Ça y est! Nous sommes arrivés! Un gros merci pour votre suivit tout au
long
de la traversée! Je nes sais pas si nous aurions tenu aussi longtemps en
mer
sans nos contacts radio matinal! Nous vous envoyons aussi un compte rendu
de
notre traversée! Vu la différence d'heure, nous ne serons pas très
présent
pour les prochains jours mais nous vous informerons de notre départ
pour
l'Alaska.
Un gros 88!!!
Bidule : Traversée Panama-Hawaï,
résumé
Date : Jeudi, le 6 juin 2013, 13h00 heure de Honolulu Postition à
l'arrivée
à Hilo : 19°43,810'N 155°03,718'W Nombre de jour en mer : 61 Miles
parcourus
: 5410 mn Moyenne de miles par jour : 88 mn
Elle va nous
avoir fait travailler jusqu'à la fin celle-là! C'était pourtant
bien
commencé, du moins pour les deux premiers jours, un vent nous a poussés
loin
de la côte du Panama. Mais ensuite, très peu ou pas de vent pour les
50
prochains jours. C'est dur sur le moral de ne pas voir le bateau avancer
et
d'entendre les voiles fouetter par manque de vent tandis que l'état de
la
mer suggérerait un vent de force 4. On a l'impression que toutes
les
coutures vont finir par céder. Même au portant, nous avons eu
beaucoup
d'exercice de changement de voilure; monte le spi, descend le spi,
tangonne
le génois, enlève le tangon, monte la GV, baisse la GV, passe la
voile au
largue, retourne au vent arrière avec le tangon, plus de vent,
tangonne le
spi, enlève le tangon, …
Par ailleurs, le paysage avec ses nuages
de coton,
une mer d'un bleu indescriptible, le soleil rayonnant et le ciel
dégagé
donnait envie de chanter le thème du Club Med. Pendant les 12
derniers
jours, notre moyenne de vitesse a beaucoup augmentée. Une fois la
zone de
convergence intertropicale passée, nous avons eu droit à une moyenne
de 15 à
20 nœuds de vent en plus des rafales. Est-ce que nous pouvons dire
qu'elle
était vraiment passée? Nous avons subi grains par-dessus grains
jusqu'à la
fin. Étant vent-de-travers et grand-largue, le bateau devenait
trop ardent
dans les rafales et trop mou quand le vent se calmait. Beaucoup
d'ajustement
de cap. Disparue la météo de vacances. Nous nous sommes
réfugiés à
l'intérieur pour éviter les paquets de mer et la pluie. Ce qui a
été le
plus frustrant était de ne pas pouvoir se fier sur l'information
météo.
Plus ils annonçaient du vent au sud de la zone de convergence, moins
il y en
avait. Comment savoir où aller pour avoir du vent?
De plus, le "
pilot chart
" pour le Pacifique Nord indique qu'à cette période de l'année,
les chances
de pétole sont de 1% où nous nous trouvions. Non mais, faut-tu
être chanceux
pour tomber dans le 1% à 99% du temps? Au nord, on ne voyait
pas toutes les
dépressions sur nos cartes météos non plus. Un gros merci à
ceux qui nous
ont fourni de l'information pendant la traversée; Le trio de
réseau du
Capitaine; Nicole, Pierre et André, Claude (VE2AXY), les sœurs à
Gaston et
leur conjoint; Danielle et André ainsi que Nicole et
Marcel.
En général, le moral à bord est quand même resté bon quoique
qu'il y ait eu
quelques moments de crise. Un soir, par pur découragement,
nous avons tout
affalé les voiles et sommes allés nous coucher. Le sommeil a
été tellement
profond que nous avons passé tout droit pour le Réseau du
capitaine. Vous
vous demandez peut-être : Pis les cargos et les bateaux de
pêche? Quel cargo
et bateaux de pêche? Sauf pour une nuit ou nous nous sommes
retrouvés
entouré d'une quinzaine de gros bateaux de pêche japonais, nous
avons à
peine remarqué l'existence d'autres bâtiments sur l'eau.
Si nous
restons
éveillés, c'est surtout pour ajuster les voiles. Par ailleurs, faute
de
bateaux, nous avons eu la visite d'un beau gros requin, d'un troupeau
d'une
douzaine de baleines pilotes, d'un énorme banc de dauphins ainsi que
de
dorades (Mahi-Mahi) de couleur arc-en-ciel qui nageaient le long de
la
coque. Pendant un autre 24 heures, nous avons mis le cap sur les
Marquises.
Après 40 jours sans vent, nous en avions ras le bol! Ensuite le
vent est
revenu, un peu, et nous avons décidé que tant qu'à s'être déjà battu
pendant
tout ce temps, aussi bien continuer. L'erreur que nous faisons
souvent est
d'avoir un échéancier. Prendre 60 jours pour aller à Hawaï en
tant que la
destination finale n'est pas un problème. Par contre, notre
projet étant
de nous rendre à temps à Hawaï pour prendre la fenêtre météo
vers l'Alaska
avant juillet, car c'est la saison des typhons, nous donnait un
échéancier
autrement rigoureux.
Cela nous ajoutait le stress d'avoir à
avancer même
pris dans une zone sans vent et d'user du carburant pourtant
bien rationné.
D'ailleurs notre visite d'Hawaï va devoir être très
courte.
La bonne nouvelle est que nous n'avons subi ni blessure, ni maladie,
ni bris
majeur. Notre radar fonctionne de façon intermittente. Nous sommes
en
contact avec un fournisseur Furuno à Honolulu pour obtenir des pièces.
Il
n'était pas d'une grande utilité pour cette traversée mais va
devenir
nécessaire près des côtes de l'Alaska vu le risque élevé de
brouillard. A
un certain moment, nous devions éponger la cale aux heures.
Nous avons
découvert trois voies d'eau. Une connue est le joint de l'arbre
d'hélice.
L'installation n'est pas idéale. Nous allons essayer d'y remédier
sous peu.
En attendant, Gaston s'est fait des courbatures pour le changer.
Une chance
que nous en avions un autre en attente sur l'arbre. Nous avons
découvert
que nous avons un évent sur le circuit de la pompe de calle qui se
retrouve
sous la ligne de flottaison et qui fuyait si nous gîtions à bâbord
(Ça
n'arrive pas souvent faut croire).
Pour éviter qu'il coule nous
l'avons
tout simplement bouché car la sortie finale est munie d'un col de
cygne.
Finalement, un collet de serrage sur le tuyau de la pompe qui vide
l'évier
de cuisine c'est brisé et a été remplacé. La cale est sèche depuis
ce
temps. Les bernacles que nous avons affectueusement surnommé
les
ta-bernacles qui se sont collé sur notre coque vu notre manque de
vitesse
fulgurante, nous ont non seulement ralenti pendant tout le voyage
mais elles
se sont amusées à boucher nos passe-coques. L'eau pour rincer la
toilette
était particulièrement difficile à pomper.
Malgré une couche de
peinture
antisalissure assez récente, nous semblons avoir une réserve
faunique sous
la coque. Gaston a bien essayé de leur déclarer la guerre à
l'aide de la
gaffe sur laquelle il a fixé un grattoir mais c'est elles qui
ont gagné.
Nous n'avons pas manqué d'électricité. Notre éolienne se converti
en
hydro-générateur et nous avons mis celui-ci à l'eau. Au portant, il
est
plus efficace que l'éolienne avec seulement 3 nœuds de vitesse. Combiné
avec
les panneaux solaires, nous avons suffisamment d'énergie même pour faire
de
l'eau. Notre petit désalinisateur fourni assez d'eau pour nos
besoins
quotidiens en mode économie. C'est-à-dire que la vaisselle, les
douches et
le lavage sont faits à l'eau salée.
Par ailleurs, vu que celui-ci
a déjà
arrêté de fonctionner en traversée entre le Sénégal et le Brésil,
nous
avions des bouteilles d'eau minérale cachées un peu partout. Toutes
les
provisions de nourriture ajoutées au bateau avant le départ avaient
fait
baisser la ligne de flottaison. Nous ne mangeons plus de frais
depuis
longtemps mais il nous reste encore de quoi manger. Au pire, on
aurait
toujours pu ouvrir le radeau de survie pour aller chercher les
biscuits de
mer de secours. Les poissons ne mordaient pas à part une dorade
au début. À
la vitesse que nous allions, ils avaient le temps de bien
observer le
leurre et rire de nous! Gaston, le super chasseur, a réussi à
nous
harponner trois des dorades qui nageaient le long de la coque. Pour
le
diesel, ce n'est pas compliqué, on en a plus. Nous nous étions servi un
peu
du moteur au début pour aller chercher du vent.
Ensuite, nous avons fait
une
première tentative pour traverser la zone de convergence près du 130?W
mais
la zone c'est allongée vers le nord à mesure que l'on progressait et
un
courant défavorable ainsi que les " ta-bernacles " nous permettaient
une
vitesse d'a peine 3,5 nœuds ; alors nous avons laissé tomber.
Finalement,
nous avons fait un dernier essai qui a été concluant quelques
degrés plus
loin faisant rouler le moteur jusqu'à ce qu'il étouffe. Le
dernier 20 litres
qu'il nous restait dans un jerrycan, nous l'avons gardé
pour l'entrée au
port.
J'ai répondu ci-dessus à la plupart des questions
qui nous avait été posées
par courriel mais celle que j'ai préférée était
adressée à Gaston; comment
il a fait pour me convaincre de faire plus de
5000 miles nautiques pour me
rendre à Hawaï. J'ai un petit secret, c'est mon
idée d'aller en Alaska. Je
serais bien mal placée pour me plaindre que c'est
trop long. J'aime la mer
et je me sens bien ici.
De toute façon je n'ai pas
beaucoup de mérite car je
ne souffre pas des maux dont plusieurs des femmes
de navigateur m'ont dit
être affligées; le mal de mer, la peur et l'ennui.
Le mal de mer pour moi
n'est qu'un problème passager. Il m'arrive souvent
d'en souffrir légèrement
au départ des côtes surtout si la mer est agitée.
Mais ça fini par passer
complètement. Je prends quelques pilules avant de
partir et je prépare des
repas pour deux ou trois jours à l'avance pour
n'avoir qu'à réchauffer. J'ai
des inquiétudes ou des anxiétés mais pas de
peur. Faire de la voile n'est
pas plus dangereux que de prendre sa voiture
pour aller travailler. J'aime
bien avoir une bonne préparation avant de
partir et ensuite faire confiance
en ce que nous avons fait.
De plus, j'ai un
AS réparateur et navigateur à
bord qui règle tous les problèmes du bateau.
Je ne vois pas comment je
pourrais m'ennuyer. L'autre jour, j'ai mesuré une
tasse de lentilles pour
faire une soupe. Avant d'avoir eu le temps de mettre
la tasse dans la
casserole, une petite vague cochonne est venue frapper le
bateau et l'a
renversée. J'ai passé des heures de plaisir à jouer à 3552
ramasse! Plus
sérieusement, vu que je n'ai pas le mal de mer, je peux me
tenir sur la
tête si c'est ce qui me chante. Juste préparer la nourriture
avec les
casseroles qui volent partout prend la plupart de mon temps.
Elle va être bonne la bière sur la terrasse!!!! Si on est capable de
se
tenir debout! (avant ou après?)
Lizanne (VA2DUO) et Gaston (VA2VIF)
Bidule
(http://bidule.micro.org)
PS Si vous
avez entendu une rumeur comme quoi Gaston aurait mis mes bobettes
au mat dans
le but d'exciter Éole pour qu'il se mette à souffler, c'est
vrai. J'ai des
photos. C'est ce que ça donne de faire 2000 mn en 30 jours.
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