Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

jeudi 1 novembre 2007

VENEZUELA - CONSEILS PRATIQUES

Nathalie et Dominique du voilier ÉTOILE DE LUNE ont rédigé, à l'intention des navigateurs, de précieux conseils pour ceux qui désirent naviguer dans cette région.


Vous trouverez dans cette page quelques consignes d’ordre pratique qui vous aideront lors de votre entrée au Venezuela via Margarita. Certains aspects ne sont pas immuables. Comme le cours du bolivar qui change à une vitesse fulgurante. En ce qui concerne la sécurité, tout peut changer également. Ce document reprenant l’état des lieux en 2007, il vous faudra vérifier l’évolution des divers aspects énoncés lors de votre arrivée au Venezuela.

Sujets traités :
Monnaie
Change
Consignes de sécurité à terre ou en navigation
Porlamar
-Formalités
-Approvisionnement en gazole, eau, gaz…
Juan Griego
Bons plans de navigation

Monnaie

Le bolivar s’échange selon deux taux. L’un officiel, c’est celui que vous trouverez dans les banques ou lors de transactions avec la carte bancaire. L’autre est un cours parallèle, il est en vigueur dans les boutiques (souvent de vêtements ou dans les bodegas : marchands de vin) qui effectuent des opérations de change en dollars ou en euros. Ce second change se rapproche plus de la réalité économique du pays que le taux officiel qui surévalue la cotation du bolivar.

En juin 2007
1 euro = 4700 bolivars
1 dollar = 3700 bolivars

En août 2007
1 euro = 5000 bolivars
1 dollar = 4000 bolivars

En octobre 2007
1 euro = 8200 bolivars

Les taux énoncés ci-dessus illustrent d’eux-mêmes l’inflation galopante que subit l’économie vénézuélienne.

Selon le moment où vous viendrez le bolivar va perdre quelques zéros, les billets vont être réimprimés en janvier 2008. Donc 4000 bolivars deviendront 4 bolivars...

Le change à Margarita

Nous avons échangé de l'argent contre présentation de notre carte dans une seule banque dans laquelle nous n'avons pas eu de problème : banque dans l'entrée principale à main gauche du grand centre commercial de Sambil. Mais on y perd beaucoup ! Il vaut mieux éviter ce type de transaction. Les problèmes de clonages existent au Venezuela, et toute personne utilisant sa carte de crédit au Venezuela court le risque de retraits intempestifs.

Pour bénéficier du marché parallèle du change, chacun a sa petite adresse favorite, renseignez-vous auprès de navigateurs qui y restent à l'année.

Le meilleur plan au Venezuela est d’arriver avec des euros ou des dollars en suffisance et de les échanger non en banque mais dans certains magasins. N’oubliez pas de disperser votre argent dans différents coins secrets de votre bateau.

Attention !
Ne jamais changer d'argent dans la rue. On vous le proposera souvent ! Il faut refuser toute transaction dans la rue. Les faux billets sont fréquents dans ce type d’échange. De plus vous offrez une chance aux pickpockets de vous repérer et de vous attendre à un coin de rue…

Lorsque vous vous dirigez vers un lieu de change que des habitués vous auront indiqué, il est important de ne pas se faire suivre par les vendeurs à la sauvette. Ils ont tendance à vous amener au magasin de change et à demander une commission au patron du commerce en question. Votre taux de change sera donc grevé des émoluments de votre chaperon.

Notre adresse de change est sur l'île de Margarita, dans les rues piétonnes de la Plaza bolivar au centre de Porlamar. Magasin "La mingona", c'est dans une ruelle couverte (galerie marchande) Il est écrit en rouge au-dessus de l'entrée de la galerie côté rue à ciel ouvert : "big power center" c'est entre le boulevard Gomez et Guevara. Entrez-y seuls, sans accompagnateur vénézuélien. C'est une toute petite boutique au comptoir en bois, on y vend des tee-shirts... Pour autres adresses voir les navigateurs chevronnés.

SECURITE

Les grandes questions concernant le Venezuela concernent la sécurité des personnes et du matériel. A Margarita, il existe un réseau diffusé chaque matin sur VHF canal 72 pendant le "security issues" ils rappellent tous les cas de délinquance possible.


PREMIER CONSEIL
Ne vous laissez pas empoisonner par tout ce qui se dit dans l'Arc antillais à propos du Venezuela. De nombreuses fables circulent, les navigateurs adorent extrapoler, ou s'inventer des histoires, vous entendrez de tout. Je vous le dis en connaissance de cause. Nous avons nous-mêmes subi une agression en 2005. Cela dit, tout dépend de la zone de navigation dans laquelle vous évoluez et les choses changent d’année en année. Si 2005 fut une année difficile où les navigateurs ont été plusieurs fois la cible de pirates, en 2007 les choses se sont beaucoup calmées.

Nous ne nions pas qu'il y a des actes de délinquance. C’est pour cette raison que nous vous donnons les consignes ci-dessous. Si elles paraissent impressionnantes au premier abord, il suffit de penser au mot "adaptation". Nous ne sommes pas dans nos pays occidentaux. Les mœurs et les moyens des populations en question sont différents. Sans développer une paranoïa qui est mauvaise conseillère, il faut adopter une attitude qui vous permettra de bien vivre le Venezuela

Sept grands principes à retenir :

- Cartes de crédit :
N'utilisez jamais les cartes de crédit pour des paiements dans les boutiques. Le risque de clonage ou de retrait multiple est réel et très présent. Question retrait dans les machines, il est fortement déconseillé pour les mêmes raisons.

- "annexe à l'eau = annexe-cadeau "
Prendre l'habitude de remonter l’annexe chaque soir et de la cadenasser. Lorsque vous vous rendrez à terre, cadenasser la .

- Se balader en taxi
Pour 1 dollar ou un peu plus, on se fait véhiculer. Jusqu'aux points où l'on peut circuler. Dans les grandes villes de Puerto la Cruz ou de Porlamar... il faut éviter de se balader à pied dans certains quartiers. Renseignez-vous dès votre arrivée à savoir les zones qu'il faut éviter.

A Margarita, il faut retenir qu'au départ de la "marina Juan " il faut impérativement prendre des taxis pour se rendre en ville. Il est fortement déconseillé de se balader à pied, sur la grand-route de l'hôtel Concorde... tout peut changer donc renseignez-vous auprès de Juan en arrivant.

- Ne jamais aller à ROBLEDAL (renvoi sur "braquage au mouillage mail 41)
Le taux d'agression sur bateau est très élevé dans cette ville où les gardes-côtes ne passent jamais.
Selon les années les îles de Coche ou de Cubagua sont à éviter également

- Évitez de mouiller ou de naviguer à proximité de la Péninsule de Paria.

- Ne mouillez jamais seul dans un ancrage du continent ou de Margarita.

- Ne jamais porter d'or sur soi. Il faut savoir qu’ils aiment l'or. Ne jamais porter de bague, de bijoux ou seulement de simples pacotilles.

Autres consignes

Dans les villes :

- Évitez également de porter un sac ou un sac à dos (Dominique en porte un, mais il est si minable que personne n'en voudrait). Il ne faut pas non plus porter de sac "banane" ou sac autour de la ceinture, ils ont le chic pour vous le dérober sans même qu'on le remarque...

-Ne jamais apporter les originaux des passeports. Nous n'avions que des photocopies de passeport sur nous. Dans les magasins même si vous payez en espèces, les caissiers vous demanderont un numéro de carte d’identité. Quand je l’oubliais, je faisais mine de le connaître par cœur et je donnais le numéro de téléphone de ma mère…

-Ne portez jamais d’appareil photo ou de caméra en bandoulière.

-Évitez de vous balader avec des lunettes Dior, ou des vêtements qui trahissent votre aisance occidentale.

Toutes ces consignes peuvent se résumer en une seule. Le Venezuela est un pays où il ne faut pas paraître. Ne portez aucun signe de richesse apparente.

Petit truc
Je porte des pantalons ou jupes multipoches, et je n'ai jamais eu de problème. Je disperse mes bolivars dans les poches, pour ne jamais avoir à sortir une grosse somme d'un coup.

Question navigation :

Les équipages choisissent souvent de naviguer à plusieurs bateaux, surtout pour les navigations qui longent le continent. Les équipages fréquentent Medregal, Mochima, Cumana, Puerto La Cruz, Carenero sans problème.

Dans les îles de Blanquilla, de Tortuga, des Roques et des Aves il n'y a pas de problèmes de sécurité.



FORMALITES à Margarita

À Porlamar, Juan est une personne centrale, il connaît beaucoup de choses, il est un peu filou, mais il suffit de le savoir. Il est bien organisé ce Juan, il parle le français, l'anglais, l'espagnol (évidemment) je ne suis pas certaine, mais je pense qu'il se débrouille aussi en Allemand. On peut s'adresser à lui pour faire les formalités, il prend les documents du bateau et de l'équipage avant 9 heures et les rend le soir. Juan prend sa commission au passage, ce n'est pas un service social !

Cependant on peut faire ses formalités tout seul. Il faut pour cela prendre un taxi aller au centre-ville chercher les timbres revenir à la capitainerie installée pas loin de Juan, et attendre le bon vouloir des douaniers. Certains équipages ont voulu zapper Juan pour ne pas payer la commission, et finalement ils se sont retrouvés à payer plus cher entre le taxi aller-retour et le douanier qui a réclamé son obole. Personnellement nous passons par Juan, c'est un truand selon certains, nous n'avons jamais eu le moindre problème avec lui. Coût total des formalités en juin 2007 : 210 000 bolivars pour Juan.
Contre 250 000 en direct avec les douaniers (sans le coût du taxi)

L'entrée pour le bateau se fait pour 6 mois renouvelables 2 fois. Pour l'équipage l’entrée permet de rester 3 mois renouvelable aussi pendant un an. (Français, Canadiens,…)

ATTENTION : JUAN VOUS DIRA QU IL FAUT EFFECTUER UNE SORTIE DE MARGARITA POUR ALLER AUX ROQUES OU SUR CONTINENT
C’EST FAUX !
L’entrée à Margarita a valeur nationale, vous n’aurez pas besoin de « zarpé » pour vous rendre à Puerto la Cruz ou à Cumana.

Medregal
Jean Marc, le propriétaire de l’hôtel Medregal dans le golfe de Cariacou, vous permettra aussi de faire l’entrée nationale du Venezuela. Ses tarifs sont plus compétitifs que ceux de Juan.

MOUILLAGE DE PORLAMAR

Canal d’appel
VHF 72, vous y trouvez Juan et tous les bateaux du mouillage (pas de longues conversations tolérées)

Le matin à 8 H il y a un net en anglais, (météo, security issues, market, ... infos quotidiennes)

En appelant « the WIFI GUY » on peut contre 8000 bolivars avoir une journée entière de WIFI. Les connexions commencent à 9 heures ou à 17 heures, allez le voir avant ces heures-là. (40000 bolivars pour une semaine)

Pour les marins Porlamar est une escale essentiellement administrative et alimentaire. Vous pourrez faire un approvisionnement complet dans les supermarchés de Rattan, de Sigo. Le taux de change est particulièrement avantageux pour les Européens et les Américains. Il faut y faire le plein de tout, on trouve des produits d'excellente qualité. Juan organise des ramassages de plaisanciers (avant 9 h et tous les deux jours pour Rattan. Les bus sont gratuits pour ceux qui font leurs courses chez Rattan ville ou chez Rattan dépôt (supermarché et quincaillerie)

Laisser l'annexe au ponton de Juan selon la marée ça frotte un peu, mais il y a deux gars, Pedro un fort gaillard et un plus jeune, qui surveillent les annexes (leur donner 2000 bolivars). Quand on revient avec les courses, ils les amènent à l'annexe. Les poubelles se déposent dans la guitoune de Pedro.

Chez Juan on obtiendra certains jours de la semaine du gaz mais aussi de l'eau à bidonner à un robinet qu'il laisse ouvert.

Gazole.
Le plein se fait soit au ponton des pêcheurs en bidonnant, soit auprès de "papy gazole ". C'est une lanchita (bateau en bois couvert d'un abri) qui circule dans un bruit incroyable et un nuage de fumée dans le mouillage. Il faut le héler, et il prendra rendez-vous selon la quantité que vous demandez. Il est plus cher que lorsqu'on va à Cumana, mais le litre de gazole et à 300 bolivars, même si c'est 10 fois plus cher qu'à Cumana, ça ne fait quand même que 0;20 centimes d'euro le litre et on est livré à l'ancre!

Autres sources d’approvisionnement en gazole :
Carenero à l’ouest de Puerto la Cruz. (1 euro 40 pour 240 litres )
Au port de Cumana
A Puerto la Cruz l’approvisionnement est quasiment impossible.


Juan Griego dans le Nord-Ouest de Margarita

Cette escale est un bon plan pour partir sur Blanquilla (voir l’article sur Blanquilla)

Il faut mouiller à gauche du mouillage, à proximité de la guardia c'est au début du mouillage (question sécurité, nous a-t-on dit, mais nous ne nous sommes jamais senti en insécurité en ville ou au mouillage)
Évitez de mouiller à droite du ponton ou vers le ponton ça va gêner les lanchas.

C’est une petite ville sans prétention nous lui trouvons du charme, bien que l'eau soit glauque. Pour débarquer à terre, laissez votre annexe sur la plage sous le phare d'opérette (petit phare blanc à côté de cocotiers sous lequel il y a un petit restaurant à terrasse grande ouverte sur la mer. Les poubelles se déposent sous le phare blanc (mais demander avant de les y laisser, l’autorisation au restaurateur)

Il y a pas de possibilité de gazole à Juan Griego, si ce n'est d'emmener ses jerricanes en taxi à la pompe à la sortie de la ville.

Question avitaillement, c’est ici que vous ferez vos derniers pleins de fruits et de légumes avant de vous rendre sur Blanquilla et Tortuga où il n’y a aucun commerce. La prochaine escale à l’ouest de Margarita où vous pourrez vous approvisionner est Gran Roque (voir article sur Gran Roque)

Bons plans de navigation

Pour éviter de passer par Robledal ou par Cubagua, escales qui coupent la route entre Margarita et Tortuga, vous trouverez de bons vents sur la route de Blanquilla. Cela vous fera naviguer « en triangle », mais ce crochet vous évitera tout problème lié à la sécurité. Vous ferez cette route à l’aller, mais également au retour. Car ce dernier se fait vent debout si vous choisissez la route directe.

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