mardi 17 avril 2012
CAT MOUSSES - René et la famille RÉCIT : INDES
15 avril 2012
En navigation vers le Sri Lanka
Récit no 206 - Taj Mahal et New Delhi
Notre deuxième journée à Varanasi, le 10 avril, a débuté fort tôt.
En effet, tant qu'à être venus jusqu'ici, il fallait évidemment assister au lever du soleil sur le Gange. Les enfants n'étaient pas super heureux de mon idée, mais dociles, ils ont suivi.
Ce matin-là, comme on ne peut pas venir en Inde sans acheter de soie, nous avons aussi magasiné un couvre-couette pour notre futur chez-nous terrestre. Ensuite nous avons engagé un chauffeur de tuk tuk (Hanuman) qui nous semblait honnête (et ce fut le cas). Il nous a trimballés pour le reste de la journée, nous emmenant d'abord visiter des temples à Sarnath, un des 4 plus importants sites bouddhistes au monde; c'est là que Bouddha aurait supposément prononcé son premier sermon.
Nous avons terminé notre journée par un court arrêt à l'hôtel Surya, où René en a profité pour expérimenter la 'shisha pipe, tandis que je m'offrais un petit massage. Ben quoi... il faut bien relaxer des fois!!! Ensuite nous reprenions le train de nuit qui nous mènerait vers Agra, notre prochaine destination, pour aller voir le Taj Mahal.
Le train, cette fois, était beaucoup moins bondé, mais nous avons quand même eu des visiteurs clandestins, une mère et une petite fille, pendant la nuit. René, qui ne dormait que d'un oeil pour surveiller nos bagages, était bien décidé à ne pas se laisser envahir cette nuit-là. Je fut donc réveillée au milieu de la nuit, par des voix qui montaient rapidement le ton: René et le mari de cette femme. René lui a donné un ultimatum de 15 minutes pour dénicher un autre endroit de 'squattage' et ce fut chose réglée.
Au petit matin, à notre arrivée à la gare, on a tout de suite pressenti la horde de chauffeurs de taxis, tuk tuk et rickshaw qui nous avaient flairés (tel des requins flairent leur proie), et ce avant même que l'on puisse descendre du train. Nous avons mis notre armure et sommes descendus dans la gueule du loup.
On disait non à tout mais finalement, un chauffeur plus persévérant, nous a convaincu en douceur qu'il nous fallait un transport pour nous rapprocher du Taj Mahal, de l'autre côté de la rivière. Nous l'avons suivi et finalement nous avons eu du flair, car ce monsieur d'une soixante d'années, un Musulman du nom de Ameen, s'est révélé une perle rare, un vrai gentleman.
Nous avons décidé de le garder pour la journée et il nous a trimballé d'un bout à l'autre de la ville, nous emmenant visiter le magnifique Taj Mahal (tout de marbre blanc), le fort Agra et différents temples, mausolées et autres. Nous avons terminé la journée par une vue sur le coucher de soleil sur le Taj Mahal et c'était déjà le moment de repartir. Il nous a conduit à la gare et nous avons alors découvert que le train était en retard de 1h30 sur son horaire. Ainsi ce n'est pas avant minuit passé que nous sommes arrivés à New Delhi ce soir-là. Heureusement, l'hôtel suggéré par Julia n'était qu'à quelques pas de la gare et le personnel, très accueillant et serviable, nous attendait.
Pendant ce temps... Comme vous avez dû l'apprendre par les médias, un violent séisme de magnitude 8,7 est survenu ce même jour, au large de la côte ouest de l'île indonésienne de Sumatra. Ce tremblement de terre fut suivi d'une puissante réplique de magnitude 8,2, deux heures plus tard, tout ceci soulevant un fort risque de tsunami dans l'Océan Indien.
C'était apparemment la panique la plus totale, tous craignant que le tsunami de 2004 se répète à nouveau. L'Inde fut l'un des pays à déclencher une alerte rouge au tsunami et plusieurs états côtiers ont été rapidement placés sous haute surveillance, notamment les îles Andaman et Nicobar (par où nous étions passés), ainsi que l'état de Tamil Nadu dans le sud-est du pays (à noter que c'est précisément là que se trouvait notre bateau, dans le port de Chennai).
Fort heureusement pour nous, nous n'avons eu vent de cette alerte qu'après qu'elle ait été levée, ce qui nous a évité bien des sueurs froides. Ouf, on l'a échappé belle, Dieu merci. Les surveillants au port de Chennai nous ont confirmé à notre retour que malgré le fait qu'il n'y ai pas eu de vague de tsunami, le niveau de l'eau à varié de près de 3 pieds en environ 15 minutes! Fiou, ça aurait pu 'faire laite' comme dirait mon père.
A New Delhi, comme nous étions le 12 avril, Nicolas fêtait son 11ième anniversaire. Nous avions deux objectifs ce jour-là: faire une visite éclair de la ville pendant le jour et passer la soirée dans un méga centre d'achats (pour souligner l'anniversaire de Nicolas).
C'est précisément ce que nous avons réussi à faire. Nous avons réservé les services d'un taxi qui nous a promené toute la journée pour visiter le 'Old Delhi' et le 'New Delhi'. Nous y avons vu le Red Fort et toute une série de monuments et temples rappelant l'empire mongol. Nous avons aussi réussi à dénicher le cadeau de fête rêvé depuis si longtemps par Nicolas. Le matin, il a sorti sur internet, une liste de tous les dépositaires de couteaux suisses à New Delhi et après deux tentatives, nous sommes finalement tombés sur LE CANIF!
De tout ce que nous avons visité ce jour-là, les deux endroits qui nous ont le plus marqués furent le temple Lotus (un temple de prière dont la forme représente la fleur de lotus blanche fermée) qui rappelle étrangement l'opéra de Sydney (comme le faisait remarquer Antoine).
Aussi, nous avons tous été fascinés par le musée interactif sur la vie de Ghandi. C'est à cet endroit-même qu'il passa ses derniers jours avant d'être assassiné. Quelle belle façon de conclure le projet de recherche de Thomas sur Ghandi. Bref, nous avons passé une bien belle journée et le soir venu, tel que promis aux enfants, nous sommes allés nous rincer l'oeil dans un méga centre commercial.
Nicolas a choisi l'incontournable Mc Donald pour son souper de fête, son père aurait de loin préféré le 'Hard Rock Café' mais bon, ça nous donnerait plus de temps pour faire les boutiques après. C'est toujours intéressant de voir la version du menu McDo d'un pays à l'autre. Ici, la vache étant sacrée, il n'y a aucun boeuf au menu, que des burgers de poulet ou poisson avec des sauces indiennes. C'était quand même très bon et c'est ainsi que se terminait notre petite escapade de 5 jours. Ce fut très rapide et intense mais c'est comme ça qu'on les aime.
On n'en connaîtra jamais la raison exacte, mais toujours est-il que suivant le repas du dîner pris sur l'avion nous ramenant à Chennai, Antoine s'est mis à mal se sentir. Il se plaignait de maux de ventre et avait la nausée. Nous avons eu juste le temps de revenir en train vers le centre-ville de Chennai et de refaire quelques emplettes de nourriture et il s'est mis à vomir. Fièvre, diarrhées, vomissements, le bal était commencé. René n'a pas tardé à se joindre au bal, suivi de Thomas. Catherine, Nicolas et moi nous en sommes sauvés mais on sent bien notre corps combattre quelque chose. Ca nous apprendra à choisir le repas non-végétarien aussi!
Les repas non-végétariens ne sont pas très populaires en Inde, ce qui fait que ce qui se servait sur l'avion était peut-être moins frais. Non mais il faut le faire. Après avoir vécu et mangé dans les endroits les plus typiquement locaux et ruraux pendant 5 jours sans être malades (à part une petite journée de malaise pour Catherine à Varanasi), il fallait qu'on tombe malade d'un repas pris sur un avion ultra chic. C'est le monde à l'envers.
Mais fidèles à nous-mêmes, sur Cat Mousses nous n'avons pas de temps à l'horaire pour être malades. Le capitaine était bien déterminé à quitter dimanche alors nous nous sommes acquittés de nos engagements, soit recevoir à souper ce cher monsieur Gopal et son épouse (qui nous avaient invités la semaine précédente) et faire visiter le bateau à toute une série de gens désireux de venir faire un tour.
Nous avons même reçu le consul américain et ses fils. Mais le lendemain, dimanche matin, malade ou pas, le capitaine était bien décidé à quitter. Nous aurions tout le temps de guérir et de se reposer une fois en mer vers le Sri Lanka.
J'avoue que nous avions tous très hâte de quitter. Les gens ont beau être très aimables à Chennai, le port où nous étions forcés de rester, lui, était tout sauf idyllique. Le bateau était tellement sale et poussiéreux (en dedans comme dehors), c'était à pleurer. Nous étions à l'épaule sur deux bateaux de la garde côtière, où les services d'eau et d'électricité étaient inexistants. Nous étions bien protégés et surveillés contre le vol et vandalisme, mais en même temps, nous n'avons jamais été aussi limités dans nos mouvements.
Vous vous rappelez... la bureaucracie indienne dont je parlais... il n'y avait pas moyen de rentrer ou de sortir de ce port sans une permission du pape en 12 copies (étampée mur à mur), obtenue 24 heures à l'avance. On a eu l'impression de n'avoir jamais cessé d'attendre des permissions dans cette enclave.
Juste rentrer au port suivant notre escapade de 5 jours fut tout un défi et une fois rentrés, ils ne nous ont plus jamais laissés ressortir. Heureusement, nous avions la présence d'esprit de faire quelques emplettes avant de rentrer sur Cat Mousses. Pauvre Antoine, il était si faible qu'il ne tenait pas debout cet après-midi là. Sans ces emplettes, nous serions repartis bredouille car nous n'avons plus jamais obtenu de passe pour sortir après. Une chance que les gens étaient gentils, ça compensait pour l'attente et la poussière de ciment grise infernale. Le bateau qui était si beau en partant de Thailande, est dans un piteux état.
Franchement, René est sorti de cet endroit furieux et enragé. S'il ne s'était pas battu, il aurait fallu payer 600$ de frais pour les deux semaines dans ce trou sale. L'information secrète et les non-dits, c'est quelque chose que l'on a trouvé bien difficile à soutenir en Inde. René était bien déterminé à faire comprendre aux autorités portuaires (qu'on ne nous a jamais permis de rencontrer) qu'un voilier (bateau de plaisance) ne devrait pas adhérer aux mêmes règles que les cargos commerciaux et ne devrait donc pas payer à l'heure, il s'est battu à mort pour expliquer son point. Une chance que nous avions de bons contacts.
Ca a commencé à 600$ et puis (étrangement) on nous a dit que 300$ suffirait et puis on nous a dit de payer ce qui nous semblait raisonnable. Rassurant comme échelle de tarif!! Mais, je le redis, nous avons aussi rencontré des gens fabuleux et si c'était à refaire, nous le referions demain matin. Venir visiter l'Inde était quelque chose que nous rêvions de faire et malgré ces quelques inconvénients nous ressortons fort heureux et grandis de cette expérience enrichissante.
Nous sommes présentement sur une navigation de 480 miles nautiques vers le Sri Lanka, navigation qui devrait nous prendre un total de 4 jours. Devinez d'où vient le vent... et bien oui, de face! Et le courant... un courant contre qui nous ralentit de 1.5 noeuds à l'heure! Non mais sérieux, la mer est quand même très calme (je touche du bois qu'elle ne se déchaîne pas) et dans le fond, c'est tout ce qui nous importe. Sur ce, c'est ici que nous tournons la page sur le chapître de l'Inde. Plus à suivre lors de notre arrivée au Sri Lanka.
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