Bonjour,
Après avoir lutté contre les vents contraires et les courants, notre Etoile a bien mérité un peu de repos. Elle est à présent entre quatre amarres à la marina de la Renaissance à Aruba. A notre arrivée à Aruba, nous avions appelé la marina, par VHF, je m'entends encore demander "a well protected place". C'est bien la première fois que je fais une telle requête. Bien inspirée, car nous sommes placés au seul endroit non rouleur de la marina. Les autres voiliers sont tous placés à un quai central et se dandinent tant et plus. L'Etoile de Lune sans complexe est amarrée juste à côté de splendides bateaux à moteur. Ils ont leur poste de pilotage à hauteur de notre deuxième barre de flèche et titrent pour certains 100 pieds de long. Peu importe ce luxe, L'Etoile a été bien accueillie. Pourtant elle faisait grise mine en arrivant. Les eaux limoneuses qui avaient pourléchés pendant 55 jours la coque avaient laissé un dépôt brunâtre jusqu'à mi-hauteur. Pas très ragoutant tout cela! Dès le lendemain de notre arrivée, nous faisons nettoyer la coque, par une équipe de plongeurs plein d'entrain et qui chante en faisant des bulles jaune autour de L'Etoile de Lune.
HAPPY ISLAND, Aruba a reçu comme surnom : Happy Island.
Je dois avouer qu'en une semaine on peut dire que cela se vérifie. Partout des sourires, partout un accueil chaleureux. L'amabilité et la courtoisie semblent être le mot d'ordre de toute la population. Ici, il n'est pas une fois, où nous nous positionnons le long d'un trottoir sans voir une voiture s'arrêter. Que le piéton soit au bon ou au mauvais endroit pour traverser, il sera considéré comme prioritaire! Partout les insulaires semblent bénéficier d'une qualité de vie de très bon niveau. Incroyable que ces 3 îles hollandaises juste au large du Venezuela et de la Colombie. A un jet de pierre du continent sud-américain. Il règne ici une telle prospérité, un tel luxe qu'ils rendent surréaliste la pauvreté que nous venons de quitter à Cabo de Vela. Tout est organisé pour que le touriste revienne chez lui détendu et la tête farcie de bons souvenirs. Hélicoptères pour visiter d'en haut, jeep pour faire un tour au niveau du sol, catamaran de promenade pour goûter à la houle du large, casinos, restaurants de toutes nationalités, piscine d'eau douce, d'eau de mer, salles de gym, SPA, boutiques de luxe ou de souvenirs, Wifi haut débit, supermarché qui abondent de tout...
J'oubliais les cocktails... Ils vous confectionnent des cocktails qui vous laissent un pic-vert dans la tête jusqu'au lendemain matin !
Pourtant, si je peux me permettre, le pari touristique de l'île n'était pas gagné d'avance. L'île est platte et désertique. Une vraie terre de cocagne qui n'a eu d'autre choix pour se développer économiquement que de se lancer dans le raffinage du pétrole qui vient du golfe de Maracaibo. Des cargos et les pétroliers tapissent en permanence l'horizon. Peu importe, les architectes ont si bien arrangé la chose, qu'il n'est pas rare de voir un "happy-tourist" siroter son cocktail dans sa chaise longue au bord de la piscine jetant un oeil distrait au cargo qui passe dans le chenal couleur lagon. Aruba à l'art de mélanger les genres en toute convivialité!
Oranjestad brille de lumières. La petite ville est organisée autour de placettes où roucoulent des oiseaux qui viennent épancher leur soif dans les fontaines qui glissent une eau cristalline sur des gros rochers ronds. Les bords de mer aménagés, allongent des digues où il fait bon se promener sous d'immenses cocotiers. Les façades des centres commerciaux sont incroyables de couleur rose bonbon et de style rococo. Les alizés qui nous ennuyaient tant pour revenir dans l'Est tamisent l'air et rendent le soleil moins virulent. Dans les casinos les infatigables manches de machines à sous se laissent triturer par de grosses mamas nanties d'immenses gobelets de pièces. Des bateaux taxis tissent un lien permanent entre Oranjestad et une petite île où tout est fait pour accueillir le touriste. Quais en bois, promenades aménagées, les plages sont ceinturées de gros blocs de pierre qui ferment le plan d'eau, le protège contre la houle et laisse une eau émeraude pour piscine aux oisifs. Des hamacs sont tendus partout entre les cocotiers. Un patio "lune de miel" est aménagé sur un îlot privé. Ca laisse rêveur, une grosse porte de bois gardée par un bouddha, cache des sofas blancs. Un petit escalier privatif mène au lagon...
L'île d'Aruba et les îlots coralliens environnants, sont envahis d'iguanes, tous plus gros et plus lascifs les uns que les autres. Tout comme les touristes, ils ont leurs heures. A la mi-journée la plage est envahie d'iguanes et de lézards de toutes les couleurs. Bain de soleil au bord d'une eau translucide aux couleurs de jade et de turquoise. On peut également assister au spectacle insensé de la baignade des bikinis en compagnie de Flamands roses, ceux-ci doivent batailler pour garder leur suprématie sur leur territoire et sur leur auge, car les iguanes sont très pic-assiette!
Question vie du bord, nous sommes tombés d'un extrême à l'autre. Le capitaine a troqué sa casquette de chef du bord contre un chapeau "origine Aruba confirmée", le tee-shirt sali par les embruns contre une chemise à fleurs... LE PARFAIT TOURISTE! Le Cap est en vacances, et plus rien ne peut le perturber! Alors si André, n'aime pas son air sérieux en haut du mât, peut-être préférera-t-il son air réjoui à patauger dans une bouée de la taille d'une chambre à air de camion, ou alors au bord de la piscine au moment de la sieste???
A ce rythme de "luxure", je pense que L'Etoile de Lune file du mauvais coton...
Amitiés marines
Nat et dom de l'Etoile de Lune
Site Internet : http://www.etoiledelune.net
Aucun commentaire:
Publier un commentaire