Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

vendredi 8 octobre 2010

ÉTOILE DE LUNE - Nat et Dom - compte-rendu FATUIVA





Marquises_Tahauku le bonheur du hors saison_photos

Lorsque nous sommes arrivés en mai à Fatuiva, nous avions été surpris du nombre de bateaux au mouillage dans la baie d'Hanavave. Après 20 jours de mer, nous retrouvions 30 bateaux à l'ancre. Les bateaux de Fatuiva étaient souvent "en attente" de mouillage sur Hiva Oa, dont le mouillage de Tahauku ne désemplissait pas. Ce fut notre cas, nous avons lézardé, tranquillement, à Fatuiva et Tahuata, prenant des nouvelles auprès des autres navigateurs sur l'état des lieux. Certains étant plus pressés que nous, nous laissions volontiers notre tour.

Les mouillages de Marquises du Sud présentent une capacité réduite. Au-delà d'une dizaine de bateaux, l'ancrage est scabreux. On se retrouve, soit dehors dans la houle, soit dedans, mais dans 20 mètres d'eau. De Fatuiva, en passant par Tahuata et Hiva Oa, l'affluence des bateaux en haute saison (de avril à juillet) est difficile à gérer. Mais comment faire autrement? On ne peut pas afficher un panneau "complet" à l'entrée. Le navigateur qui arrive avec 3000 milles dans la quille, a bien le droit de se poser où bon lui semble et de trouver du repos.

De coup, à Hiva Oa, le premier port d'entrée des Marquises, les bateaux se "garaient", comme des voitures. Contre tout bon sens marin, les voiliers se rangeaient, dans l'alignement, peu importe d'où venait le vent et la houle, l'important était d'en "caser" le plus possible, quitte à se passer le sel d'un cockpit à l'autre! Cette période n'a pas laissé que des bons souvenirs. Les bateaux, obligés de s'ancrer devant et derrière se voyaient arracher les ancres par ceux qui partaient. (Aux Marquises l'orin est de mise!)

Et puis, la saison avance, les bateaux partent tous azimuts dans le Pacifique, vers fin août, les retardataires, traversent en quelques jours l'archipel pour rejoindre Tahiti, voire la Nouvelle-Zélande (il est encore temps avant l'arrivée des premiers cyclones!). L'Etoile de Lune est restée tranquillement dans son petit coin. Elle a regardé passer tout ce monde. Elle a retenu les beaux sourires des uns, les appréciations des autres, les considérations philosophico-marines des plus avertis... En quelque sorte, elle a fait son petit train. Puis, les derniers bateaux sont partis, sans nous en rendre compte, nous sommes devenus, "le petit dernier".

A présent, nous choisissons nos places dans les mouillages, faisons une circonvolution pour tester le bien fonder de poser l'ancre, plutôt là, dans le sable que ailleurs dans les cailloux (la chaîne appréciera, et nous en remerciera par une belle longévité). Et puis, les Marquisiens se sont faits à notre bobine. A nos petites habitudes de promenades, notre curiosité, jamais assouvie. Et, tandis qu'Emilie, réputée revêche derrière sa caisse de magasin, sait que nous partons pour la deuxième fois de Hiva Oa, et qu'il est probable que nous ne revenions pas, elle nous fait le régime de bananes à 4 dollars. (Presque aussi bien qu'à Panama!)... Elle nous accommode de petites choses qu'elle ne comptera pas dans notre approvisionnement. Elle nous ouvre, en grand, un coffre plein de mangues fraîchement cueillies, elle nous tend un "poche" et dit : "sers toi!". Les mangues se trouvent partout dans l'île. Mais ici, il y a mangues et mangues. Celles que se ramassent à la pelle, sont en général destinées aux cochons et aux chevaux. Ce sont celles que tous les étrangers ramassent aussi. Sans savoir que dans leur jardin, les Marquisiens ont une variété de mangues.... Aie, aie, aie! On y mange à deux, tant elles sont grosses, la cuillère se plante dedans comme dans du beurre fondu. Pas de fibres, juste un gout sucré, presque de la confiture! Emilie est repartie, mais Irona, fidèle à son beau sourire, nous dira l'oeil humide : "ho ben, vous reviendrez bien... Mais sinon, c'est bien, profitez de la vie!"...

Nous aurons été choyés, ces derniers temps, sur Hiva Oa. Les habitants n'aiment pas trop être bousculés dans leurs habitudes. Ils protègent farouchement leur éloignement, et se sentent parfois un peu "envahis" en haute saison. Ils reprochent aux marins de se servir en fruits dans leur jardin... D'en prendre un peu trop à leur aise.
Que dire de tout cela?
Pas simple...
Il est difficile sur l'île de trouver à s'approvisionner, et en revanche, les fruits "pendouillent" à tous les arbres, ils pourrissent par terre. Les uns ne sont que de passage et ne voient pas "le mal". Les autres sont là, pour toujours et aspirent au calme et demandent "du savoir-vivre".

Le principal : nous garderons de beaux sourires dans nos coeurs.

Ne vous y fiez pas. Ceci ressemble à un "au revoir", mais avec nous... qui peut savoir?

A plus pour des nouvelles d'un petit paradis que nous rallierons demain...
Nat et Dom
www.etoiledelune.net

PS : Je n'ai pas de photos montrant plus d'une quinzaine de bateaux dans la baie de Tahauku. Nous trouvions qu'il y avait déjà beaucoup de monde. Mais... Elle a pu contenir cette année, jusqu'à 30 bateaux plus une dizaine de bateaux ancrés derrière la digue. (Deux rallyes de 70 bateaux chacun sont passés l'un derrière l'autre, ce qui explique l'affluence de 2010)

Aucun commentaire: