19 juin 2013
En navigation vers les Iles de la Madeleine
Récit 249 - Ô Canada!
Nous sommes arrivés à bon port, mercredi PM dernier, en provenance des Bermudes. L'excitation était à son comble sur Cat Mousses lors de l'approche finale, dans le bras de mer (North-West arm) menant au Royal Nova Scotia Yacht Squadron, où nous nous sommes arrêtés. Bravant le froid et la pluie, tous étaient au rendez-vous sur le pont à enregistrer chaque petit détail de ce qu'on voyait. Ô Canada! Catherine en avait les larmes aux yeux. Vous dire la beauté et la richesse de ces domaines qui longent la rive. René s'est pris pour le pape et n'a pas manqué d'embrasser le sol canadien à son arrivée.
Dès le jeudi, nous partons pour la ville en autobus, émerveillés comme des enfants de tout ce qu'on voit sur notre route. En route vers le centre de recrutement, notre chemin est soudainement détourné par un Tim Horton. Ainsi la journée sera au goût du jour à apprécier les petites choses de la vie qui nous ont manqué comme des bons Timbits, ou encore une visite au Walmart (avec ce froid de canard, il fallait bien se trouver des pantalons longs et des chaussettes). Egalement, nous nous sommes laissés tenter par le
Sobeys, wow et rewow! Nos épiceries sont difficiles à battre. Des ti-gâteaux Vachon, des biscuits feuille d'érable, du vrai lait (pas du UHT). Des p'tits bonheurs de la vie!
Aussi nous avons visité le musée maritime où nous avons été particulièrement intéressés par la section qui relatait la terrible explosion de 1917. Comme nous sommes de retour au pays, inutile de faire ma description habituelle comme je le fais à chaque nouveau pays visité, mais je vous relaterai, par contre, ce triste événement...
Pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale, les convois de bateaux se réunissaient dans le bassin de Bedford, dans le port d'Halifax, avant de se diriger vers l'Océan Atlantique. Le 6 décembre 1917, un matin particulièrement brumeux pendant la Première Guerre mondiale, la plus grande explosion d'origine humaine avant les armes nucléaires, l'explosion d'Halifax, s'est produite dans le port. À l'entrée du port, un bateau norvégien entrant dans la rade, l'Imo, heurte un bateau français chargé d'explosifs, le Mont Blanc. Un incendie se déclare et les bateaux sont abandonnés et laissés à la dérive. Quelques minutes plus tard, ils explosent, anéantissant une grande partie de la ville, faisant plus de 2000 morts et 9000 blessés. L'explosion fut entendue à 420 kilomètres.
Le vendredi on se loue un véhicule, c'en est fini des petites voitures 4 ou 5 places où l'on s'entassait, il faut maintenant être légal. Nous réservons donc une mini van pour se retrouver avec un gros monstre de Suburban (8 places). Outch! Le grand luxe! Cette journée fut consacrée à une visite des endroits les plus réputés, pour ne nommer que Peggy's Cove, Mahone, Lunenburg... Magnifique! On accepterait fort volontiers de s'installer à Halifax. C'est tellement 'relax' comme atmosphère, ça nous plait énormément. Comme c'est le temps du homard, on s'arrête dans une poissonnerie pour acheter du bon homard frais que nous déciderons finalement de ne manger le lendemain. Rien de plus simple, il suffit de le mettre dans notre sac à homard que nous utilisions pour les pêches de nuit. On attache le tout sur le patin arrière du bateau et nos amis les homards pataugent allègrement, heureux comme des poissons dans l'eau. René et moi, ce soir-là, sortons entre adultes pour aller essayer un pub appelé 'Economy Shoe Shop' recommandé par nos copains Louis et Nathalie.
Le samedi, après avoir retourné la voiture de location, nous faisons un saut au Farmer's Market ( un marché frais de produits locaux). Puis, nous visitons la Citadelle, une sortie très intéressante grâce au tour guidé. Le tout, toujours agrémenté de géo-caches. On finit la journée avec un succulent festin de homard.
Le dimanche, journée de grand ménage, on fait briller Cat Mousses un peu pour une séance de photos en règle pour mettre des images sur nos annonces de vente. Mais tout de même, la fête des pères n'est pas passée sous silence. En PM, un couple rencontré en Afrique du Sud passe nous rendre visite. C'est d'ailleurs grâce à eux que nous avons obtenu de l'information quant à la navigation à Halifax. Merci Rémi!
Le lundi nous devions quitter mais le capitaine n'est pas satisfait des vents annoncés, nous concentrons donc notre journée sur les classes, entretien et administration. Nous recevons aussi la visite d'Alan, un ami de l'ami d'oncle Charles qui nous emmène faire quelques courses avant le départ. Finalement, nous faisons aussi la rencontre d'une jeune femme, Mylène Paquette dont vous avez sûrement entendu parler. Cette dernière entreprend un voyage à la rame (en solo) de 100 jours vers Lorient en France. Nous la trouvons bien courageuse, car il me semble qu'elle aura très très TRÈS froid dans sa toute petite embarcation. Espérons qu'elle n'essuie pas trop de mauvais temps et que tout se passe bien pour elle. Vous pouvez la suivre sur Mylenepaquette.com
Mardi matin, nous larguons les amarres et quittons pour les Iles de la Madeleine, une navigation de 3 jours et 2 nuits. Tout se passe très bien, malheureusement il faut pratiquement tout faire à moteur, car le vent vient de face, mais au moins, il est extrêmement faible ce qui nous évite de trop nous taper dans les vagues.
Le lendemain, en fin de journée, on passe le détroit de Canso et franchit les écluses qui nous font passer de l'océan Atlantique au Golfe du St-Laurent. Une fois traversés, le vent forcit et nous l'avons toujours dans le nez, ce qui nous fait avancer à pas de tortues; autant s'arrêter pour la nuit et reprendre au petit matin vers 05h00, une fois que les vents auront tourné.
En mer on découvre une toute nouvelle faune et flore bien propre au St-Laurent. Nous avons pêché un petit maquereau ce matin, notre tout premier de cette espèce. On voit des dauphins différents ( dauphins à bec blanc), des petits phoques, des baleines différentes (qu'on n'a malheureusement pas pu identifer précisément), des cachalots; bref, c'est un tout nouveau monde que l'on découvre.
Nos classes seraient en principe terminées, mais on continue à travailler question de ne pas perdre la main d'ici aux examens que les enfants subiront en juillet. Nous arriverons aux Iles de la Madeleine vers 01:00 AM, dans la nuit de jeudi à vendredi. (note: Même à cette heure tardive, nous avons un comité d'accueil de 5 fort gentilles personnes qui nous attendent sur le quai pour prendre nos amarres. Il s'agit de Napoléon Vigneau, un de nos lecteurs assidus. Ça augure bien. Quebec! Home sweet home!)
Plus que 3 dodos avant de revoir Claire et sa petite famille qui se sont loués un chalet aux Iles pour une semaine. Nous sommes bien excités de les revoir puisque ça fait déjà 5 ans que nous ne les avons plus revus, dont le petit dernier de leurs quatre enfants que nous n'avons même jamais rencontré depuis sa naissance. En plus, ils nous emmènent Marius, un ami que Thomas s'était fait quand on habitait Ottawa (Hull). Ce dernier finira le périple avec nous comme équipage de passage.
Plus que trois semaines... Le temps s'égraine!
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