Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

mardi 24 juillet 2007

CAMINATA au SAN BLAS

Copie du message reçu de Carmen et Robert le 17 juillet

Depuis quelques jours que nous sommes aux îles San Blas (Panama)et c'est véritablement un autre monde. Nous avons plein de choses à vous raconter et vous nous pardonnerez que tout soit un peu pêle-mêle car ce courriel n'est pas l'extrait d'un livre et je n'ai aucune intention d'éditer.Hier, il y avait une fête d'enfants dans l'île de Mamitupu (l'île n'est pas plus grande qu'un demi pâté de maison), mais malheureusement il n'y avait pas grand chose à faire pour les enfants à part manger du poulet et du riz.

Nous sommes donc allés chercher le laptop et leur avons présenté le film "Finding Nemo"...avec quelques problèmes techniques. Ils étaient 20 petits, plusieurs tout nus, assis dans le sable, sur des tronc, des bidons ou quelques chaises de plastiques, les yeux rivés sur un écrande 15". Certains ainés étaient amusés de voir des poissons parler!!! Inutile de dire que dans les choix de langues du film, il n'y avait pas l'option Kuna. Certains de ces enfants sont croquables et ils criaient en coeur les noms Kuna des pélicans, des requins, des raies, etc, au fur et à mesure qu'ils apparaisaient dans le film. Pendant la présentation, ils nous ont gentiment apporté un noix de coco fraîche pour boire.

Les Kunas font beaucoup le commerce des noix de coco et il est défendu de lesramasser où que ce soit. Naturellement, on s'est fait poser plein de questions. Les hommes seulement parlent espagnol. Quand ils ont compris que nous n'avions pas d'enfant; il nous ont offert de repartir avec la petite dernière d'un des 6 enfants. Nous ne saurons jamais, à quel point le père et la mère étaient sérieux; mais j'ai sorti mon meilleur espagnol pour les convaincre qu'il n'en était pas question. Après tout, il y a des limites à changer de vie.Parlant de Mamitupu, le jour de notre arrivée, quelqu'un s'approche de notre voilier avec son canot "gossé" dans un arbre* (comme presque tous les autres d'ailleurs)et m'aborde en me parlant de Mamitupu...Mamitupu ! Dépaysé et ivre d'exotisme, j'ai cru que c'était le gars qui s'appellait Mamitupu.

Carmen a bien ri losqu'elle a compris, dans le mélange d'espagnol et de Kuna, qu'il s'appelait Rafael et qu'il nous invitait à aller manger chez lui sur l'île de Mamitupu. Naturellement, nous sommes alléset leur avons laissé une compensation raisonnable contrairement à certains touristes qui leur laissent de gros montants plus en remerciements pour l'exotisme que pour la bouffe.

Cela donne alors aux Kunas l'impression que tous souhaitent en faire autant et leur réflexe mercantile prend parfois le dessus. Il faut dire que depuis, plusieurs ont aussi profité de notre hospitalité.* Un canot, j'en ai essayé un...c'est très versant, difficile à manoeuvrer et la rame très épaisse et particulièrement large pèse une tonne! Ils ne sont pas en forme pour rien. Le matin, les mères, toutes en costume traditionnel, amènent deux ou trois enfants à l'école ,deux îles plus loin, dans ces même canots.

Toujours à 500' de la même île, notre ami Rafael est venu hier nous vendre ses langoustes (± 1.25lbs)pour $3.00/ch! Comme il les attrape avec un lasso en métal, nous les avons laissées vivantes dans un filet attaché au bateau et les avons ressorties toujours très vivantes à 18h00 pour souper. Dans l'avant-midi, le chef du vilage était venu sur le bateau avec un autre aîné pour savoir si nous pouvions faire la traduction à l'anglais de textes espagnols rattachés à des images dans le cahier d'écoled'un des enfants. Après leur avoir offert un café et des biscuits, nous avons amené le chef à "l'épicerie" trois îles plus loin.

Pas nécessairement très démonstratif, il était quand même bien content. En revenant, nous avons croisé un gros bateau rempli de bananes. En manque depuis plusieurs jours, nous souhaitions en acheter quelques-unes. Finalement nous en avons acheté 100 pour la fortune de $2.50 pour le tout et avons donné tout le sac pour le village.

En revenant sur son île, nous avons servi"d'ambulance" pour un monsieur qui venait de se faire piquer dans le pied par une petite raie manta. Le voyage étant plus rapide en dinghy qu'en canot, nous l'avons amené sur l'île où est l'infirmerie.Hier, un canot s'est arrêté pour nous vendre des ananas. Ils sont énormes, sauvages et cueillis dans la montagne puis transportés avec une partie de la branche.

Nous l'avons laissé dans le cockpit pour éviter de rentrer des petites bébites dans le bateau et on sentait facilement le fruit. Jamais de ma vie je n'ai goûté un ananas aussi tendre et juteux. Il y a deux jours, le shaman (le guérisseur) est venu nous voir pour savoir si nous n'avions pas quelques médicaments à lui échanger contre des éternelsmolas Kuna. J'ai assez de morphine pour tuer tout le village mais nous n'avons fait aucun échange. En face, de Mamitupu, une famile demeure seule sur une très petite île.

Comme nous sommes aussi presqu'ancrés dans leur cour, nous sommes allés les saluer. Pas très beaux, ils sont à peu près 8 et doivent avoir 12 dents à toute la gang. Ils nous ont bien sûr accueillis avec un gros sourire!!!Cet après-midi, on s'en va pêcher la langouste avec notre "fournisseur". Je crois qu'il est plus intéressé par mes harpons que par une démonstration de son savoir faire. À chaque fois qu'il vient nous rendre visite, il repart avec des restants de verdures pour ses cochons, des bouteilles vides pour mettre du kérosène, des cartonnages pour le feu et des cannes qu'il peut vendre!

Ce matin, il pleuvait et avons décidé de se laver sur le pont. Quelques minutes plus tard trois pichounettes sont venuessur la plage nous crier des "hola" sous un vieux parapluie. La plus petite était toute nue, la plus jolie n'avait qu'un slip jaune et la plus grande (± 6 ans)portait une jolie blouse avec un bijou. Adorable, dépaysant et d'un bonheur simple.

Après trois jours aux San Blas, c'est déjà beaucoup et nous n'en revenons pas encore.J'imagine que cela va ralentir un peu lorsque nous partirons demain pour East Lemon (regroupement de plusieurs îles avec des noms Kuna ..xxxxxtupu ou xxxxadup. Le mot "tupu et "adup" signifiant île.

On mettra évidemment des photos sur notre blog quand nous aurons accès à Internet, i.e. d'ici un mois

À bientôt,
Vos amis voyageurs,
Robert & Carmen

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