Niue 23 sept 09
En route pour Tonga, Pacifique sud
Après bien des émotions et une navigation pas des plus reposantes, nous avons fini par atteindre Niue peu avant minuit pour se mettre au mouillage dans la baie pourvue de 18 bouées d'amarrage. Niue, qui était autrefois sous la dépendance de la Nouvelle-Zélande, est un pays à part entière depuis 1974. Cette île est perchée sur une élévation du lit de la mer de 100 miles carrés qui en fait la plus grande île de corail surélevé au monde.
Sa communauté qui se chiffrait autrefois à plus de 5000 habitants présente un maigre 1788 habitants depuis 2001, et ce en partie dû à l'exode vers la Nouvelle-Zélande. La communauté restante vit dans 14 petits villages répartis le long de la côte. Les habitants de Niue, en plus de leur dialecte, parlent l'anglais et nous avons été grandement impressionnés par leur accueil des plus chaleureux, leurs sourires et leur gentillesse. Nous n'avons pas reçu un accueil aussi chaleureux depuis des mois!!
Avec les problèmes rencontrés lors de la dernière traversée, nous avions été tentés de passer outre Niue pour ses rendre directement à Tonga mais on nous avait dit que Niue était un bon endroit pour l'observation des baleines, ce qui s'est révélé très juste. Le samedi matin, alors que nous nous trouvions à une foire agricole, à goûter des nourritures (spécialités de l'île) et à regarder diverses prestations de danses, nous avons rencontré des touristes australiens en visite sur l'île pour une semaine. Je n'ai pu m'empêcher de leur demander pourquoi ils avaient choisi cette destination, dont je ne connaissais même pas l'existence jusqu'à tout récemment.
Ils m'ont expliqué que Niue était un des lieux de plongées les plus prisés au monde à cause de ses cavernes, ses eaux cristallines et ses baleines à bosse. Je dois dire que cette révélation s'est révélée très juste. A notre retour au bateau nous avons vite enfilé notre équipement de snorkelling et sommes partis explorer le récif. Nous avons été subjugués par la clarté de l'eau qui peut atteindre les 100 pieds par endroits. Les eaux regorgent de poissons de toutes sortes, petits serpents de mer, bancs de poissons, requins et autres. Ce fut une, sinon la plus belle de toutes nos plongées à date.
Une journée, nous avons loué avec Wasabi et Alexandre IV une 'van' 15 passagers pour faire le tour de l'île. Nous avons passé une journée inoubliable. En matinée, nous avons d'abord eu la chance inouïe d'observer le ballet de deux baleines à bosses qui faisaient claquer leurs nageoires sur le dessus de l'eau parmi un banc de dauphins dans la baie qui s'étendait devant nous.
Puis on s'est retrouvés au beau milieu d'une ferme biologique de noni, ce fruit, antioxydant, aux vertus supposément rajeunissantes et curatives contre le cancer. On a eu droit à une visite très enrichissante des installations et nous avions même un échantillon gratuit pour goûter ce nectar à la fin de la visite. J'aime mieux vous mettre en garde, je vais attendre d'être à l'article de la mort avant d'acheter et d'ingurgiter à nouveau ce liquide nauséabond au goût exécrable. Ouach!!! Nous avons détesté à l'unanimité.
Nous avons ensuite poussé vers Anapala, un sentier forestier menant tout au fond d'une crevasse où se cache une piscine d'eau douce dans laquelle, Catherine, Isabelle et moi avons nagé. Puis ce fut 'Togo Chasm', une espèce de petite plage déserte située au beau milieu d'une crevasse entourée de pics de 'limestone'. Nous y avons fait un pique-nique pour le dîner. La température était nuageuse et pluvieuse par moments, comme c'est le cas depuis quelques semaines déjà, mais ça n'a affecté en rien notre journée qui s'est poursuivie en explorant des cavernes menant soit au littoral de la mer ou à des piscines d'eau douce. Nous avons fait du snorkelling à Matapa où l'eau était un peu brouillée par le mélange d'eau douce et d'eau salée mais dès qu'on plongeait vers le fond, l'eau devenait plus chaude et plus claire, dévoilant de beaux poissons multicolores.
La journée s'est terminée par un souper dans un restaurant indien où nous avons essayé une panoplie de nourritures diverses. Encore une fois les enfants nous ont impressionnés par leur ouverture d'esprit pour les nourritures nouvelles mais surtout par leur tolérance envers les mets épicés. Il n'est pas resté une miette dans nos assiettes.
René a même rencontré la femme du consul de la Nouvelle-Zélande à Niue. Lors de leur rencontre, elle nous a invité à aller se baigner dans leur piscine avec les enfants mais la température n'ayant pas été de la partie, nous n'y sommes pas allés. Elle nous a également invité pour aller visiter une ferme locale pour se réapprovisionner en légumes avant de partir mais sans succès les propriétaires n'y étaient pas lors de notre visite. Pas grave, René a bien aimé visiter la propriété du consul et Jacques d'Alexandre IV a bien faire du lui faire comprendre que c'est le genre de travail que René devrait se trouver à son retour de voyage, avec une belle résidence de service, qui sait peut-être qu'un jour ça sera notre tour!!
Le reste du séjour à Niue a été dédié aux classes, réparations diverses et un peu de réapprovisionnement en vivres (fruits/légumes et viande) et nous avons repris la mer ce matin pour rallier Tonga à 200 miles d'ici. Nous avons eu droit à une grosse heure de spectacle d'au revoir des baleines qui se propulsaient hors de l'eau pour ensuite se laisser tomber sur le dos ou sur la côté, après quoi il a fallu se résoudre à reprendre notre cap. Comment quitter un tel spectacle!
Puis ce sont les bonites qui se sont mis, tels des dauphins, à faire des bons hors de l'eau à la proue du bateau et à glisser sous l'eau laissant voir leurs couleurs de bleus étincelants. En PM nous avons pêché une belle coryphène d'une vingtaine de livres qui faisait 1 mètre 27 (50 pouces). Cette fois c'est le capt qui est allé sur le patin se battre avec le monstre. Il a réussi à le remonter en l'agrippant par la queue mais à ma grande joie, il a bien dû se rendre à l'évidence qu'il lui était impossible de faire entrer son monstre dans son filet (comme je n'avais pas réussi à faire la dernière fois). Et cette fois il s'agissait en plus d'une coryphène plus petite que la dernière que j'avais loupée. Tout ça pour dire qu'on aura du poisson pour les quelques jours à venir.
A part ça, la navigation d'aujourd'hui a été assez calme faute de vent mais en fin de PM nous avons pu hisser le spi. Malheureusement la nuit ne fut pas aussi calme et devant les grains qui défilaient et le vent qui est monté à 25 neouds, il a fallu se résoudre à baisser le spi. Comme le pilote ne tenait pas son cap, lors des grains, le capt a passé une bonne partie de la nuit réveillé et pas de bonne humeur mais il dort maintenant.
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