Nouvelles des Navigateurs

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entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

lundi 30 août 2010

ÉTOILE DE LUNE - Nathalie de retour aux Marquises









Message du 27 août


Ce qui me tracassait le plus avant de partir, c'était, non pas les 30 heures de vol, les 15 heures d'escale, et 11H30 de décalage horaire, mais les bagages. Je ramène, du matériel pour le bateau ainsi que quelques affaires, toujours utiles, mais pesantes!

En réalité, mon billet vers Papeete, via Paris et Los Angeles me donne droit à 2 bagages de chacun 23 kilos, ainsi qu'à une valise cabine de 10 kilos. Il y a de quoi voir venir... Oui, mais, à partir de Papeete et jusqu'aux Marquises, je n'ai plus droit qu'à un seul bagage de 20 kilos et un sac cabine. Je décide donc de faire la moyenne de tout cela et d'avoir un seul bagage de 27 kilos en soute et un gros sac emmenant toute la "technologie" fragile en cabine.

A Nice, je tombe sur un gentil. Il me prévient que même si nous avons droit à 46 kilos en soute, le poids d'un bagage ne doit pas excéder 23 kilos, sous peine de payer 100 euros toute surcharge même de quelques grammes... Un grand sourire, des explications sur la suite du trajet, suffisent à l'amadouer. Il ne me compte rien pour les 27 kilos en soute et me laisse partir avec mon gros sac en cabine. Je ne serai plus inquiétée jusqu'à Papeete.

Ouf, voilà un bon bout de déblayé!

Le vol de Nice a suffisamment de retard pour me voir courir, dans l'aéroport de Charles de Gaule à Paris, gros sac sur le dos (il n'y a aucun charriot sur le parcours qui fait plus d'un kilomètre). Je le traverse en un temps record, pour arriver au moment de l'embarquement vers Los Angeles. Ce vol se passe à merveille, j'utilise 11H30 pour me reposer, et tenter de dormir... A noter que les repas Air France sont immangeables, et ce, de l'avis de tous! Les sièges en classe voyageur font mal aux fesses...

Les voyages entretiennent la jeunesse, déforment les valises et anéantissent les muscles fessiers!

A Los Angeles, je ne tombe que sur des gentils qui de surcroît parlent le français. Incroyable! Un garçon, de sécurité, me voyant empêtrée dans mon grand sac me propose de me le porter. Super! Il s'appelle Fouad, Algérien d'origine, né à Aix en Provence, il parle le français avec le joli accent qui met plein de cigales sur la fin des mots. Il parle outre l'anglais, le néerlandais et l'arabe. Il remplit, à ma place, le formulaire d'immigration. Hé oui, dans l'avion j'avais reçu un papier bleu, mais il leur faut un papier blanc, car j'ai un visa sur mon passeport. Mais celui-ci me permet de ne pas me soustraire à "l'estate". Une formalité inventée depuis le 1er juillet, qu'il est impératif de remplir par internet avant son départ...

Le vol de Los Angeles, vers Papeete est éreintant. Beaucoup d'enfants! Bizarrement ce sont ceux qui voyagent avec leurs parents qui sont les plus volubiles. Ils crient à tue tête se pensant seuls et surtout de plein jour, alors que c'est la seule vraie nuit en ces 45 heures de voyage! Lorsqu'ils se taisent c'est parce qu'ils jouent sur des machines qui font des tiliptilip aigus... Un rêve! Ayez des enfants belle jeunesse!

A Papeete, en débarquant à 4 heures du matin, je commence à vraiment ressentir la fatigue. Les parfums de tiarés sont partout, malgré l'heure matinale, des ukulélés se font gratter la chansonnette par trois gros polynésiens endormis. Après les douanes, c'est une effusion d'effluves! Les familles sont là. Elles accueillent leurs proches avec de grands colliers odorants et colorés... Cela me fait envie, et si moi aussi on m'accueillait avec ces beaux colliers? Mais, il me reste encore plus de 10 heures de voyage!

Courage, Nat!

Au comptoir, d'enregistrement vers les Marquises, une fonctionnaire, en robe d'hibiscus et chignon, ne me laisse pas passer avec mes bagages. Elle me menace de tout envoyer par fret. Cela signifie que tout, même ce qui est fragile, passera non pas en même temps que moi dans l'avion, mais en cargo. Vous savez ces cargos qui ne viennent que toutes les trois semaines sur Marquises??? Ben oui, ceux-là. S'engage un bras de fer entre le chigon revêche et le moussaillon qui demande un peu de compréhension. Mais le chignon s'emballe, ...

A force de détermination, de raisonnement, je finis par refaire les bagages, à emmener ce qui est fragile en cabine. Et, pour 120 euros supplémentaires (le billet Papeete Marquise coûte 500 euros, le billet Nice-Papeete 2780 euros), je parviens à tout emmener. La suite du voyage me donnera raison. Le chignon arguait de vols pleins et de capacités réduites d'avion. Oui, les avions que j'ai emprunté étaient petits, mais, ils n'étaient pas pleins, et j'aurais pu dans chacun d'eux emmener mon bagage cabine...

En fin de compte, je quitte Papeete sous la pluie. L'avion fait escale à Ranguiroa ce qui me permet de survoler le seul vignoble de la région. Vue singulière que ces vignes posées sur l'atoll, entre océan et lagon. Il paraît qu'il fait un très bon vin rosé de corail... A voir... plus tard! De Ranguiroa j'arrive à Nuku Hiva. Cette île est aussi austère que Hiva Oa, des montagnes tortueuses, des roches tourmentées, un décor qui départage les goûts...

A Nuku Hiva, je monte dans le plus petit avion de ce voyage. Je suis assise, sur le dernier siège de l'avion, à côté du radeau de survie. La porte garde un jour et je vois la mer au travers de l'embrasure. J'ai la sensation d'être assise sur les moteurs, tant le bruit résonne. Mais, le vol à basse altitude me permet de réaliser quelques clichés des paysages éperonnés par une mer féroce. Les vagues telles des incisives goulues dévorent la roche rouge...

A Hiva Oa, mon capitaine m'accueille à la mode polynésienne avec un joli collier de fleurs. Il réalise l'un de mes rêves, quel plaisir de se voir souhaiter la bienvenue avec une telle attention!

Notre Etoile de Lune est prise de convulsions...
L'émotion?

Non la houle! Elle rebondit sur les parois qui cernent le mouillage. Elle éclate des rideaux d'écume à plus de 20 mètres de hauteur. Elle crée un véritable bouillon qui remue le bateau en tout sens. Rien de régulier, ni tangage, ni roulis. Malgré la fatigue du voyage, les mouvements erratiques du bateau ne me permettent pas de récupérer. Je n'arrive même pas à défaire mes bagages, le mouvement du bateau est infernal et sans répit.

Au bout de 5 nuits, sans réel repos, mon capitaine trouve une solution de rêve!
Mais cela... je vous le raconterai la prochaine fois...

Nat et Dom à Hiva Oa
www.etoiledelune.net

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