Nous sommes arrivés à la Riverview Marina de Catskill
à 17:30 heures, dimanche le 19
mai. Le démâtage de Chapter-3 à Catskill s'est fait sans
problème lundi matin le 20 mai et
à 13:45 heures nous
étions en route en direction de
Troy, N.Y., distant de 36
miles . Durant nos manoeuvres de démâtage, deux autres voiliers
québécois sont arrivés à Catskill, soit le voilier
Chaka, celui qui nous a contacté par VHF à la sortie de Fernandina, Fl.
et le voilier Rio qui a passé une nuit à Belhaven dimanche le 12 mai
lorsque nous y étions pour réparation mécanique. Nous nous reverrons
certainement en cours de route puisque nous empruntons la même route pour rentrer au
Québec. Aujourd'hui lundi le 20
mai c'est le soleil mur à mur et 27 degrés C; c'est une belle
journée d'été.
La remontée de la rivière Hudson s'est faite
à contre-courant, donc
à vitesse réduite. À 20:45 heures nous amarrons
à Albany Yacht Club pour la
nuit; encore une dizaine de miles à faire pour arriver
à Troy pour passer
l'écluse fédérale qui donne accès au canal Champlain.
Nous sommes partis de Albany
à 6:00 heures mardi le 21 mai
et nous passons l'écluse de Troy à 8:00 heures. Nous sommes en
route pour Whitehall, N.Y., à l'extrémité nord du canal Champlain et
distant de 55
miles . Une autre belle et chaude journée d'été pour passer la douzaine
d'écluses qui nous séparent du lac Champlain. Les
berges de la rivière Hudson et du canal sont
bordées d'une végétation luxuriante d'un vert
tendre printannier; un parfum de fleurs et de terre humide s'en dégage. La rivière est calme et le vent est
nul.
Les heures d'ouverture des
écluses du canal Champlain sont
de 7:00 à 17:00 heures à ce temps-ci de
l'année. Le droit de passage pour
l'ensemble des écluses est de 15$ US pour deux
jours, le temps requis pour toutes les passer. C'est une aubaine si l'on compare
au coût de passage des écluses de la voie maritime du
St-Laurent qui est de 20$ par écluse. Nous passons de
justesse l'écluse no 8 à 17:05 heures grâce au bon vouloir de
l'éclusier qui nous a attendu.
Nous poursuivons notre route sur une distance de 6 miles pour nous rendre à l'entrée de l'écluse no 9 de Kingsbury
où, à 18:30 heures, nous accostons
sur le mur extérieur pour la nuit. C'est un
endroit paisible où seul le chant des oiseaux se
fait entendre. En bordure du mur se trouve un parc orné d'arbres majestueux et des
pêcheurs viennent y passer des
moments tranquilles tout en espérant y prendre des poissons.
Il a plu abondamment durant la nuit et au matin du
mercredi 22 mai on constate que le pont de Chapter-3 est couvert de
résidus de bourgeons, de
feuilles et autres brindilles vertes provenant des arbres qui ont été lavés durant la nuit. Nous passons
l'écluse à 7:30 heures puis, en cours de
route, c'est le rinçage du pont à grande eau à l'aide d'un sceau pour puiser
l'eau de la rivière. À 10:30 heures nous passons la
dernière écluse, l'écluse de Whitehall, et nous
entrons dans le lac Champlain. Vers 17:00 heures, à la hauteur de Mullen Bay sur
le lac Champlain, on observe une multitude de petits poissons de 2 à 3 pouces , morts, et qui
flottent à la surface de l'eau sur une
étendue de quelques miles. Il y
en a des centaines sur notre route, peut être des milliers de ces petits
ménés qui servent généralement d'appâts pour les pêcheurs. Les goélands sont là pour la bouffe et ils s'en
régalent. Quelles sont les
causes de ce phénomène?
Peu de temps après un autre phénomène sans lien avec le
précédent, un phénomène météo celui-la, se produit sur
notre route. Une cellule orageuse locale se développe au-dessus des
montagnes sur notre côté bâbord et se déplace rapidement en diagonale
pour traverser notre route. Un spectacle son et lumière se dégage de l'épais nuage sombre et la pluie
torrentielle cache totalement le paysage devant nous sans pour autant nous
incommoder. Nous sommes juste à la périférie de l'orage et nous la
suivons durant une bonne heure sans se faire mouiller. Puis le soleil nous
revient dans toute sa splendeur. Nous mouillons à Converse Bay à 19:30 heures, juste
à temps pour le voir
disparaitre tout en couleur derrière les montagnes.
Le ciel est gris en ce matin
du 23 mai lorsque nous levons l'ancre à 6:00 heures à destination de Plattsburgh
distant de 26,4
miles . Il nous semble que nous sommes seuls à naviguer sur le lac
Champlain; nous avons rencontré aucun autre bateau, ni hier
ni ce matin. Rendu au large de l'île Valcourt, à 10:00 heures, Claude voit sur
notre côté bâbord un feu de détresse (flare) monter une
centaine de pieds dans les airs depuis l'île de Valcourt, puis
s'éteindre en retombant au sol.
Nous sommes trop loin de l'île; on ne voit rien
à l'œil nu. Nous tournons
à 90 degrés pour nous diriger vers l'endroit
où le feu de détresse a été vu. Sylvie, avec ses lunettes
d'approche, apperçoit un feu rouge vif qui
s'agite au loin sans pour autant voir la personne qui l'agite; nous sommes
encore trop loin. Nous nous rapprochons de l'île et nous constatons qu'il
s'agit d'un petit bateau à moteur d'environ
20
pieds (inboard) échoué sur la berge avec deux
personnes à bord. Ces personnes sont
probablement là depuis hier puisqu'ils
portent seulement un 'T-shirt' et c'est
frisquet ce matin. Peut-être se sont-ils faits prendre
par l'orage hier après-midi et ils se sont
échoués en cherchant refuge sur
l'île. Nous ne pouvons pas nous
approcher trop près de la berge au risque de
nous échouer nous-même. Par radio VHF nous
rapportons l'incident à la garde côtière américaine qui nous demande de
rester sur les lieux jusqu'à leur arrivée. À leur arrivée, la garde côtière prend la relève et nous donne
congé.
Nous reprenons notre route et
amarrons au quai de service de la marina de Plattsburgh pour le plein de fuel
à 12:00 heures, soit une heure
plus tard que prévu à cause de l'incident de
l'île Valcourt. Nous sommes quand
même satisfaits d'être venu en aide à des personnes en
détresse. Une autre raison pour
laquelle nous faisons escale à la marina de Plattsburgh,
c'est pour me permettre de récupérer quelques effets personnels
que j'ai laissé à bord de Basta lorsque j'ai
convoyé ce voilier en octobre
dernier. La marina de Plattsburgh est son port d'attache.
Nous quittons la marina de
Plattsburgh à 14:00 heures avec espoir de
passer, 24
miles plus loin, les douanes canadiennes avant 17:30
heures, ce qui nous permettrait peut-être de passer, deux miles et
demi plus loin, un pont ferroviaire avant 18:00 heures. Ce pont ferroviaire est
le pont tournant de l'île Ash, toujours ouvert durant
le jour mais qui est fermé entre 18:00 heures et 8:00
heures le lendemain matin. Même démâté, Chapter-3 ne peut pas passer
sous le pont dont la clairance verticale est de 3,7 mètres
seulement. Nous sommes engagés dans une course contre la
montre et nous maintenons la
RPM du moteur à haut régime pour gagner de
précieuses minutes. Claude prend
même la peine d'appeler le poste
des douanes canadiennes situé en bordure de la
rivière Richelieu pour leur
expliquer notre situation et les douaniers se montrent très coopératifs. À notre arrivée au poste des douanes
à 17:20 heures, deux douaniers
nous attendent sur le quai. Un douanier nous a même aidé à amarrer Chapter-3, ce que les
douaniers ne font pas habituellement. Les formalités des douanes se font
séance tenante sur le quai et
à 17:30 heures nous sommes en
route pour passer la pont ferroviaire deux miles et demi plus loin. Nous
progressons le plus rapidement possible. Nous voyons le pont ouvert. Quelle
désagréable surprise nous avons
quand, à 17:40 heures et à moins d'un mile du pont, nous
voyons le pont se fermer. L'opérateur est-il
pressé de quitter son travail? Vite,
je vais chercher le klaxon à air comprimé pour signaler notre
présence. Nous continuons quand
même à la même vitesse et à notre grand soulagement, le
pont ouvre à nouveau pour nous laisser
passer. Il est 17:55 heures. À bien y penser,
l'opérateur a peut-être fermé le pont pour nous signaler
qu'il fallait de presser.
Notre objectif maintenant est
de mouiller à St-Jean-sur-Richelieu afin
d'être en mesure de passer,
demain, la première des neufs écluses du canal de Chambly qui
ouvre à 9:00 heures et à 12:30 heures. Deux
éclusages par jour
seulement. Nous amarrons au quai
à l'entrée de la première écluse (l'écluse no.9) à 20:30 heures.
Vendredi le 24 mai,
journée humide, froide et pluie en
abondance. Heureusement Chapter-3 est équipé d'un bon système de chauffage à air chaud s'alimentant
à même le réservoir de fuel, un Espar.
C'est très confortable dans l'habitacle
du voilier, mais il faut être dehors pour faire les
manœuvres. L'éclusage de 9:00 heures
à St-Jean-sur-Richelieu se fait
dans des conditions pénibles. Nous sommes deux
bateaux dans l'écluse, l'autre étant le Kalou-V, un yacht
à moteur de
35
pieds . Les 9 écluses du canal de Chambly
datent d'une autre époque et se répartissent sur une distance de
10
miles entre St-Jean-sur-Richelieu et Chambly. Elles sont
ouvertes manuellement par les éclusiers et le temps requis
pour toutes les passer est au minimun 4 heures. Nous sortons de la
dernière écluse (écluse no 1) à Chambly à 13:45 heures. Il reste encore
une écluse à passer sur la
rivière Richelieu, soit celle de
St-Ours à 27,2 miles de Chambly.
Celle-ci ne fait pas partie de l'ensemble des écluses de canal de Chambly.
Aucune possibilité de la passer aujourd'hui car
le dernier éclusage est à 15:30 heures. Nous amarrons
à l'entrée de l'écluse à 18:30 heures et nous prenons
le temps de visiter les lieux aménagés en parc publique et de
s'instruire sur le 'chevalier cuivré', une espèce de poisson
menacé d'extinction et qui se trouve
uniquement dans la rivière Richelieu
jusqu'à Chambly, dans la
rivière des Milles-Îles près de Montréal, et dans le St-Laurent
entre le lac St-Louis et le lac St-Pierre.
Samedi le 25 mai, une autre
journée froide et humide pour passer
l'écluse de St-Ours à 9:00 heures. Claude est
d'avis qu'on ne fait pas de la navigation de plaisance mais plutôt de la navigation de
déplaisance. Son opinion est
fort judicieuse. À 11:30 heures nous amarrons
à la marina de Sorel
située sur le St-Laurent,
à un mile de l'embouchure de la
rivière Richelieu. Notre escale ici
sera d'au moins de deux jours car la météo prévue pour cette fin de semaine
est exécrable avec des vents forts de
direction nord de 20 à 25 noeuds. Impossible de
remonter le St-Laurent jusqu'à Québec dans ces conditions. Il
nous reste encore 97
miles à faire pour atteindre notre
destination finale, le Yacht Club de Québec.
L'équipage de Chapter-3 vous
salue
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