Nouvelles des Navigateurs

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entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

samedi 25 mai 2013

CHAPTER 3 - Denis - RÉCIT de voyage

Chapter-3, avril-mai 2013

Nous sommes arrivés à la Riverview Marina de Catskill à 17:30 heures, dimanche le 19 mai. Le démâtage de Chapter-3 à Catskill s'est fait sans problème lundi matin le 20 mai et à 13:45 heures nous étions en route en direction de Troy, N.Y., distant de 36 miles. Durant nos manoeuvres de démâtage, deux autres voiliers québécois sont arrivés à Catskill, soit le voilier Chaka, celui qui nous a contacté par VHF à la sortie de Fernandina, Fl. et le voilier Rio qui a passé une nuit à Belhaven dimanche le 12 mai lorsque nous y étions pour réparation mécanique. Nous nous reverrons certainement en cours de route puisque nous empruntons la même route pour rentrer au Québec. Aujourd'hui lundi le 20 mai c'est le soleil mur à mur et 27 degrés C; c'est une belle journée d'été.

La remontée de la rivière Hudson s'est faite à contre-courant, donc à vitesse réduite. À 20:45 heures nous amarrons à Albany Yacht Club pour la nuit; encore une dizaine de miles à faire pour arriver à Troy pour passer l'écluse fédérale qui donne accès au canal Champlain.

Nous sommes partis de Albany à 6:00 heures mardi le 21 mai et nous passons l'écluse de Troy à 8:00 heures. Nous sommes en route pour Whitehall, N.Y., à l'extrémité nord du canal Champlain et distant de 55 miles. Une autre belle et chaude journée d'été pour passer la douzaine d'écluses qui nous séparent du lac Champlain. Les berges de la rivière Hudson et du canal sont bordées d'une végétation luxuriante d'un vert tendre printannier; un parfum de fleurs et de terre humide s'en dégage. La rivière est calme et le vent est nul.

Les heures d'ouverture des écluses du canal Champlain sont de 7:00 à 17:00 heures à ce temps-ci de l'année. Le droit de passage pour l'ensemble des écluses est de 15$ US pour deux jours, le temps requis pour toutes les passer. C'est une aubaine si l'on compare au coût de passage des écluses de la voie maritime du St-Laurent qui est de 20$ par écluse. Nous passons de justesse l'écluse no 8 à 17:05 heures grâce au bon vouloir de l'éclusier qui nous a attendu. Nous poursuivons notre route sur une distance de 6 miles pour nous rendre à l'entrée de l'écluse no 9 de Kingsbury où, à 18:30 heures, nous accostons sur le mur extérieur pour la nuit. C'est un endroit paisible où seul le chant des oiseaux se fait entendre. En bordure du mur se trouve un parc orné d'arbres majestueux et des pêcheurs viennent y passer des moments tranquilles tout en espérant y prendre des poissons.

Il a plu abondamment durant la nuit et au matin du mercredi 22 mai on constate que le pont de Chapter-3 est couvert de résidus de bourgeons, de feuilles et autres brindilles vertes provenant des arbres qui ont été lavés durant la nuit. Nous passons l'écluse à 7:30 heures puis, en cours de route, c'est le rinçage du pont à grande eau à l'aide d'un sceau pour puiser l'eau de la rivière. À 10:30 heures nous passons la dernière écluse, l'écluse de Whitehall, et nous entrons dans le lac Champlain. Vers 17:00 heures, à la hauteur de Mullen Bay sur le lac Champlain, on observe une multitude de petits poissons de 2 à 3 pouces, morts, et qui flottent à la surface de l'eau sur une étendue de quelques miles. Il y en a des centaines sur notre route, peut être des milliers de ces petits ménés qui servent généralement d'appâts pour les pêcheurs. Les goélands sont là pour la bouffe et ils s'en régalent. Quelles sont les causes de ce phénomène?

Peu de temps après un autre phénomène sans lien avec le précédent, un phénomène météo celui-la, se produit sur notre route. Une cellule orageuse locale se développe au-dessus des montagnes sur notre côté bâbord et se déplace rapidement en diagonale pour traverser notre route. Un spectacle son et lumière se dégage de l'épais nuage sombre et la pluie torrentielle cache totalement le paysage devant nous sans pour autant nous incommoder. Nous sommes juste à la périférie de l'orage et nous la suivons durant une bonne heure sans se faire mouiller. Puis le soleil nous revient dans toute sa splendeur. Nous mouillons à Converse Bay à 19:30 heures, juste à temps pour le voir disparaitre tout en couleur derrière les montagnes.

Le ciel est gris en ce matin du 23 mai lorsque nous levons l'ancre à 6:00 heures à destination de Plattsburgh distant de 26,4 miles. Il nous semble que nous sommes seuls à naviguer sur le lac Champlain; nous avons rencontré aucun autre bateau, ni hier ni ce matin. Rendu au large de l'île Valcourt, à 10:00 heures, Claude voit sur notre côté bâbord un feu de détresse (flare) monter une centaine de pieds dans les airs depuis l'île de Valcourt, puis s'éteindre en retombant au sol. Nous sommes trop loin de l'île; on ne voit rien à l'œil nu. Nous tournons à 90 degrés pour nous diriger vers l'endroit où le feu de détresse a été vu. Sylvie, avec ses lunettes d'approche, apperçoit un feu rouge vif qui s'agite au loin sans pour autant voir la personne qui l'agite; nous sommes encore trop loin. Nous nous rapprochons de l'île et nous constatons qu'il s'agit d'un petit bateau à moteur d'environ 20 pieds (inboard) échoué sur la berge avec deux personnes à bord. Ces personnes sont probablement là depuis hier puisqu'ils portent seulement un 'T-shirt' et c'est frisquet ce matin. Peut-être se sont-ils faits prendre par l'orage hier après-midi et ils se sont échoués en cherchant refuge sur l'île. Nous ne pouvons pas nous approcher trop près de la berge au risque de nous échouer nous-même. Par radio VHF nous rapportons l'incident à la garde côtière américaine qui nous demande de rester sur les lieux jusqu'à leur arrivée. À leur arrivée, la garde côtière prend la relève et nous donne congé.

Nous reprenons notre route et amarrons au quai de service de la marina de Plattsburgh pour le plein de fuel à 12:00 heures, soit une heure plus tard que prévu à cause de l'incident de l'île Valcourt. Nous sommes quand même satisfaits d'être venu en aide à des personnes en détresse. Une autre raison pour laquelle nous faisons escale à la marina de Plattsburgh, c'est pour me permettre de récupérer quelques effets personnels que j'ai laissé à bord de Basta lorsque j'ai convoyé ce voilier en octobre dernier. La marina de Plattsburgh est son port d'attache.

Nous quittons la marina de Plattsburgh à 14:00 heures avec espoir de passer, 24 miles plus loin, les douanes canadiennes avant 17:30 heures, ce qui nous permettrait peut-être de passer, deux miles et demi plus loin, un pont ferroviaire avant 18:00 heures. Ce pont ferroviaire est le pont tournant de l'île Ash, toujours ouvert durant le jour mais qui est fermé entre 18:00 heures et 8:00 heures le lendemain matin. Même démâté, Chapter-3 ne peut pas passer sous le pont dont la clairance verticale est de 3,7 mètres seulement. Nous sommes engagés dans une course contre la montre et nous maintenons la RPM du moteur à haut régime pour gagner de précieuses minutes. Claude prend même la peine d'appeler le poste des douanes canadiennes situé en bordure de la rivière Richelieu pour leur expliquer notre situation et les douaniers se montrent très coopératifs. À notre arrivée au poste des douanes à 17:20 heures, deux douaniers nous attendent sur le quai. Un douanier nous a même aidé à amarrer Chapter-3, ce que les douaniers ne font pas habituellement. Les formalités des douanes se font séance tenante sur le quai et à 17:30 heures nous sommes en route pour passer la pont ferroviaire deux miles et demi plus loin. Nous progressons le plus rapidement possible. Nous voyons le pont ouvert. Quelle désagréable surprise nous avons quand, à 17:40 heures et à moins d'un mile du pont, nous voyons le pont se fermer. L'opérateur est-il pressé de quitter son travail? Vite, je vais chercher le klaxon à air comprimé pour signaler notre présence. Nous continuons quand même à la même vitesse et à notre grand soulagement, le pont ouvre à nouveau pour nous laisser passer. Il est 17:55 heures. À bien y penser, l'opérateur a peut-être fermé le pont pour nous signaler qu'il fallait de presser.

Notre objectif maintenant est de mouiller à St-Jean-sur-Richelieu afin d'être en mesure de passer, demain, la première des neufs écluses du canal de Chambly qui ouvre à 9:00 heures et à 12:30 heures. Deux éclusages par jour seulement. Nous amarrons au quai à l'entrée de la première écluse (l'écluse no.9) à 20:30 heures.

Vendredi le 24 mai, journée humide, froide et pluie en abondance. Heureusement Chapter-3 est équipé d'un bon système de chauffage à air chaud s'alimentant à même le réservoir de fuel, un Espar. C'est très confortable dans l'habitacle du voilier, mais il faut être dehors pour faire les manœuvres. L'éclusage de 9:00 heures à St-Jean-sur-Richelieu se fait dans des conditions pénibles. Nous sommes deux bateaux dans l'écluse, l'autre étant le Kalou-V, un yacht à moteur de 35 pieds. Les 9 écluses du canal de Chambly datent d'une autre époque et se répartissent sur une distance de 10 miles entre St-Jean-sur-Richelieu et Chambly. Elles sont ouvertes manuellement par les éclusiers et le temps requis pour toutes les passer est au minimun 4 heures. Nous sortons de la dernière écluse (écluse no 1) à Chambly à 13:45 heures. Il reste encore une écluse à passer sur la rivière Richelieu, soit celle de St-Ours à 27,2 miles de Chambly. Celle-ci ne fait pas partie de l'ensemble des écluses de canal de Chambly. Aucune possibilité de la passer aujourd'hui car le dernier éclusage est à 15:30 heures. Nous amarrons à l'entrée de l'écluse à 18:30 heures et nous prenons le temps de visiter les lieux aménagés en parc publique et de s'instruire sur le 'chevalier cuivré', une espèce de poisson menacé d'extinction et qui se trouve uniquement dans la rivière Richelieu jusqu'à Chambly, dans la rivière des Milles-Îles près de Montréal, et dans le St-Laurent entre le lac St-Louis et le lac St-Pierre.

Samedi le 25 mai, une autre journée froide et humide pour passer l'écluse de St-Ours à 9:00 heures. Claude est d'avis qu'on ne fait pas de la navigation de plaisance mais plutôt de la navigation de déplaisance. Son opinion est fort judicieuse. À 11:30 heures nous amarrons à la marina de Sorel située sur le St-Laurent, à un mile de l'embouchure de la rivière Richelieu. Notre escale ici sera d'au moins de deux jours car la météo prévue pour cette fin de semaine est exécrable avec des vents forts de direction nord de 20 à 25 noeuds. Impossible de remonter le St-Laurent jusqu'à Québec dans ces conditions. Il nous reste encore 97 miles à faire pour atteindre notre destination finale, le Yacht Club de Québec.

L'équipage de Chapter-3 vous salue

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