Texte rédigé par Nathalie et Dominique de l'ÉTOILE DE LUNE
En général la première question est comment fait-on pour sortir du Venezuela pour aller sur Bonnaire alors qu'il n'y a pas de possibilité de faire la sortie sur Roques ou sur Aves les deux derniers points de visite du Venezuela avant d'arriver à Bonnaire?
En fait c'est très simple, deux solutions s'offrent à vous :
Soit vous faites une sortie du territoire vénézuélien, avec ports intermédiaires de Margarita et vous vous présentez en transit partout où vous passez, même si les papiers datent un peu quand vous arriverez sur Bonnaire, là-bas ça se passe bien. Par contre, à l'intérieur du Venezuela la guardia a le droit de vous demander de sortir plus vite que vous ne l'auriez peut-être voulu. Tout dépend du temps que vous avez devant vous.
Soit vous ne faites pas de sortie du tout et vous arriver « d'ailleurs » sur Bonnaire, à Bonnaire personne ne demande de papiers et du coup vous restez sur le Venezuela autant de temps que vous le permettent vos papiers. Cependant il ne faut pas devoir revenir sur le Venezuela car les passeports ne seront pas « fermés »…
Attention c'est important : A Bonnaire, il faut arriver impérativement le week-end ou le soir tard (après 17 H pour faire formalités. Les formalités se font plus facilement en dehors des heures de l’immigration. On se présente d'abord aux douanes et ils nous envoient à la police c'est en face des douanes, (ils ne demandent même pas les papiers de sortie de la précédente escale)
Navigation de Tortuga vers Roques
86 MILLES DEPUIS LA TORTUGA
Nous avions soigneusement pris la météo avant de partir. Nous avions choisi une fenêtre de temps clair pour arriver sur Roques, le vent était annoncé entre 10 et 15 noeuds d'Est. Malgré nos précautions, nous avons commis la bêtise de partir à 17 heures de Heradura sur Tortuga calculant une moyenne de 5 noeuds ou moins, nous désirions arriver aux bonnes heures dans la passe de Sébastopol, c'est-à-dire entre 11 heures et 14 heures car seule la navigation à vue est recommandée dans les Roques. En lieu de ça, nous arrivions sur zone vers 6 heures du matin, et là on ne voit pas assez les couleurs pour différencier le récif. Ce n'est pas recommandé ! La cartographie électronique sur les Roques est complètement fausse et les cartes papier ne vous aident pas plus. Quant au seul guide disponible, il n'est pas conçu pour vous faire atterrir de nuit !
Pour arriver à cette heure-là, il aurait fallu partir entre 22 heures et minuit.
Il faut savoir que pendant l'été, les conditions de la Tortuga sont trompeuses. Le vent est faible voire nul sur la Tortuga. Mais, il se réveille à une dizaine de milles à l'ouest de l'île pour ne plus vous lâcher jusqu'aux Roques, les navigations sans vent sur ce parcours sont extrêmement rares. De plus, nous sous-estimons tous l'incidence du courant subtropical qui ajoute au moins deux noeuds à la vitesse normale du bateau.
Donc le conseil pour cette navigation est de bien calculer son avancée et surtout de ne pas sous-estimer les conditions météorologiques. Pour arriver par grand jour
Le phare est visible, mais les deux barrières entre lesquelles il faut se faufiler le sont qu'avec le soleil haut ;
Donc au phare, il faut vraiment se faufiler entre la barrière qui est à l'Est et qui bloque les vagues de la mer et la barrière qui prolonge le phare donc celle de l'ouest. Ca forme un couloir, dans ce couloir, vaut mieux pas passer sur les taches claires, ce n'est pas que du sable, à l'entrée qqs taches sont disposées en quinconce, il faut rester dans le bleu foncé et naviguer avec 10 mètres de fond en moyenne en restant le long de la barrière qui est à bâbord. les fonds les plus profonds sont en général le long de la seconde barrière (celle qui prolonge le phare) il ne faut surtout pas la traverser !!!
Vous pouvez loger n'importe où sous le vent de la barrière Est, toujours en évitant les taches claires. Nous avons choisi comme premier mouillage celui sous l'île de buchyaco, à deux milles de l'entrée. Là aussi ce que nous prenions pour du sable c'est du mélange corail-sable. On mouille dans 7 à 9 mètres
Points GPS d'entrée par Sébastopol
Voici, les points GPS qui vous aideront à bien passer ce cap:
WP 0 point GPS avant l'entrée
11°46 682N 66°35 0W
Après ce point GPS cap au 320° jusqu'au WP1
WP 1
11°46 75 N 66° 35 065W
Aller s'appuyer sur la deuxième barrière sur bâbord
WP2
11°46 824 N 66°35 060W
Voir la barrière sur bâbord et partir plein Nord à vue
WP3
11° 47 005N 66°34 986W
Banc de corail sur la droite et toujours barrière à bâbord
WP4
11° 47 142 N 66° 34 919W
Passage assez large où il est possible d'affaler sa grand-voile, si ce n'est fait dehors à cause de l'état de la mer
WP5 (peut être un endroit assez large pour affaler sa grand voile si ce n'est déjà fait à cause de la mer qui dehors remue beaucoup)
11°47 148N 66°34 882 W
WP6
11° 47 728N 66° 34 754W
Se rapprocher de la barrière de tribord et trouver le mouillage de Buchiyaco.
Attention ces points ne vous prémunissent pas d'une veille attentive et de repérer à vue les bancs de coraux
Faut-il faire ses formalités aux roques ?
Si vous vous restreignez à naviguer dans les environs de l'île de Gran Roque, c'est-à-dire à ne pas sortir d'un triangle compris entre Fransisqui, Pirata et Gran Roque. Ces trois îles sont libres de droits. Mais c'est dommage le reste est joli
Pour les formalités, tout dépend de la solution que vous avez choisie pour la "sortie du Venezuela ". Si vous êtes en transit et que vous rencontrez la guardia, ils vous diront qu'il n'est pas utile de passer pour les formalités mais vous devrez quitter les roques et passer rapidement sur les aves
En pratique, tous les navigateurs usent de la même stratégie (anglais, québécois, espagnoles, français, belges....) En fait, le mieux est de voyager dans les Roques sans aller faire les formalités. On peut même aller à Gran Roque visiter les posadas colorées et passer pas loin des moustaches de la capitainerie, on pourra rentrer au bateau sans être inquiété. Le parc fait des tournées en barque rapide dans les îles et vérifie les bateaux. Leur comportement est cordial et souriant. En général le bateau contrôlé "vient d'arriver". L'équipage est alors prié de venir se présenter le lendemain à Gran Roque pour faire les formalités. (à partir de ce moment-là vous avez droit, en théorie, à 15 jours)
Si vous devez faire les formalités
L'île est minuscule mais vous y passerez quand même la matinée ! Tout navigateur doit se présenter dans 4 bureaux différents pour obtenir un permis qui lui donnera droit à 15 jours dans les Roques renouvelables une seule fois. Attention ces "visites de courtoisies" se feront impérativement dans un ordre précis. Vous commencerez au nord-ouest de l'île pour trouver le premier bureau et vous finirez, selon une ligne droite, parcourue à pied dans les rues de sable, au sud-est de l'île.
Les quatre bureaux dans lesquels vous vous présenterez sont dans l'ordre :
La guardia costa
La officina del parke
La guardia nationale
L'aéroport
Vous ne sortirez votre portefeuille qu'à la quatrième étape, par contre vos papiers seront vérifiés dans les 3 premiers bureaux. Patience et sourires seront vos meilleurs alliés dans ce marathon administratif sous un soleil de plomb!
À la guardia costa et à la guardia nationale, les officiers demandent parfois un "zarpe", qu'on aurait dû se faire établir en sortant du dernier port vénézuélien visité : Porlamar, Puerto la Cruz, Cumana, Carenero... Cependant, les "zarpe" ne sont plus obligatoires dans le pays. Ce sont des documents de sortie entre états. Aujourd'hui, l'entrée que l'on fait au début du séjour au Venezuela est une entrée nationale, tant que vous ne sortez pas du pays, vous n'en aurez pas besoin. Nous nous en sommes tenus à cette nouvelle réglementation et lors des formalités, nous leur avons précisé que nos documents avaient valeur nationale, ils ont tergiversé, puis c'est passé...
Les formalités se paient à l'aéroport, et coûtent en 2007, 4300 bolivars par pied (longueur du bateau) et pour 15 jours, ensuite les membres d'équipages paient 38 000 bolivars par personne. Le bolivar se change en septembre à 5000 bolos pour 1 euro. (Mais la dévaluation de la monnaie est fulgurante). Payez en bolivars, car si vous n'avez que des dollars, ils appliqueront le taux officiel qui sera en votre défaveur par rapport à ce qui vous trouverez sur le marché.
Avertissement
LES FUSILS HARPON SONT INTERDITS
Impossible de tergiverser, les gardes ont surpris un navigateur avec un fusil harpon dans son annexe, ils le lui ont pris sans intention de le rendre et sans animosité dressant tout simplement un procès verbal. Ils ont fait leur travail tout naturellement et ils ont demandé de passer le lendemain faire les formalités. Le navigateur a eu l'intelligence d'adopter un profil bas et tout s'est très bien passé. Les gardiens étaient à leur 244e fusil saisi en 8 mois.
AVITAILLEMENT
Une fois par semaine pendant la haute saison, des lanchas approvisionnent les Roques, les légumes sont en général déjà très murs à leur arrivée. En été 2007, la livraison se faisait le vendredi, quelques jours après, il n'y avait plus rien dans les étals. Donc ce n'est pas là qu'on peut faire un gros approvisionnement. Tout juste du dépannage (légumes, fruits, oeufs, pain, conserves, poulet congelé, ...). Les prix sont plus chers que ceux pratiqués ailleurs dans le venez, le change y est moins intéressant aussi. Il faut se renseigner sur ce point avant, car la régularité de l'approvisionnement tient plus au coup de poker qu'à une réelle fiabilité.
Navigation
les cartes électroniques sont toutes fausses
dans les roques on ne se déplace qu'entre 10 H 30 et 14 H, les entrées de certaines îles sont délicates : dos mosquises, cayo de agua, des copains ont chatouillé le récif, à cayo de agua à vouloir y rentrer vers 15 ou 16 h... c'était déjà trop tard. Il faut vraiment arrondir les cayes comme c'est noté dans le DOYLE (important à avoir!)
bequeve (pour tirant d'eau inférieur à 2M),
Mouillages à ne pas manquer
Tout est sympa dans les roques à condition d'aimer les oiseaux qui sont nombreux, de ne pas se focaliser sur les fonds sous-marins, qui sont abîmés, ou sur les bateaux moteurs qui viennent de Caracas passer le week-end ou les grandes vacances. Il y a du monde, les Vénézuéliens aiment leurs roques et y viennent, mais l'on peut trouver des coins paisibles ou des semaines entières à rester tout seul sur Sarki, Cayo de Agua, Augustin, Nordisqui (ce dernier n'est pas facile d'accès, mais c'est très sympa à vivre)
Ne pas oublier d'aller à Dos Mosquises, il y a une réserve des tortues, ils prélèvent les oeufs sur la plage, après éclosion, ils élèvent les tortues jusqu'à neuf mois avant de les lâcher en eau libre, c'est pour essayer de redonner du tonus à la population de tortues... de grands moments à vivre pour les approcher de si près! (il y a un peu la mm chose à Bequia aussi)
Sinon ne pas manquer Gran Roque le village est vraiment mignon, il n'y a aucun problème de sécurité, les posadas sont colorées et agréables, vue panoramique du haut de la colline où il y a la tour hollandaise, c'est franchement à faire!
Pour manger, les posadas sont très chères, par contre, il y a au bord de la lagune, en face de la piste d'aéroport une "gargote" elle ne paie pas de mine, y a marqué restaurant sur la façade en face, il y a une maison en construction,(il n'y a d'ailleurs qu'une seule table) là pour 38 000 bolivars, vous aurez du poisson grillé une belle assiette bien préparée et bien pleine !
amitiés marines
bon vent, belle mer à tous
nat et dom de l'étoile de lune
F4FJD
www.etoiledelune.net
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