Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

mercredi 12 mars 2008

QUETZAL - Marc en navigation dans le Pacifique

En mer vers Salinas en Ecuador, le 11 mars 2008, 21H15

Salut Xavier,

Voici le récit du passage du canal de Panama.

Le 28 février 2008

Et l'aventure reprend, nous voici donc à l'ancre dans la petite baie de Flamenco avec une vingtaine d'autres voiliers.

Le passage du canal ne s'est pas passé sans péripéties, il y a eu d'abord le départ fortement retardé le 27 février 2008, nous attendions le pilote pour 18H45, il est arrivé à 22H15. Nous n'étions que deux sloops à prendre le départ, l'autre un petit voilier anglais lourdement chargé avec un franc-bord beaucoup plus bas que celui du Quetzal. Une attente interminable pour rentrer dans la première écluse avec des ordres et contre-ordres, les deux voiliers à couple, puis non, les deux voiliers séparément avec chaque fois le changement en conséquence des amarres, bref pas très organisé tout ça.

A bord un excellent pilote, Fransisco, noir comme du charbon, jeune et sympathique et surtout très professionnel, expliquant bien à chacun la manoeuvre et vérifiant les noeuds et le bon passage des haussières dans les taquets. Ce n'est qu'à 24H00 que nous sommes enfin rentrés dans la première écluse précédé d'un cargo moyen et du petit voilier anglais. Beaucoup de remous, mais le Fransico gérait ça de main de maître et nous sommes restés bien au centre. Sortis de la dernière écluse montante, nous amarrons aux corps-morts, deux grosses bouées en plastique à quelques encablures de là en profitant déjà de la belle eau pure et douce du lac Gatun. Comme il était déjà 2H00 du matin, l'équipage n'a pas fait long feu et nous (Yvon Courteau, Nicole Nadon, François et Francine Rigaud et le capitaine )avons vite été dormir pour essayer de profiter des 3H de sommeil qui nous étaient accordées avant de reprendre le lendemain matin la longue traversée du lac Gatun.

Pour cela est arrivé à 7H00 un autre pilote, un grand gaillard assez jeune du nom de Moïses, très sympathique aussi mais nettement moins professionnel. Il a commencé par nous faire accélérer au maximum pour arriver au plus tard vers 11 heures aux écluses descendantes. Je n'ai pas fait de commentaires, mais faisant la traversée de ce lac pour la quatrième fois, je savais très bien que nous ne passerions pas les dernières écluses avant midi. Le voilier anglais suivait avec un peu plus de peine.

Nous n'étions pas au milieu de la distance à parcourir que là le pilote m'a demandé de ralentir. Nous avons encore attendu plus d'une demie-heure devant l'écluse pour laisser sortir un gros porte containers. Chacun prend son poste, du haut des murs les liners envoient les toulines sur lesquelles l'équipage accroche les haussières et nous avançons à pas d'homme dans l'écluse, suivis par le voilier anglais et un autre cargo. Presque arrivé à la porte, le pilote donne l'ordre aux liners de poser les amarres aux bites 1 et 4, le liner tribord arrière se trompe et pose la ligne à la cinquième bite au lieu de la quatrième, ce qui a pour conséquence de dévider rapidement l'amarre que tenait Nicole, un boucle lui happe la jambe et la voilà déjà à moitié dehors du bateau, le temps que je puisse mettre la marche en arrière toute pour stoper le bateau. La pauvre assez choquée dégage sa jambe avec une belle brûlure et le cordage profondément marqué dans la peau un peu en dessous du genou gauche.

Le pilote me demande s'il doit faire un rapport écrit, je lui réponds par l'affirmative, il m'avertit que celà risque d'entraîner une enquête avec avocat et toute la sainte procédure, la perte du poste du liner et que pour lui c'est son premier accident... Je maintiens ma demande d'avoir un rapport écrit ne sachant pas quels sont les dégats réels et les conséquences pour Nicole.

Nous avons quitté la dernière écluse à 14H30, le pilote a été repris par la navette et nous sommes passés en dessous du "Pont des Amériques" avant de nous diriger vers le Yacht Club de Balboa pour rendre les lignes et faire reprendre les pneus servant de défenses. Nous en profitons aussi pour faire le plein de diesel et d'eau douce puis nous partons pour nous ancrer quelques miles plus loin dans la baie de la Playita à Flamenco.

Francine et François restent encore passer la nuit à bord et m'aident à conduire Nicole et Yvon jusqu'à terre pour qu'ils puissent aller aux urgences d'une clinique à Panama-City. Ce n'est que vers 21H30 qu'ils sont revenus. Nicole a eu une brûlure au second degré et il lui faudra certainement plus de quinze jours pour se remettre de cette méchante aventure.

Le 03 mars 2008

Pour en venir aux démarches pour la capitainerie où il faut obtenir le "Zarpe", ça se trouve dans le port commercial de Balboa, il faut demander le bâtiment 78 de la "Marine Mercantil" et là dans le fond de ce dépôt se trouve la capitainerie. Le prix est de US$ 8.20 pour le Zarpe et de US$ 1.50 pour l'enregistrement du bateau. En fait il faut d'abord passer à l'enregistrement ou le secrétaire très affable et même mielleux fait comprendre qu'il peut vous aider si vous lui laissé quelque chose. Surtout faites semblant de ne rien comprendre.

Comme je ne suis jamais disposé à ce genre de tractation, il n'a eu que ce que la loi exige, c'est à dire 1.5 US$ pour l'enregistrement. Les 8.2 autres sont payés dans un autre bureau chez une charmante dame qui établit le papier de sortie. Elle était offusquée quand je lui ai raconté le manège de son collègue du bureau d'à côté.

Pour l'immigration ce fut aussi toute une histoire. Yvon et Nicole croyaient en avoir seulement pour un mois, mais la règle vient de changer et les Canadiens en ont pour trois mois comme les Européens (bonne chose pour vous !). Avec Yvon nous sommes allés à l'avenue Peru où se trouve un grand bâtiment de l'immigration. Là le portier a interdit à Yvon de rentrer parce qu'il n'avait pas de pantalon, les shorts sont interdits. Quand moi je suis rentré on m'a fait savoir que pour les gens de bateau il
fallait se rendre au "Muelle 18" dans le port et nous voilà partis en taxi à la recherche du quai 18.

Après bien des recherches et des détours le chauffeur nous arrête juste à côté des clôtures devant un container aménagé et peint en bleu et blanc où une dame nous dit que ce n'est pas chez elle qu'il faut aller mais à Diablo, derrière la piste d'aviation et rencontrer dans un autre bâtiment bleu et blanc un certain Monsieur Sanchez. Nous voilà à la recherche d'un autre taxi en direction de Diablo.

Une fois trouvé le bâtiment et le Monsieur Sanchez, ce dernier explique très clairement à Yvon qu'il ne doit pas demander une prolongation car le règlement vient de changer comme je le disait plus haut. Mais de toute façon pour faire la sortie ce n'est pas chez lui qu'il faut venir mais bien au bureau de l'île de Flamenco où est mouillé le bateau...

Le 07 mars 2008

En route entre l'île de Contadora et Isla del Rey, voici les dernières nouvelles:

Nous venons de quitter l'île assez habitée et urbanisée de Contadora, c'est le début du WE et les avions se succèdent sur la petite piste amenant des lots de touristes ou les propriétaires des riches villas qui bordent la côte. Rien à voir avec les San Blas, ici c'est de la bonne roche et les îles sont couvertes d'arbre presque dénudés à cause de la sècheresse.

Nicole et Yvon sont à la barre, nous venons de tangoner, une légère brise du NE de 5 à 6 noeuds nous pousse très lentement vers le NE de Isla Del Rey.

Hier, une navigation toute au moteur et pas un pet de vent, par contre un spectacle étonnant, des milliers de pelicans se rassemblant sur des bancs de petits poissons. Je n'en avait jamais vus autant; Nous avons aussi eu droit à quelques dauphins et à deux baleines de 7 à 8 mètres venues en surface près du Quetzal. Une mer presque d'huile mais à l'approche des premières îles une ligne plus sombre de deux à trois cents mètres de large avec une mer agitée. Il semblerait que ce phénomène est assez fréquent ici aux Las Perlas, ce serait dû aux courants.

Des oiseaux par milliers, des dauphins, des baleines, mais pas la moindre touche sur les deux lignes mises à l'eau... C'est désespérant!

Un petit problème à déplorer pour la navigation, nous avions à peine quitté Flamenco que le GPS principal a commencé à faire des siennes. Le millage défilait à toute allure et de façon tout à fait erratique, puis l'appareil s'est éteint et j'ai eu beau le débrancher et le rallumer, rien n'y a fait, je crois qu'il est définitivement mort... Zut et rezut, il me faudra en trouver un autre à Salinas !!! Nous marchons maintenant avec le petit Garmin portable et si nécessaire Yvon en a un deuxième identique que je peux aussi brancher sur le pilote automatique.

Nous venons de mouiller dans la passe de Espiritu Santo, six voiliers sont à l'ancre à un mille derrière nous. L'endroit est splendide et bien plus vert que Contadora, de jolie petites plages de sable blanc frangent les rives entre les falaises de rocher.

Le 10 mars 2008

Il est 9H15, nous venons de quitter le dernier mouillage de Morro Cacique au sud de la plus grandes des îles des Las Perlas, Isla del Rey et enfin c'est le vrai départ pour le Pacifique en direction de Salinas en Ecuador. La météo n'est pas fort encourageante, trop peu de vent dans cette zone de convergence intertropicale (le pot au noir, autrement dit) mais peu importe, nous sommes décidés à partir et pourquoi pas maintenant. A notre grande surprise le vent se lève peu à peu et en plus tout a fait au portant et ça se maintient toute la journée et même la nuit à tel point que je peux enregistrer un beau record pour Quetzal le lendemain matin à 9H15, nous avons parcouru 138 miles en 24 heures.

A tableau de pêche pas encore grand chose à afficher, juste une belle orphie ou aiguillette pêchée en quittant Espiritu Santo vers Morro Cacique, un poisson très effilé de 1.20 m avec une bouche très allongée, pointue et couverte de petites dents fines. Ce poisson à la particularité d'avoir des arrêtes vertes et de surfer sur sa queue hors de l'eau pour échapper à ses prédateurs, c'est assez comique. Sa chaire est très blanche et délicieuse, nous en avons tiré uniquement les filets pour en faire trois repas (1.5 kg de filets purs).


Marc

1 commentaire:

Boulot a dit...

Je cherche urgent a entrer en contact avec Capitaine Cargo Salina II, Robert C Thorne
Envoyer message al3m3@yahoo.fr