samedi soir à la même heure.

Selon la distance de son arrivée, Magibourg devrait se présenter à La Rochelle au cours de la soirée samedi ou dimanche matin, en fonction de la météo et des vents qu'ils devraient rencontrer. Pour le moment, il ne semble pas y avoir de problème pour se rendre sous voile jusqu'à l'entrée du chenal où il sera attendu pour entrer dans la rade.

NOMADE II - Serge - Rapports de position

Je viens de recevoir deux rapports de position de Serge :

TIME: 2008/08/14 07:22

LATITUDE: 44-27.59N
LONGITUDE: 011-01.32W
COURSE: 072T
SPEED: 5.0
COMMENT: Spi éclaté, genois et moteur vent faible

TIME: 2008/08/15 00:46

LATITUDE: 44-46.48N
LONGITUDE: 009-04.55W
COURSE: 074T
SPEED: 5.0
COMMENT: Vague dans le cockpit souvent, genois et moteur vent faible

GRANDE OURSE - Romain - Rapport de position

Salutations de la Grande Ourse.
ESN:0-7384133
Latitude:51.4831
Longitude:-9.3755
L'Endroit Le plus proche:non connu
Distance:non connu
Temps:08/14/2008 17:25:29 (America/Toronto)

http://maps.google.com/maps?f=q&hl=en&geocode=&q=51.4831,-9.3755&ie=UTF8&z=12&om=1

EKEZA - Marie-Jo et Alain aux MARQUISES

Nous avons passé une dizaine de jours dans la baie d'Anaho, superbe et un mouillage bien protégé. Nous avons fait de belles balades, à pied comme nous ne savons pas faire de cheval... Une bonne grimpette avec vue sur 2 baies nous conduit au village de Hatiheu où on peut faire un ravitaillement, visiter 2 sites archéologiques et manger chez Yvonne à condition de prevenir.

Côté Est il y a la belle baie de Haatuatua, très sauvage, avec beaucoup de pandanus et quelquefois des chevaux. On peut parfois y acheter des legumes car il y a quelqu'un qui cultive. Il n'est pas conseillé de s'y baigner, rouleaux et courant. On ne peut donc pas y mouiller. 2 ou 3 familles vivent autour d'Anaho dont une qui fait pension mais il n'y avait rien à manger.... La colombe y a deguste du poulpe à la noix de coco. Le lait de coco ici remplace l'huile d'olive pour les gens du midi ! Nous avions visité les sites en louant une voiture mais ce n'est pas la peine si on est bon marcheur !

Nous avons profité de ce calme pour preparer le site et nous sommes revenus à Taiohae pour le mettre en ligne.

Plein de grosses bises
Marie-jo et Alain

STE-SYL - de La Corogne vers La Rochelle

Copie du message reçu :

Bonjour
>Vous informons de notre depart La Corogne pour La rochelle
>Avec 2 personnes en Moins
>Mr Christian Fourel pour raison mal de mer important
>Son etat une fois terre est devenu tout fait normal
>Et Julien Truglard qui l'a accompagne
>Reste a bord
>Alain Bosheron
>Alain Lavoue
>Gerard Demestre
>Guy Malod
>
>Informer le reseau du Capitaine
>
> Ste Syl
>UTC Time: 14. aout 2008 16:23
>

NOMADE II - Réflexions et remerciements de Mado

Mado, la conjointe de Serge est demeurée sur la terre ferme pendant que son beau capitaine se faisait "brasser" au large.

Elle nous a fait partager ce texte :

Bientôt, le voyage arrivera à sa fin. Toute sa vie, Serge a été attiré par la mer. Pourtant, il vient d’une région (Abitibi-Témiscamingue) qui n’offrait pas ses flancs à l’océan. À peine entré dans la vie adulte, il s’engageait dans la marine pour y faire ses classes. Mais les aléas de la vie ont fait qu’il a dû mettre sa carrière maritime en sourdine et entreprendre d’autres défis. Pourtant, son cœur est toujours resté fidèle à cette maîtresse qui lui apporta malgré tout de grandes joies. Il allait donc développer tout au long de sa carrière un projet de retraite qu’il a préparé de longue haleine, soit celui de voguer au gré du vent.

Son projet initial était de s’offrir comme cadeau de retraite une croisière en voilier en Antartique en 2008, puis de traverser l’Atlantique en 2009 sur son propre voilier. Lorsqu’il fut mis au courant du projet de traversée du Retour aux Sources (RAS), il modifia ses plans pour s’embarquer avec la flottille en juillet 2008.

Pendant plus d’un an, je l’ai vu s’y préparer à tous les jours sans exception. Rivé à son ordinateur, je ne compte plus les heures qu’il a passées à examiner, chercher, comparer, analyser, lire rapports, revues et livres, échanger avec d’autres navigateurs, fabricants, détaillants, visiter les différents salons de voile, acquérir cartes de navigation et équipements. Et que dire du budget investi dans une telle entreprise pour équiper le bateau en conséquence.

De nombreux soirs ont aussi été consacrés à des réunions, formations et cours de toutes sortes. Il a même repris des cours avec moi afin que je m’y sente plus à l’aise. Je le revois encore m’encourager du regard alors que j’étais au bord du bassin, tremblante des pieds à la tête, face à ma pire hantise de sauter dans l’eau profonde (cours de mesures d’urgence en mer). Je remercie aussi Alain, notre professeur, d’avoir été aussi compréhensif et encourageant à mon égard.

La mer est aussi une maîtresse exigeante avec qui il faut apprendre à partager son marin.

Je n’ai même pas idée de toutes les personnes avec qui Serge est entré en contact et qui lui ont prodigué aide et conseils tout au long de cette préparation. Je ne compte plus toutes les fins de semaine pendant lesquelles nous avons cuisiné et encruchonné les différents plats qui seront stockés sur le voilier. Avec Chantal Massicotte et Germain Gobeil, nous avons même organisé un souper de dégustation de plats tout faits d’avance pour emporter. Chantal s’est attelée de nombreux soirs à la couture pour fabriquer grééments et utilitaires sur le bateau. Germain, de par son ingéniosité et sa patience, a contribué à améliorer des installations sur le bateau. À vous deux, j’aimerais vous remercier d’avoir accompagné mon capitaine dans ce qui est devenu une aventure hors du commun. Vous avez pris soin les uns des autres et cela me rassurait tout autant.

En tout temps, nos amis et familles respectifs s’informaient de l’avancement des travaux et nous encourageaient de toutes parts.

En mai dernier, Serge s’est rendu vivre sur le voilier à la marina de Gaspé pour faire les derniers préparatifs. Par une température de chien, le froid, l’humidité et la pluie (même la neige au début), Serge s’affairait sans relâche. J’ai été témoin de son endurance, son acharnement et parfois ses découragements devant l’ampleur du travail à accomplir seul.

Quand je suis allée le rejoindre pour un court séjour et ce, à peine 4 semaines avant le départ, j’étais quelque peu découragée pour lui lorsque j’ai vu dans quel chantier se trouvait le bateau. J’ai caressé sa coque plus d’une fois et je me suis surprise à lui demander de mener mon capitaine et son équipage à bon port. Le Nomade II, quoique âgé maintenant (32 ans) est un bon bateau de mer, solide et fiable, tout comme l’est mon capitaine.

Il y a de nombreuses personnes qui sont venues nous soutenir et même si je ne peux toutes vous nommer individuellement, j’aimerais, en mon nom et en celui des équipiers du Nomade II, vous remercier parce que jamais, en aucun temps, vous nous avez détourné de notre route.

Il y a cependant certaines personnes que j’aimerais nommer. En premier, Nycole Gaudreault et toute l’équipe du Réseau du Capitaine qui, fidèlement, à chaque matin, étaient au poste et s’occupaient consciencieusement de faire le pont entre les navigateurs et nous. Nycole, tu as été d’un support considérable, particulièrement lorsqu’au début, mes angoisses de ne pas avoir de nouvelles étaient plus grandes. Aussi, Nathalie Matton du Retour aux Sources qui m’a appelée pour me rassurer dans les moments de silence-radio.

Il y a aussi mes amies de Québec qui m’envoyaient de temps à autre des petites douceurs en missives. Puis ma mère et ma fille qui étaient si supportantes et m’accueillaient dans leur chaleur.

Et puis, je ne saurais passer sous silence Alice, la maîtresse terrestre du capitaine du Kandace-Rose, avec qui j’ai développé une belle complicité par écrit. Quelque chose nous lie à jamais et j’espère que ta route ne cessera pas pour autant de croiser la mienne, maintenant que le voyage s’achève.

Sur le site du Nomande II, j’ai épanché mes réflexions, mes angoisses parfois, et j’aimerais vous remercier tous, lectrices et lecteurs, qui que vous soyez, d’être venus nous voir et nous lire. Je ne peux que remercier Serge, surtout, de m’avoir poussée dans cette tranchée. Sans lui, je n’aurais pas découvert tant de nouvelles avenues. Sa curiosité naturelle, sa force de caractère et son dynamisme, sa folie aussi puisqu’il en faut pour accomplir un tel exploit, m’ont beaucoup appris sur moi-même. Voilà un homme que j’admire. Voilà un homme que la vie rend ivre!!

Oui, la traversée s’achève mais pour moi et Serge, le voyage ne s’arrête pas là. Il s’échelonnera sur les prochaines années puisque mon marin repartira dans les années à venir. Ainsi donc, notre site vous fournira encore des nouvelles et photos de partout. Pour moi, une nouvelle étape commence et ce sera la découverte de nombreux nouveaux horizons.



Ô Capitaine ! mon Capitaine ! …

Lève-toi et entends les cloches !
Lève-toi - c'est pour toi le drapeau hissé - pour toi le clairon vibrant,
Pour toi bouquets et couronnes enrubannés - pour toi les rives noires de monde,
Toi qu'appelle leur masse mouvante aux faces ardentes tournées vers toi.

mercredi 13 août 2008

VACATIONS AU RÉSEAU JEUDI MATIN

Le 14 août

BRANIA : Michel est à 45-39 N et 06-28 W; Vent W de 10 noeuds et mer calme; vitesse actuelle de 3 noeuds

CAT MOUSSES : René est à 45-21 N et 11-24 W; vent WNW de 17 à 20 noeuds avec houle de 7 à 10 pieds. Vitesse actuelle de 7.5 à 8 noeuds. Environ 400 mn de LaRochelle

MAGIBOURG : Marcel est à 45-27 N et 10-08 W; pluie et mer formée. Problème du contrôle électronique servant à démarrer le moteur - ils ont réussi jusqu'à ce jour à contourner ce contrôle et démarrer le moteur mais ce matin - refus - Nous avertissons le port de plaisance MINIMES de l'arrivée à la voile de Magibourg et les dispositions seront prises pour un remorquage à quai. Si d'autres dispositions doivent être prises, nous assurerons la liaison.

KANDANCE ROSE : Mario est à 45-04 N et 11-26 W; vent NW de 10 à 12 noeuds avec unemer de 6 à 7 pieds. Orages pendant la nuit - 445 mn de LaRochelle

UDRULIAK : André est à 45-25 N et 9-19 W; vent WNW de 20 noeuds - vitesse de 9.8 noeuds; actuellement à 345 mn de LaRochelle

PORTO 72 : Marc est à 45-38 N et 09-55 W avec un vent WNW de 15 à 20 noeuds. Actuellement à 360 mn de LaRochelle

MALIK : Judith est à 44-32 N et 11-24 W; vent NW de 15 noeuds - Vitesse de 6.5 à 7 noeuds. Tout va bien à bord et le mal de mer a quitté le bateau...

FIL 2 : Thierry est à 43-36 N et 13-48 W; vent WNW de 20 noeuds - mer courte de 6 pieds - Vitesse de 7 noeuds. Actuellement à 550 mn de LaRochelle

ECCENTRICITY : Robert ne pouvait pas être entendu - ou si faiblement que nous ne pouvions capter sa position.

Une autre attaque dans la RIO DULCE

MESSAGE REÇU de Chateau (Nicole et Gary) qui sont actuellement au Rio Dulce :


Three boats anchored between Livingston and Texan Bay were coming to Texan Bay today.

We made radio contact with one of the boats, s/v Mima, owned by Mark and Sue with their two young children last night after dark. They said they were about two miles from Texan Bay and would arrive here sometime this morning.

During the night, five men boarded one of the three boats with machetes and one of them had a gun. One of the boats attempted to call Mima on channel 68 on the VHF radio to warn them of the danger.

Mima was not boarded. They made radio contact with a cruiser at Texan Bay who offered assistance if needed. They also contacted Raul in Livingston. The men demanded US money. No one was hurt . We have no other details at this time.

However, all three boats were badly shaken by this event and no longer plan to anchor in the river. We are all happy that they were not hurt by the robbers and they are safe today.

This information submitted by Dayna McMullen, sv SeFue at Texan Bay

EDITOR'S NOTE: The other boats were s/v Dream Odyssey and s/v Ctoy. Dream Odyssey was actually boarded and quite a few items of value were removed by the pirates while the boat owner and his wife could only watch helplessly.

Reports indicate there was fourth boat that was also boarded later that evening. A British boater named John on s/v Phalcor reported on this morning's VHF cruisers' radio net that he was boarded at around 2 a.m. this morning by a group of men who attempted to rip open his hatch to gain access inside.

John managed to keep the hatch secure despite intense efforts by the boarders. Unable to gain access, they used bolt cutters to cut a chain securing his portable generator on deck, taking it with them as well as a fishing rod he had on deck. In their haste to leave the boat, the group left a machete and the label from a new pair of large boltcutters.

John was not injured.