Nouvelles des Navigateurs

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entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

vendredi 19 novembre 2010

CAT MOUSSES - René et la famille en Nouvelle-Calédonie


18 nov 2010
Nouvelle-Calédonie
Récit 160 - La Nouvelle-Calédonie

Ouf, deux semaines encore de passées. A ce rythme, notre voyage se terminera avant qu'on ait le temps de le réaliser. Comme nous ne naviguons pas beaucoup depuis quelques temps, le temps me manque pour écrire. Lorsque nous arrivons dans un nouvel endroit, j'aime bien faire un peu de recherche afin d'informer nos lecteurs sur la géographie, l'histoire, la culture du pays, les us et coutumes, etc. Bref, bien que je n'ai pas complètement terminé ma recherche, je vais quand même débuter une première partie et je finirai plus tard car nous reprenons bientôt la mer.

En effet, nous avons reçu, hier, nos dernières approbations pour les visas de l'Australie. Nous sommes donc prêts à partir. Nous fêtons les 11 ans de Catherine aujourd'hui, nous faisons refaire la soudure de notre bossoir cet PM, ensuite une visite à l'aquarium est prévue pour demain après-midi, puis la météo décidera de notre date de départ.

Parlant d'Australie, il faut que je raconte une triste histoire. Nos amis du bateau Gallivanter sont partis, il y a 6 jours, pour l'Australie. Il y avait du groupe, le bateau Aquila.

Nous avons rencontré ce bateau à l'île de Tanna, c'est même nous qui avait avancé l'argent (en devise Vatu) à cet Américain (Mike) pour qu'il puisse visiter le volcan avec nous.

Quelques jours après son départ, nous avons eu la surprise d'apprendre que le bateau Aquila avait coulé. En effet, alors qu'il naviguait vers l'Australie, un des passe-coques d'Aquila (trou percé dans la coque qui sert de sortie/entrée d'eau pour un bateau) s'est cassé. Bref, son bateau s'est rapidement rempli d'eau et ses pompes de cale, l'une ayant rendue l'âme, n'ont pas suffi à la demande.

Nous n'avons pas les détails exacts mais toujours est-il que le bateau a coulé. Son propriétaire, Mike, a été secouru par deux Québécois du bateau Azzar que l'on connaît très bien (Claude et Normande). Nous avons bien hâte de les revoir en Australie pour avoir l'histoire intégrale.

Revenons à nos moutons, je vais y aller dans l'ordre de nos escales avec mes descriptions alors je reviendrai plus tard sur Nouméa où nous nous trouvons actuellement.

La Nouvelle-Calédonie est un des nombreux territoires français d'outre-mer. Elle est constituée de l'île principale (Grande Terre) où se trouve la capitale de Nouméa, mais aussi des îles Loyauté plus à l'est, l'île des Pins et Ouen au sud, l'île de Belep au nord et plusieurs autres îles et récifs qui la bordent.

La Nouvelle-Calédonie, île la plus au sud de la Mélanésie, est la quatrième plus grande île du Pacifique, après la Nouvelle-Guinée et les îles du nord et du sud de la Nouvelle-Zélande. En découvrant l'île en 1774, le capitaine Cook l'a nommé Nouvelle-Calédonie parce que les nombreux pins bordant l'île lui rappelaient l'Ecosse. J'en reparlerai un peu plus en détails dans mon prochain récit pour ne pas trop alourdir celui-ci.

Notre premier arrêt en N-C a été l'île de Lifou. Sa superficie, équivalente à celle de la Martinique, en fait l'île la plus étendue de l'archipel des îles Loyauté. Le profil de cette île est vraiment spécial par sa côte entaillée de baies alliant les longues plages de sable blanc, les falaises tranchées dans l'ancien récif et les fonds coralliens. L'intérieur de l'île, vaste plaine édifiée sur l'ancien lagon, est recouvert de denses forêts tropicales. En d'autres termes, c'est une belle touffe vert tendre qui repose sur un socle de pierre grugée par la mer. Toutes les langues des îles Loyauté (mis à part Ouvéa) sont typiquement mélanésiennes.

A Lifou , le langage commun est le Drehu. Bien sûr, tous parlent aussi le français. Nous nous sommes d'abord arrêtés à la marina de Wé à Lifou car c'est là que l'on peut entreprendre les procédures d'entrée au pays et c'est aussi là que se trouvent actuellement nos amis du bateau Graine d'Etoile puisqu'ils y ont trouvé un travail d'enseignant. Nous avons été déçus d'apprendre qu'ils étaient actuellement sortis pour la semaine et qu'ils se trouvaient à Ouvéa.

La décision ne fut pas difficile, nous qui avions passé outre Ouvéa à regret, avons fait marche arrière pour aller les y rejoindre, en nous arrêtant toutefois pour la nuit dans la baie de Doking à Lifou. Nous avons été très impressionnés par la beauté de cette baie, mais surtout par sa richesse en poissons de toutes sortes. En lançant à l'eau nos pelures de papayes, nous avons vite fait de découvrir toute une colonie de requins et poissons géants. Nous n'avons pas insisté pour y plonger vue l'heure tardive, et apparemment nous avons bien fait, car il y a un hôtel sur la pointe de la baie et cet hôtel décharge souvent à la mer des carcasses de viande dont se régalent les requins. Bref, la population locale reste sur ses gardes dans les eaux de cette baie.

Puis ce fut Ouvéa qui est décrit comme l'un des plus beaux endroits du Pacifique avec sa plage de sable blanc qui s'étend sur 25 km de plage. Longue de 35 km et large de moins de 40 m par endroits, l'île est traversée, du nord au sud par une unique route qui longe la plage. Nous avons eu la chance inouïe de tomber pile sur Graine d'Etoile dans la baie du Mouli où ils venaient à peine de mouiller. Nous avons passé deux jours avec eux. Nous sommes partis mouiller plus loin dans la baie de Lekiny où nous avons fait un souper de fettuccini à la langouste avec ce qu'on avait canné dans les Vanuatu.

Le lendemain, nous sommes allés explorer la passe de Lifou, une réserve marine où du haut du pont de Mouli, on peut apercevoir divers poissons, tortues et raies (faisant des sauts spectaculaires). Michel nous a donné un cours de géologie en nous éduquant sur l'érosion des falaises, nous montrant les endroits faisant état des époques glacières. On pouvait clairement voir la différence en ces endroits. Achevé en 1984, le pont de Mouli permet de franchir le bras de mer qui sépare l'île de Mouli de l'île principale.

A 80 km au sud-est de Nouméa se trouve l'île des Pins où nous nous sommes ensuite arrêtés, dans la baie des crabes devant la plage de Gadji. Cette île, de 14 km de large par 18 km de long, est reconnue comme un éden océanien en raison de sa quiétude et de ses plages superbes. Certains la qualifient d'île la plus belle du monde mais comme chacun prêche pour sa patrie, cette affirmation reste discutable. Toujours est-il, toutefois, que l'endroit est assez populaire car à chaque année, plusieurs Japonais viennent y célébrer leur mariage.

A titre historique, il faut savoir que suite à l'époque missionnaire qui suivit la découverte de cette île par James Cook au XIXe siècle, il y eut la période pénitentiaire avec cinq villages de communards. Bien que le gouvernement ne soit pas particulièrement fier de ce fait, ce sont ces bagnards qui ont construit les bâtiments, routes et châteaux d'eau de cette île. La structure sociale des îles Loyauté est encore très empreinte de la coutume traditionnelle. Dans ce monde mélanésien où les habitants sont appelés Kanak, les districts sont sous l'autorité d'une chefferie. Ainsi, à l'occasion de visite en tribu, il est d'usage de faire la coutume, soit d'offrir au chef un petit cadeau symbolique, comme un bout de tissu ou d'étoffe, cigarettes, billets de banque ou autre.

Fini le kava, on offre dorénavant des bouts de tissu. Ici, la case (maison) traditionnelle des Kanak est de forme conique. Finalement, la danse traditionnelle, appelée Pilou, qui accompagne toutes les occasions marquantes, a une grande valeur spirituelle. Elle ressemble toutefois à la danse des Vanuatu, d'après ce qu'on en a vu du moins.

Je m'arrête ici, je parlerai de Nouméa dans mon prochain récit. Je raconterai aussi un incident de 'Kite Surf' qui aurait bien pu être tragique pour un de nos amis. Il nous a fait une de ces peurs, que nous ne sommes pas prêts d'oublier. Toute une histoire, René et moi en portons encore les cicatrices. Plus à suivre.

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