Mopelia
5 sept 09
Mopelia, Polynésie française
A notre arrivée à Mopelia nous avons retrouvé Graine d'Etoile et leurs deux filles. Situé à 160 km au sud-ouest de Maupiti, Mopelia est l'une des trois dernières îles Sous-le-Vent de la Polynésie mais aussi le dernier atoll doté d'une passe navigable permettant d'accéder à son lagon. On dit de ces atolls qu'ils constituent d'importants sites de reproduction des tortues vertes, qui viennent pondre sur les plages chaque année à partir du mois de novembre.
Il y a quelques années, Mopelia était aussi un site de récolte d'huitres perlières. Ces huitres étaient apportées à Maupiti, puis vendues aux Tuamotu qui les renvoyaient par avion dans leurs îles d'origine après leur avoir greffé un nucleus (cette petite bille de nacre autour de laquelle se développe la perle).
Malheureusement, les cyclones des dernières années ont détruit toutes les infrastructures qui ont depuis été laissées à l'abandon. Il ne reste plus que deux familles sur cette île, un couple que nous n'avons pas rencontré et une famille fort aimable avec qui nous avons passé des moments inoubliables. Cette famille c'est Kalami et Sophie, leur petit-fils Tetuanui et leur fils Kalami, sa femme Marie-Justine et leurs deux bébés ainsi que deux amis de Kalami. Ils nous ont accueillis à bras ouverts.
Les enfants ont passé un temps fou à s'amuser sur la plage à construire des écoles primaires et secondaires à Bernard l'Ermite, au début avec les filles de Graine d'Etoile puis avec Tetuanui et son cousin une fois les filles parties. Un soir on s'est fait un feu sur la plage avec Graine d'Etoile mais la pluie battante qui n'avait de cesse nous a forcé à capituler et à revenir au bateau.
On a finalement réussi à tout manger nos trois bonites cuisinées en sushis, poêlées à la cajun, en quiche et en accras. Le reste on l'a donné. Ca faisait changement de la viande, enfin du poisson! Comme dirait mon amie Jinny, je ne peux pas croire que je prononce aujourd'hui de telles paroles, moi qui avais une sainte horreur du poisson étant petite!!
A part ça nous passons beaucoup de temps à faire les classes et à réviser notre dernière année scolaire. On relaxe, on s'amuse, on fait des tâches de lavage à la main en famille. quel bonheur, c'est que notre laveuse ne veut plus fonctionner et fait la grève. C'est un bon retour aux sources qui sensibilisera les enfants sur l'importance de la gestion des vêtements sales! Heureusement René et Brian de Wasabi arriveront à réparer la laveuse quelques jours plus tard.
Graine d'Etoile ont quitté hier et ce matin, Wasabi, Alexandre IV et un autre bateau de Vancouver (Incantation) viennent d'arriver dans le lagon. On a hâte de revoir Josée. René passe beaucoup de temps à terre à jaser avec ses nouveaux amis (Kalami père et fils et compagnie). Ils lui ont d'ailleurs donné un crabe de cocotier vivant. Ainsi, on a maintenant un équipage de passage sur Cat Mousses, ou plutôt un nouveau locataire que le capitaine a gentiment appelé 'Johnny'. Quoi de mieux comme animal domestique, un crabe de cocotier!
René a transformé le 'splash pit', notre trou d'urgence pour les petits problèmes de mal de mer, en vivier pour les crabes de cocotier. Il lui donne de l'eau et des noix de coco. On a bien hâte de se faire un festin de crabe, on cherche l'île depuis deux jours pour trouver des confrères à notre ami 'Johnny' mais on ne trouve que de petits crabes de terre. Il faudra voir avec les locaux où se trouve leur cachette secrète.
La prochaine activité dont rêve nos hommes est la chasse à la langouste qui, apparemment, abonde dans le coin. Les locaux ont promis de les y emmener mais avant. ils aimeraient bien que Jacques leur répare leur génératrice et 4 x4. On verra si Jacques en vient à bout avec sa méthode Kepner Trigo! Qu'est-ce qu'il ne ferait pas pour des langoustes!
Les hommes passeront finalement trois journées et demies à démonter le moteur du Nissan double cabine (4 x 4). Ils l'ont tout démonté, pièce par pièce, l'ont nettoyé, décrassé de son sable et tout, l'huile était pleine d'eau, une belle avarie. Un problème de joint de culasse, de compression et d'étanchéité des joints toriques semble-t-il. Ils ont travaillé d'arrache-pied et au bout des 4 jours, lorsqu'ils ont enfin tourné la clé dans le contact, le moteur a démarré mais très brièvement. pour mourir à nouveau.
Ho well! Au moins il est tout propre et prêt à recevoir sa nouvelle culasse qui a été commandée via Tahiti et Maupiti. Il faut mentionner toutefois que René a réussi à faire venir, via le réseau du capitaine de Montréal, le mode d'instruction qui lui a permis de programmer les postes sur la radio BLU de Kalami. Ce dernier était fou de joie de pouvoir enfin se servir de sa radio et de pouvoir contacter ses amis (Jane et Marc de Ratafia) sur Tahiti.
Une nuit, les hommes ont fait une sortie de pêche à la langouste avec Kalami et ils sont revenus avec 6 langoustes. Nous avons fêté l'anniversaire de Josée en grand avec Kalami et famille et 5 autres bateaux dont Wasabi, Alexandre IV, Incantation (David), un bateau français Tourteau (Céline et Sébastien) et un bateau charter. Nous étions toute une 'gang' sur la plage pour fêter cet événement.
Sophie et Kalami nous ont préparé un festin pour l'occasion, langouste, crabe de cocotier, cochon au caramel, ribs grillés et tout. Les bateaux pour leur part s'occupaient des salades, riz et dessert. Cat Mousses s'est chargé des desserts, un gâteau d'anniversaire, un gâteau aux bananes et des choux à la crème maison (en souvenir de toi chère Anne ou plutôt Hortense). Hmm! Des choux à la crème fourrés à la crème fouettée (à l'aide d'une seringue), le tout nappé de sauce au chocolat et de sucre en poudre! Une soirée mémorable bien arrosée qui s'est terminée avec une séance de limbo (proposée par Isabelle de Wasabi). On a bien ri mais nos muscles s'en sont ressentis le lendemain.
Sophie, un matin, nous a emmené à la chasse au crabe de cocotier mais nous sommes revenus bredouilles, les hommes y sont retournés de nuit à quelques reprises et nous repartons avec 4 crabes vivants dans le vivier de Cat Mousses. Un soir j'en ai cuisiné un au cari que j'ai servi sur un lit de riz cuit à la vapeur, délicieux!
Nous avons goûté de nouvelles choses lors de cette escale à Mopelia dont le poisson perroquet, le nason à rostre court (Unicorn fish), le crabe carpilius (superbe crabe orangé avec d'énormes points rouges sur sa carapace), le germe de cocotier (une espèce de pomme farineuse au goût de coco). Bref, c'est la tête remplie de souvenirs heureux que nous quittons la Polynésie française. Il n'y pas de doute, ce sont vraiment les rencontres que nous avons faisons qui marquent le plus notre voyage.
René se souviendra longtemps de cette escale car il en repart avec bien des marques.tel un rescapé non pas de la guerre des Boers mais de Mopelia. Son herbe à puces c'est du passé mais il repart avec les bras, les jambes et les genoux lacérés de coupures de corail, souvenirs de sa pêche à la langouste sur le récif. Comme si ce n'était pas assez, il a fallu qu'il se fasse une coupure à la main. Alors qu'il travaillait à extraire le contenu d'une noix de coco avec un couteau, il a poussé le couteau un peu trop fort et résultat. le couteau est passé au travers de la noix de coco pour aller se planter en plein cour de la paume de sa main. Il a touché l'os et au début il croyait même être passé bord en bord de la main.
Le cour de l'infirmière en chef, moi en l'occurrence, était un peu emballé. Je ne suis pas douée pour voir ce genre de blessures, ça vient me chercher droit au cour. Mais j'ai réussi à prendre sur moi pour désinfecter la blessure et faire un pansement de brousse. Avec toutes ces plaies, et connaissant la tendance de René à faire des cellulites de la peau (infections), notre Doctor Deegle n'a pas tardé à recommander les antibiotiques alors le capt est sur la voie de la guérison. Une autre blessure de guerre.
Il existe des outils spéciaux pour vider les noix de cocos, il faudrait voir ce qu'utilisent les locaux parce que le couteau ce n'est pas une bonne idée Capt!
C'est à regret que nous quittons la Polynésie française mais le temps est venu pour nous de passer à autre chose. Nous naviguons présentement vers Suwarrow, une navigation de 4-5 jours. Ca doit bien faire deux mois et demi que nous n'avons pas fait sortie de plus de 30 heures. Ouf, c'est 'rough' sur le système. On a perdu la main. Les cours et les estomacs sont sensibles. Catherine a été malade, sa première fois! Elle qui était si fière de n'avoir jamais eu à utiliser le 'splash pit'. Il ne reste plus que moi mais . j'ai beau ne pas être malade comme tel, j'ai quand même le cour et l'estomac tout-à-l'envers depuis notre départ il y a trois jours.
Les rôles sont inversés, c'est le capt qui se porte le mieux sur cette traversée-ci. Nous avons quitté dans des vents d'une trentaine de nouds, sur une mer houleuse avec des vagues monstrueuses vue la force des vents qui sévissait depuis plusieurs jours déjà mais au moins nous avançons bien car les vents sont plutôt arrière/portants.
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