Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

samedi 15 novembre 2008

ÉTOILE DE LUNE - Nathalie et Dominique aux ROCQUES

Message reçu :

11-49.39N066-56.27W
Cayo de Agua _ ROQUES _ Venezuela

Bonjour,
Nous avons quitté Curaço le 6 novembre, pour retrouver, cet archipel que nous aimons tant : les Roques. Une météo idéale nous attend. Au départ, l'alizé léger, mais suffisant pour progresser fait glisser notre coque toute propre à 7 noeuds sur un plan d'eau lisse. La première journée est grisante. Des bords tirés proprement dans le sud de Bonaire, peu de cargos sur la route. Une gîte si insignifiante qu'elle ne gêne en rien la vie du bord.

Nous reprenons la mer dans des conditions de rêve! Heureux de reconquérir notre liberté.

À la tombée du jour, nous nous éloignons du phare de la dernière île hollandaise, zigzaguant entre les caps 20° et 130°. Grands écarts de caps qui dépendent des caprices de directions de vent et des veines de courant que nous traversons.

Pendant plusieurs heures alors que le vent s'oriente de plus en plus sud, nous visons, "Ho surprise!" le cap 88°. Presque plein Est, de l'ordre du miracle. Mais avec la nuit, le vent vire à l'Est et nous remonte vers le Nord. La route se rallonge, mais nous en sommes ravis. Les jours de beaux temps vont se succéder toute la semaine, nous avons le temps et le prenons. Tout est si calme, nous entendons glousser la coque.

Pafois, il me semble entendre des petites vagues chanter, j'ai plusieurs fois pensé que les dauphins étaient autour du bateau. Mais la mer respire réellement. Quand elle est mue par cette légère ondulation, elle fait des petits souffles courts, le long de la coque, un peu comme un soupire, comme si elleétait heureuse que notre coque la caresse...A moins que ce soit notre coque qui soit heureuse d'être caressée par l'écume??? Il y a une telle osmose entre la mer et une coque de bateau... Les voir ensemble, c'est inouï ce que ça réveille comme sentiments. La lune nous accompagne une bonne partie de cette si belle nuit. Lorsque la lune est allée se coucher, les étoiles filantes ont pris le relais. Si nombreuses... Mais où filent-elles toutes comme ça?

A un moment, un éclat vif m'a fait sursauter. Une météorite que j'ai clairement vue, une boule lumineuse, jaune feu, qui passe rapidement et laisse une queue luminescente dans le ciel. Une traînée étincelante, si éphémère qu'on se demande si elle n'est pas le fruit de l'imagination d'un Mouss' de quart? Toute la nuit, nous faisons route à la voile.

L'atmosphère est si sereine qu'il est bien pénible de garder l'oeil ouvert, bercée par un léger tangage, je m'endors alors que je ne devrais pas. Heureusement, Dom me connait si bien qu'il anticipe et veille.

Au petit matin, le lever du soleil et un vrai ciel antillais! Un ciel parsemé de nuages. Pas ces nuages gris qui confondent l'horizon et le ciel. Aux Antilles les nuages se débrouillent pour rester en suspension, pas trop haut, pas trop bas, ilslaissent passer l'horizon sous leur grosse toison blanchâtre qui s'habille des feux des premiers rayons du jour. Apothéose de la nuit, la dernière étoile s'efface, le soleil est là, très vite il redonne la couleur à la mer, tout reprend vie...

Le soleil est déjà haut lorsque le capitaine décide de mettre en marche le moteur. Nous reculons subrepticement. Le vent nous quitte peu à peu, mais le courant qui porte à l'ouest est toujours aussi vivant. Les Aves sont au bout de l'étrave. Nous cherchons les premières traces d'îles sur l'horizon. Peu à peu une ondulation sombre, la mangrove, les hauts palétuviers se dessinent. Puis, un bond, loin très loin devant nous.

Au départ, Dom absorbé par l'approche et la navigation ne voit rien. Encore un bond... "Domiiiii, les dauphins!!!!"Que vous dire? Je suis épouvantable! Je ne me lasse pas. Impossible de rester sans réaction quand ils sont là. Je cours à l'avant, je tape des mains. Le capitaine me dit d'arrêter mes bêtises, ils sont trop loin, ils ne viendront pas... Tant pis, même à distance, je continue de taper dans les mains, et... ils sont là, 16, j'en compte 16, mais ils dansent fébrilement autour de l'étrave, et mes calculs sont faussés sans cesse...Je leur crie qu'ils m'ont manqué, tant manqué.

Ca fait si longtemps que je n'en ai pas vu. Des mois sans doute... L'un d'eux fait un manège spécial, il zigzague très vite passant d'un bord sur l'autre comme s'il était pris d'une crise d'épilepsie. Mais il repart sous le bateau, revient par l'arrière et hop, un bond de deux mètres. Un cousin le suit... Encore un bond, le long de la coque et mon grand sourire reçoit un bon paquet de mer... C'est salé!Peuhpeuhpeuh.... Je tape encore des mains.

Un àun ils s'en vont, sauf celui qui fait sa danse spéciale. J'ai envie de lui dire merci, je le lui dis d'ailleurs (finalement en mer, au milieu de rien, où y aurait-il de la gène???) Il reste encore, puis repart vers l'arrière. Il a cessé de danser, je vois son aileron tranquillement onduler sur l'eau. Reprend-il son souffle?Je me demande... Les dauphins seraient-ils venus de toute manière jouer à l'étrave? Ou le fait de tant les appeler les attire-t-il ???J'espère qu'ils n'oublieront pas de venir nager avec nous pendant notre séjour entre Roques et Aves... On y revient spécialement...

Pensées à chacun de vous

Nat et dom de l'étoile de lune

P.-S. IMPORTANT F4FJD@winlink.org est une adresse consultée depuis le bateau en raison du FAIBLE DEBIT DE CONNEXION Lors de vos réponses, n'envoyez jamais de pièces jointes ou de photos sur cette adresse Veuillez également ôter le texte d'origine

PS 2: pour les prochaines semaines nous ne pourrons pas consulter les autres adresses Internet.

Aucun commentaire: