Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

lundi 21 juillet 2008

LA BOUDEUSE - Roland et famille au MAROC

Nos retrouvailles familiales et des visites de Gibraltar et de l'intérieur du Maroc nous ont tenues à l'écart du Réseau ces derniers jours.

La Boudeuse est actuellement à Marina Saidia au Maroc, à la frointière de l'Algérie. Notre position est 35,00N par 002,17W. Voici un compte rendu de notre première traversée familiale qui vous pourra vous intéresser :

Du 12 au 14 juillet : Première navigation familiale en Europe et intervention de l'armée espagnole et marocaine!

Nous quittons Gibraltar au portant avec un vent de 15 noeuds et qui dure 24 heures. Charline, Suzanne et moi nous échangeons les quarts et mes nouvelles coéquipières s'adaptent sans difficultés à la mer méditerranée et au quart de nuit. Pas de mal de mer pour personne, ce qui me rassure grandement. Le deuxième jour, le vent tombe et nous décidons de passer la nuit dans la baie de Cala Tramontana afin d'attendre la reprise des vents pour le lendemain.

Mais au Maroc, il est interdit de s'ancrer sans l'autorisation des autorités maritimes, autorisation que nous obtenons par radio VHF. La baie est en région désertique et entourée de montagnes, avec quelques maisons et bateaux de pêcheurs tout au fond, pas l'ombre d'un autre bateau de plaisance. Nous passons une nuit calme et un peu seul au monde. Bien agréable!

Le lendemain, le vent se lève et assez fort. Du 20 à 25 noeuds et devinez quoi? De l'est, donc du près pour toute la journée. Nous avançons avec un tiers de grande voile et de gênois avec une bonne vitesse et une bonne gîte. Vers 14 heure, nous naviguons au large des îles Chafarinas, des îles espagnoles mais disputées par les marocains depuis quelques années.

Notre cap idéal passe à 500 mètres des îles et nous le conservons. Pendant notre passage, un hélicoptère espagnol décolle de l'île et vient nous survoler à deux reprises afin de mieux comprendre nos intentions. Trente minutes plus tard, un navire de guerre marocain nous croise et nous ordonne de nous dérouter, nous expliquant que nous venons de violer une zone maritime interdite à la navigation.

Après négociation, le commandement du navire autorise notre passage compte tenu du mauvais temps (une mer de vagues d'une dizaine de pieds s'est formée dans la journée). Nous arrivons à Saidia deux heures plus tard. Aucun signe de vie, pas
de réponse sur VHF lorsque nous les appelons et des vagues déferlantes entre nous et les brises-lames que nous apercevons sur la rive.

Aux jumelles, nous croyons discerner quelques mâts de voiliers et un passage semble exister sans déferlantes. Nous décidons de tenter l'approche, tout le monde avec sa veste de sécurité sur le dos. Presqu'arrivée aux brise-lames, une grosse déferlante s'abat sur le coté babord du voilier, le couchant sur le coté et envoyant presque Romane par dessus bord!

Heureusement,pas de casse ou de blessure, juste une bonne frousse à mettre dans nos souvenirs. Nous nous rendons ensuite sans encombre au port de plaisance, une marina toute neuve de 800 places avec une douzaine de bateaux pour l'instant. Un bon souper marocain et un bon vin nous ont vite fait oublier les péripéties de la journée!

Nous quitterons Saidia d'ici quelques jours et prendrons la direction de Carloforte en Sardaigne.
Merci!

Roland David
ve2zzu

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