10:18.45S 131:11.31W
Position à 24 heures Temps universel
Soit 16 heures locale (zulu)
Conditions :câââlme et reposante (de l'avis du moussaillon) Vent :E 10 noeuds Mer : belle, à peine gondolée (la grande houle est finie) Temps :lignes de grains qui nous évitent (pourtant, on aimerait une petite rincette!) Un temps qui ne sert à rien. On ne fait pas d'énergie, car pas de soleil et l'eau douce du ciel ne permet pas d'enlever les paquets de sel accumulés pendant la première semaine.
Navigation : tranquillement pas vite (de l'avis du capitaine) Nombre de milles en 24 heures: 110 (à vol d'oiseau entre deux MOB, car on a pas mal zigzagué) Nombre de milles parcourus :2564 Nombre de milles restant :468 Cap suivi:270° Allure :vent arrière (grand-voile haute pour le moment) Vitesses :4.5 sur 24 heures Temps estimé d'arrivée : 4 jours (7 mai à 9 heures locale)
Observation : quelques sternes blanches.
IA ORA NA,
Certains n'y comprennent plus rien. Selon les matins, je vous mets qu'on va arriver, le 6 mai, ou le 8 mai... ou le 7 mai... Rassurez-vous, je ne suis pas d'un tempérament inconstant et je ne tire pas un chiffre au hasard d'un chapeau. L'estimation du jour d'arrivée dépend des moyennes qui varient quotidiennement. Jusqu'à il y a peu de temps, nous gardions une belle vitesse : autour de 7 noeuds. Et nos pronostiques nous conduisaient aux Marquises en moins de 20 jours depuis les Galapagos.
Au fur et à mesure que nous nous approchons, le temps se rallonge. L'Océan nous garde pour lui et notre Etoile en est si entichée, qu'elle ne nous mène plus du tout aux Marquises. Ce matin, nous parvenions au mieux à garder un cap qui visait l'Antarctique. Après empannage, notre étrave pointait le Nord de la Corée.
Et les Marquises, ma belle Etoile?
Cela ne te tente plus?
Trop facile peut-être?
Un peu trop proche?
Allez savoir? Les Etoiles sont lunatiques...
Mon capitaine, voyant ses troupes se disperser, a sorti les grands moyens.
Ha, ça du sport de pont, il en a fait! Suivi de près par son "arpette".
Tangon de génois détangonné et renvoyé sur l'autre bord pour changer d'amure...
L'Etoile continue de faire sa mauvaise tête, le cap suivi n'est pas celui demandé.
Génois arrimé, grand-voile ressortie, un beau ciseau !
Que c'est beau un bateau sous ses grandes ailes déployées!
Mais que c'est dur à tenir!
Un vrai travail d'équilibriste sur un câble tendu entre deux immeubles de New York !
Là c'est "E.T." qui fait sa mauvaise tête. C'est bien le régulateur d'allure, mais ce n'est pas très précis, ça oscille de 20 à 30 degrés sous la pression des vagues. Le capitaine a failli perdre la raison à tenter de concilier les frasques d'une Etoile qui ne suit pas le cap, des voiles qui ne tiennent pas en place et "E.T." qui lui non plus ne suit pas le cap, mais les vagues! Puisqu'à bord chacun gouverne à sa guise, notre grand-voile n'a plus su sur quel bord donner de la tête, et hop... elle empanne! C'est là que notre génial frein de bôme intervient!
Heureusement qu'il en reste quelques-uns de bonne volonté à bord!
Il ne s'était que peu manifesté, nous le croyions endormi. Mais au moment exact où tout pouvait basculer, où un envoi de grand-voile d'un bord sur l'autre eut pu endommager des espars vitaux de notre Etoile, il retient, de son écoute musclée, les instincts débridés de notre grand-voile et empêche le pire d'arriver.
(Ben oui, un empannage intempestif est susceptible au pire d'envoyer le mât à l'eau... Mais pas par les forces de vents qu'il y a aujourd'hui.)
Là c'en est trop! Dom gronde tout le monde. Le génois est rentré promptement! La grand-voile arrimée sur bâbord, l'Etoile cantonnée dans une allure vent arrière bâbord amure, "E.T." n'a plus qu'à bien se tenir... et notre Etoile suit un cap au 270°, direction les Marquises.
Morale de l'histoire :
Le gros temps rend un bateau inconfortable, mais ne nécessite aucune finesse de raisonnement. Un vent établi, fort abruti tout le monde et gonfle les voiles. Le moussaillon n'a plus qu'à subir, gémir et maudire Neptune (Il ne se sentira pas offensé, il est sourd... à son âge!).
Le petit temps gagne en confort et ravive l'art de la contemplation des moussaillons. Mais sollicite la patience et l'esprit de stratégie du capitaine pour arriver à bon port.
C'est pourquoi le marin n'est jamais satisfait du temps qu'il fait.
Il vente toujours trop ou trop peu...
Et même la pluie n'est pas à son goût. Quand il pleut trop, ça fait moisir son bateau qu'il ne peut plus aérer. Quand il pleut à peine trop peu, ça ne rince pas assez sa coque. Et en prime, les grains gâchent le vent...
La palme du césar du râleur est attribuée cette année : aux marins toute catégorie...
LES PETITS MOTS POUR LE DIRE
Voulez-vous apprendre quelques mots de Polynésien?
Lorsqu'on arrive dans un pays, nous aimons savoir dire, bonjour, merci, au revoir, veuillez m'exuser... apprendre en langage locale, le BA BA de la politesse.
En polynésien, dire bonjour c'est dire : ia ora na et... le Pa Ni Pwoblem des Antilles devient Aita pea pea.
Attention : toutes les lettres se prononcent, il n'y a pas d'élision en Polynésien.
A demain pour d'autres petits mots du bord Nat et Dom www.etoiledelune.net
PS: Je n'ai pas assez d'énergie pour me lancer dans la grande saga du peuplement du Pacifique comme promis. Le bon côté de la chose, est que plus vous l'attendrez, plus elle sera travaillée...
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